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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₃₇

➠ ❛Ce truc qui n'avait pas de nom

✷        ·   ˚ * .      *   * ⋆   . ·    ⋆     ˚ ˚    ✦

Hizashi et Shōta rencontrèrent Nemuri à l'entrée de la fête foraine, toute resplendissante dans une tenue légère aussi confortable que mal adaptée à la météo. Pourtant, elle avait fait l'effort d'enrouler une jacket autour de ses hanches au cas où la pluie s'abattrait sur eux par malheur. Mardi n'était pas le meilleur jour pour sortir, mais il faisait mauvais tout le reste de la semaine, donc... Cela ne freina aucunement l'équipe qui avait bien décidé de s'amuser !

« YO YO YO KAYAMA-SENPAI !

- 'lut.

- Salut les gars ! Je ne suis pas trop en retard ? ~

- Nah, on attend sur le retardataire international, plaisanta le blond, non sans pouvoir s'empêcher de baisser l'attention sur les cuisses de la jeune femme ce qui, bien évidemment, n'échappa pas à cette dernière.

- Oh, tu aimes ce que tu vois ?~ »

Il rougit et se protégea grotesquement avec les bras pour s'empêcher de regarder l'objet de fantasme de bien des garçons.

« Naaaaaah, jamais je ne materais une fille plus âgée, pour qui tu me prends ?!

- Alors comme ça tu dragues sans moi ?? »

Cette voix ne pouvait appartenir qu'à une seule personne ; Oboro. Et oh surprise, il avait emmené quelqu'un sur son nuage ; cette dernière les salua timidement avec un large sourire.

« Je devais la prendre ou mes parents m'auraient fait un scandale ! se défendit le nuageux en aidant d'une main la petite Seiun à descendre de leur véhicule magique. »

Et contre toute attente, le groupe intégra parfaitement la petite fille de six ans qui s'était inquiétée de déranger. Elle sourit grandement lorsqu'elle sentit les deux mains de la jeune femme lui papouiller les joues, et étouffa un rire avec ses mains.

« Elle est si chouuuu ! Je pourrais l'adopter !

- Tu as déjà Sushi, fit remarquer Shōta en plongeant ses mains dans la poche ventrale de son sweat-shirt, veillant à garder son capuchon sur la tête pour le couper du froid.

- Ah mais non ! Je vais t'adopter et te croquer ma choupinette ! Comment t'appelles-tu ?

- Seiun ! Et vous, madame ?

- Je suis Nemuri, et tutoie-moi s'il te plait !

- D'accord Nemu... Nemuni... Nemi-san ! s'exclama-t-il avec avoir peiné à prononcer son nom.

- Nemi-saaaaaan j'adoooore !! fondit Kayama en l'embrassant sur le front.

- Maintenant que les présentations sont faites, on peut y aller ?! s'impatienta le blond en sautant presque sur place, excité comme une puce. »

La cadette Shirakumo éclata de rire devant Yamada qui faisait le mariole, et directement, son regard se posa sur le noiraud un court instant. Elle ressentait une certaine animosité émaner de lui, et décida de ne pas l'approcher. Elle se rua vers son grand frère et tira sur sa veste d'aviateur pour attirer son attention. Conversant alors avec un certain bilingue sur le choix des attractions, il se contenta de lui prendre la main et la guida à leur suite. Alors la petite fille aux cheveux galactiques regarda vaguement derrière elle, et croisa le regard charbon de Shōta. Si celui-ci haussa un sourcil, elle, se mordit les joues et détourna vivement le regard.

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La bande d'amis longeait les ruelles attractives en discutant et en riant, réfléchissant sur le programme de leur journée. Après avoir établit leur liste de souhaits, ils en convinrent de commencer par quelques montagnes russes. Mais à peine eurent-ils le temps de passer l'entrée du manège que le surveillant les arrêta net.

« Il y a une taille minimale à respecter. »

Et en effet, Seiun ne la respectait pas. Ses épaules s'affaissèrent.

« Elle peut rester avec moi en vous attendant, proposa le noiraud avec nonchalance, ayant préalablement convenu avec ses meilleurs amis qu'il ne ferait aucun manège.

- Vous pouvez vous balader alors, proposa la plus âgée avec un sourire reconnaissant.

- D'accord... marmonna la fillette, peu ravie de se retrouver seule avec un Shōta qui-tire-une-tête-blasée. »

Ainsi, les deux plus jeunes du groupe se retrouvèrent livrés à eux-mêmes pour un certain temps durant, juste assez pour que les trois aînés puissent profiter de tout ce qu'il n'aimait pas faire. Alors, sans trop la regarder, l'adolescent à l'alter déstabilisant se mit à marcher, incitant la petite sœur Shirakumo de le suivre. Elle lui emboîta le pas, intimidée.

Seiun, au fur et à mesure qu'ils s'enfonçaient dans la fête foraine, commença à prendre ses aises avec le garçon au sweat-shirt noir et se mit à l'inciter de s'arrêter dans un des nombreux stands de tir. Shōta dévisagea les fusils posés sur les comptoirs, avant d'avoir une drôle de lueur dans le regard un peu plus loin. Il pointa une bassine à quelques mètres de leur position et le sourire de la galactique ne put que s'agrandir. Ils s'approchèrent sans plus s'attarder.

« Trois canards pour la petite, s'il vous plait.

- Cinq ! Cinq !

- Alors cinq. »

Le forain se pencha grossièrement sur son tabouret, gêné par son bide, et attrapa la poignée de Yen que lui tendait l'apprentis héros. Monnaie rendue, la fillette se retrouva avec une petite canne à pêche dans ses mains, et elle s'empressa de récupérer les canards en plastique flottant paisiblement dans la bassine bleu mer. Quatre jouets égouttant à présent dans un panier à ses pieds, elle se mit à sortir sa langue pour une concentration plus poussée. Elle n'arrivait pas à pêcher le dernier et, comme elle s'inquiétait de ne pas y parvenir, elle leva la tête vers Shōta. Celui-ci la regardait faire bien sagement, les mains dans les poches, et l'encouragea.

« Concentre-toi. »

Seiun hocha la tête et se replaça devant la bassine. Elle fronça des sourcils, et jeta un rapide regard vers le forain. Ce dernier se disputait avec une mère qui marchandait sur le prix. Alors, profitant de son inattention, elle fit apparaître un petit nuage galactique qui souleva un canard de l'eau, ainsi, immobilisé dans l'air, elle n'eut aucun mal à faire passer le crochet à l'hameçon et elle le laissa tomber dans son panier, fière de sa ruse.

« J'ai fini !! »

Le vieil homme, qui dévisageait la jeune femme partir avec sa fille, se retourna vers ses deux clients jusque lors oubliés. Il jeta un vague coup d'œil au butin de la fillette aux barrettes bariolées, et montra les récompenses.

« Tu peux choisir un cadeau. »

La petite sœur d'Oboro inspecta les peluches et les yoyos avec sérieux. Aizawa ne la pressa pas, sans pouvoir s'empêcher un léger sourire à cette ruse logique pour autant. Cette fillette était pleine de surprise.

« Je peux avoir la couronne de princesse s'il vous plait ? »

C'est ainsi que le duo reprit la balade, la plus jeune avec un joli diadème rose sur la tête. Elle s'arrêta brusquement devant un nouveau stand, cette fois, de tir aux boules.

« Oh je peux ? Dis ? »

Shōta remercia infiniment sa mère et son argent de poche tout en s'approchant du nouveau forain. Celui-ci les dévisagea avec une certaine arrogance.

« Cinq, déclara froidement le jeune, peu ravi de ce regard qui le transperçait comme un vulgaire fromage.

- Ouais. Bien sûr. »

Dans une atmosphère lourde, ils troquèrent l'argent et les boules comme client et le vendeur qu'ils étaient au premier regard. Seiun constata l'animosité entre eux, mais fut contrainte de mettre ses interrogations de côtés lorsqu'on lui proposa ses projectiles. Elle monta sur un tabouret pour prendre de la hauteur et aperçut ses cibles. Elle visa la pyramide de gobelets, et un premier coup de bras envoya la balle rebondir sur le sol. Elle n'avait pas assez de force pour atteindre son objectif, et se savait incapable de parvenir au bout de l'attraction. Le forain eut un sourire railleur, et Aizawa comprit qu'il se moquait d'eux parce qu'ils savaient préalablement qu'ils n'y arriveraient pas à cause de leurs tailles, autant l'un que l'autre, mais Shōta n'avait pas dit son dernier mot... Il prit la place de la fillette et attrapa la balle, prêt à en découdre. Il l'envoya avec force sur la pyramide de gobelets, et d'un seul coup, fit exploser la construction. Trois balles plus loin, il tira en bas toutes les cibles et fixa le forain avec un air hautain. L'adulte fronça des sourcils, et s'enfonça dans sa chaise.

« Tu peux choisir ton prix, gamin. »

Le noiraud descendit du tabouret et se tourna vers la petite fille dont le regard bleu rayonnait d'émerveillement.

« Choisis ce qui te plait. »

Shiramuko secoua la tête.

« C'est toi qui as gagné ! »

L'adolescent haussa des épaules, et fit face aux peluches suspendues. Son premier reflexe fut de chercher un chat, en vain. Finalement, ses yeux ternes se posèrent sur une peluche Totoro, et il se souvint avoir regardé le film avec Hizashi, une fois, et ce souvenir lui réchauffa le cœur.

[...]

« Pour moi ? Vraiment ?!

- Hm hm.

- Wow ! Merci beaucoup Shō-chan !! »

Le grand blond serra Totoro d'un bras, et embrassa le jeune noiraud sur la joue. Celui-ci détourna simplement le regard, sous les rires amusés des autres.

« C'est, euh, comme je ne t'ai pas offert grand-chose pour ton anniversaire...

- Je l'adore !! »

Son cœur soupira de soulagement. Reformé, le groupe se dirigea vers des stands de nourriture pour mettre quelque chose sous la dent. Hizashi dévorait un hotdog en parlant la bouche pleine à Oboro, dont le sandwich se faisait constamment secouer sous ses dandinements de rire, Nemuri et Seiun avaient opté pour des bonbons et Shōta une crêpe. La petite fille secoua son paquet et plongea sa main dedans pour piocher quelques sucreries, attrapa une poignée de bonbec et en prit un en pleine bouche... Avant de le recracher en grimaçant.

« Beh. Pas bon. Pas bon du tout !

- Sur quoi tu es tombée ? demanda Nemuri en prenant un de ces bonbons entre le pouce et l'index afin de l'inspecter. Oh, des Salmiakki.

- Quel horreur, s'exclama Oboro en éclatant de rire, suivi d'Hizashi.

- Tu peux me les donner. »

Les regards se portèrent sur un certain noiraud aux yeux cernés qui tendait la main vers elles.

« Tu aimes ça ?

- Hm hm.

- Oh, bah tiens alors. »

Shōta posa son assiette en carton vide dans la poubelle juste à côté de leur banc et récupéra la poignée de bonbec qu'il savourait sans expression.

« Je ne savais pas que tu aimais les Salmiakki. »

Il tourna son attention vers le blond qui avait pris pour assise le dossier du banc, les pieds entre lui et le nuageux.

« C'est vrai.

- Encore un truc que tu aimes !

- Tu listes tout ce que Shōta aime ? interrogea Nemuri avec amusement.

- Yyyup ! »

La petite fille sourit alors.

« Shōta est gentil. »

Ils la regardèrent avec surprise.

« Au début je ne l'aimais mais maintenant je sais que Shōta est super gentil ! Il s'est bien occupé de moi !

- Ma frangine a raison, t'es vraiment incroyable pour un supposé asocial ! renchéri l'aîné Shirakumo, faisant davantage se renfrogner le jeune garçon.

- La ferme...

- Raaaah fais pas ta mauvaise tête ! »

Il eut un léger sourire et posa son regard sur ses chaussures. Oboro tira son capuchon pour découvrir sa tête, mais étonnamment, Aizawa ne s'en plaignit pas. Il était... heureux. Tout simplement. Et Hizashi, qui n'avait pipé mot depuis quelques minutes déjà, se satisfaisait de sa position, ainsi, personne ne pouvait le voir rougir comme un dingue. Il serra Totoro sur ses genoux, machant très lentement sa bouchée de hotdog sans en sentir le goût. Le seul goût qu'il avait sur les lèvres fut le souvenir d'un baiser datant de la veille, et ses yeux trop verts ne purent se détacher du noiraud. Si en cet instant il ne disait rien, son cœur lui, hurlait d'amour. Et se taire sur ce sentiment était la pire des tortures qu'on pouvait lui infliger.

[...]

Shōta lorgnait la montagne russe avec tellement d'appréhension qu'il était plus pâle que d'ordinaire. Sa main se resserra dans celle d'Hizashi.

« Aller, Shō-chan, juste une fois. Tu ne crains rien. Et s'il y a quoique ce soit, Oboro est en bas avec les autres pour invoquer un nuage et nous rattraper, d'accord ?

- Pourquoi tu laisses supposer qu'on peut tomber ? Ce n'est pas très sécurisé. On devrait s'en aller.

- J'essayais de te rassurer, Shō ! Pour te dire que si l'infiniment impossible se produisait, quelqu'un serait là !

- ...

- Et puis n'oublie pas les filets sous l'attraction, ils sont solides !

- ...

- Juste une fois. Je te le promets. »

Le duo s'était retrouvé seul dans la file d'attente avec les autres visiteurs et maintenant qu'ils se rapprochaient de l'entrée des wagons, la boule d'angoisse qui se creusait au fond de son estomac ne faisait qu'aggraver sa frayeur. Lorsqu'Hizashi lui avait promis de l'aider avec sa peur des hauteurs, jamais il n'aurait pensé se faire tirer dans la source-même de sa phobie. Et maintenant que leur tour arrivait au suivant, il était comme tétanisé. Il détestait Yamada pour l'avoir tiré là-dedans. Il lui en voulait de l'inclure dans ce bordel qu'était les montagnes russes. Sa peur. Sa crainte. Son cauchemar.

« Allez Shō-chan, si tu veux surmonter ta peur, il faut apprendre à la contrôler et à la dompter ! Et tu verras, dans quelques années tu ne voudras plus avoir les pieds sur terre !!

- Avoir les pieds sur terre est la chose la plus raisonnable que je puisse faire en ce moment.

- Cesse donc de marmonner tes trucs et viens, c'est notre tour. »

Il tira le noiraud, mais celui-ci ne bougea pas.

« Shō, viens.

- Tu es sûr ?

- Il n'y a presque que des enfants ici, montre-leur que tu n'es pas un froussard.

- On s'en fout d'eux. Moi je veux partir.

- Tu veux surmonter ta peur oui ou non ? »

Il étudia attentivement l'idiot aux lunettes teintées, les dents plantées dans sa lèvre inférieure. Un homme leur demanda s'ils souhaitaient prendre place ou passer leur tour. Shōta secoua la tête.

« Non, je ne veux pas faire de montagne russe.

- Shō...

- Non. Non. Non. Et non. »

Il était catégorique. Alors, vaincu, Hizashi soupira et leur fraya un chemin jusqu'à la sortie. Sans jamais lâcher leur main, il se mit à réfléchir. Comment faire pour aider son meilleur ami à surmonter sa phobie des hauteurs ? Il leva la tête pour méditer sur la question, et eut comme une illumination...

« Come on. »

Il tira Aizawa sans que celui-ci ne lutte, déjà profondément reconnaissant de ne plus se trouver face à un wagon. Toutefois, une inquiétude nouvelle l'agrippa, et il chercha à comprendre où le bilingue le trainait.

« Oh, wait, I have a BIG idea ! »

Le jeune Yamada s'arrêta et fouilla dans sa banane pour en tirer deux post-it et les colla sur ses lunettes, avant de les poser brusquement sur le nez d'Aizawa.

« Qu'est-ce que-...

- Don't look ! It's a surprise ! »

Et avant même qu'il puisse se plaindre, le plus jeune sentit son camarade reprendre la marche, le tirant à travers la foule sans qu'aucun obstacle de survienne. Bien sûr, il ne fut pas totalement laissé dans l'obscurité, il avait droit aux paroles rassurantes d'Hizashi qui ne répétait sans cesse son génie.

Finalement, après quelques minutes à allure de gastéropode, le noiraud perdit la prise qu'il avait sur la main de son aîné car celui-ci décida de l'attraper par les épaules pour l'aider à monter une marche. Perplexe, Shōta se laissa faire et s'assit sur ce qu'il semblait être une banquette recouverte de mousse. Il s'adossa à quelque chose de froid, et entendit d'une oreille attentive l'énergique prendre pour assise la place d'en face.

« Je peux enlever les lunettes ?

- Not now !

- Ah... ?

- Attends quelques minutes, je te dirai quand tu pourras les enlever !

- J'espère pour toi que ce n'est pas un plan foireux pour m'avoir trainé dans une mont-...

- Non non, fais-moi confiance !! »

Son siège vibra soudainement, le faisant sursauter, et se balança que très légèrement.

« Qu'est-ce qui se passe ?!

- Relax, plus que quelques secondes ! »

N'en pouvant plus, Shōta retira les lunettes triangulaires masqué des deux post-it avant qu'il n'en ait reçu l'autorisation et balaya son champ visuel à la recherche de tout indice pouvant expliquer la raison de ce mouvement inquiétant. Il comprit alors qu'ils étaient dans une petite cabine, et lorsque ses yeux se posèrent sur la vitre, son cœur fit un saute-mouton phénoménal.

« T-tu m'as tiré d-dans la g-grande roue ?!...

- Well, yes ! Mais regarde, on est en sécurité, c'est lent et on peut profiter de la vue !

- J-je vais te tuer !

- Mais nooon ! »

Shōta sentait son corps frissonner. Il posa sa main sur la paroi et tourna la tête dans tous les sens à la recherche d'un moyen de descendre d'ici.

« Le tour dur entre cinq et sept minutes, profite, tenta de rassurer le blond avec un semblant de calme pour le maintenir en place. »

Aizawa posa son regard sur lui, suant à grosses gouttes, et lui envoya plusieurs coups de pieds dans les tibias.

- Fais-moi descendre d'ici tout de suite !!

- Aïe ! Arrête !! On ne peut pas desc- Aïe !! Mais-...STOP !! »

Son alter s'activa de lui-même, forçant le noiraud de boucher ses oreilles si fort, fermer ses yeux si fort, serrer les dents si fort, qu'il en oubliait comment respirer. Il força sur ses poumons mais il était bloqué. Non pas par le pouvoir d'Hizashi, mais par la peur.

« Shō, non, ne fais pas de crise maintenant ! »

Mais l'interpelé ne l'écoutait déjà plus. Il tremblait, le corps courbé en avant. Il suffoquait. Alors, impuissant, Hizashi regarda tout autour de lui mais à ce qu'il voyait, il n'était même pas arrivé au sommet de la roue. Il allait devoir supporter Shōta et sa crise de panique. À ce moment, il s'en voulut d'avoir essayé de l'aider, parce que visiblement, il ne savait pas comment s'y prendre. Il s'y était mal pris. Comme toujours, il s'y prenait mal. Il serra les dents.

« J-je... je voulais juste aider... »

Shōta n'avait pas relevé la tête. De grosses larmes s'éclataient entre leurs pieds. Alors, ne pouvant rien faire d'autre, Yamada ne put que se pencher en avant et le serrer dans ses bras.

« I'm sorry, I just wanted to help you... »

Le cadet prit plusieurs profondes inspirations, les yeux fermés, et se laissa aller dans l'étreinte. Il tremblait toujours, certes, mais le savoir contre son corps lui procurait le sentiment d'avoir quelque chose à laquelle se raccrocher. Alors il s'y raccrocha. De toutes ses forces. Et Hizashi sentit sa respiration prononcée se faire plus stable, mais pas moins calme. Il eut alors une nouvelle idée. Très certainement foireuse elle aussi, mais il n'avait rien de mieux. Alors il se pencha vers lui, et embrassa Shōta, en espérant détourner son attention de leurs quelques mètres de hauteur vertigineux. Bien sûr, Aizawa n'y répondit pas tout de suite, sentant son manque de souffle le handicaper et son désir de s'écarter de lui lui brûler l'estomac, mais au bout de quelques tentatives d'insistance de la part du nippon-anglais, le plus jeune se relaxa doucement, et sa prise se fit plus douce sur la capture des lèvres. Leurs goûts était salée de larmes, mais pas moins exquises. Ses mains froides posées sur le torse du musicien amateur, les paupières closes, il accepta pour une fois son aide. Et cela fonctionna plutôt bien. Hizashi, dont les doigts s'étaient refermés sur les épaules de son voisin d'assise, libéra l'une de ses mains pour caresser tendrement la nuque du noiraud, pour entortiller amoureusement ses cheveux couleur charbon, pour le réconforter. Leur baiser était doux, innocent, maladroit, faute de leurs manques d'expérience. L'intensité n'était pas dans le geste, mais dans le sentiment qui en découlait. Pour l'un, cette étreinte scellait leur amitié d'une puissance colossale, à défaut de ne pas avoir le droit d'être aimé en retour. Pour l'autre, ce réconfort n'était que le murmure d'une vie indomptable qui lui jouait parfois des tours. Mais l'un comme pour l'autre, ce baiser signifiait beaucoup, tellement que c'en était presque Tout.

L'un avait son cœur si gros que son amour en dégoulinait. L'autre aimait simplement cette sensation d'avoir enfin quelqu'un près de lui. Quelqu'un qui le détestait mais qui l'aimait davantage. Quelqu'un qui relevait tous ses défauts sans en oublier les qualités. Quelqu'un qui le comprenait d'un simple regard. Quelqu'un comme Hizashi. Quelqu'un comme Shōta.

Lorsque, à bout de souffle mais complétement apaisé, le noiraud brisa l'étreinte, il laissa son visage se coller contre le torse de son ami et celui-ci profita de sa position pour cajoler un peu plus sa chevelure. Les premières secondes, il sentit son échine frémir, et puis, un soupir traversa la barrière de ses lèvres.

« Je suis vraiment désolé, je voulais juste t'aider.

- Tu as besoin de t'excuser encore combien de fois encore... ? Ça devient chiant à la longue...

- Jusqu'à ce que j'arrête de culpabiliser. »

Le noiraud souffla du nez.

« On redescend quand ?

- Dans quelques minutes, on est à mi-parcours si j'en crois notre altitude. »

Aizawa frémit doucement lorsqu'il risqua un coup d'œil vers la fenêtre. Il aperçut le ciel grisé et quelques oiseaux blancs. Il ne risquait rien dans cette cabine, n'est-ce pas ? Il se décolla légèrement, très légèrement d'Hizashi, et chercha le sol. Le vertige ne le tourmenta qu'un instant, car il se vit rassuré par le blond, grâce à ses bras qui l'entouraient. Curieusement, en sécurité dans son étreinte, il n'avait plus aussi peur que cela.

[...]

Hizashi sortit de la cabine de douche et s'encoconna dans une serviette pour se sécher. En deux temps trois mouvements, caleçon enfilé et cheveux décoiffés, il ouvrit la porte de la salle de bain et courut presque aussi nu comme un ver jusqu'à sa chambre. La porte étant fermée, il souffla du nez, se frottant les bras pour se réchauffer, et frappa plusieurs coups avec le pied.

« On s'les gèle, grouillez-vous d'm'ouvrir guys !!

- Krrrr, et le mot de passe, krrrr ? demanda la voix faussement robotique d'Oboro de l'autre côté de la paroi, étouffant son rire avec celui de leur troisième meilleur ami.

- Euuuuh, I don't know !

- Krrrr, le mot de passe est : Sushi, krrrr. Krrrr, voulez-vous réessayer d'introduire le mot de passe, krrrr ?

- Ouais, yes !! Yes vas y ! Sushi !!

- Krrrr, quel est le mot de passe, krrrr ?

- Sushi, SUSHI !! »

La clef se mut dans la serrure et la paroi de bois s'ouvrit sur deux garçons aux joues gonflés à force de s'empêcher de rire. Lorsqu'ils aperçurent leur hôte se pointer en caleçon seulement, ils explosèrent, hilares. Le jeune Yamada les bouscula en secouant les bras, non sans pouvoir s'empêcher de râler. Bien sûr, grossièretés et leçons furent au rendez-vous alors qu'il fouillait dans ses placards à la recherche d'un pyjama. Shirakumo et Aizawa n'en pouvaient plus. Tirer le bilingue jusqu'au bout de sa patience était extraordinairement comique, d'autant plus qu'il n'en fallait pas énormément pour le pousser dans ses retranchements. Hizashi s'emballait très facilement, en bon énergique qu'il était. Si Shōta se permettait une certaine retenue, et Oboro une patience insupportable, le dernier tier de leur trio ne les faisait jamais sortir de l'auberge. Il était hilarant à s'énerver ainsi.

« C'est bon, tu t'es calmé ? »

Pour répondre au bleuté, celui à l'alter vocal lui jeta un coussin dessus. Bien sûr, le plus âgé fit apparaitre un nuage pour s'en servir comme bouclier avant de le faire disparaître. Ainsi, le seul petit doigt qu'il bougea fut l'index, et le pouce bien évidement, pour permettre un petit claquement satisfaisant qui servait usuellement à l'activation de son alter météorologique. Il se dandina de rire à en perdre l'équilibre. Son corps rencontra son futon et il se laissa aller. Le noiraud, en tailleur sur le lit, bien que plus silencieux, ne cacha pas son rictus maladroit qui soulignait son clair amusement. Hizashi fit retomber ses bras, les dévisageant de ses grands yeux las dépourvus de lunettes, et se redressa en se pinçant d'arrêt du nez.

« Vous êtes épuisants.

- Non, jure on t'épuise ! T'entends ça Shō ?! Hizashi ressent la fatigue !

- Bah ouais, je suis un être humain comme vous, moi !!

- Shōta est un chat, depuis le temps que ses parents nous le répètent ! rigola le bleuté en désignant Aizawa.

- Nya.

- Non Shō, ne lui donne pas raison !! déplora le blond en faisant de grands gestes avec les bras.

- Qui dit que je veux te donner raison ?

- Ah !! Tu vois !! (Oboro croisa les bras avec fierté.) Et toi, tu dis que t'es épuisé !

- Mon niveau d'épuisement n'égale pas celui de Shōta !!

- Tu triches, il est narcoleptique.

- Je ne suis pas narcoleptique. Ma mère l'est.

- Pourquoi tu dors tout le temps alors ?

- Parce que vous m'épuisez. (Il n'oublia bien évidement pas de jeter un rictus provocateur à Hizashi.) On devrait se coucher d'ailleurs.

- Mais il n'est que vingt-trois heures !

- Déjà vingt-trois heures, tu veux dire. »

Et alors que les deux amis se chamaillaient en toute camaraderie sur l'heure, Yamada, lui, fut interpelé par sa mère dans le couloir. Sans les déranger, il leur faussa compagnie et referma la porte derrière lui. Chōko était déjà en nuisette de nuit et s'apprêtait visiblement à rejoindre Morphé, si ce n'était pas déjà le cas.

« Hiza, trésor, tout se passe bien avec tes amis ?

- Yeah, tout roule comme sur des roulettes !

- Est-ce que vous pourriez faire un peu plus doucement s'il vous plait ? On a besoin de dormir, demain est une assez longue journée... Entre ton rendez-vous chez l'ophtalmologue à neuf heures, le guêpier qui doit s'occuper du nid dans le jardin et...

- Les courses et les préparatifs pour recevoir tata, yeah, I remember. Promis, on fait plus doucement, de toute façon on est tous fatigués. »

Les yeux verts de sa mère détaillèrent chaque parcelle de son visage, et elle prit son fils dans ses bras.

« Je t'aime tellement, Hiza... Tu grandis beaucoup trop vite. Tu ne veux pas redevenir mon petit poussin ? »

Un peu pris au dépourvu par l'étreinte soudaine, l'adolescent souffla du nez et rendit tout de même le câlin à sa tendre mère.

« Quand je serai devenu un oiseau majestueux tu ne voudras plus que je redevienne un poussin !

- Détrompe-toi. »

Elle se recula et dégagea ses cheveux flavescents pour poser délicatement ses lèvres sur son front.

« Tu resteras toujours mon petit poussin rien qu'à moi. »

Hizashi sourit tendrement à sa mère.

« I love you, mum.

- Moi aussi, I love you. »

Elle lui caressa une dernière fois la joue, avant de s'éloigner dans le couloir. Son fils retourna dans sa chambre et la retrouva silencieuse. Perplexe, il scruta ses deux meilleurs amis allongés dans son lit, qui bouquinaient tranquillement des mangas. À l'entente de son retour, Oboro referma son ouvrage.

« Tout va bien ?

- Ouais, je discutais juste avec ma mère. Elle demande à ce qu'on fasse plus doucement.

- Oh, oo-(Shōta bailla au milieu du mot.)-kay...

- J'en connais un qui va pas tarder à roupiller, souffla Shirakumo en se mettant assis sur le matelas. C'est moi qui prends le futon ?

- Ouais, Shōta dort dans mon lit.

- Comme un couple, LOL. »

À ces mots, les deux plus jeunes se regardèrent brusquement. Le blond secoua la tête.

« Mais non !! Tu sais très bien qu'on n'est pas ensemble, on est hétéros !

- Hm hm.

- Et les hétéros ne font pas des trucs ensembles alors même qu'ils sont deux gars et meilleurs potes !!

- Hm hm.

- Tu mens très mal, Hiz'. »

Il regarda Oboro avec une expression désobligée. Il le pointa du doigt, furibond, vexé.

« I DON'T ALLOW YOU, I'M A VERY GOOD LIAR !!! I CAN PRO-... »

Avant qu'il ne puisse poursuivre son monologue, Aizawa avait effacé son alter avec un regard menaçant, et s'empressa de lui administrer plusieurs coups de coussins. Avez-vous déjà ressenti la sensation de prendre une profonde inspiration pour hurler de toute vos forces, et recevoir un choc de quelqu'un droit dans les côtes ? C'était exactement ce que ressentait Hizashi chaque fois que le noiraud l'arrêtait dans son élan, et ses suffocations ne s'accentuaient que d'avantage s'il s'était déjà engagé sur sa lancée. Se protégeant laborieusement sa tête avec les bras et cherchant à reprendre son souffle, il offrait une vue bien amusante à Oboro qui ne mit que quelques secondes avant de réagir et écarter le garçon à l'alter déstabilisant du bruyant international.

« Ok ok, on évite de déranger tes parents, on se tait et on fait un booon gros dodo ! Et on oublie ce que j'ai dit, d'accord ? »

Shōta, recouvrant sa tête blasée et ses yeux couleur nuit, laissa tomber les coussins parterre.

« Ça me va. »

Hizashi releva doucement la tête, les bras toujours en bouclier.

« Yeah. »

Alors ils s'allongèrent, l'un dans un futon, les deux autres dans le lit. Un certain silence plana le temps de plusieurs minutes. Mais ces quelques minutes suffirent pour qu'il puisse sentir le souffle du noiraud se faire plus calme, plus doux, et après avoir pris appui sur son coude, Hizashi se rendit compte que Shōta s'était endormi, tout simplement. Alors, afin de ne pas le réveiller, il roula sur l'autre flan et sortit le bras de son duvet pour toucher l'épaule d'Oboro. Ce dernier émit un petit 'hmm ?' discret pour montrer qu'il l'écoutait.

« Listen, je... J'ai un léger, tout rikiki petit miniscule crush sur Shō... Ok ?

- Je sais. T'es pas hétéro.

- C-comment ça se fait que tu sois au courant ? Il te l'a dit ?? »

Shirakumo découvrit son visage et lui rendit son regard malgré la pénombre.

« Nah, mais j'suis pas con, je te rappelle que tu as devant toi un expert dans l'art de la séduction.

- Mais oui, I'll trust you. T'as combien de nanas à ton actif ?

- Assez pour me sentir prêt à aborder Nemuri Kayama ! »

Leurs chuchotements ne réveillèrent aucunement l'endormi.

« Et tu crois qu'elle est intéressée par toi ?

- Je sais pas, je ne pense pas !

- Ça ne te décourage pas ?

- Boh, tu sais, je peux fantasmer plus longtemps et elle finira bien tôt ou tard par succomber à mon charme... ~ Mais j'veux pas trop me mettre en couple pour le moment, j'ai pas le temps ou pas trop l'envie. Mais toi, tu devrais foncer avec Shō.

- Le problème c'est qu'il ne m'aime pas du tout.

- Heiiin ? T'es sûr de ce que tu dis ?

- En amour !

- Mais l'amour amical ça existe autant que l'amour fraternel !

- Ah ouais ?...

- Il sait que tu as un crush sur lui ?

- Welll... Yeah... Il m'a cramé...

- Et ?

- Un non catégorique. Je ne l'intéresse pas.

- Coup dur pour notre cher Yamada, un soldat tombé trop tôt.

- Tu ne vas pas m'aider ??

- Tu veux que je fasse quoi ? Shōta reste Shōta, on ne peut pas le forcer de tomber amoureux de toi, ce serait comme le violer sentimentalement.

- M-mais je ne veux pas faire ça, moi !!

- Écoute. Poto. Mec. Mon frère. Je t'aiderais volontiers avec une fille mais les gars, tu vois, pas que le yaoi me dérange - c'est extrêmement cool, je t'assure !! Très bandant et tout - mais j'ai un peu de mal à m'impliquer là-dedans ! Donc à part t'encourager, je ne pourrai pas y faire grand-chose. »

Hizashi fit une petite moue avant de rouler sur le dos, fixant le plafond en méditant sur ses dires.

« C'est pas trop indiscret de demander depuis quand tu t'en es rendu compte ?

- Quand j'ai su ? Je... Well, je crois que j'ai toujours eu une certaine attirance pour lui... Mais ça n'avait pas encore de nom, tu vois ? Genre, c'était mon meilleur pote et j'étais heureux avec lui. Et puis un matin je l'ai vu rire, un rire si beau et si doux, et j'ai su que j'étais fichu.

- Ce truc qui n'avait pas encore de nom, comme tu dis, tu lui en as donné un ? »

Sans qu'Hizashi n'ait à répondre, il entendit Oboro souffler du nez avant de ricaner doucement, signe que la question pouvait être interprétée de façon réthorique s'il le souhaitait. Il bailla une fois encore avant de poursuivre :

« Te prends pas trop la tête avec ça, Hiz'. Promis, à l'occas' je vous arrange le coup. Mais en attendant... (Il bailla de plus belle.) Je vais me reposer un peu...

- Okay. Bonne nuit, Obo-bro...

- Bonne nuit Hiz'. Fais pas trop long, t'as tendance à trop cogiter la nuit, déjà que tu dors pas beaucoup... »

Yamada souffla du nez en ricanant à son tour, et lui tourna le dos sans balancer de répartie, se forçant pour fermer les yeux. Cependant, ses iris rencontrèrent la silhouette endormie de Shōta et un pincement au cœur fit monter deux perles salées aux coins des yeux. Il força un sourire pour lui-même, pour qui pouvait le voir dans l'obscurité, et clôt ses paupières.

Et se taire sur ce sentiment était la pire des tortures qu'on pouvait lui infliger.

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Ça faisait longtemps que je n'avais pas mis un peu de bonheur, alors pour casser un peu les dramas je leur ai offert une petite sortie 🥺😂 Un peu, un tout petit peu de bonheur :)

Bref, moi je vous souhaite un joyeux Noël ! ❤☃️

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