Chapitre 1
Son cœur venait de louper un énième battement. Après toutes ces années, la jeune fille se demandait si elle n'allait pas un jour mourir d'une crise cardiaque. Mais c'était pourtant une douleur si douce, à chaque fois qu'il passait le pas de la porte de la salle de classe.
Elle l'aimait. C'était un fait. Il était comme un rayon de soleil éclipsant chaque bribe de tristesse, comme une mélodie réchauffant l'air, comme un projecteur occultant ses soucis. C'était doux, c'était agréable, elle fondait lentement tout en souriant, juste par sa présence. Un amour violemment beau qui lui donnait l'impression de flotter dans les airs.
Cela faisait des années qu'ils se connaissaient. Et cela faisait des années qu'elle l'aimait. Enfant, la jeune fille n'en avait que pour ses yeux, d'un gris chaleureux, qui rendait son regard toujours plus pétillant et incroyable. Elle avait pour habitude de les comparer à des cailloux, ce qu'il lui arrivait encore parfois de faire pour voir son sourire si agréable. C'était même un cadeau qu'elle lui avait fait, elle avait trouvé ce caillou parfaitement rond au bord d'un lac et le lui avait donné. La jeune fille avait cru à l'époque qu'il allait le destiner à ses ricochets mais le garçon l'avait rangé dans sa poche en la remerciant du plus grand sourire qu'il ne lui ait jamais fait. Ce fut d'ailleurs en repensant quelques années plus tard à ce moment qu'elle avait réalisé la joie qu'il lui apportait et la façon dont il la faisait plonger dans un monde doux et chaleureux.
La jeune fille fut ramenée à la réalité par ce fameux garçon, qui agitait sa main devant ses yeux, tentant d'attirer son attention. Elle se tourna vers lui, croisant son regard qui lui donnait ces arrêts cardiaques qui répandaient à chaque fois leur douceur dans tout son abdomen.
— De nouveau sur Terre ? demanda-t-il en riant
De toutes les choses qu'elle aimait chez lui, il n'y en avait qu'une seule qui lui faisait perdre ses moyens à chaque fois. Son rire était si agréable, il lui donnait l'impression d'une décharge électrique qui ne laissait sur son passage qu'une sensation des plus appréciables. Elle pourrait l'écouter rire toute la journée qu'elle ne s'en lasserait pas.
Évitant de se perdre de nouveau dans ses pensées, elle s'excusa brièvement et lui demanda pourquoi il l'avait sortie de sa torpeur. Non pas que discuter avec lui ne la dérange, bien au contraire, mais elle aimait se perdre inlassablement dans ses pensées, surtout quand il en était le centre.
— Je voulais te demander si tu étais libre demain, commença-t-il, je me disais qu'on pourrait finir notre devoir de groupe et puis... juste regarder l'orage par la fenêtre.
Il marqua une pause avant d'ajouter avec un doux sourire :
— Comme avant.
C'en était fini du cœur de la jeune fille, qui était en train de fondre sur sa chaise. Toutes ses émotions se mélangeaient et elle ne savait plus ce qu'elle ressentait. Elle voulait juste passer sa vie à ressentir cette chaleur.
Elle n'eut que le temps d'accepter avant que leur professeur ne leur demande de cesser leurs bavardages. Et elle semblait de si mauvaise humeur que les deux adolescents, même s'ils n'avaient aucune idée de ce qui avait pu arriver pendant qu'ils discutaient pour la mettre dans cet état là, finirent le cours en silence, non sans échanger quelques regards et quelques sourires comme ils savaient si bien le faire.
C'était pour ça qu'elle l'aimait tant. Ce n'était pas tant pour son physique que son intelligence. Elle l'aimait simplement parce qu'il la faisait sourire comme personne d'autre n'arrivait à le faire.
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