Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₄₁

➠ ❛Une étoile plus brillante

✷        ·   ˚ * .      *   * ⋆   . ·    ⋆     ˚ ˚    ✦

« J'ai l'air malin ! J'ai dû dire adieu à mes chères lunettes à cause de vos bêtises ! rouspéta Hizashi avant d'aspirer une bruyante gorgée de sa brique de lait au chocolat. »

Oboro se gratta la nuque, sincèrement désolé.

« Ça va, je t'ai donné une paire de lunettes de protection pour me rattraper j't'ai dit !! rigola le nuageux. »

Le blond sourit et sortit les goggles jaunes pour les vêtir. Il se tourna vers Shōta et se pointa du pouce.

« So ? Je suis comment ?! »

Le noiraud le lorgna, blasé.

« Pourquoi il te faut des lunettes de protection à toi aussi ? Tu ne vois rien de toute manière...

- Parce qu'on va faire la promo de notre trio ! répondit le bleuté sous l'éclat de rire du blond.

- Huh... Ça veut dire que tu rejoins l'agence Purple aussi ? »

Il était complétement perdu. Le bilingue eut un léger soupir, comme si cela était évident, tout en s'adossant au mur du bout du bâtiment de Yuei qui faisait du relief sur le toit. Shirakumo décida d'expliquer à sa place, étant le fondateur de son plan.

« Nah, on te parle de notre futur ! Le patron a pour principe de recruter des débutants pour les aider à devenir indépendants. Et quand on sera prêts, on fondera notre propre agence tous les trois ! En tout cas c'est mon projet. »

Il enfourna une bouchée de riz sans détacher ses yeux du noiraud qui fixait ses deux imbéciles avec perplexité. Visiblement, il attendait une réaction.

« Ah ouais... ? »

Il s'attendait à plus réjoui.

« On se complète bien, je trouve ! argumenta le plus âgé des trois en remuant ses baguettes. Toi Shōshō, par exemple, tu n'es pas du genre à prendre des initiatives mais tu as l'œil pour les détails. Et tu es perfectionniste ! Hiz' est moi on est nuls pour ça !

- Grave ! rigola le blond pour acquiescer.

- Tu m'étonnes... Vous n'avez pas plus de neurones à deux qu'un idiot normal...

- Je t'explique. Ton effacement d'alter n'est pas oufissime pour mettre K-O un adversaire, je te l'accorde. Mais tu peux les stopper pour nous laisser le champ libre !

- On n'a plus qu'à les cueillir ! With some killer combo action !!

- Si je résume, je ne prends pas d'initiatives... Je ne peux pas achever les vilains... Ce n'est pas une manière plus détournée pour dire que je ne suis pas capable de me débrouiller seul ? récapitula Aizawa, vexé, la tête baissée.

- Mais non ! Je veux dire par là que tu es fait pour le travail d'équipe !! le rassura Oboro sans perdre sa bonne humeur.

- On s'occupe de lancer la manœuvre et d'y mettre un point final, expliqua Yamada sur la même lancée.

- Et toi, tu fais tout le reste !

- Ouais, je fais tout quoi. De toute façon je n'ai jamais dit que je voulais bosser avec vous deux.

- Quoi ? Mais tu avais donné ton accord ! s'outra le bleuté, une main sur la poitrine.

- Aucun souvenir.

- Shō-chan se la joue solo, bouuuh !!

- T'abuses ! Tu bousilles tous mes plans !

- Vous êtes lourds... souffla Shōta en mordant dans son biscuit. »

Le ciel était dégagé et le soleil de fin d'été cognait contre la peau des trois mousquetaires. Si le temps était agréable, malgré les nuages qui flottaient à allure d'escargots au-dessus de leurs têtes, Shōta aurait presque préféré passer le déjeuner dans la cafétéria plutôt qu'avec ses deux imbéciles. Pourquoi il les aimait, déjà ?

« Hmm... L'odeur de la jeunesse... Quelle beauté ! »

Les trois meilleurs amis tournèrent l'attention de concert vers la nouvelle arrivante qui semblait attendrie de les voir ensemble.

« Ces petites chamailleries entre garçons, c'est trop mignon ! couina-t-elle en total fangirlisme, tournant sur elle-même.

- Salut Kayama Senpai ! lança le plus âgé avec son entrain usuel multiplié par deux sans chercher à savoir si elle était véritable ou ironique.

- Tch. J'étais sérieux, moi, râla Aizawa en tournant la tête, froissé par l'apparition soudaine de la terminale.

- Anw, tu veux voir les photos de Sushi peut-être ?~ »

Ni une ni deux, le plus jeune du groupe se retourna vivement, les yeux axés sur le téléphone que tendait Nemuri.

« Shō-chan, elle t'influence par le pouvoir de la niaiserie féline, le prévint l'anglophone, sachant d'avance que son meilleur ami ne l'écoutait pas. »

Il eut tout de même un sourire attendri mais pour une raison curieuse, Oboro paraissait plus sérieux. Ce dernier prit quelques couleurs et pencha son corps vers leur aînée.

« Kayama Senpai, ça tombe bien que tu sois là, on était justement en train de parler de monter une agence à quatre ! »

Scandalisés que Shirakumo ait pris l'initiative d'ajouter un quatrième membre à leur trio sans même leur en parler, Shōta et Hizashi le foudroyèrent du regard. Ils furent toutefois médusés lorsque ledit hypothétique quatrième membre ricana avec regret.

« Désolée mes chous, mais une fois indépendante j'aurai mon propre palais avec un harem de jeunes serviteurs !

- Il n'y aurait pas une petite place pour moi ? bégaya Oboro en bavant, s'imaginant la scène perverse de sa jolie crush entourée de damoiseaux en petite tenue : aurait-il la place du coureur de jupon de la classe A à la place d'Ikuto, finalement ?

- Bah, et nos plans alors ? demanda Hizashi en donnant quelques coups d'index dans la joue de son meilleur ami pour le réveiller de ses fantasmes d'adolescents aux hormones en ébullition.

- Je vous laisse dans vos délires, souffla Aizawa en se levant, las des idioties de ses camarades. »

Il n'en pouvait définitivement plus de leurs immaturités. De leurs bêtises. De leurs irrationalités. De... Non, en fait, il aimait bien ça, ça changeait de son quotidien monotone. Il jeta un regard par-dessus son épaule. Nemuri essayait la paire de lunettes d'Oboro et Hizashi la pointait en finger gun, en total éclat de rire. Ils avaient l'air si heureux. Si expressifs. Si vivants. Shōta ne se rendit pas compte qu'il souriait... Puis une brise soudaine l'aveugla en soufflant sur ses cheveux, et suivant la direction du vent, son corps se retourna face au reste de Musutafu. La vue était imprenable, et le vide si loin sous ses pieds. Il gardait la tête tournée vers le ciel pour ne pas y penser, et curieusement, cela fonctionna. Il ne pensait plus à ses peurs. À ce vide qui lui broyait l'estomac à chaque fois qu'il y songeait. Avec assurance, il s'approcha doucement de la barrière, sans s'y coller pour autant, effleurant du bout des doigts les goggles qu'il portait autour de son cou. Les nuages défilaient à toute vitesse, portés par le vent... Et lui qui croyait ne jamais trouver sa place nulle part... Il était lui aussi en train de se laisser entraîner. Il cacha ses yeux couleur nuit derrière le reflet du jour transmis par sa paire. Ainsi, derrière les verres de ses lunettes, il voyait s'étendre un ciel incroyablement vaste... Il s'y perdait, dans cette coupole pers aux larges iris dorés, tachetés de cicatrices cotonneux. Les trous noirs n'y avaient pas leur place mais ils existaient bel et bien, invisible à l'œil nus, confortablement déchus au beau milieu du joyeux bordel qui s'étendait au-dessus de lui.

Lui qui avait passé des mois à chercher une raison à son existence. Ses choix. À aligner ses craintes comme une collection de timbres immatérielles, qui le menait quelques fois à se terrer dans un placard en attendant que l'orage passe. Lui qui avait vu sa famille se déchirer en deux. Lui qui avait vu son cœur être demandé par l'un mais qui penchait pour l'autre. Lui qui s'était répulsé d'avoir perdu une amie pour son incompétence. Lui qui faisait souffrir Hizashi car ses sentiments n'étaient pas sur la même longueur d'onde.

Lui qui était si fatigué.

Le voilà baignant dans l'immensité du vide, parmi des étoiles qu'il n'atteindra pas tout de suite.

« Shō-chan, the break is over ! »

Il se retourna face à Yamada, le sourire aux lèvres sans s'en douter, qui arracha des semblables chez ses amis.

« Tiens, tu as l'air lumineux tout à coup, s'émerveilla Nemuri en croisant les bras sous sa poitrine.

- Eh bien... il faut croire que je suis content d'être là, avec vous... souffla-t-il avec une sincérité soudaine.

- Ça veut dire que tu es d'accord pour l'agence ?! »

Il ferma les paupières, épuisé par l'insistance de son meilleur ami aux yeux couleurs ciel. Pourquoi il les aimait déjà ?

Ah oui, ils le rendaient heureux.

[...]

Hizashi se laissa tomber sur le muret près des vélos et s'étira de tout son long. L'entraînement de cet après-midi lui avait massacré tous les muscles de son corps, même ceux dont il ignorait l'existence jusqu'à présent, mais au moins, il s'assurait la moyenne pour le prochain examen. Le stage suivant commençait la semaine prochaine, il devait être en pleine forme pour le réussir, même encore plus pour supporter Sensoji dans l'agence où il a été envoyé contre son gré ! Il n'arrivait pas à croire que son titulaire ait osé lui faire ça. À lui ! Present Mic !!

« Oi, le haut-parleur sur pattes, tu rêvasses ? »

Il tourna alors la tête vers une silhouette qu'il reconnut par ses longs cheveux bruns liés en queue de cheval. Tiens, cela faisait un moment que Tsukushi Sutikkunori n'était pas venue l'embêter. Depuis l'année passée, presque jour pour jour, depuis leur duel. Hizashi fut surpris de la voir s'intéresser à nouveau à lui.

« You need something, girl ?

- Hm, non, je passais juste par là. »

Elle se tint nerveusement le bras, le regard fuyant. Elle reprit :

« Je me suis posé une question. Pourquoi tu n'as jamais essayé de devenir mon ami lorsque tu es arrivé en ville ? »

Déconcerté par la question, le jeune blond ne sut quoi répondre.

« Tu étais nouveau et tu ne connaissais personne, la maîtresse t'a installé à côté de moi côté mur, près de nos dessins. Ça t'a fait bizarre d'être ici, tu as raconté avoir grandi dans un appartement à Tokyo jusqu'à ce que tes parents n'achètent une maison à Musutafu. Tu parlais fort et tu essayais de devenir ami avec tout le monde, mais moi, tu m'as ignorée. Pourquoi ? »

Le bilingue eut un sourire franc et haussa des épaules.

« I'm sorry, je n'ai pas vraiment de souvenir de cette époque.

- ... Je vois. »

Elle haussa des épaules et tourna les talons sans plus d'insistance, laissant penaud le plus jeune des deux. Il fixa le vide devant lui plusieurs minutes encore, jusqu'à ce qu'Oboro ne l'interpelle de son côté, devancé par un certain noiraud.

« Je vais rentrer pour réviser pour l'évaluation de demain, leur annonça-t-il sans s'arrêter, leur jetant un bref salut de la main. »

Les deux meilleurs amis restants rendirent sa salutation et s'échangèrent un regard plein de sous-entendus...

[...]

« Oof, on devrait peut-être commencer à bosser, tu ne crois pas ? proposa le nuageux en s'étirant, sa manette sur les genoux.

- Mais faut que je te batte au moins une fois !!

- Tu ne gagneras pas, se moqua Shirakumo en lui envoyant un coup amical dans l'épaule. »

Hizashi souffla du nez et se laissa tomber dans son lit, sur le dos, sa manette encore dans la main. Il entendit d'une oreille inattentive son camarade de jeux éteindre l'ordinateur portable et débrancher les manettes.

« Allez, c'est des maths, c'est pas la mer à boire, tenta-t-il de le rassurer mais le blond secoua la tête. Bon, très bien, j'avais la flemme de réviser aussi t'façon ! »

Les deux garçons se retrouvèrent écroulés l'un contre l'autre, les pieds à terre mais le dos traversant le matelas dans sa largeur. S'ils étaient un tantinet plus grand, ils se seraient très certainement cogné la tête contre le mur, en tombant dans cette position. Un certain moment de plaisance pesa entre eux, dans la chambre du bilingue, la lumière du jour déclinant dangereusement vers l'horizon. Eux qui avaient convenu réviser ensemble, ce n'était finalement pas une bonne idée.

Pas une bonne idée du tout.

Finalement, après quelques minutes de silence, Oboro se releva sur le coude et le brisa :

« Au fait, je voulais savoir comment ça avançait avec Shō !

- J'suis toujours célibataire.

- Mais vous n'avez pas rediscuté de ça depuis ?

- Hm'nah, pas du tout ! Et toi ? Tu as essayé d'en tirer quelque chose ? »

Shirakumo leva les yeux au ciel en réfléchissant.

« Ouais... Il m'a carrément envoyé bouler et j'ai bien cru qu'il allait me tuer.

- Ah ce point ?!

- Je l'avais dérangé, c'était compréhensible. Je réessayerai quand il sera plus détendu. »

Devant la moue déçue de son cadet, le bleuté sourit et posa sa main sur son épaule de manière réconfortante.

« Bah, tu sais, un jour il verra la personne géniale que tu es et tu verras, vous serez un couple inébranlable !

- ... Yeah, un jour ! Je ferai tout pour que cela arrive !!

- Ravi que tu reprennes le poil de la bête, je te préfère comme ça !

- Same !! »

Ils rigolèrent de concert, se dandinant sur le matelas à n'en plus pouvoir lorsque le téléphone du plus âgé sonna d'une mélodie familière. Reprenant un semblant de sérieux, Oboro décrocha et étouffa dans sa gorge un 'oui' encore plein d'amusement. Il écouta la personne à l'autre bout du fils, faisant un clin d'œil aguicheur à Hizashi qui étouffait un nouvel éclat de rire avec ses mains, et après quelques échanges plus ou moins stables durant lesquels le jeune Yamada susurrait des phrases provocatrices ou tirait son visage dans des grimaces ridicules, il raccrocha et réexplosa de rire.

« T'es sérieux Hiz' ?! J'peux plus répondre à ma mère tranquille ?!

- Obo-brooo fais tourner les serviettes ~, sortit le blond en référence à tout ce qu'il aurait pu sortir pendant l'appel téléphonique pour le mettre mal à l'aise alors que Kōsei Shirakumo se tenait à l'autre bout du fil, interrogatrice. »

S'en suivit un nouvel éclat de rire. Il fallut un certain temps pour que les deux amis se calment pour pouvoir échanger convenablement.

« Elle vient me cherche dans une vingtaine de minutes, un peu moins maintenant je pense.

- Damn, on aura pas révisé un seul exercice. On va se faire défoncer.

- C'est ça. Viens la prochaine fois on demande à Shōta pour nous aider !

- Mais grave !! »

Shirakumo, satisfait, se leva et s'étira. Quelques craquements de son dos parvinrent aux oreilles d'Hizashi, lorsque soudain, une pensée lui traversa l'esprit.

« Quand on sera diplômés et qu'on ouvrira notre propre agence, on l'appellera comment ?

- Hm, tiens, bonne question ! Les trois mousquetaires ?

- Les trois super mousquetaires !

- Les trois super génialissimes mousquetaires !

- Les trois super génialissimes mousquetaires de talent !

- Les trois super géniallissimes mousquetaires de super talent !

­- L'agence de Present Mic et ses larbins !

- Quoi ?! »

Hizashi explosa de rire.

« L'agence de Loud Cloud et les survivants !

- Quels survivants ?

- Les survivants de Yuei !

- Hm... L'agence de Presentloudhead !

- On dirait un mauvais nom de ship.

- C'est quoi ?

- Tu vois les fanfictions sur internet ?

- I don't really enjoy reading, for be honest.

- Hein ??

- Je disais : je n'aime pas vraiment lire !

- Ah, ouais, c'est pour ça que tu ne sais pas ce que c'est ! Je suis même certain que Shōta sait ce qu'est un ship, vu le ras de bibliothèque qu'il est !

- Mais crache le morceau au lieu de te moquer !!

- Alors un ship c'est quand tu mets en couple deux personnes qui ne le sont pas forcément mais qui iront bien ensemble !

- Waaaahaha non alors oublie mon idée ! »

Les deux imbéciles rirent encore et encore, tellement qu'ils ne virent pas les minutes cavaler jusqu'à ce que le père Yamada n'interpelle son fils et l'ami de celui-ci.

« O-oh, je crois que ma mère est là.

- I think too, répondit Hizashi à regret, contrarié de devoir se retrouver seul, sans Oboro et sa folle compagnie.

- On se revoit demain alors souris ! »

Il était si rayonnant.

« Yeah ! SEEYA TOMORROW !!

- Bye et merci pour l'invit' !! »

Ainsi, seul dans sa chambre, Hizashi eut un soupir de bien-être et il ferma les yeux pour retomber sur son matelas. Son cœur ralentissait et son ventre le chatouillait toujours à cause de ses crises de fou-rire. Diable ce qu'il adorait Oboro. Il était un rayon de soleil qui pouvait redonner le sourire au plus dépressif des suicidaires. Un éclat de lumière à travers son nuage.

Une étoile comme lui. Qui brillait comme lui. Voire un peu plus.

[...]

« Hiza, mon chéri, tu peux débarrasser la table s'il te plait ? lui demanda gentiment Chōko, assise derrière sa tasse de thé encore bouillante.

- Yeah, sure ! »

Poliment, le fils Yamada se leva de table et empila les assiettes pour les nettoyer dans l'évier. Alors que l'eau s'écoulait et que le savon moussait au bout de ses doigts, il pouvait apercevoir du coin de l'œil sa mère en train de siroter son breuvage, le visage tourné vers l'extérieur. Elle rêvassait. Elle rêvassait souvent lorsqu'elle n'avait pas son tendre mari pour converser. Et ce soir-là, Tōya a dû leur fausser compagnie à cause d'un appel de son collègue pour rattraper une erreur commise et dont seul le métissé avait les connaissances requises pour pallier le problème. Ainsi, mère et enfant se retrouvaient seuls, dans la cuisine, ne sachant que dire pour combler le doux silence où seul l'épanchement de l'eau faisait vibrer le bac de l'évier.

La dernière assiette consciencieusement frictionnée, Hizashi mit la vaisselle à l'égouttoir et se tourna vers sa mère, remarquant que celle-ci l'observait. Pas plus gêné que cela, le blond eut tout de même un petit rire inquisiteur. L'adulte reposa sa tasse et s'accouda à la table.

« Tu grandis.

- Well, I hope !

- Je me souviens à ton âge, j'allais au lycée avec des couettes et mon petit appareil dentaire. On me donnait quatorze ans alors que j'allais sur mes dix-huit.

- Ah ouais ? »

Hizashi sourit franchement, attendri par la révélation, et s'approcha de sa mère pour l'embrasser sur la joue. Elle cala une mèche de ses cheveux derrière l'oreille avec tendresse et afficha une expression un tantinet plus sérieuse.

« Il faudra songer à prendre rendez-vous chez le coiffeur. Encore un peu et tes cheveux toucheront tes épaules.

- Je suis très bien comme ça, maman !! se plaignit-il, dépité par la remarque.

- Quoi, tu vas te laisser pousser les cheveux ?

- Oui ! Non ! Je n'en sais rien, laisse mes problèmes capillaires tranquilles, d'accord ?

- Hm, haha, d'accord, si tu veux mon poussin. »

Ses épaules s'affaissèrent et il se calma. Sa mère ne faisait que le taquiner. Il s'apprêtait à la remercier pour le repas et retourner dans sa chambre, mais elle semblait soudainement plus soucieuse, comme si elle voulait ajouter quelque chose... Il reprit place à table.

« J'ai l'impression que tu veux me parler d'un truc. »

Chōko sursauta presque imperceptiblement, stupéfaite par la remarque, et se mordit nerveusement le bout de l'ongle.

« Eh bien, oui, quelque chose me tracasse, en effet... Je m'interrogeais à propos de ton ami. Je sais que ce ne sont pas mes affaires, mais je l'aime beaucoup, Shōta est un très bon garçon mais j'ai l'impression que ça ne va pas.

- L'instinct maternel en éveil ? demanda son fils unique en rigolant. Non, il va bien. Un peu compliqué ces derniers temps avec la pression que lui met le prof, mais il a accepté le divorce de ses parents. Oboro l'aide beaucoup à tenir le coup, ils sont très proches l'un de l'autre. Il est peut-être plus complice avec moi, mais il est plus... à sa disposition ?

- Il n'y a rien d'autre ?

- Hm, non, pas à ma connaissance, why ?

- ... Je... je pense que je me fais des idées, c'est tout. C'est bien qu'Oboro soit là.

- Heh. C'est vrai que tu as tendance à t'agiter quand tu t'inquiètes, ça se remarque assez facilement sur toi !

- Vraiment ?

- Ouais, mais je t'aime comme tu es, you know that !! »

Un moment de silence. La japonaise parut incertaine.

« Et toi, alors, tout va bien ? »

Hizashi se raidit. Il aurait espéré ne pas avoir à répondre à cette question.

« I'm always fine ! »

Il haussa des épaules, nonchalant.

« Peut-être un poil frustré d'avoir changé d'agence pour le stage, je me retrouve coincé avec la brute de première B. Encore.

- Je comprends... »

Il reprit rapidement son air jovial.

« Mais à part ça, tout baigne ! Je vais dans ma chambre réviser un peu, j'ai un exam' demain. »

Tout allait bien. Tout allait bien. Il était aimé, ses besoins vitaux étaient comblés, il allait réaliser son rêve de devenir un super-héros. Tout allait bien.

« Oi, l'idiot du village, ça t'amuse de faire le pitre au lieu de répondre à la maîtresse ?

- Laisse-le, il est chelou.

- Grave. »

Tout allait bien. Il sortit de la cuisine.

« Big mouth, t'aurais de la monnaie ? J'ai pas pris mon goûter. Ah t'as pas de sou ? Et ton sandwich alors, tu comptes le manger ?

- Pourquoi tu raquettes un petit ? Tu sais pas qu'il peut te rendre sourd avec son alter ?

- Meh, il ne lèvera pas la voix sur moi, pas vrai gamin ? »

Tout allait bien.

« T'es un grand malade ?! Tu lui as percé les tympans avec ta voix !

- Un accident, mon cul !! »

Tout allait bien.

« Hizashi, tu veux sortir avec moi ?

- Écoute, je suis désolée mais je ne suis plus amoureuse de toi.

- Je ne suis pas gay, mais tes avances me flattent...

- Est-ce que tu peux te calmer deux secondes et parler correctement ? J'ai l'impression d'être en couple avec une caisse de résonnance. »

Tout allait bien.

« Quelqu'un connait la réponse ? Hm... Oui ? Non, pas toi Yamada, celui de derrière.

- Tais-toi voir deux minutes !

- Tu ne peux pas te la boucler ?!

- Ta gueule sale gosse !! »

Tout allait bien.

« Je rêve où tu as essayé de me frapper ? T'es vraiment qu'un pauvre suicidaire en fait !! Mais j'en ai rien à cirer que tu en aies marre que je me moque de toi, je suis plus vieux que toi, tu me dois le respecter sale merde !! »

Tout allait...

« Tais-toi.

- Silence.

- Tu parles trop fort.

- Tu es épuisant.

- Vivement que tu déménages, Tokyo va s'effondrer avec toi.

- Au plaisir de ne plus te revoir, Hizashi Yamada. »

Bien...

.

.

.

Hizashi s'enferma dans sa chambre, souriant, et se laissa tomber sur sa chaise de bureau. Il enfila ses écouteurs et mit une musique à fond. Il voulait étouffer tous ses souvenirs qui bourdonnaient dans ses oreilles. Ça lui arrivait souvent. Mais il s'en fichait.

Il avait l'habitude. Aujourd'hui, tout allait bien.

Il sortit son téléphone, hésita entre le numéro de Megumi avec celui de Sean, et finalement, sélectionna le contact de son meilleur ami aux cheveux noirs. Une sonnerie passa. Puis deux. Puis trois. Il décrocha, sa voix était plate mais Hizashi se doutait que cela faisait un petit peu plaisir à Shōta qu'il prenne le temps pour voir comment il avançait dans ses révisions.

« Et toi, alors, tu es prêt pour le test ?

- J'ai révisé avec Oboro, mentit-il en regardant son manuel dépassant de son sac.

- Tu devrais t'en sortir si ce que tu me dis est vrai.

- Dis, Shō-chan, I wanted to know... Est-ce que tout va bien avec toi ?

- ... Oui, pourquoi cette question ?

- Pour rien, comme ça, pour demander. »

Un moment de silence percista.

« ... Si tu le dis. »

.
.
.
.
.

✷        ·   ˚ * .      *   * ⋆   . ·    ⋆     ˚ ˚    ✦

Hey !

À partir de maintenant je reprends un rythme de publication d'un chapitre un jeudi sur deux, comme je n'ai plus du tout eu le temps pour écrire (vu que j'ai bossé une grosse partie de mes vacances d'hiver et que j'ai encore des devoirs à faire) je me retrouve au pied du mur avec seulement une dizaine de chapitre de faits ^^' Comme ça pendant un moment les lecteurs pourront suivre à leur rythme, et moi je pourrai avancer tranquillement

Allez, des bisous et à jeudi dans deux semaines ;)

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro