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Chapitre 1

Le don:
L'art et la manière de lever les mains

Nuit noire, je m'avance doucement vers l'homme devant moi. Je ne vois que ses yeux. Il a les mains couvertes de sang sec. A ses pieds, des corps sans vie qui ont pourtant les yeux ouverts. Leurs regards sont vides cependant j'ai l'impression qu'ils me fixent. Moi, je marche lentement mais sûrement. Je vois un visage qui m'est familier : roux sont ses cheveux et ses yeux saphirs m'observent. C'est la seule personne encore en vie mais au bord de la mort. Je distingue un mot sur ses lèvres : "Eléanna", mon prénom.

Je m'éveille en sursaut, dégoulinante de sueur. Je m'essuie le front avec la manche de mon pyjama et réalise que ce n'était qu'un cauchemar. Je passe ma main dans mes cheveux roux comme chaque matin. Ils sont emmêlés, donc j'en conclus que j'ai mal dormi.

Je regarde la chambre autour de moi. Clara est déjà levée. J'habite chez elle, mes parents sont morts quand j'étais enfant, très jeune. Avant de mourir, ils m'ont confiée à Julia, la mère de Clara.

Apparemment, je suis malade vu le regard triste et inquiet de mon amie.

-Elé, tu te sens bien ? Tu m'as fait une peur bleue ! me demande Clara en me prenant dans ses bras.

-Oui je vais bien. Pourquoi ?

Clara a réuni ses longs cheveux blonds en une tresse. Ses magnifiques yeux verts généralement pétillants sont rougis. Elle a probablement pleuré.

-Tu es montée jusqu'à quarante degrés de fièvre, m'annonce Clara, confirmant mon hypothèse de la maladie.

-Autant ! Je comprends pourquoi je suis trem...

-Trem... Quoi ?

-Trempée, mais je suis sèche alors qu'il y a deux minutes à peine, j'étais aussi mouillée que lorsque je sors de la douche !

Elle me regarde comme si j'étais cinglée, folle ou que la fièvre me faisait halluciner.

-Habille-toi et allons prendre l'air, ça te fera du bien.

-Si tu le dis. J'arrive !

On va se balader sur la colline à quelques mètres de la maison. L'air, les arbres, les pierres, la nature tout simplement ; tout cela me fait oublier mon mauvais rêve. Durant la promenade, nous parlons de tout et de rien (de vraies filles quoi !), enfin surtout des dernières infos concernant le collège. Mais, soudain, une pierre tombe du sommet de la colline, directement sur moi. Je veux me déplacer, mais non, je suis figée de peur sur place. Je tremble de tout mon corps et je sens que mes jambes vont se dérober sous moi. Je lève les mains au-dessus de ma tête et ferme les yeux, attendant la suite.

Lorsqu'un rocher vous tombe dessus, que faites-vous ? Vous priez pour rester en vie. Je le fais et m'attends à toucher quelque chose mais ne ressens aucun poids ni objet sur mes mains, qui tremblent aussi sous l'effet de la peur. Je ne comprends pas. Où est cette fichue pierre ? J'ouvre alors les yeux et vois la pierre en suspension au-dessus de moi. Je baisse les mains, rassurée puis attrape le caillou qui n'est pas gros mais plutôt lourd. Clara, contente que je sois vivante, me prend dans ses bras.

-Qu'est-ce-qui s'est passé ?

-Je ne sais pas, la pierre fonçait sur moi à une vitesse hallucinante et pouf, elle s'est arrêtée dans sa chute.

-Bizarre, non ? Parlons-en à ma mère, propose Clara.

-Non, elle va s'inquiéter pour rien. Mieux vaut ne pas lui dire.

Après cet évènement plutôt étrange, Clara et moi décidons de rentrer chez nous. On ne raconte rien à Julia durant le dîner et on part se coucher tôt car demain c'est retour en cours, et oui le week-end n'est pas éternel.

Je marche tranquillement dans un palais immense. Une femme d'une trentaine d'année arrive. Elle porte une robe et sur sa tête, une couronne d'or surmontée d'un saphir. Cela doit être une personne importante. Toutes les personnes qu'elle croise s'inclinent devant elle, alors moi aussi.

Je me réveille soudain. Il fait jour et il est sept heures et demi. Je ne sais pas pourquoi je rêve de personnes que je n'ai jamais vues. Pourtant j'ai une impression de déjà-vu. Je vais en cours dans une heure et je me réjouis d'avance. Non, ce n'est pas vrai : en troisième, les profs vous agacent avec les histoires de Diplôme National du Brevet (DNB).

Sur le chemin, quelqu'un me bouscule. Sous le choc et surprise, je tends les mains pour protéger. Sans le vouloir, j'éjecte la pauvre personne à un mètre environ. Je regarde mes mains pour comprendre mon geste, sans résultat.

L'inconnu se relève et frotte ses vêtements. Il s'agit d'un jeune garçon qui doit avoir un ou deux ans de plus que moi. Il est habillé tout en noir et ses yeux sont gris foncé quasiment couleur corbeau.

-Je suis désolée, m'excuse-je.

-Ce n'est rien et je n'ai rien non plus, me dit-il en souriant

Chacun reprend sa route. Je regarde l'heure et me dépêche pour ne pas arriver en retard.

Arrivée au collège, je me rends au cours de Mme Finaux, notre professeur de physique-chimie. Pendant l'heure, je ne suis pas très attentive. Je me pose plein de questions, peut-être même trop. En plus, Clara n'est pas avec moi : c'est elle qui a récupéré mon virus. Comme on dit, entre amis, on partage tout.

Je m'étire étant donné que j'ai mal aux épaules à force de tenir ma tête. Soudain, les tables et les chaises commencent à s'envoler. Tout le monde panique, moi comprise. J'arrête de tirer mes muscles pour me détendre. Bizarrement, tout revient à sa place après que mes mains sont de nouveau basses.

Plus tard, à la cantine, je m'installe pour déjeuner. Je lève la main pour avoir un second service mais tous les plateaux partent en l'air et beaucoup d'élèves prennent leur assiette sur la tête. Le chaos règne sur la cantine : des élèves font une bataille de petits pois-carottes pendant que d'autres volent des desserts. Le calme ne revient que lorsque je baisse ma main. Je sors en courant sous les yeux ahuris des autres élèves. Je traverse la cour sans mon manteau malheureusement pour moi, la pluie s'est mise à tomber. Mon uniforme est trempé, mes cheveux aussi. Pour me réchauffer, je vais me cacher aux toilettes et pouvoir y pleurer toutes les larmes de mon corps. L'incompréhension m'envahit et s'évacue par des larmes. Je me pose la même question encore et encore : "Pourquoi tout vole dès que je lève les mains."

Un peu plus tard, quelqu'un entre : cette personne est cachée par la capuche de son manteau bleu marine.

-Pitié ! Ne me faites rien ! Je n'ai rien demandé ! déclare-je en reculant en poussant sur mes mains. Je ne veux pas avoir de sanction.

Lorsqu'elle découvre son visage, je comprends que ce n'est qu'une fille qui m'a vue m'enfuir.

-Eléanna ? Tu te souviens de moi ?

Je la regarde et essaie de me souvenir de ses cheveux blonds si fins et de ses prunelles vertes reconnaissables parmi tant d'autres.

-Camille ? Oui bien sûr. Pourquoi viens-tu me voir ?

Camille avait autrefois été mon amie mais les années passant, nos centres d'intérêt n'avaient plus rien en commun. Nous nous étions, alors, éloignées.

-Je trouve que c'est cool ce que tu fais, lui dit-elle en posant la main sur l'épaule en signe de compassion. Pourquoi tu pleures pour ça ?

On discute longtemps jusqu'à ce que la sonnerie retentisse. C'est le dernier cours de la journée : mathématiques. Je suis bien sûr toujours dans les nuages.

-Mlle Lopin, au lieu de rêvasser, citez moi une identité remarquable, m'interpelle le professeur

-Euh... a plus b facteur de a moins b ce qui donne a au carré moins b au carré.

-Bien ! Mais je vous prie d'être attentive à l'avenir.

Je rentre à la maison après mon dernier cours enfin soulagée, je ne blesserai personne en faisant mes devoirs. Ma soirée sera calme, enfin je l'espère. A mon retour, Julia discute avec un jeune homme que je n'ai encore jamais vu.

Pendant ma douche, je recommence à me poser des questions sans réponses. Des "pourquoi ?" sans le "comment". En sortant, je ne suis pas très concentrée, alors je glisse, me fais mal à la tête en me cognant sur le bord de la baignoire. Cette douleur insupportable me fait tourner et tomber. Je crois que je me suis évanouie.

Qu'est-ce qu'il m'arrive ? Je ne suis plus moi. Mes mains ne m'obéissent plus. J'ai chaque partie de mon corps qui me brûle et s'étire à l'infini. Je ne sais pas pourquoi je tiens encore debout. Mes pensées s'embrouillent et ces rêves... Qui est cette femme rousse ? Pourquoi cet homme masqué me hante chaque fois que je fais ce cauchemar ? C'est mon pire cauchemar depuis quelques temps et je ne le comprends toujours pas. Cette scène m'est si familière et je ne saurais dire pourquoi. Est-ce-que je deviens folle ?

Je m'éveille, encore dans les vapes. Je suis allongée sur le sol du couloir et vêtue d'une chemise de nuit. J'ai l'impression d'avoir un marteau qui tape sur mon crâne. C'est affreux. Je m'assois et je le regrette aussitôt, je me rallonge aussi vite pour calmer ma migraine.

-Aïe, ma tête. Qu'est-ce qui s'est passé ?

-Tu t'es évanouie. Allons dîner ! Il faut que tu reprenne des forces, m'explique Julia en se penchant sur moi.

C'est une réponse violente un peu trop à mon avis. Pourquoi ne reçois-je pas d'explications ? Clara, qui a l'air d'aller mieux, m'aide à me relever pour ne pas que je tombe à nouveau.

Pendant le repas, je continue de réfléchir, sans toucher à mon assiette. J'ai l'appétit coupé par mes questionnements. Malgré tout, je joue avec ma fourchette.

-Tu ne manges pas ? me demande Julia. J'ai fait des pâtes à la bolognaise, ton plat préféré.

-Pas faim, réponds-je d'une voix distante.

Sans le vouloir, je plante ma fourchette dans ma main mais ne réagis pas. Je regarde les quelques gouttes de sang qui perlent à la surface de ma main et qui disparaissent instantanément comme d'habitude. Le dîner se finit dans le silence le plus total sans que je ne mange.

Plus tard, après le repas, je regarde attentivement le jeune garçon pour en savoir plus. Ses cheveux ébène, ses yeux gris-noir, sa peau claire me permettent de comprendre qu'il a un peu plus que mon âge. Ses vêtements noirs et près du corps laissent apercevoir son corps d'athlète et sa maigreur.

-Tu ne serais pas le garçon qui m'a bousculé ce matin ? demande-je brisant ainsi le calme régnant sur la maison.

-Oui c'est moi. Excuse-moi, d'ailleurs !

-Je suis la plus en tort, je t'ai... éjecté. Enfin, ce n'était pas mon intention.

-Puisque tu lances le sujet, Eléanna, nous allons t'apprendre quelque chose... Tu es en âge de le savoir maintenant. Tu n'es pas vraiment une personne comme les autres, commence Julia.

-... Je ne comprends pas où tu veux en venir ? annonce-je dans le flou total.

-Eléanna, tu es comme nous, explique le jeune garçon, mais pas comme les autres ados de ton âge.

-Ne t'est-il pas arrivé des choses étranges ? demande la mère de Clara en regardant la jeune fille.

-Si ! m'exclame-je. Je me souviens quand j'étais trempée et deux secondes après sèche. J'ai aussi fait léviter une grosse pierre, des meubles et des plateaux. Je ne sais pas si léviter est le mot approprié pour ça. Et puis, je ne comprends rien depuis ce matin. C'est quoi ce bazar ? Il suffit que je sois malade quelques jours pour que toute ma vie bascule. Expliquez-moi ! J'ai besoin de comprendre.

-Ça nous permet de confirmer ce qu'on pensait. Eléanna, tu n'es pas une jeune fille comme les autres. Tu es une dontée ! Et surtout une E.D.D. Tu viens d'atteindre l'âge qu'il faut, enfin avec deux ans de retard ce qui n'est pas plus mal. m'annonce fièrement Julia.

Et là je sais que ma vie va changer à tout jamais, tout mon petit monde vient de partir en miette. Et surtout je ne comprends rien du tout !



NB : La couverture a été réalisée par CamilleEndell. J'espère qu'elle vous plait, en tout cas, je la remercie.

Repostage (ça se dit ?) de cette histoire mais pour l'instant que le premier chapitre.

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