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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₄₃

➠ ❛Tu es capable de tout

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Avant dernier jour de stage. Jeudi. Le ciel était couvert, Hizashi espérait qu'il ne pleuvra pas. Ses cheveux fièrement dressés sur sa tête, il sourit au miroir des toilettes. Il était de bonne humeur aujourd'hui.

« Present Mic, on nous appelle sur le terrain, dépêche-toi ! »

Le blond s'exécuta sans même penser une seule seconde à rechigner. Son patron l'avait appelé et Sensoji - Mister Blaster de son nom de code - renchérit d'un air arrogant mais sans plus. Ils se toléraient. Ils étaient ensemble pour le stage, après tout.

[...]

« Heh ! Cette attache est bien pratique pour maintenir les verres à leur place, donc peu importe ce qui se passe, mes lunettes restent en place et je peux utiliser mon alter sans me faire éblouir ! expliqua la brute de la classe B à son camarade, hautain.

- Euh, dude, there more like mister copycat ! Et après c'est Shōta le copieur ?! s'outra Hizashi, accroupi sur sa board volante en essayant de maintenir un certain équilibre, peu habitué à ce genre de véhicule usuellement employé dans l'agence où il a été affecté.

- Lui ? Pff... Comme si je me préoccupais de ce cloporte. Est-ce que ce faible sait faire autre chose que se plaindre ? répondit-il, lui aussi en équilibre sur son moyen de transport, sans même apprécier la hauteur vertigineuse à laquelle ils volaient côte-à-côte.

- Shōta ? Faible ? répéta-t-il, surpris par l'emploi de cet adjectif qui ne lui correspondait pas du tout. J'imagine que tu ne peux pas l'savoir depuis la classe B, Sensoji-san. Shōta réfléchit juste trop avant d'agir, it's right, et peut être franchement long avant de commencer quoi que ce soit, mais quand il cherche au plus profond de ses tripes, c'est un adversaire redoutable. Believe me.

- Ah ouais ? Bah dis-lui d'arrêter de perdre ses tripes alors.

- Un point pour toi, I guess, admit Yamada avec une moue. Ce serait franchement sympa si c'était aussi simple.

- Oi ! Les ambrions du fond, gueula leur patron debout sur sa board volante avec superbe. On arrête les papotages ! C'est l'heure de passer à l'action !! »

En effet, leur maître de stage accompagné de ses quatre collègues de même agence, se tenaient fièrement quelques mètres au-dessus d'un vilain métamorphosé en créature anoure de presque quatre mètres de haut, à vue de nez. Hizashi afficha une expression excitée ; il allait enfin se battre contre un vrai vilain ! Cela faisait si longtemps !! Et cette fois, avec un joli permis en poche, personne ne pourrait lui reprocher d'agir ! ~

« HELL YEAH, HERE WE GO !! »

Mister Blaster et Present Mic perdirent de l'altitude pour rejoindre les cinq professionnels qui devaient les superviser.

« Libérez la puissance complète des alters ! ordonna un héros, dont le pouvoir ainsi que ceux des autres se rallièrent pour foncer droit sur la chose qui ressemblait à un crapaud à pustules. »

Sauf que la chose, eh bien, n'allait certainement pas rester assis à quatre pattes là sans rien faire. Ni une ni deux, il ouvrit grand la gueule et tout simplement... aspira les projectiles magiques dans son estomac. Interloqué, le moins costaud des deux stagiaires s'étouffa dans son propre ahurissement.

« WHAT THE... ?! Il a mangé nos attaques ?! Et a fait pousser d'autres pustules sur son dos ?!! »

Les héros reculèrent, choqués par la capacité du vilain à absorber leur assaut. Ils n'avaient pas prévu ça.

[...]

Un petit garçon laissa son regard s'éclairer de mille feux d'émerveillement, alors qu'il désignait la personne qui traversait la rue du doigt, sans lâcher la main de son camarade.

« Hey ! C'est Loud Cloud ! »

Les enfants, dès lors agencés deux par deux avec une jeune femme à l'arrière, quittèrent leur rang pour saluer l'apprentis héros. Eraser Head se détacha de son dos, se massant nerveusement la nuque. Il ne pensait pas que l'un ou l'autre allait se faire aborder dans une rue aussi peu convoitée, mais il fallait reconnaître qu'il était ravi que personne ne fasse attention à lui. Il n'était pas aussi charismatique ou inoubliable que son meilleur ami aux cheveux bleus, après tout, et cela lui convenait très bien.

« Ooh, mais si ce n'est pas la joyeuse équipe de la garderie ! se réjouit-il en souriant, flatté. »

Pleins d'énergie et d'enthousiasme, les petits enfants bondirent de bonheur et grimpèrent sur son nuage, émettant des cris et des rires de réjouissance. Une fillette, à deux doigts de réussir à rejoindre ses amis dans les bras de l'extraverti, tomba à la renverse mais un certain noiraud eut le réflexe de la rattraper vivement avant qu'elle ne se mange le bitume cul en arrière.

« Attention ! »

Shirakumo agrandit en un clin d'œil son assise de coton et prit deux enfants contre lui pour que tout ce joyeux petit monde puisse tenir avec lui. Il jeta un regard à l'éducatrice, enchantée de voir ces enfants aussi heureux, et celle-ci lui fit signe de prendre la direction de la garderie. Sa façade jaune soleil se détachait des autres bâtiments de la rue, et d'un hochement de tête, Oboro mit son véhicule magique en marche.

« Attends, regarde les deux côtés de la route avant de traverser, ordonna Shōta en l'arrêtant d'une main, inspectant à gauche et à droite avant de le laisser passer.

- Wow, tu le fais si naturellement, rigola Oboro, amusé par cette soudaine responsabilité sécuritaire.

- Non, c'est juste toi qui es négligent. »

Ils traversèrent la route pour rejoindre le bon trottoir.

« Tu es vraiment bon avec les enfants. (Il faisait aussi bien référence à l'instant présent que lorsqu'il faisait du babysitting chez les Tenya, quand l'occasion se présentait.) Tu pourrais travailler dans ce domaine à côté de super-héros. Comme éducateur dans une garderie ou comme professeur.

- Moi ? Non, toi peut-être, répliqua platement le noiraud, quelque peu surpris par le concept. Je ne vois pas en quoi les enfants pourraient m'apprécier. »

Ils firent halte en sécurité et aidèrent les enfants à descendre.

« Bye bye, Loud ! saluèrent les enfants en levant les bras avec exaltation.

- Salut l'équipe !

- Au revoir, Eraser Head ! »

Surpris qu'ils aient pensé à lui aussi, qu'ils connaissent son pseudonyme surtout, il ne put empêcher un sourire et un timide geste de la main en retour. Oboro, dont le visage affichait à présent une expression sérieuse, le dévisageait, et Aizawa rebaissa le coude en le fixant à son tour, tout aussi sérieux.

« C'est parce que tu observes plus que les autres que tu penses trop aux trucs. Genre, à force de cogiter tu te mets en tête que tu n'en es pas capable. Mais en soit, tu es capable de tout, il te suffit juste de le penser très fort.

- Tout ? Comme travailler dans une garderie ou être prof ? »

Il sembla méfiant à cette idée.

« Yep, exactement. »

Ils se remirent en marche. Aizawa soupira.

« Essaye de réfléchir avant de parler.

- Nah, je suis sérieux ! »

Shōta était à deux doigts d'ajouter quelque chose lorsque tout à coup, une autre chose l'interrompit. C'était sa poche. Surpris, il fourra sa main dedans et en sortit son téléphone. Qui pouvait bien l'appeler ? Tous ceux qui pourraient être susceptibles de le rejoindre n'étaient pas loin. Oboro était avec lui, ses parents savaient qu'il était en stage, et Hizashi devait être occupé de son côté...

« Huh, c'est Kayama. »

Pour être honnête, jamais elle ne lui avait téléphoné, elle se contentait de le spammer de photos de Sushi - le chaton - et quelques messages par-ci par-là pour avoir des nouvelles. Il se rappela alors qu'ils devaient la rejoindre, elle et sa Majesté Purple, et se rendit compte qu'elle devait s'impatienter. Il décrocha en espérant qu'elle ne veuille pas leur faire passer un savon pour ne pas être revenus aussi vite qu'ils ne l'avaient demandé, mais à peine eut-il le temps de dire un seul mot qu'elle libéra son flux de parole d'un air autoritaire et un tantinet apeuré.

« Les garçons ! Commencez à évacuer la zone, maintenant !! Nous avons un vilain hors de contrôle qui saccage le quartier !! »

.

.

Nemuri, qui avait au téléphone son kōhai au côté de son patron, ne pouvait détacher ses yeux de la chose. Celle-ci se mouva et ses pustules se détachaient de sa chair comme les fruits d'un arbre, et explosèrent en libérant l'accumulation d'énergie des attaques qu'il absorbait. Ainsi, il détruisait tout sur son passage, que ce soit les bâtiments ou les arbres. Les civils évacuaient les appartements en prenant pour direction la sortie de la ville. Elle s'assura que son ami ait compris le message avant de mettre fin à l'appel d'un mouvement de doigt bref, et elle se dirigea vers ses notifications, où une petite bande blanche venait d'apparaître à son attention. Elle interpela le professionnel, les yeux rivés sur le miroir noir.

« Le réseau des héros nous a envoyé des informations ! Ce vilain s'appelle Garvey, il est connu pour quinze autres infractions, notamment des meurtres et des dommages de propriété. Son alter est 'réserve' ; il absorbe les attaques et les libère quand il le souhaite. Mais les données ne mentionnent pas une destruction aussi massive ! Buster Union - l'agence qui était sur le terrain avant nous - a juste dû le nourrir avec leurs attaques combinées. Alors maintenant, il est chargé à bloc et doit libérer son énergie sur tout ce qu'il trouve !

- Midnight ! interrompit presque Sa Majesté Purple, laissant perplexe son apprentie interdite aux moins de dix-huit ans vis-à-vis son attention par rapport à ce qu'elle racontait. Continue de faire évacuer la zone et assure-toi que tout le monde soit en sécurité !

- Et vous, patron ?!

- Je reste ici pour faire gagner du temps ! »

[...]

Shōta et Oboro rebroussèrent le chemin à allure précipitée.

« Un vilain arrive par ici !!

- Tous sur le nuage, vite ! pressa Loud Cloud en bondissant à terre afin de laisser de la place pour tout le monde. »

L'éducatrice, un peu désemparée par la situation, opina du chef et aida les enfants à prendre place.

Le ciel gronda une première fois. Aizawa leva la tête en grimaçant et constata les nuages gris chargées qui menaçaient d'éclater à tout instant. Il jugea le jour peu idéal pour une attaque de cette envergure. Mais finalement, pouvait-on réellement dire qu'un jour était mieux qu'un autre pour se faire attaquer ?

« Allez ! Les évacuations doivent être amusantes pour ne pas céder à la panique ! rassura Oboro avec son éternel bonne humeur et un sourire rayonnant. »

Un nouveau grondement fit céder certains sous la peur. Mais cette fois, ce n'était pas le ciel qui appelait à recevoir de l'attention. C'était le vilain. Il était énorme, bien plus haut que quatre mètres maintenant qu'on le voyait de plus près. Ses pustules se chargeaient d'énergie dans un processus gluant et d'un bruit proche d'une recharge électrique, tandis que les civils courraient dans leur direction.

« Il arrive ici beaucoup trop rapidement ! s'exclama Eraser Head pour inciter son ami à bouger.

- Ce truc est tout simplement énorme !! répondit ledit ami, impressionné mais sans se laisser prendre par la panique.

- Laissez cela pour Sa Majesté ! s'interposa leur patron, sa fleur épineuse rouge coincée entre les dents. Vous deux, amenez ces petites bouilles roses en sécurité ! »

Son ordre sonna comme un merveilleux conseil aux oreilles de ses stagiaires, alors qu'il bondissait vers le vilain. Lorsque soudain, une pustule se défit de sa chair comme une goutte d'eau, et explosa, tout simplement, en une onde tapageuse qui repoussa brutalement le héros professionnel jusqu'à s'enfoncer dans le béton d'un immeuble un peu plus loin. La détonation, une énergie faite de bruit proche d'une voix massivement puissante, sonna comme familière à l'oreille du noiraud qui eut un bref instant d'hésitation durant lequel il ne put se mouvoir.

« C'était... c'était l'alter d'Hizashi ?! »

Mais à peine réalisait-il ce qui venait d'arriver à l'homme qui essayait de les sauver que d'autres boules d'énergie se détachèrent du dos du crapaud géant et des rayons de lumière prirent pour cible Sa Majesté Purple, dont le corps était resté coincé dans le flan de l'infrastructure.

« Et ça c'est les blasts de Sensoji ! Donc en fait, il accumule les attaques et les renvoie ?! »

Oboro parut choqué, aussi bien par la vision de son maître de stage qui se faisait pulvériser que par la remarque de son ami, mais ne se laissa pas gagner par la peur. Aussi, lorsque des gerbes de béton d'immeuble chutèrent en pluie massive, il quitta sa transe et son premier réflexe fut de claquer des doigts dans la direction des enfants pour qu'un nuage se matérialise au-dessus de leurs têtes. Ainsi, leur plafond de coton les protégea à la perfection des pierres, malgré les hurlements de peur des petits et de la jeune femme qui les étreignait. Il venait de sauver ces civils au détriment du reste. Au détriment de tout ce qui se passait autour de lui.

Un énorme bloc de béton armé venait de s'écraser sur son crâne.

Une paire de lunettes jaunes voltigea plus loin.

D'autres pierres tombèrent en cascade.

La poussière s'accumulait. Grossissait. S'éternisait. Shōta hurla son nom, les yeux exorbitées et les muscles tendues. Il hurla son nom avec désespoir, rage, peur, inquiétude, non. Il était en total panique. L'avalanche ne cessa pas pour autant, malgré qu'il priait pour que cela s'arrête. Les enfants continuaient de crier, se protégeant leurs petites têtes avec leurs petits bras. Ses oreilles bourdonnaient. Les cris, le bruit, les explosions, sa voix intérieure. Il avait mal à la tête. Eraser Head, toujours estomaqué, fut pris d'une haine indéchiffrable qui le poussa à jeter un regard assassin dans son dos, là où l'anoure se tenait.

Et maintenant ?

Réfléchis, Shōta.

Réfléchis !

Décide-toi !

Ce type est très puissant... !

Une attaque directe risquerait de me ferais détruire avec tout le reste.

Il ne se contente pas d'accumuler les alters avant de les renvoyer, je pense qu'il les amplifie.

Il pourrait bouger, je ne le verrais pas et me faire prendre par surprise...

Si je n'ai rien d'autre, je ferai mieux aider ces enfants à s'échapper, mais qui s'occuperait de ce vilain ?

Mais alors, que dois-je-...

Parmi la cascade de béton, un petit objet roula dans son dos, coupant court à tout ce qui l'entourait, à tout ce à quoi il pensait. C'était un objet familier, seul un certain nuageux en possédait un ; un haut-parleur en forme de bouteille d'eau.

[Shōta ! N'hésite pas !]

C'était Oboro. Il lui parlait à travers son petit haut-parleur, il avait donc assez de force pour communiquer ! À l'entente de sa voix, le noiraud s'électrisa, et soudainement, quelque chose au fond de lui se réchauffa. Son regard obsidienne se nuança de rouge, et ses cheveux se relevèrent au même titre que son écharpe claire. Déterminé, il monta ses lunettes de protection jaune sur le nez.

Il a raison. Pas d'hésitation ! Pas maintenant !! Mon alter est 'effacement' ! Qu'importe la puissance de cet ennemi, je peux lui retirer cet avantage et nous mettre à niveau de force équivalente !

Le ciel gronda une nouvelle fois. Les nuages éclatèrent, la pluie s'abattit sur la ville d'un seul coup. Eraser Head bondit sur son ennemi, les dents serrés. Le vilain fit sortir une pustule, mais l'alter de l'apprenti activé, la boule de chair ne fut qu'envoyé contre le sol comme un vulgaire ballon de football. Il cligna des yeux, et le blaster fut envoyé juste au-dessus de la tête des civils qui hurlèrent de terreur. Shōta jura intérieurement. Visiblement, retarder le moment où ces boules de chair dégageraient l'énergie accumulée ne suffisait pas. Elles pouvaient toujours causer des dommages à proximité.

Il s'élança une seconde fois vers le vilain, bien décidé à le vaincre. La pluie se mêlait à sa sueur et ses muscles se contractaient. Mais il ne pouvait pas s'approcher de lui sans avoir un plan solide. Il ne pouvait que faire de son mieux avec ce qu'il avait. Avec plus d'efficacité... Et plus de stratégies rationnelles !

Il lança son ruban à un lampadaire - pas question de s'y nicher, cette fois !! - et se balança brusquement vers le haut. L'idée était simple ! Il devait se positionner au-dessus de la tête du vilain pour que ses attaques soient rivées vers le ciel ! Ou alors, envoyer un coup dans la pustule inactivée pour qu'elle explose loin du sol ! Parfait, il devait essayer ç-...

L'adolescent reçut un coup puissant de patte dans l'épaule. Si violemment que les verres de ses lunettes éclatèrent sous le choc, à moins que le coin de la monture n'ait été en contact avec son membre ? Il n'eut pas le temps de comprendre que, médiocrement, il fut propulsé à terre, près des débris, à moitié assommé. Ses oreilles sifflaient. Sa vision se faisait trouble, mais cela ne dura pas. Il reprit rapidement ses esprits, quand bien même la drôle de sensation de planer persistait, comme s'il ne contrôlait plus rien et se redressa doucement, sans détacher ses yeux noirs de la silhouette du vilain. Faute d'avoir songé à éviter de détruire davantage la zone, qu'en était-il du méchant lui-même ? Comment pouvait-il le supprimer ? Il pourrait... il pourrait... ... Non, il n'avait rien. Rien du tout. Piteusement, l'apprenti se tenait l'épaule, peut-être simplement déboîté, peut-être cassé. Il n'en savait rien. Il ne sentait rien. Il s'en fichait, seul le rien résonnait dans son esprit.

[Shō, tu peux le faire !!]

C'était le haut-parleur d'Oboro. Il l'appelait. Il le soutenait.

[Tu es le seul qui peux tous les protéger !!]

Il lui donnait de la détermination.

[Tout va bien, tu es capable de surmonter cet obstacle !!]

Il dévisageait le haut-parleur, le corps tremblant.

[Tu as ce qu'il faut pour y parvenir !!]

Il se releva laborieusement, son corps était gonflé d'adrénaline. Il pleuvait si fort mais il n'avait pas froid. Son corps ne ressentait aucune sensation, pas même le sol sous ses pieds.

[Après tout, je le sais, tu es fort !! Tu ne vas pas perdre !!]

Cette voix. Ces paroles. Shōta hurla sa rage, tout ce qu'il avait au fond de lui, de ses tripes. Il le hurla si fort qu'il ne s'entendait même pas. Sa voix pourrait se déchirer qu'il n'en avait rien à faire. Il allait le faire. Il pouvait le faire ! Il en était capable !!

[Tu peux le faire, Shōta !]

De son bras valide, il envoya son ruban et prit de la hauteur. Il visa l'œil du vilain. Touché. Il fut chassé d'un coup de patte, mais il l'avait prédit. Il prit pour assistance un gros bloc d'immeuble échoué, son ruban s'enroula autour et il prit un nouvel élan avant de s'envoyer une fois encore vers son adversaire. Il tournoyait à n'en plus voir le sol et le ciel. Il ne combattait plus. Il dansait avec la mort.

[Ne perds pas, Shōta !]

L'autre extrémité de son arme s'empara d'une roche, il le souleva non pas par la force de ses muscles, mais par son élan, sa hauteur. Il assomma le vilain, ce dernier semblait énervé d'avoir été touché par ce gamin.

[Tu peux le faire, Shōta !]

Le crapaud fit sortir plusieurs pustules en même temps, une dizaine, ou plus, qui savait ? La lueur sombre dans son regard d'anoure n'arrêta pas l'apprenti, ce dernier souffla :

« Tout à la fois ?! Comme tu veux !! »

Il enroula le bout de son ruban autour des projectiles de chair, son alter activé. Ses yeux lui brûlaient, il n'en tint pas rigueur. Wow, c'était lourd, son élan le faisait retomber et les pustules d'énergie le tiraient vers le bas. Il se laissa entraîner, l'autre bout de son ruban entre les dents, comme son bras gauche ne répondait plus à son cerveau. Il devait tenir sa prise. Mais ça va. Il pouvait le faire. Il le faisait. Son pied envoya l'agglomération de boules de chair droit dans sa gueule, il profita d'un nouvel élan pour passer par-dessus la tête de la chose. Il pria pour avoir bondit assez loin. Il ferma les yeux, son alter se coupa comme un courant d'électricité, et celui du vilain se réactiva dans sa cavité buccale, et l'énergie l'implosa, tout simplement, envoyant tout ce qu'il y avait à proximité un peu plus loin encore. Shōta se réceptionna laborieusement, un pied, puis l'autre dans un rebond maladroit, tenta de reprendre son équilibre, mais le souffle du trop-plein d'énergie libérée en une fois le poussa en avant, et durant quelques secondes où il n'était pas certain d'avoir les pieds au sol, pour lui, seul le flou s'agrippa à son esprit et il se débattait dans le vide sans voir devant lui, sans entendre autour de lui, sans toucher en-dessous de lui.

Peut-être avait-il perdu connaissance. Mais dans ce cas-là, cela ne dura pas. Malgré qu'il n'ait senti aucun choc, il sembla s'éveiller allongé par terre, dans la poussière et les flaques d'eau. La pluie s'acharnait dans un concert sinistre sur son visage et une drôle d'odeur de fumée s'émanait d'une silhouette informe près de lui. Le noiraud ouvrit un œil après l'autre, protégé par les restes de ses verres, et dit dans un seul souffle :

« Je l'ai fait. »

Un drôle de silence lui répondit. Son corps tremblait toujours mais la sensation était différente. Elle était... agréable. Il ne put résister, il hurla une nouvelle fois, plus fort :

« Oboro !! Je l'ai fait !! »

[...]

Les enfants retrouvèrent leurs parents en larmes de joie d'y avoir survécus, la jeune femme, elle, resta collée contre un pompier sous peine de s'évanouir, profondément soulagée que cela soit terminé. Un peu plus loin, on apercevait Sa Majesté Purple allongé sur un brancard, bien en vie, mal en point peut-être, mais bien en vie quand même. Un homme, le maîre de stage de l'agence d'Hizashi et Sensoji, venait de se faire bander le bras et observait l'arrestation du vilain. Il n'en croyait pas ses yeux.

« Un stagiaire... Un seul stagiaire qui s'est occupé de cette chose, tout seul ? Dur à croire. »

On aurait pu penser qu'il parlait à lui-même, mais son destinataire, le jeune Shōta Aizawa, le petit introverti de la classe A, l'écoutait bel et bien, assis sur une table en attendant que quelqu'un vienne le prendre en charge pour remettre son épaule à sa place. Il eut un sourire timide, le regard fuyant. Mais un sourire bien réel.

« Non, je n'étais pas seul... C'était un travail d'équipe, mon partenaire m'a encouragé durant tout le combat. D'ailleurs, où est-ce qu'il est ? »

Mais personne ne lui répondit. Il releva la tête et aperçut Nemuri dos à lui.

« Kayama-senpai, comment vont ses blessures ? »

Elle ne répondait pas. Elle ne se retournait pas. Prise d'un sentiment d'inquiétude, il se leva, les jambes en coton. Son épaule déboîtée ne lui faisait pas mal mais il le soutient par réflexe.

« Attends, c'est si mauvais que ça ? Il faudrait l'emmener à l'hôpital, alors... Ah, Zashi, interpela-t-il en voyant son meilleur ami un peu plus loin, ses goggles à bout de bras, son visage mis à nu tiré en expression désespérée. Zashi, tu vois le haut-parleur vers tes pieds ? C'est à Oboro, on devrait l'emmener avec nous pour le lui rendre... »

Il ne comprenait pas pourquoi Yamada affichait une expression pareille. Il avait tendu la main vers l'objet, mais elle tremblait. Shōta ne suivait pas la réalité. Il reposa son regard sur Midnight, celle-ci avait retiré ses lunettes pour se prendre le visage dans la main. Il ne voyait pas son expression. Seulement ses épaules qui tressautaient. Il retourna la tête vers son meilleur ami, lequel n'avait plus le haut-parleur en sa possession. Sensoji l'inspectait, à sa gauche.

« Huh... Ce truc est complétement détruit.

- Ce... c-ce n'est pas possible... murmura Aizawa, debout sous la pluie, hors de son abri qu'était la tente blanche installée par les pompiers, résultat d'une tentative d'approche qui avait aboutie à un halte à quelques mètres d'eux. Tout ce temps, i-il... il me...

- Tu dis que tu l'as entendu t'encourager jusqu'à la fin ? reprit l'élève de la classe B, perplexe mais songeur. Nah, impossible. Tu as dû imaginer ta voix intérieure, et t'as pensé que ça venait de ce machin. On raconte que ça arrive fréquemment, t'sais, dans les situations de vie ou de mort.

- Non, attends. Je l'ai clairement entendu me dire 'Tu peux le faire !', et 'Vas-y, Shōta !'... Sa voix... m'a suivie... »

Il laissa sa phrase en suspension lorsqu'il tourna la tête pour chercher Shirakumo du regard, mais il se figea. Tout bêtement. Devant les pompiers qui recouvraient un corps barbotant dans une mare de sang. Son sourire fondit. Il aurait pu mourir vingt fois là où il se tenait, la sensation aurait pu être la même. Son cœur venait de s'arrêter. Son souffle aussi. Son cerveau se déconnecta de tout. Il rêvait, cela ne pouvait pas être réel. Hein ? N'est-ce pas ?

« Aizawa, reprit Sensoji, calmement, mais pas moins clairement. Une équipe de héros professionnels n'a pas été capable de s'en débarrasser. Mais tu as fait face à un incident terrible, et l'œil-pour-œil dent-pour-dent t'a mené à la victoire. Tu l'as fait seul.

- Calme-toi, Sensoji ! supplia Hizashi pour le faire taire, à la place de Shōta qui affichait une expression de mort sur son visage pâle.

- Sois fier de toi, Aizawa, conclut tout de même l'élève aux pouvoirs de blaster. Si tu ne l'es pas maintenant, quand le seras-tu ?

- Sensoji, dude... (Il abandonna.) J'envie ton esprit simple, par moment... »

Le blond avait l'air désemparé, mais après tout, il ne pouvait aucunement blâmer son camarade de classe B. Il soupira et, le dos courbé en avant, une main dans la poche, il posa l'autre sur l'épaule intacte de son meilleur ami. Celui-ci ne réagissait pas. Il n'attendait pas à ce qu'il réagisse de toute façon.

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.
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La pluie tombait. Tombait. Tombait. Mais tout était calme à présent. La foule de dissipait. Le vilain n'avait laissé aucune trace si ce n'était les décombres d'un immeuble. Mais à part cela, le silence. Le beau temps après la tempête, sous les cordes du ciel... L'odeur de fumée s'était dissipée, le vent s'était discipliné, le soleil grattait l'horizon au-fur-et-à-mesure que les minutes passaient.

« Il pleut vraiment fort, fit remarquer Nemuri d'une voix blanche, un parapluie dans la main. Les garçons. On y va, on ne veut pas que vous tombiez malades ici.

- Thanks... Kayama-senpai. But we're good. On est d'humeur à rester trempés... »

« Quoi ? Tu as oublié ton parapluie ? J'allais faire l'appel, mais va quand même te changer !

- Non c'est bon... Je suis d'humeur à rester trempé... »

Shōta serra les dents. C'était la première fois depuis plusieurs minutes qu'il modifia son expression. Il ne savait pas si ce qui ruisselaient sur son visage étaient les larmes du ciel ou bien de son cœur. Son cœur... s'était brisé... Tous ses sourires. Ses rires. Ses blagues. Ses mots. Ses gestes. Ses regards. Ses bêtises. Ses gamineries. Tous ces moments où il l'avait écouté. Rassuré. Fait rêver. Aimé. Tous ces moments... Tous ces 'un jour, dans notre agence...' ne sont maintenant plus que des 'Jamais.'. Il ne savait pas si la douleur dans sa poitrine était celui d'une cassure émotionnelle, ou d'une blessure due au combat. La pluie tombait fort. Le froid ne les atteignait pas, son corps demeurait anesthésié de toutes sensations extérieures.

Shōta et Hizashi demeuraient là, debout face à l'amas de béton, derrière la banderole de sécurité jaune. Sous la pluie, les deux amis fixèrent l'endroit où le dernier tiers de leur trio avait perdu la vie.

Ainsi, ce soir-là, les trois mousquetaires n'existaient plus.

C'était terminé.
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À dans deux semaines pour la suite ! 👉🏻👈🏻 ❤

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