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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₁₀

➠ ❛Vérité illusoire

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Avant toute chose, il fallait savoir que non, Shōta n'a pas encore tué Hizashi, celui-ci était juste en train de mourir sur le bord de la route. Le noiraud plusieurs mètres derrière lui, était transpirant et complétement allongé face contre terre sur la bande d'asphalte qui faisait tache dans cette Camargue japonaise. Il était sept heures du matin, et se forcer à courir pendant deux heures sans s'arrêter a été la pire idée du siècle et du prochain. Le jeune Yamada, plié en deux, se souvint du courrier qu'ils avaient reçu avant de partir deux semaines chez ses grands-parents. Yuei voulait essayer, pour la première fois, d'emmener les étudiants en camp d'été juste après les deux semaines de libre. Les deux garçons tenaient à être un minimum entraînés pour y survivre, encore inconscients de ce qu'il s'y passerait... Mais connaissant le proviseur actuel de leur lycée, mieux valait s'attendre à tout.

« Shōtaaaaaa... viens faut... faut qu'on rentre... J'en ai maaaaaarre... ! »

Il traîna sa carcasse endolorie jusqu'au corps amorphe en traînant la patte, ses doigts glissant péniblement le long de la barrière métallique. Il essaya de le retourna avec le pied, mais celui-ci avait levé la tête au dernier moment, le prenant au fait. Le noiraud grimaça en comprenant les attentions de son camarade et le chassa d'une main malhabile.

« Tu... tu sais quoi ? Plus jamais on ne va t'écouter... C'était ton idée... après tout...

- ... Traître... »

Aizawa se relever de lui-même et évita de justesse un coup de poing dans son épaule.

« C'était en quelle honneur ? ...

- Parce que tu ne veux plus m'écouter ! ... »

Le noiraud effectua un pas lourd en avant pour rendre le coup à Hizashi, mais celui-ci l'évita de justesse en se mettant sur le côté. Il ne s'attendait néanmoins pas à un coup de pied retourné qu'ils avaient appris à faire en cours, et il se plia en deux, le souffle coupé.

« O-oof...

- Cheh. »

La tête blonde se redressa pour emplir ses poumons d'air, mais lorsqu'il voulut activer son alter, il constata que son vis-à-vis l'avait déjà devancé et une paire de rubis rendait à présent son regard.

« Alright... »

Incapable d'utiliser son alter vocal à cause de lui, il s'avança brusquement et envoya un coup de poing dans la mâchoire du noiraud. Celui-ci manqua de très peu de tomber en arrière, se tenant la joue d'une main et les cheveux sur le visage. Il cligna des yeux et évita au dernier moment un nouveau coup de poing de la part de son nouvel adversaire. Il recula, prit une grande inspiration, et s'élança vers Yamada pour l'attraper par le tee-shirt et son bras, pivota sur lui-même et le laissa tomber par-dessus son épaule, le long de la pente qui menait jusqu'à la plage, évitant de justesse la barrière. Hizashi fit quelques roulades dans la poussière et l'herbe sauvage avant de se mettre en position assise, les pieds sous le corps pour freiner sa glissade, et fit volte-face en direction de la route sauf que, curieusement, son ami ne s'y trouvait plus. Il ne comprit que bien trop tard que Shōta avait fait le tour de la palissade pour l'entraîner plus bas dans la chute, et les deux garçons, déstabilisés, heurtèrent leur corps contre le sable encore frais. Aizawa se releva en premier, en position de combat, rapidement suivi d'Hizashi qui s'essuya le bas du visage avec son avant-bras. Il craqua son dos, fléchit les genoux, et s'approcha en quelques pas de son adversaire. Il l'évita, lui gratifiant même d'un coup de coude dans l'omoplate de celui à l'alter vocal. Il eut beaucoup de peine pour ne pas retomber, et c'est en posant l'entièreté de son attention sur son équilibre qu'il perdit de vue son objectif principale et en oublia Shōta qui lui donna un coup de pied bas derrière ses genoux, faisant plier ses jambes et tomber lourdement son corps dans les granulés dorés. Il ne se releva pas, cachant instinctivement son tête avec les mains. Un certain temps passa, et plus aucun coup ne fut échangé. Doucement, il releva le menton et s'aperçut que son meilleur ami le fixait haletant, s'essuyant le visage avec le dos de sa main.

« P-pas mal, on s'est amélioré depuis la dernière fois... fit remarquer la tête blonde en roulant sur le dos, une main derrière la tête et l'autre sur son ventre. Un peu lent, mais y'a de l'idée.

- ... Tch, fit-il en retour, non sans détourner le regard.

- Non mais en vrai, tu es vraiment doué en combat rapproché ! It was INCREDIBLE !

- Avec un alter comme le mien j'ai dû me débrouiller pour apprendre quelques techniques... Tu es léger, je ne suis pas sûr de faire le poids face à plus costaud. »

Le noiraud se laissa tomber à côté de son camarade, lui aussi allongé sur le dos, mais en sens inverse. Leurs têtes se touchèrent presque.

« Effectivement, pas tous les vilains ont mon physique d'un gamin de seize ans.

- ...

- Tu sais ce que tu devrais faire ? Faire comme les héros sans alter et te battre avec des gadgets ! »

À ces mots, Hizashi s'était redressé pour se mettre assis, et son corps fut tourné au quart pour regarder son interlocuteur.

« Des gadgets ? C'est stupide.

- Bon alors disons une arme !

- Ça ne reviendrait pas à faire comme si je n'avais pas du tout d'alter ?

- Ça pourrait être un atout. »

Un certain temps de silence passa. Aizawa se mit lui aussi assis, véritablement songeur.

« Tu m'as dit un jour que tu ne voulais pas paraître dans les médias. Les gens n'sauront pas qui tu es, et ton alter sera more or less inconnu. Le vilain te voit débarquer, tu erase son alter, tu le mets au sol avec tes talents de ninja, et tu disparais dans l'ombre ! Boom poof wOAAAaaaa !!

- ... Pourquoi un type aussi bizarre que toi peut-il se montrer aussi intelligent ?

- Tu me trouves intelligent ?

- Le minimum nécessaire. Mais plus sérieusement, tu as raison. Seuls, mes bras ne me suffiront pas. Je dois trouver quelque chose qui puisse me donner un peu plus d'avantage durant un combat...

- On a jusqu'à fin août pour te trouver ce quelque chose !

- On a le temps.

- Peut-être que Nao aura une idée ? Un élève de la filière d'assistance ? Voire même mes autres potes d'ici ?

- On devrait commencer par rentrer avant que tes parents ne s'inquiètent de notre absence, lâcha-t-il finalement pour mettre court à la discussion.

- Yeah, true. Faisons ça. »

Il se leva en soufflant bruyamment, et tendit sa main à son cadet. Sans un croisement de regard, il imita son geste et débarrassa son jogging de tout le sable qu'ils avaient récolté après s'être roulé dans le bac gigantesque, sous les rires du blondinet qui en avait plein les cheveux. Et lorsque son rire s'évanouit dans l'air ambiant, Aizawa ne put s'empêcher de l'interroger du regard, avant de suivre la direction des yeux trop verts dans son dos. Il ne l'avait pas entendu arriver, ce garçon beaucoup trop grand qui les fixait avec amusement.

« Tiens, Hizashi Yamada, mon saisonnier préféré. »

Shōta ignorait ce visage pour ne pas l'avoir vu à la fête ou durant la partie de volleyball. Puis, il se souvint des informations que lui avait déversées la tête blonde dans la voiture, et il décida de suivre son instinct.

Ce garçon était le fils du voisin dont il avait été mis en garde.

« Tu as invité un petit copain, sympa, poursuivit-il, les mains dans les poches et les traits mattes de son visage tiré sur les joues. J'espère que vous passez de bonnes vacances ?

- Kane Ajairu, salut, souffla simplement Hizashi avec un certain agacement que Shōta ne lui connaissait qu'occasionnellement.

- Alors alors, qu'est-ce que tu racontes de beau, cette année ? Tu as été pris à Yuei ?

- Yeah.

- Veinard. C'est le lycée le plus réputé de tout le Japon. »

Aizawa leva un sourcil à son meilleur ami, ne comprenant visiblement pas pourquoi ce garçon lui parlait comme s'ils étaient de vieux camarades en bon terme.

« Je suis en dernière année en filière héroïque, et même avec mon niveau je peux t'assurer que tu as géré, au Championnat. »

Oui, ce fameux Championnat de Yuei, celui auquel tous les Japonais assistaient avec excitation et impatience chaque année.

Hizashi se rappelait de cette journée comme si c'était hier. Il avait été éliminé au dernier round pour une erreur de concentration. Aizawa, quant à lui, avait lamentablement échoué durant la première course. Si le blond en avait gardé un minimum de satisfaction, le noiraud en conservait un souvenir amer.

« Merci...

- C'est cool. Hé, quand tu chercheras un stage, l'an prochain, je pourrais proposer ta candidature chez mon père. Muscle Man, tu verras, super sympa. »

Hizashi détourna le regard. Il ne comptait pas le lui demander, préférant presque ne pas avoir de stage.

« J'y penserai.

- T'as mon numéro. »

Le prénommé Kane se tourna enfin vers le cinquième roue du carrosse, un peu mis à l'écart de la conversation.

« Ton alter est super pratique, travaille-le. Bye les gars, on m'attend ! »

Le jeune adulte se détourna d'eux, trainant derrière lui un sac de plage et un grand parasol fermé sous le bras. Shōta le dévisagea s'éloigner, déconcerté, choqué. Hizashi ne lui avait-il pas dit qu'ils se détestaient ? Il se tourna vers le concerné, et celui-ci gardait la tête basse, muet comme une carpe.

« Ce n'est pas le fils du voisin ?

- ... Si.

- Il a l'air d'être ami avec toi. Tu m'as menti ?

- Non. Viens, on rentre. »

Quel comportement étrange... Il ne reconnaissait plus Hizashi.

[...]

« SAKUDOOOOO-KUUUN !!! HELP HELP PLEAAAASE !!

- Aizawa-kun, c'était bas, ça.

- Shōtaaaaaa rends-moi mon téléphoooonne !! »

Sa plainte désespérée était étouffée par la cloison de bois. Assis en tailleur contre celle-ci, à même le sol de la salle de bain et les cheveux encore dégoulinant à cause de sa douche, celui à l'alter effaceur faisait défiler les photos de la galerie sur le téléphone de son meilleur ami. Il lui avait vicieusement subtilisé son cellulaire alors que la pauvre tête blonde discutait avec un garçon de la classe avec qui il se liait d'amitié. Le noiraud n'avait rien contre lui, mais il aurait préféré ne pas entendre la voix d'un de ses camarades pendant les vacances... Ce dernier soupira d'agacement.

« Bon, dis-moi au moins ce que tu trouves ! »

Shōta s'arrêta sur un cliché d'Hizashi avec un filtre chien.

« Pas grand-chose qui suscitent l'intérêt. Ce sont juste des photos d'un ado banal.

- Shōtaaaaaa !!!!

- Presque banal. Mais comme il réagit, je me dit qu'il a certainement quelque chose à cacher. Et je compte bien le découvrir.

- Et tu sais quel genre de chose il pourrait cacher ?

- Non, mais je vais bien finir par tomber sur une photo gênante ou une vidéo compromettante...

- Et qu'est-ce que tu ferais avec ça ?

- Oh, pas grand-chose.

- ShōtAAAAAA !!

- Me l'envoyer par message, peut-être.

- Mais pourquoi ferais-tu ça ? »

Le blond continuait de frapper à la porte. Aizawa s'énerva, agacé de sentir la cloison trembler contre son dos.

« Je pourrais faire du chantage.

- Tu es horrible avec lui, fit remarquer Sakudo à l'autre bout du fils.

- Hm. Peut-être. Mais c'est amusant de le voir pleurnicher.

- D'accord, je rectifie ; tu es monstrueux. Vivement que tu grandisses un peu... Profite donc d'être un éphèbe mal dans ta peau pour te laisser aller à tes pulsions hormonales de jeune mâle curieux.

- Voilà. Et toi continue donc de poursuivre ta puberté de mec viril qui se croit au-dessus des autres.

- Mais quel gamin tu fais... Dis, c'est normal que je n'entende plus Yamada-kun ? »

Le noiraud releva la tête à cette remarque. Tiens, il avait raison, son meilleur ami s'était calmé. Il appela d'une voix surprise :

« Hizashi ? »

...

« Bon il a dû en avoir marre de geindre.

- Rends-lui son téléphone.

- J'ai trouvé.

- Hein ? De quoi ? Qu'est-ce que tu as trouvé ? J'espère que ça vaut le coup au moins ! »

Shōta soupira devant l'insistance du garçon qui, quelques secondes avant encore, argumentait pour qu'il rende le bien précieux à leur ami commun. C'est après un vague regard vers le plafond qu'il dévisagea plus attentivement la photo qu'ils avaient faite l'avant-veille, sur la plage, apparaitre dans la file de la galerie. Il avait vraiment une sale tête sur ce cliché... Le soleil éblouissant l'avait obligé de plisser des yeux, et les lunettes de son ami avait un affreux reflet sur la caméra. Malgré le rendu de basse qualité, Hizashi souriait, et ce sourire rendait à lui seul la photo si magnifique.

« Aizawa-san ? Aizawa-san ? Hé, t'es toujours en ligne ? T'as trouvé quoi ?

- Uh ? Oh. Euh. Non, elle n'est pas intéressante après réflexion. »

Il transféra la photo sur son téléphone via la messagerie, masquant au mieux son mensonge par un raclement de gorge discret. C'est d'ailleurs en arrivant sur l'application d'échanges qu'il fit une curieuse découverte... En faisant défiler les petites bulles qu'il écrivait avec Ekoshi, il put relever quelques faits qu'il ne connaissait pas.

« Nao a un copain ?

- Euh, ouais je connais un peu son mec, c'est un ami à mon grand frère, ça fait six ans qu'ils sont ensemble et c'est toujours l'amour fou... À croire qu'ils sont véritablement des âmes-sœurs. Tu ne le savais pas ?

- ... »

Il poursuivit son exploration, affreusement blasé. Ces deux amis discutaient beaucoup par SMS, il semblerait, et cette notation lui faisait presque froncer des sourcils. Hizashi et Nao se révélaient vraiment proches. Rien d'ambigu dans leurs échanges, mais tout de même, on aurait presque dit qu'ils parlaient tous les jours comme s'ils se connaissaient depuis des années. Et à en croire les heures d'envois, c'était surtout lorsque Shōta gardait son portable sur silencieux. Peut-être que toutes les fois où il n'avait pas la force de répondre à l'énergique, celui-ci se tournait vers la fille ? Pas le moins vexé mais toujours crispé, il poursuivit sa lecture.

Et puis soudainement, il se figea. Un passage de la conversation le troublait.

« Elle est...

- ... Elle est ? demanda le correspondant à l'autre bout du fils, curieux. »

🗨🌸
【De quoi tu parles ?】

💬🎧
【Quand je t'ai prêté mon casque pour écouter de la musique...】

💬🎧
【Tu es sûre que tu ne voulais pas UNIQUEMENT parce que tu ne trouves pas cela hygiénique ?】

💬🎧
【Tu partages tout le temps tes affaires avec ta pote, c'est pour ça que je m'interroge】

🗨🌸
【Hizashi-kun...】

🗨🌸
【Je ne veux pas que ça se sache sinon je me ferais expulser à coup sûr du lycée !

🗨🌸
Je suis sourde】

💬🎧
【SOURDE ?】

🗨🌸
【Et oui... Complétement. Je suis née avec une surdité profonde】

🗨🌸
【J'ai passé les quatre premières années de ma vie à tester différents accessoires auditifs, en vain. La première fois que j'ai pu entendre fut le jour où mon alter s'est déclaré. Je pouvais entendre uniquement depuis les oreilles de ceux qui me parlaient, comme ma maman mais elle, contrairement à moi, est parfaitement bien entente. Et elle active son alter différemment】

🗨🌸
【C'était un miracle, j'ai pu entrer dans une école normale et j'ai toujours veillé à regarder les gens droit dans les yeux pour que je puisse entendre ce qui m'entoure】

🗨🌸
【Donc voilà. Je ne peux pas écouter de musique depuis un casque audio...】

💬🎧
【Désolé, promis je ne dirais rien ! Je comprends que ça t'angoisse de penser que les professeurs refusent de te laisser finir le lycée avec cet handicape, je ferai en sorte que ça ne se sache pas !

🗨🌸
【J'apprécie beaucoup ton geste, tu es gentil... :)】

Shōta termina de lire le message pour lui-même, et même si Nao avait demandé à ce qu'Hizashi ne révèle pas son secret, il se sentait légèrement troublé d'avoir été mis au courant de cette manière-là. D'avoir été mis au courant tout court.

« Elle est... vraiment casse-pieds. »

Il raccrocha au garçon sans lui laisser le temps de l'interroger, et posa le téléphone de son ami sur le sol, à côté de lui. Ses jambes se replièrent contre son torse, le menton posé sur les genoux, et il attendit plusieurs secondes avant de se relever et déverrouiller la porte.

« Hizashi ? »

L'interpelé était assis sur le canapé, lit de fortune du noiraud, pianotant sur son ordinateur avec une pointe de colère. Il ne lui répondit pas, préférant s'acharner sur les boutons noirs sous ses doigts. Aizawa jeta le téléphone entre son ami et l'accoudoir, et vint se laisser tomber silencieusement de l'autre côté, poussant flegmatiquement le reste de sac de couchage sur le sol pour ne pas les encombrer. Ses iris s'encrèrent sur l'écran qui se remplissait de mots, d'espaces, de fautes et d'abréviations. Qu'écrivait-il ? Des pensées, mais rien de bien concret. Il essaya de comprendre une ligne jusqu'à ce que l'ordinateur ne se referme brusquement sur les cuisses du blond, faisant sursauter Shōta qui ne s'attendait pas à tant de colère.

« Je me suis juste envoyé la photo de nous. »

Mais son excuse ne sembla pas le satisfaire.

« Je n'aime pas quand quelqu'un contrôle mon téléphone.

- Tu as des choses à cacher ?

- Non.

- Alors où est le problème ?

- J'étais en pleine conversation.

- Il te passe le bonjour, lui mentit-il sans expression particulière sur le visage.

- Ce n'est pas drôle.

- De ? »

Son sourcil se leva en même temps, et Hizashi reprit froidement.

« De prendre mon téléphone comme ça.

- Je te l'ai rendu. »

Le jeune Yamada n'argumenta pas d'avantage, perdu à trop songer à quelle remarque sortir encore.

« Tu es trop matérialiste.

- Non, tu crois ?!

- Je crois surtout que tu t'énerves pour rien. J'ai juste piqué ton portable cinq minutes, ce n'est pas la mer à boire. Et puis ton copain pourra bien te rappeler un autre moment.

- ... Je rêve. »

Sans qu'il ne s'en rende compte, une nouvelle fois, le sourcil du noiraud s'arqua.

« En fait, tu es juste jaloux. »

Il s'offusqua. Lui ? Jaloux ?! De cet idiot, qui plus est ? Sakudo pouvait très bien se passer du blond, il avait assez d'amis comme ça. Et Nao se liait d'amitié avec plusieurs filles, ce Yamada était un garçons parmis tant d'autres de la seconde A avec qui elle parlait. Le point commun avec ces deux adolescents ; aucun des deux n'étaient considérés comme des amis du côté de Shōta. La fille aux cheveux bleus, il la connaissait depuis qu'ils étaient gamins, et l'entendre s'adresser à lui comme elle l'avait fait à la rentrée montrait qu'une fois de plus, elle n'avait jamais cherché à être son ami, quand bien même ils avaient tous deux partagé de nombreux trajets pour aller à l'école. Elle se fichait totalement de lui, et il était en colère contre elle...

.
.
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« Hé ! avec le sac en forme de chat, hé oh ! »

Une jeune fille courait dans sa direction, de longs cheveux bleus tressés flottant derrière elle, son corps un peu rond et de grands yeux roses au reflets violacés. Plusieurs mèches encadraient son air enfantin, sa joie de millier d'émerveillement quelque peu trahie par des cernes sous ses yeux, moins prononcés que les siens.

« Salut ! T'habiterais pas devant le petit magasin avec la grosse fleure dessus ? »

Il hocha discrètement la tête.

« On fait la route ensemble ?

- Si tu veux. »

C'était la première fois qu'ils se croisaient, mais aucun des deux n'avait jugé intelligent de demander le nom de l'autre. Ils ne se parlaient pas beaucoup, encore moins à l'école, mais faisaient toujours un bout de chemin ensemble à l'aller comme au retour. C'était plus sécuritaire. C'était devenu presque normal, et puis, au fils des mois, Shōta l'attendait de moins en moins, et l'inconnue aux yeux roses perdait l'habitude de lui courir après, plus intéressée par ses nouvelles copines que par le petit noiraud sans vitalité.

Sa vie avait repris son cours, et le jeune garçon se voyait quelques fois debout là, à la sortie de la petite école, cherchant de vue une tignasse mal coiffée de mèches cyans. Il n'aurait pas dû s'y attacher, elle l'avait laissé si facilement... Elle souriait et riait avec d'autres enfants, parfaitement à l'aise dans son nouveau groupe, indépendamment de la solitude de son presque voisin.

« Pourquoi ne joues-tu pas avec tes amis ? »

Il ignora la maîtresse qui l'interpelait dans son dos. Il dévisageait, blasé, les autres enfants de la cour de récréation, sans jamais lâcher sa corde à sauter.

« Shōta-chan, tout va bien ? elle demanda, posant une main sur son épaule.

- Shōta ?

- Shōta-chan ?

- Shōta ! »

Il respira difficilement, croisant enfin le regard inquiet de son meilleur ami qui avait chassé toute trace de colère.

« Tu sais, je ne t'en veux pas si tu es jaloux. I'm sorry, je ferais en sorte que tu ne te sentes plus délaissé à nouveau par ma faute... »

Le regard trop vert de son ami le déstabilisa, mais il n'avait que ça pour se raccrocher. Son expression perdu se mua en expression blasée d'un battement de cils.

« Fais comme tu veux, Hizashi »

Aizawa fit un pas en arrière, se dégageant de la main qui s'était posée sur son épaule.

« Juste... Ne me laisse pas. D'accord ?

- Je te le promets, Shōta, mais tu es sûr que tout va bien ?

- Maintenant que je me suis attaché à toi, tu n'as pas intéressé à me remplacer. Ok ? Sinon, je te butte, enchaîna-t-il avec une pointe de sévérité qui pouvait être interprété de mille et une façons par son vis-à-vis.

- O-okay, no prob', je tiens carrément à ma vie haha ! »

Il semblait déjà avoir oublié l'incident du téléphone. Aizawa se sentit légèrement honteux d'avoir paniqué de la sorte, mais ce qui devait être dit a été dit. Il se massa les tempes, les yeux fermés pour se reconcentrer. Et lorsqu'il les rouvrit, il aperçut le poing de son meilleur ami attendre de rencontrer sa jumelle. Son silence et l'absence de mot pouvaient être interprétés de maintes manières, mais qu'il rende le check d'Hizashi ne signifiait qu'une seule chose. Et cette chose était beaucoup trop précieuse pour que Shōta se risque de la perdre, et il aimerait bien que le blond ne lui complique pas la tâche.

On les appela pour le repas de midi, et le noiraud sembla frustré. Avec tout ça, il avait complétement oublié de lui poser des questions sur ce fils de voisin, toujours perplexe vis-à-vis ce garçon qui était censé le détester.

[...]

« Mama said... It's uphill for oddities... The stranger crusaders... Ain't ever wannabes... The weird and the novelties... Don't ever change... » Hizashi murmurait ces mots doucement, accompagnant la voix masculine qui résonnait dans son écouteur droit. « We wanted everything, wanted everything... » L'écouteur gauche était du côté de Shōta qui lisait un roman, enfoncé dans sa partie de canapé, ne faisant que très peu attention au téléphone de son ami où s'affichait une discussion avec Nao. Encore elle. Il ne voulait pas savoir de quoi ils parlaient. Il n'en avait que faire. Mais il n'aimait pas ça. Une nouvelle chanson s'empara des lèvres de son voisin d'assise. « It's getting late now... But to me it's just beginning... This night's tearing me to pieces... And I feel all but defeated, oh no... » Shōta ne saisissait pas tous les mots, mais la voix de son ami s'était faite encore plus douce, presque absente. « And she don't know... » Il laissa dérouler la playlist et changea de musique.

« Pourquoi tu changes ?

- Je n'aime pas cette musique.

- Pourquoi elle est dans ta playlist alors ?

- Je ne sais plus. »

Soit il lui mentait, soit il ne s'en souvenait réellement pas. N'importe qui aurait pu le croire, mais Aizawa savait interpréter les expressions. Il fronça des sourcils.

« Pourquoi tu mens ?

- Shōta... commença-t-il en soufflant du nez. Vraiment, je ne sais plus, je devrais la supprimer mais j'ai la flemme. J'ai pas mis à jour ma playlist depuis un an.

- Et pourquoi tu dis que le fils du voisin te déteste alors qu'il t'apprécie complétement ? »

Le visage d'Hizashi se décomposa un tantinet, si bien que les pupilles semblèrent rétrécir derrière ses lunettes. Il ne comprenait pas pourquoi toutes ces questions.

« Il... On... Je ne veux juste pas que tu l'approches, ok ?

- Mais pourquoi ? Il s'est passé quelque chose ? Il t'a blessé ?

- Il me frappait quand on était plus jeune mais c'est plus d'actu'...

- Alors, quoi ?

- ...

- Hizashi.

- Il veut qu'on soit ami mais je trouve ça trop bizarre.

- Tu refuses l'amitié de quelqu'un toi, maintenant ?

- J'ai mes raisons, j'en ai même plusieurs et toutes parfaitement valables.

- Mais tu ne vas rien me dire, n'est-ce pas ?

- Il a été violent avec moi, c'est la raison number one. »

Le noiraud détourna simplement le regard, surpris de la froideur de ces mots. Il prit alors conscience qu'Hizashi avait beau s'inquiéter pour les autres, il ne disait pas grand-chose à propos de lui-même. Il était un sourire qui illuminait le monde, une triste étoile qui puisait son énergie de son propre noyau jusqu'à n'en plus pouvoir, qui se consummait volontier sans se poser de question pour continuer de propager sa lumière autour de lui...

Aizawa se sentit mal. Mal, parce qu'il était son ami et même pas foutu de le comprendre. Quand bien même ils venaient tous les deux du ciel, la séparation intersellaire était trop grande entre eux. Shōta était à des années lumière de comprendre son meilleur ami.

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Petit pub furtive ! Au cas où certains d'entre vous seriez intéressés, j'ai sorti un recueil de OS BNHA où je prends des commandes ^^ J'en ai quelques-unes en attente et deux OS déjà publiés (dont un qui est séparé en deux à cause de sa longueur...), je traîte généralement les demandes sans ordre particulier, plus par préférence... Je prends un peu de tout mais je vous préviens, j'en ai pas mal avec le ship Erasermic, qui me sont le plus souvent demandés (mais bon, the best ship for me quoi ! ^^).

Bref ! On se voit jeudi prochain pour la suite :) Petit changement de décor au chapitre onze, j'espère qu'il vous plaira !

Des cuddles ! ❤

Musiques références : High Hopes (Panic at the disco)
She don't know (Zach Callison)

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