Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₃₂

➠ ❛Le vertige du ciel

✷        ·   ˚ * .      *   * ⋆   . ·    ⋆     ˚ ˚    ✦

Plusieurs voix d'alerte mirent un terme au sommeil des trois meilleurs amis. Le premier debout fut Hizashi, décoiffé et à moitié assommé, qui était tombé du lit qu'il partageait avec un certain garçon à l'alter déstabilisant. Tora, qui semblait un tantinet plus réveillé que lui, le lorgnait de son regard sérieux sans même faire attention au fait que le blond soit assis sur le sol, entre deux lits dont l'un seulement occupé. Heureusement, il n'avait pas assisté à la chute.

« Bougez-vous, on nous attend sur la place centrale dans cinq minutes, vociféra le délégué de la première A, tenant toujours la porte grande ouverte qui laissait au blond une vue étonnante sur des élèves qui traversaient le couloir en baillant.

- I's'passe quoi ?

- Vous n'avez pas entendu l'annonce ? On part en entraînement ! Dépêchez-vous, démerde-toi pour réveiller les deux autres, j'ai d'autres chats à fouetter ! »

Et sur ces derniers mots, l'adolescent s'éloigna pour ouvrir la chambre d'à côté, chez d'autres étudiants où le réveil semblait tout aussi difficile. Son premier mouvement fut d'enfiler ses lunettes, et le second remuer l'épaule d'Oboro.

« Mec, wake up, on doit y aller !

- Hm... Laisse-'oi enco'e cinq 'inutes...

- On est déjà en retard !! »

Le nuageux émit un cri très peu viril lorsqu'il sentit sa couverture le quitter, l'obligeant à se redresser en s'étirant.

« J'croyais qu'on fai'ait des acti'ités cool...

- Me too ! Oi, Shō-chan, d'bout !

- Shō-Shō aller du nerf, insista platement Shirakumo en se frottant les yeux, balançant de son autre main son oreiller sur le plus petit. »

Ce dernier, bien entendu, n'esquiva pas l'attaque et le résultat n'avait pas évolué. Il gardait la couverture sur la tête, roulé en boule et en tout point endormi. Le jeune cloporte sembla se rendormir.

« Ok. Hiz', tu t'occupes de Shō. Moi je pars chercher nos tenues à la penderie, décida-t-il en montrant du pouce l'extérieur de la chambre.

- Yeah, OK ! »

Le blond s'avança vers son autre meilleur ami et arracha son duvet pour le dévoiler au grand jour. Shōta ne bougea pas. Alors Hizashi le secoua par l'épaule, et cette fois, il réagit d'un bond. Le nippon-anglais profita du bref élan de lucidité pour lui ordonner de se lever, et vaincu par ce réveil insupportable, Aizawa quitta le matelas avec une mine de déterré. Il avait encore sommeil.

« Nos fringues ! s'exclama Oboro en revenant dans la chambre, les bras chargés. »

Il se déshabilla sans gêne, et le noiraud détourna brusquement le regard, au même titre que Yamada. Ils se changèrent en vitesse, vite vite vite, pas de temps à perdre, Tora rugissait dans les couloirs et finalement, les trois mousquetaires de la première A posèrent le pied dehors, à jeun, fatigués, perdus, et... bloqués par le déluge. La pluie tombait drue sur Sagamihara, le soleil tout juste ascendant envoyait ses gerbes lumineuses dans le ruissellement du ciel, et forcé par le mouvement de foule, le trio s'enfonça sous l'orage matinal et rejoignit les trente-sept autres élèves dans la cour principal. Il n'était même pas six heures du matin.

La Trinity Team clamait présent. Doom, Pearla, et les deux professeurs de Yuei s'abritaient sous leurs parapluies. Suzaku, en revanche, acceptait le même sort que les aspirants héros. Ses petites lunettes rectangulaires étaient tachées d'eau, et son costume militaire semblait lui peser lourd. Ses cheveux marrons, d'habitude parfaitement bien coiffés, cascadaient sur son front avec ridicule. Il dévisagea les apprentis de ses petits yeux bruns grisés.

« Tout le monde semble être là, super. (Il réajusta ses lunettes.) Ce matin, vous aurez un parcours. Un parcours de combattant si vous préférez. Lorsque vous l'aurez traversé, vous pourriez rejoindre les douches et prendre le petit-déjeuner. Vous serez ainsi libérés jusqu'à treize heures repas compris, et vous partirez en activité. Des questions ?

- Sous la pluie ?

- Avec la boue ?

- Aussi tôt ?

- Aucune question ? Très bien. Parfait. Vous pouvez y aller, le début de parcours se trouve au bout de cette route.

- Allez les jeunes !! encouragèrent les deux femmes sous le même parapluie, les poings en l'air.

- Allez y, ordonna calmement Suzaku.

- Quoi, maintenant ?? interrogèrent les élèves à l'unisson.

- Oui, maintenant. »

Aucun mouvement. Un des deux professeurs principaux haussa le ton :

« Les dix derniers feront la vaisselle jusqu'à la fin du camp. »

Les quarante élèves se bousculèrent pour passer en premier.

.
.
.

La pluie tombait et tombait, et le ciel grisé ne daignait pas une lueur malgré le rougissement astral qui pointait péniblement à l'horizon, peignant les feuillages de la forêt et la surface de Sagami, dont le niveau avait quelque peu augmenté à cause de la météo. Par petits groupes incertains, les aspirants héros avançaient sous le froid de l'aurore, se roulaient dans la boue pour traverser différents obstacles, sautaient, grimpaient, glissaient, n'ayant qu'en tête un seul objectif : prendre une douche et manger. Hizashi posa le pied sur un caillou et tomba en avant, se cognant le menton contre la terre molle. Il se redressa, plein de boue, et s'essuya grotesquement le bas du visage d'un revers de manche. Il serra les dents et reprit sa course, bien décidé à ne pas faire la vaisselle jusqu'à la fin de leur séjour. Bien sûr, il veillait toujours à ce que ses deux meilleurs amis suivent son énergie, mais au bout d'un certain temps, le flux de jeunes les sépara. Il décida de retrouver Oboro et Shōta à la fin du parcours.

Le premier, d'ailleurs, fit une pause pour reprendre son souffle, et Shōta eut le réflexe de l'attendre. Quelques élèves les dépassèrent, et lorsque le duo reprit leur avancée, ils se rendirent compte qu'ils s'approchaient dangereusement de la fin d'une montagne. Exténués par cette première heure, leurs pas ralentirent progressivement et bientôt, ils aperçurent le long pont suspendu qui reliait les deux rives de la montagne. Une silhouette aux cheveux dorés se trouvait d'ores-et-déjà à son extrémité, bien en avance sur certains qui durent ralentir à cause de la pluie qui rendait le sol glissant. Shirakumo, prit d'une montée d'adrénaline, posa un premier pied sur le pont mais il sentit que le noiraud ne le suivait déjà plus. Il se retourna pour confirmer ses doutes, et en effet, le plus jeune de leur trio demeurait comme titanisé quelques mètres derrière, ses yeux noirs figés sur le vide qui leur tendait les bras. Le nuageux parut bien embêté.

« Shō, viens, faut qu'on avance »

Il ne cilla pas, ses jambes tremblaient et ses poumons luttaient pour récolter un peu d'air. Comme ils avaient un peu d'avance, Oboro se permit de reculer jusqu'à son niveau. Mais ils ne devaient pas risquer de perdre davantage de secondes, chacune était comptée.

« Je suis là, il ne pourra rien t'arriver.

- La dernière fois nous sommes tombés dans la rivière. Ce pont est encore plus vertigineux que ton nuage. Et puis il glisse, souffla-t-il amèrement, ses yeux rivés sur son vis-à-vis sans vraiment le voir.

- Des milliers de gens ont déjà pris ce pont, et puis il peut supporter jusqu'à soixante tonnes, il ne cèdera pas aujourd'hui, crois-moi ! »

Il glissa ses mains dans celles du noiraud et le tira légèrement.

« On y va doucement, mais faut vraiment qu'on se bouge.

- ...

- Allez. Je suis là. »

Oboro lui offrit son plus beau sourire, et profita que son meilleur ami s'y attarde enfin pour le tirer jusqu'à la construction de métal. La peinture bleue luisait d'eau et de lumière, et leurs pas résonnaient contre la passerelle dans un tempo lent mais assuré. Shōta avait le teint livide lorsqu'ils quittèrent le chemin de terre. Son aîné avançait à reculons, sans jamais lâcher son étreinte ou bien détourner le regard de ses yeux onyx. Il tâchait de le rassurer comme il pouvait.

« Tu te débrouilles très bien, Shōta-kun. Tu vois ? Il n'arrive rien. Cette fois on ne tombera pas, et tu sais pourquoi ? Car je suis là ! »

Car je suis là !... Aizawa brisa le contact visuel mais Shirakumo le força de le reprendre.

« Non non, regarde-moi !

- C'est vraiment haut...

- Et tu es en sécurité ! Non ne ralentis pas, il faut garder la même vitesse, on y arrive très bien ! Tu y arrives très bien. »

Le noiraud risqua un regard par-dessus l'épaule d'Oboro et sans qu'il ne puisse le contrôler, son attention dériva une nouvelle fois et il aperçut les mètres qui les séparaient de la rivière. Il s'arrêta net, le souffle court, et sous la soudaineté, le nuageux fut déstabilisé et glissa sur les fesses, perdant le contact rassurant qu'il tenait sur les mains du garçon à l'alter effaceur pour le soutenir. Ce dernier, figé à présent au milieu du pont suspendu, garda ses mains devant lui comme unique souvenir d'une étreinte rompue et sa bouche entre-ouverte voulait sortir des mots qu'il ne pourra jamais dire mais que son cerveau ressassait sans cesse. Il était paralysé. Il avait l'impression d'étouffer, les poumons plein d'air.

« Wow, Shō ! Du calme, c'est cool, tout va bien ! Regarde-moi ! »

Devant lui, le visage d'Oboro lui sembla imperceptible, et ses bras tremblaient comme s'il avait froid sous ses yeux ébahis.

Regarde moi...

.

.

.

« Regarde-moi Shōta, fais un joli sourire pour la photo ! »

L'enfant de cinq ans, qui mangeait une pomme d'amour sans beaucoup d'expression, releva légèrement ses grands yeux couleur nuit sur son père. Kiyo profita d'avoir enfin l'attention de son fils pour prendre un cliché de lui. Makura regarda par-dessus son épaule.

« Tu pourrais sourire pour la photo, non ? ricana le père Aizawa en laissant suspendre son appareil autour du cou.

- Tu ne peux pas forcer mon bébé à tirer telle ou telle tête pour une photo, soupira sa femme avant de lui arracher un baiser.

- Hm, tu as raison.

- Je sais. (Elle se tourna vers l'enfant.) Viens-là mon chaton, qu'est-ce que tu veux faire maintenant ? »

Le petit, silencieux, la langue collée contre sa pomme d'amour, tourna légèrement la tête à gauche, puis à droite, en serrant timidement le bas de son pull à motifs de chat, inspiré d'un dessin animé qu'il adorait regarder. Finalement, ses yeux se mirent à briller d'un éclat indescriptible lorsqu'il aperçut la montagne russe foncer à vive allure au-dessus de leurs têtes. Il le pointa du doigt.

« Sans moi, grimaça la brune. Je serais encore capable de m'y endormir.

- Alors j'irai seul avec le petit, répondit-il en souriant. (Il prit son fils dans une bras.) Maman va nous attendre sagement ici, qu'en dis-tu ? »

Shōta hocha la tête à la paire d'orbes hétérochromes, et pendant l'interminable queue de l'attraction, il termina gentiment sa gourmandise. Devant lui se tenait une petite fille avec les cheveux roses comme un bonbon, et il ne put s'empêcher de dévisager sa robe à motif papillon. Finalement, la fillette le remarqua et engagea la conversation de son chef.

« Toi aussi tu veux faire la tontagne russe ?

- C'est une 'montagne' russe, ma chérie, corrigea sa mère sans un regard vers elle, les yeux rivés sur son téléphone. »

Le noiraud hocha la tête.

« C'est la tenière fois ? »

Son tic de langage ne sembla pas déranger Shōta. Il hocha une nouvelle fois la tête.

« Moi aussi, et j'ai petit peu peur ! T'imagine si on tombe ? J'ai vu un dodumentaire une fois, ça palait des gens qui contruisaient les tontagnes - non, les montagnes ! - russes et qui parlaient des dangers que si c'était mal fabriqué. »

Le petit garçon en salopette fronça un peu des sourcils, et recula pour se cacher derrière les jambes de son père qui était trop occupé à observer la foule pour remarquer la petite fille. Sentant son fils contre lui, il le hissa sur ses épaules.

« Tout va bien mon garçon ? »

Shōta jeta un vague coup d'œil vers la fillette mais elle était à présent en train de rigoler, celle-ci tirant inlassablement la jupe de sa mère et pointant avec fascination le wagon glisser juste au-dessus d'eux.

Lorsqu'ils furent installés, Shōta essaya de soulever la barre de sécurité. Il voulait partir, à présent, effrayé du doute que lui avait mis la petite fille.

« Il y a beaucoup d'enfants, dommage que ta mère ne soit pas là, n'est-ce pas ? »

Kiyo posa sa main sur la tête de son garçon pour lui ébouriffer les cheveux. Ses yeux verrons relaxèrent un tantinet son unique fils, mais lorsque l'attraction démarra, son cœur se mit à battre plus vite. Il remua les jambes mais son père le retint, effrayé qu'il ne puisse tomber. Il était trop tard pour faire marche arrière. Alors il se mit à crier. Mais son hurlement de terreur fut étouffé sous les acclamations des autres passagers qui profitaient avec bonheur des descentes et des remontées.

Depuis que sa peur des hauteur s'était brutalement déclenchée ce jour-là dans un parc d'attractions, son père le surprotégea, et lui durant toute son enfance, fuyait au mieux tout ce qui l'éloignait du sol...

.

.

.

Oboro se releva pour reprendre les mains d'Aizawa mais ce dernier était formel ; il n'avancera plus. Merde, et Hizashi était déjà loin devant... Il approcha son corps de celui du noiraud et le serra dans ses bras, si fort qu'il pouvait sentir son cœur pomper son sang avec fougue. Le plus jeune tremblait, la respiration difficile. Son teint était si pâle que l'on se demanderait s'il n'avait pas le tournis.

« Ferme les yeux. Tu es avec moi. Dans ta chambre.

- ...

- Fais-moi confiance, ferme les yeux, s'il te plait, le supplia-t-il au creux de son oreille.

- ...

- Allez, Shōta-kun, un dernier effort. »

Aizawa ferma les yeux, le souffle tremblant. Il se visualisa dans sa chambre, en sécurité. Il prit plusieurs grandes inspirations pour tenter un temps soit peu de réguler son souffle. Puis, il sentit le contact le quitter doucement, avec attention, mais son cœur n'avait pas repris son rythme usuel. Sa bouche était pâteuse et sa gorge nouée. Il n'osa pas rouvrir les yeux.

« Viens, visualise ta chambre, on va la traverser. N'oublie pas de continuer de respirer profondément, tu te débrouilles très bien. »

Le noiraud, apaisé un tantinet par les mains agréablement chaudes du nuageux qui s'entrelaçaient aux siennes, qui contrastaient délicieusement avec le froid de la météo, daigna un tout petit pas, glissa son pied sur quelques centimètres, puis risqua un second, puis un troisième. Il avança quelques mètres, lentement, doucement, et lorsqu'il s'en jugea capable, il entreprit d'ouvrir une paupière et croisa le doux regard bleu de son ami. Son sourire l'aida à calmer sa respiration, et Shōta put parvenir à la fin de la passerelle. Ils accélérèrent la cadence lorsqu'une courte distance les séparaient de l'autre côté à présent, et une fois l'obstacle surmontée, ils purent souffler véritablement.

« Tu l'as fait, Shō ! Je suis fier de toi !! »

Shōta, sans un mot, sans un regard en arrière, hocha doucement la tête et les encouragea silencieusement à reprendre leur course. Malgré le temps perdu, ils parvinrent à temps... à moitié. Shirakumo, juste derrière Aizawa, fut le trentième élève à arriver, et donc le premier des dix retardataires qui se collaient à la vaisselle. Les élèves qui les avaient dépassés entre temps lui jetèrent un regard désolé, mais le nuageux ne perdit pas son optimisme, au contraire, il avoua s'en ficher du moment qu'il eut réussi à aider son meilleur ami à surmonter sa peur du vide, ou du moins, l'aider à traverser ce maudit pont. Le garçon ne semblait toutefois pas séduit par retenter l'expérience...

Hizashi, qui semblait être arrivé dans les quinze premiers, quitta le banc sous le préau sous lequel il s'était abrité avec certains autres en attendant leurs amis, et se précipita sous la pluie pour serrer Oboro et Shōta dans une étreinte boueuse et honteuse.

« I'm sorry !! J'aurais dû m'arrêter pour t'aider à traverser ce pont !!

- Nah, t'as bien fait de continuer, le but était de terminer le parcours au plus vite, le rassura le nuageux en lui donnant un coup amical dans l'épaule. Et puis regarde, Shōta est en un seul morceau ! »

Les yeux trop verts de Yamada croisèrent ceux trop noirs du plus jeune. Il lui offrit son plus beau sourire.

« I'm so proud of you, Shō-chan ! »

Aizawa, lui, détourna le regard. Il ne réalisait toujours pas ce qui venait de lui arriver. Il avait si mal de revivre ce choc.

[...]

Hizashi laissa de côté sa fatigue de la journée pour retrouver son meilleur ami introverti dans leur chambre après le dîner, laissant Oboro avec les autres pour tout ranger. Le blond ferma brusquement la porte derrière eux, faisant sursauter le plus jeune, et ce dernier sembla mécontent en lui refaisant face.

« Mais ça va pas la tête ? Tu devrais casser la porte tant qu'on y est ! »

Yamada ignora la remarque cinglante et se posta juste devant lui avec tout le sérieux du monde.

« TU as passé la journée à tirer une tête de déterré, et tu as dormi dans ton coin au lieu de t'amuser avec nous aux activités ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?! »

Le noiraud tiqua, et se pinça l'arête du nez avec épuisement. Décidément, Hizashi remarquait tout lorsque cela lui arrangeait le moins. Et il était en colère parce qu'Aizawa agissait comme le blond détestait.

« Rien, il ne se passe rien.

- Et là encore tu es froid dans ta façon de parler ! J'ai fait quelque chose de mal ? I know, it's always my fault, I just want to know why this time !

- Calme toi, pitié ! Tu n'y es pour rien, absolument pour rien !...

- Mais-...

- Mais si tu n'arrêtes pas de parler aussi fort je vais finir par avoir encore plus mal à la tête.

- Tu as mal à la tête ?

- Oui. Et je suis fatigué, j'ai froid, je veux juste qu'on me laisse tranquille. »

Il se laissa tomber sur son matelas et se cacha les yeux avec un bras. Hizashi demeura les bras ballants, immobile au centre de la pièce.

« Pourquoi tu ne me parles jamais de tes problèmes ?

- De quoi tu parles ?

- De la raison qui te met dans un état pareil. Pourquoi est-ce qu'on se dispute à chaque fois qu'on part au camp ?

- On ne se dispute pas.

- On dirait que si.

- Mais c'est toi qui commence à beugler dès que quelque chose te déplait, Hizashi !

- No I don't !

- Et qui sait, peut-être que je ne supporte pas ta présence sur une durée aussi longue ?

- On n'est ici que depuis vingt-quatre heures, râla-t-il, vexé. »

Shōta roula sur le flan pour lui tourner le dos. Le bilingue serra les dents, et avant même qu'il n'eut le temps d'esquisser le moindre mouvement, Oboro arriva dans la pièce.

« On a enfin fini la vaisselle ! Oi, tu te couches déjà, Shō ? Je voulais qu'on aille rejoindre les autres !

- Il fait son caractère de cochon, soupira Yamada en croisant les bras, mécontant.

- Oh, bah laissons-le alors. Tu viens Hiz' ? On va avec les autres en attendant qu'il s'endorme, comme ça il n'aura pas à supporter nos têtes plus longtemps, se moqua-t-il avec un clin d'œil.

- Yeah...

- Bye Shōta-kun, bonne nuit !

- 'night Shō-chan !

- Ouais ouais, salut... »

Shirakumo poussa son autre meilleur ami jusqu'à la sortie de leur chambre et ferma la porte après leur passage. Il entraîna l'hyperactif jusqu'à une petite salle de séjour où certains de leurs camarades jouaient au UNO autour d'une table.

« Yo guys, salut Hizashi.

- Hey les amis ! On s'pose là le temps que notre coloc' s'endorme, ça vous dérange ?

- Non non, venez seulement, affirma Ine en souriant, sans remarquer Ikuto qui se penchait vers elle pour regarder ses cartes en main (ou ses seins). »

Ravis d'avoir leurs accords, les deux lurons se laissèrent avachir dans deux fauteuils juste devant une petite bibliothèque de magazines ennuyeux.

« Tu sais quelle mouche l'a piqué ? interrogea l'anglo-nippon avec amertume. Ça faisait un bail qu'il n'a pas trouvé quoi me reprocher. Ça ne m'aura pas manqué, tiens !

- Je crois que c'est à cause de ce matin durant le parcours, sur le pont.

- Le pont suspendu, là ?

- Ouais. J'pensais avoir réussi à le faire traverser mais il s'est arrêté d'un coup ! Il regardait dans le vide et il tremblait.

- A panic attack, of course... marmonna-t-il, la tête appuyée en arrière.

- Voilà ! Et je suis à peu près certain que c'est ça qui l'a rendu d'aussi mauvaise humeur ! »

Soulagé de ne pas être la raison directe de l'irritation de Shōta, Hizashi soupira et laissa son corps se relaxer contre son assise.

« T'inquiète pas mec, il ne va pas être en colère contre toi H24 ! Et encore moins la veille de ton anniversaire ! »

Le blond eut un sourire plus franc.

« Ouais, c'est vrai, mais il en serait capable. »

Il fit dériver son regard émeraude vers les joueurs de cartes. Tora venait de jeter son jeu avec agacement, mauvais perdant qu'il semblait être. Un élève de la première B qui allait distribuer pour la prochaine manche les invita à les rejoindre, et ce fut volontiers qu'ils s'y incrustèrent. Cela devrait lui changer les idées, à Hizashi.

[...]

Ce ne fut qu'à l'extinction des feux qu'ils retrouvèrent leurs lits, changés et toilettés. Oboro se laissa lourdement tomber sous son duvet, et Hizashi, moins exténué que le premier, s'assit sur son matelas et s'adossa contre le mur, le regard posé sur la fenêtre. Miidera, un petit village posé sur la rive de l'autre côté de la rivière, brillait légèrement de quelques lampadaires hasardeux au loin. Il s'étira difficilement jusqu'au matelas voisin où étaient jetés leurs sacs pour extirper ses écouteurs et son téléphone. Il l'alluma, et y découvrit quelques messages de ses parents. Ils s'inquiétaient. Yamada sourit en leur répondant platement, comme chaque fois qu'ils voulaient leur faire comprendre qu'il voulait un peu d'autonomie et un peu moins de parents-poules, et sélectionna une playlist pour combler le mutisme de la pièce. Il ferma un instant les yeux, pour sentir, quelques minutes plus tard, du mouvement près de lui, et une tête se posa sur son épaule après s'être emparé d'un écouteur. Le blond plissa une paupière, et sans une seule remarque, dégagea son bras pour l'enrouler autour de Shōta et le ramener tout contre lui. Ce dernier se laisser lover contre son meilleur ami, et referma les yeux, bercé par la mélodie de l'instrument qui jouait un air relaxant, presque... hypnotisant. Plusieurs minutes s'écoulèrent dans cet agréable repos, avant que le plus grand ne brise le silence d'un chuchotement désolé.

« Je m'en veux de t'avoir abandonné pour traverser le pont. Si j'avais su, j'aurais accepté de faire seul la vaisselle toute la semaine pour que tu n'aies pas à le traverser.

- Hm...

- Je prends ça pour un remerciement. Et merci de t'excuser pour m'avoir parlé aussi méchamment. T'as vraiment un très mauvais caractère, c'est fou.

- Et toi tu es vraiment insupportable, arrogant et bruyant. »

Nouvel instant de silence. Hizashi sentit quelques fois son ami frissonner sous ses caresses à la tête. Le blond en sourit d'amusement, consciencieux dans ses gestes doux, et bailla pour la première fois depuis le début de la soirée. Il se décala légèrement pour s'allonger, entrainant Aizawa avec lui sans jamais le lâcher. Ils regardèrent ensemble le plafond en crépis blanc, acceptant le réconfort chaleureux de l'autre. Finissant incontestablement par s'en lasser, le cadet baissa les yeux et attrapa distraitement la chaîne qui dépassait du tee-shirt de son meilleur ami. Il fit glisser son doigt jusqu'au pendantif, et y lit 'Hizashi M. Yamada'. Je me demande ce que signifie la lettre M...

« Dis, il se passerait quoi si deux trous noirs entraient en collision ? »

Shōta soupira silencieusement en abandonnant sa trouvaille et se cala plus confortablement, la tête sur le bras du blond, mettant un terme à ses caresses. Il en profita pour tourner son air las vers lui, et comme ce dernier comprit le changement de position, il lui rendit son regard. Leurs visages n'avaient plus que quelques ridicules centimètres de sécurité les séparant. Ils étaient même capables de sentir le souffle régulier de l'autre.

« Eh bien... commença le plus jeune avec incertitude. La collision va plisser en quelque sorte l'espace-temps et générer des ondes gravitationnelles tout autour d'eux, et ils vont finir par fusionner après s'être tournés autour. C'est ce que je pense, du moins. Ça n'a jamais encore été observé.

- Si tu pouvais l'observer, tu le ferais ?

- Pourquoi est-ce que j'aurais envie de regarder deux trous noirs supermassifs se rentrer dedans ?

- Tu n'es pas curieux ?

- Si, mais je ne vois pas ce que cela m'apporterait.

- Mais si tu avais la possibilité de tenter une expérience à des fins égoïstes et purement personnelles, tu le ferais ?

- ... Je pourrais, répondit calmement Aizawa, mécontant de ce qu'il comprenait.

- Alors pourquoi tu n'essayes pas de sortir avec Oboro ? »

Il le savait, Hizashi allait encore et toujours lui parler de ça. Mais nouveau silence. Shōta détourna le regard pour fixer le plafond une seconde fois. Hizashi mima son action.

« Parce que je sais déjà comment ça va se terminer, conclut brièvement le noiraud. Mal.

- Mais comment tu peux en être aussi sûr ?

- Parce que je l'ai déjà tenté. »

Yamada, aussi surpris et curieux, tourna une énième fois l'attention sur lui.

« Really ? With him ?!

- Non, bien sûr que non crétin ! C'était quelqu'un d'autre. Il l'a appris par accident et a paniqué, puis m'a insulté devant toute la classe.

- ... Désolé...

- Je ne comprends pas les gens qui s'excusent pour ça alors qu'ils n'y sont pour rien.

- C'est une marque d'empathie. Je ne sais pas si tu connais. »

Aizawa fronça du nez avec mépris.

« T'es chiant. Je t'avoue un truc sérieux et tu réussis encore à jouer les abrutis.

- Mais je suis un abruti. C'est quoi ton excuse ?! »

Le noiraud lui envoya une claque sur la joue pour le faire taire, puis tourna la tête vers Oboro, ayant peur que le luron blond l'ait réveillé avec sa voix trop forte.

Silence.

Puis, il prit plusieurs secondes avant de chasser son écouteur. À présent, seul Yamada entendait la musique. Il nota que son meilleur ami ne lui avait toujours pas répondu.

« Megumi m'a plaqué parce que j'étais trop irréfléchi ; un inattentif qui vivait au jour le jour sans se questionner sur l'avenir, avoua le blond d'une plus petite voix en sentant sa poitrine se compresser.

- Megumi qui est ?...

- Mon ex-copine. Celle avec qui j'ai fait ma première fois, et avec qui je pensais finir ma vie. Elle m'a lâché brusquement à la fin d'une sortie, quelques mois avant les examens d'entrée à Yuei.

- Et donc ? Je suis sensé faire quoi de cette information ?

- Te montrer que je ne m'excuse pas parce que je suis concerné par toi et tes problèmes de confiance en soi, mais parce que je te comprends. »

Shōta ferma les yeux quelques secondes, détendu dans les bras de son meilleur ami.

« Alors moi aussi je suis désolé.

- Parce que tu me comprends ?

- Parce que je n'ai pas d'excuse pour jouer les abrutis, contrairement à toi.

- Tu n'es pas un abruti.

- Alors je suis quoi ? »

Hizashi l'embrassa brièvement sur la joue, regrettant presque ne pas avoir réussi à accéder à ses lèvres.

« You're my best friend. »

Shōta souffla du nez en souriant.

« T'es con.

- Nah, j'suis un abruti. »

'I wanna ruin our friendship
We should be lovers instead
I don't know how to say this
'Cause you're really my dearest friend'

Il éteignit la musique, son téléphone, et le posa sur la table de chevet à côté de ses lunettes triangulaires. Il cala sa tête contre celle de son meilleur ami et ferma les yeux.

« Alors bonne nuit, abruti.

- Bonne nuit à toi aussi, Shō-chan. »

'Je veux ruiner notre amitié
Nous devrions être amoureux à la place
Je ne sais pas comment dire ça
Parce que tu es vraiment mon meilleur ami'

Ainsi, lovés l'un contre l'autre sur le matelas du jeune bilingue, les deux âmes solitaires s'assoupirent, inconscients du sourire discret d'un certain nuageux qui ne dormait plus à cause de la voix trop forte de Yamada, et dont l'oreille n'avait pas été indiscrète une infime partie de leurs échanges...

.
.
.
.
.

✷        ·   ˚ * .      *   * ⋆   . ·    ⋆     ˚ ˚    ✦

J'ai fait deux nouvelles fiches des perso mais je voulais en avoir quatre pour publier la suite des dessins, mais ça fait des semaines que j'essaye de me trouver du temps pour les continuer, c'est un peu le désespoir je vous avoue x) Du coup j'attends encore un peu avant de poster la suite des fiches des OCs de la fic' :'3
J'ai même pas eu le temps de continuer d'écrire Effet Météore :c C'est pour ça que prendre de l'avance c'est cool ❤

Oh, autre chose, j'ai publié un peu plus tard que d'habitude, mais c'est pas ma faute, c'est férié chez moi, j'en ai profité pour dormir x)

Bref, c'était les coulisses d'Effet Météore ! 🌌

À jeudi !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro