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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₉

➠ ❛La banalité de la camaraderie

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Comme depuis le début de leurs vacances, Hizashi s'était réveillé en premier. Depuis quelques minutes déjà, il se baladait sur les réseaux sociaux avec l'envie d'y trouver un peu d'ennui et par une suite logique, le sommeil. Aucun message pour le moment qui lui souhaiterait un bon anniversaire, ce qui démontrait qu'il était définitivement le seul à se lever aussi tôt pendant les vacances. À cinq heures du matin, tout le monde avait les yeux clos ! Sauf lui, à en juger les aiguilles de l'horloge... Son vieux walkman sur les oreilles, adossé au mur contre son lit, il remuait doucement la tête au rythme de la musique tout en cherchant une occupation.

Ce ne fut qu'à partir de huit heures et deux micro-siestes qu'il commençait réellement à répondre à des messages. Comme il commençait à faire trop chaud dans la petite chambre, il chassa son duvet de quelques coups de pieds et les étira sur le matelas dénudé. Il se débarrassa finalement de son walkman lorsqu'il aperçut du mouvement sur sa droite, en direction du canapé. Shōta dézippa lentement son affreux sac de couchage rouge et se redressa comme un vampire de son cercueil, l'absence de canines pointues pour unique différence. Il bailla, se frotta les yeux des deux mains, et tourna la tête de gauche à droite avant d'avoir le blond dans son champs de vision.

« 'Lut...

- Yo Shōta ! Bien dormi ?

- Je p'éfère n'pas répondre... Ton ca'apé est super dur... »

Il bailla une nouvelle fois.

« Bonne annive'saire au fait...

- Merci ! Rohlala, la tronche que t'as. Va prendre une douche, ça devrait te réveiller ! »

Il évita de justesse un coussin envoyé par son meilleur ami, en étouffant son rire d'un simple sourire aux joues mordues. Le noiraud ne s'exécuta toutefois pas.

[...]

La journée passa à vive allure.
En attendant que ses amis arrivent à l'heure prévue, à savoir dix-sept heures, Hizashi et Shōta s'étaient d'ores-et-déjà installés sur la balancelle non pas pour attendre une heure entière les invités, mais bien pour travailler un petit peu leurs cours.

En effet, comme Aizawa retrouvait quelques difficultés en anglais, son meilleur ami lui offrit quelques petits retours de grammaire vue en classe. En contrepartie, il lui promettait de l'aider à partir de la rentrée pour les autres matières où Aizawa se révélait plutôt bon.

« Là tu vois, tu peux modifier 'You will not' par 'You won't'. C'est grammaticalement plus correct. »

Il posa l'index sur la faute, et Shōta dévisagea la feuille où Yamada avait inventé quelques exercices.

« D'accord...

- Et ici, 'I do, you do' mais c'est 'He does'. C'est une faute plutôt récurrente, rien de grave. »

Aizawa corrigea la faute au crayon rouge, handicapé par sa position qui pliait quelque peu la page lorsqu'il tentait d'écrire sur sa cuisse.

« Là c'est juste, here too, yes... Oi, regarde. Here. Ta traduction n'est pas vraiment exacte, réécoute ma phrase : 'The sun of the beach shines.' Ça ne se traduit pas en 'Le fils de pute chinois' Comment tu es arrivé à cette conclusion bon sang ?! Il n'y a même pas de verbe !

- Pourtant c'est ce que je comprends.

- 'Le soleil de la plage brille', Shōta ! Le soleil ! Pas le fils de-...

- Mais même en japonais ta phrase est grammaticalement incorrecte, pas étonnant que je sois induit en erreur ! Tu aurais pu prendre un autre exemple.

- OK OK ! J'ai compris. So, traduits moi : 'These tortillas are delectable.'

- ... 'Ces tortillas sont délectables ?'

- Yes ! Great !

- Hizashi, t'abuses. »

Il ne put s'empêcher d'émettre un rire moqueur pour son prétendu professeur d'anglais. Celui-ci haussa des épaules.

« C'était une phrase comme une autre.

- La phrase était tellement simple que j'ai trouvé la réponse immédiatement. Dis plutôt que tu ne te t'es pas foulé.

- Je ne le dirai pas !

- 'Kay.

- N'insiste pas !

- Je n'insiste pas.

- je le vois dans tes yeux !

- Qu'est-ce qu'ils ont, mes yeux ?

- Tu... GhmmmmMMMMMMM !

- Tu es étrange, Hizashi.

- Tu m'énerves !

- Ok. »

C'est à ce moment-là que choisirent les deux premières invitées pour faire leur apparition. Laissant à l'abandon total les cours, le blond se précipita vers les deux Komugi. Makina fut la première à être enlacée, rapidement suivie de la plus timide des deux, Mana.

« Vous avez un peu d'avance !

- Oh, bah c'est toujours ça que d'être en retard, pas vrai Mana ?

- Oui... ! Oi, Aizawa-senpai, salut ! »

Elle fit un signe de la main en direction du noiraud, toujours aussi sur la balancelle, qui ne daigna pas un mouvement pour se lever.

« Que faisiez-vous ? Oh, de l'anglais ! Ce crétin a de la chance, il est bilingue, c'est facile pour lui... »

La remarque de la plus âgée des deux filles fit rire Hizashi qui ne pouvait pas dire qu'elle avait tort. C'est alors qu'elle s'exclama :

« Ah mais quelle étourdie je fais ! Bon anniversaire !

- Oui bon anniversaire Hizashi-senpai ! renchérie Mana en lui tendant un sac en plastique qui contenait un cadeau emballé dans du joli papier vert qu'accepta volontiers leur hôte. »

Les présents furent déposés un peu à l'écart au fur et à mesure que les invités débarquaient. Finalement, ce fut Izumi le dernier arrivé, mais l'odeur du barbecue régnait déjà en maître dans le jardin, supervisé par le père Yamada en tablier blanc. Cet adolescent avait pour offrande une pizza, accompagnant le paquet qu'il tenait sous le bras.

Doucement mais sûrement, le début de la soirée laissait place à de jolies fresques dans le ciel tacheté d'étoiles naissantes et de nuages plombés. Après avoir mené une conversation passionnante sur le port des crocs, la tête blonde remarqua que son meilleur ami était recroquevillé dans un coin, mangeant silencieusement son assiette de merguez. Attrapant au passage deux canettes de soda, Hizashi se laissa tomber à côté de lui et le noiraud n'hésita pas un instant pour poser sa tête sur l'épaule de son aîné. Yamada ne trouvait pas cela déplacé, et à vrai dire, pour eux, ce rapprochement n'a jamais était sujet à une éventuelle ambiguïté. C'était quelque chose, un contact simple, qu'ils partageaient depuis plusieurs semaines maintenant. Personne n'avait jamais fait de marque à ce propos, que ce soit à l'école où dans le cadre familiale, à croire que tout le monde s'en fichait qu'un ami pose sa tête sur l'épaule du deuxième. Et ils avaient raison de le faire, Shōta n'avait rien d'autre que les paupières lourdes.

« Tu es déjà fatigué ?

- Un peu.

- Il est tout juste dix-neuf heures, tu penses tenir encore un petit moment ?

- Hm hm.

- Tiens, lui dit-il en lui proposant la seconde canette qu'Aizawa accepta sans hésiter. »

Il se redressa plus convenablement, l'ouvrit dans un petit pchit satisfaisant et en but une longue gorgée. C'est ce moment que choisit Makina pour se pencher vers le duo, mettant bien en valeur son décolleté et s'adressant aussi bien à l'un qu'à l'autre, bien que sa demande soit supposément destinée à celui qui fêtait ses seize ans.

« Est-ce que tu veux bien mettre de la musique, Hizashi-kun ?

- Yeah, great idea ! »

Il se leva promptement, lâchant un rapide « je reviens » à son meilleur ami avant de se diriger vers son ordinateur portable.

Le noiraud l'observa chercher quelques choses, comme une playlist, avant de se poser à quatre pattes pour brancher une enceinte à une rallonge. Il pressa un bouton, et la musique s'éleva doucement dans l'air. Les garçons levèrent les bras en criant, et Makina se déhancha en invitant Mana qui déclina gentiment la proposition de sa grande sœur. Elle voulait en premier lieu terminer sa part de gâteau à la fraise.

Ah oui, elle n'était pas très à l'aise avec les autres...

Lorsqu'elle tourna la tête vers le noiraud, elle prit quelques couleurs et lui montra son assiette pour lui proposer un morceau du dessert. Ce n'était pas comme s'il avait déjà englouti deux parts avant de s'approvisionner de la dernière tournée de merguez. Et il en avait marre de passer sa soirée à manger pour éviter de devoir parler aux autres. Les seuls instants où il se sentait plus ou moins à l'aise était lorsqu'Hizashi venait lui tenir compagnie. Mais le pauvre, trop gentil, voulait satisfaire tout le monde et veillait à passer un peu de temps avec chacun d'entre eux personnellement. Après tout, ils ne se voyaient que quelques semaines par an, Aizawa n'allait pas lui en vouloir alors qu'ils étaient destinés à passer le reste de leur scolarité collé comme deux chewing-gum.

« Aizawa-senpai, tout se passe bien ? lui demanda gentiment la petite Mana en s'asseyant à côté de lui, une nouvelle part de gâteau dans son assiette en carton.

- Hm.

- C'est un oui... un non... ? »

Il comprit alors qu'il n'y avait que Yamada pour interpréter correctement ses onomatopées, ou du moins, faire un minimum d'effort pour essayer de comprendre son ressenti. Il traduit donc avec les mots ce qu'il exprimait par des sons.

« Tout va bien.

- Oh, d'accord. Je ne t'ai pas beaucoup vu parler avec les autres. Tu es du genre timide. »

Ce n'était pas une question, mais une remarque. Il se contenta de regarder devant lui avec un air pensif.

« Tu sais, moi aussi je ne suis pas très ouverte aux autres. Je comprends ce que c'est que de se trouver parmi des gens que tu connais à peine. C'est ma grande sœur qui a insisté pour que j'entre dans son groupe d'amis. Elle m'a prétextée être perturbée d'être la seule fille, alors que je la soupçonne y être un peu trop à l'aise, au contraire. Elle a dû en avoir marre de me voir seule, je pense, tout bêtement.

- Elle a une tête à draguer tout le monde, je trouve.

- Un peu, mais elle a juste flirté avec Tachio et elle s'est arrêtée là pour notre équipe. À croire que leurs amitiés vallaient toute la drague au monde.

- Hm.

- C'est ton genre de fille ? »

Il baissa la tête sur son assiette à moitié remplie encore. Pourquoi devait-on entrer dans sa vie privée à ce point ?

« Pour être honnête, non, elle ne l'est de loin pas.

- Étonnant. En général, tous les garçons que je croise veulent tenter quelque chose. »

Il n'aimait vraiment pas fouiner dans des affaires qui ne le regardait pas. Peut-être que n'importe quelle autre personne demanderait si son ami avait été lui aussi attiré par cette jolie fille, mais lui voulait respecter la vie privé des autres, le reste ne le regardait intimement pas. Sauf que bon, la tournure de l'affirmation de la jeune Mana Komugi l'amusait un tantinet, et la question lui échappa de lui-même.

« Même Hizashi ?

- Non mais quand je dis tous les garçons, je généralise ! Ils ne sont pas tous des charognards.

- Hm.

- ... Mais pour répondre à ta question, oui, il lui avait cueilli des fleurs l'été de ses neuf ans. Mais à cette époque elle sortait déjà avec un autre garçon, alors il a vite laissé tomber. Je crois qu'il a eu quelques copines de vacances, je ne sais pas trop ce qu'il fait durant l'année. À une époque de notre vie, quand je venais d'entrer dans le groupe à quoi... mes dix ans, quand Hizashi traînait déjà avec ma sœur et les autres, je me souviens lui avoir demandé de sortir avec moi.

- Pourquoi tu m'en parles ?

- Ça ne me gêne pas, avoua-t-elle, étonnament à l'aise avec lui. Je vois que tu n'est pas le genre de garçon qui juge les autre. Et pour en revenir à Hizashi, il a gentiment décliné ma proposition parce qu'il avait des vues sur quelqu'un, je sais plus trop qui, c'était il y a longtemps. Tout ça pour dire, il doit avoir une sacrée liste de conquêtes ! »

Shōta écoutait attentivement ces informations. Il ne savait pas trop comment encore, mais il pourrait toujours utiliser ces dossiers contre Hizashi, un jour ou l'autre.

Puis il se souvint que le principal sujet de leur conversation n'était toujours pas revenu comme il lui avait promis. En effet, lorsqu'il chercha un peu, il remarqua que le concerné essayait d'allumer des petites lanternes dans le jardin. L'obscurité menaçait quelque peu de les plonger dans la noirceur, il était donc normal qu'il s'en inquiète. Lorsque les petites ampoules s'enflammèrent, il fit volte-face mais Izumi et Tetsuji l'avaient déjà attrapé par ses deux bras pour le faire danser avec eux. Il se joignit alors à la chorée, sans trop réfléchir, et intima d'un signe de la main au deux timides de les rejoindre. Mana posa son assiette et, après s'être levée, tendit la sienne au noiraud. Un peu perplexe, il la fixa avec une certaine hésitation et une envie d'y refuser. Il décida néanmoins de ne pas la peiner et accepta son aide pour se relever, sauf que... elle venait de l'inviter à danser, contre toutes attentes, et il se retrouva collé contre la jeune fille. Il devint rouge pivoine et se laissa déhancher au rythme de la musique un tout petit moment, histoire de ne pas trop en faire. Hizashi était ravi que son meilleur ami décide enfin de bouger un peu.

Déchainés, les huit jeunes veillèrent encore jusqu'à vingt-et-une heures. Shōta voulait s'enterrer six pieds sous terre et sa fatigue ne l'aidait pas. Il réussit finalement à s'éclipser sur la balancelle, et d'ici, il ferma un instant les yeux pour se reposer et mettre de côté l'angoissante idée de se sociabiliser. Plus rien ne l'atteignait hormis la musique. C'était comme dormir en restant éveillé, peut-être qu'il somnolait, tout simplement. Personne ne vint le déranger, pas même son meilleur ami. Il a dû comprendre qu'il était épuisé mais se refusait d'ouvrir les yeux pour le moment dans l'optique de le constater.

Il resta ainsi un certain temps.

Doucement, les premiers invités repartaient jusqu'à ne rester plus que les deux filles. Makina enlaça son ami, et offrit un simple signe de la main à l'introverti qui demeurait deux mètres derrière Hizashi, toujours assis sur la balancelle, les yeux un peu fermés encore.

« C'était vraiment sympa cette soirée, on se prévoit une sortie prochainement avant que vous ne repartez ?

- Carrément, yeah !

- Mana ? Tu viens ? »

La jeune fille de treize ans s'était approchée d'Aizawa, l'air un peu coincée comme si ses sous-vêtements lui serraient, et lui tendit des deux mains un bout de papier griffonné à l'arrache. Elle était toute rouge et ne commenta pour rien au monde son action, se contentant de fixer ses pieds avec la boule au ventre et les bras tendus devant elle. Elle souhaitait juste que le garçon prenne ce fichu bout de papier au plus vite. Silencieux, quoiqu'un peu troublé, il récupéra d'une seule main le morceau de feuille et le serra dans la paume sans trop comprendre. Ses yeux vides cherchaient une réponse, sans trop la voir enlacer maladroitement le blond et rejoindre Makina à pas de course jusqu'au portillon du jardin. Ils les virent échanger quelques mots dans leur coin, si doucement qu'aucun des deux garçons ne pouvaient les entendre, avant de les saluer une dernière fois et disparaître dans une voiture qui les attendait. La femme au volant, très certainement la mère Komugi, les remercia poliment d'avoir invité ses filles à la fête et démarra le véhicule sans perdre de temps à cause de l'heure un peu trop tardive.

Après avoir offert un dernier geste de la main à ses deux amies, Yamada s'était approché de son meilleur ami, beaucoup plus sérieusement, et lui demanda avec une curiosité légitime ce qu'il y avait sur le papier. Réticent, il déplia le billet et ses yeux noirs parcoururent la rangée de chiffres. Il dût le relire une deuxième fois avant de comprendre, et releva la tête pour croiser le regard trop verts de son camarade.

« Son numéro.

- Haha tu perds pas ton temps, toi !

- ...

- ... Tu vas l'appeler ?

- Je sais pas.

- Ce n'est pas ton style de fille ? »

Pour toute réponse, il enfonça le billet dans sa poche et tourna le regard vers le ciel. Pourquoi tout le monde lui posait cette question ? Avait-il l'air d'un célibataire malheureux ?

« Bon, poursuivit Hizashi pour changer de sujet. C'était une bonne soirée quand même !

- Hm.

- Tu veux aller te coucher ?

- Je ne demandais que ça. »

Il sourit au noiraud, et celui-ci s'était déjà dirigé vers la porte de la maison, peut-être un peu trop rapidement.

« On ne range pas ?

- Il est tard et on y voit rien, autant s'en occuper quand il fera plus jour, argumenta le plus jeune en se frottant les yeux. »

Yamada hocha la tête et le rejoignit. Plus personne n'était debout à part son père. Ce dernier était en train de jeter les dernières assiettes en carton dans la poubelle. Entendant le fils ainsi que l'ami de ce dernier s'approcher de lui, il leur fit face avec gaité.

« Tout c'est bien passé les garçons ? Vous avez bien profité de la petite fête ? »

Il rendit le finger gun de son fils lorsque celui-ci lui répondit par une affirmation joyeuse. Son père le décoiffa quoiqu'un peu, et se dirigea vers la chambre d'amis où dormait déjà sa femme.

Les deux adolescents se retrouvèrent dans leur chambre commune, et lorsque Hizashi souhaitait poursuivre sa route jusqu'à la salle de bain pour se brosser les dents, son attention fut étrangement attirée par un mouvement près des sacs à dos. Il tourna son corps en direction de, et posa ses mains sur les hanches.

« Qu'est-ce que tu cherches ? Tu veux que j'allume une lumière ? »

Sauf qu'à défaut de ne pas avoir attendu la réponse d'Aizawa, il avait déjà enclenché une petite ampoule près du lit. Elle n'éclairait guère énormément, mais suffisamment pour voir où se tenait l'autre personne ainsi que la silhouette mal dessinée des meubles. Sans un mot, sans un remerciement, Shōta poussa le mauvais sac qu'il fouillait depuis quelques secondes à l'aveuglette avant de tirer un petit paquet emballé maladroitement. Il le tendit sèchement à Hizashi, sans un regard vers lui. On aurait dit que ses chaussettes jaunes étaient plus attractives que la réaction de son camarade de chambre.

« Shōta, qu'est-ce que c'est ?

- Ton cadeau.

- Oui, ça j'avais bien compris, mais il n'y avait pas besoin !

- Pourquoi pas ?

- Bah... t'avoir avec moi pour les vacances était déjà le cadeau que je voulais, c'est tout !

- Oh. »

Un certain temps passa, et le silence angoissait le noiraud. Il n'aurait pas dû. C'était stupide. Il...

Il releva la tête lorsque deux mains chaudes frôlèrent le bout de ses doigts. Un frisson lui remonta l'échine et sa perturbation prit congé lorsqu'il fut capable de voir son propre reflet dans les lunettes de son ami fraîchement attitré comme étant le meilleur du peu qu'il avait. Il se demanda alors pourquoi le teint de ses verres devaient étouffer la couleur chaste de ses iris, les rendant plus orangées que d'ordinaire. Il aimait bien quand sa monture lui glissait sur le nez et qu'il pouvait percevoir un peu de ce trop vert qui le rendait si à l'aise à l'école. En fait, Shōta prit pour la première fois conscience qu'il n'aimait définitivement pas cette paire de lunettes extravagantes.

« Mais tu sais, ça serait mal me connaître si je refusais un cadeau !

- ... Tch. T'es con.

- Je ne te permets pas.

- Aller, prends-le, c'est déjà assez gênant comme ça. »

La tête blonde lui sourit, et attira la petite boîte contre lui. Se laisser tomber sur son lit fut l'étape précédant l'ouverture méticuleux du papier gris qui chutait à ses pieds en deux blocs de flocons plus ou moins difformes.

« Une paire d'écouteurs ?

- Je voulais t'offrir quelque chose qui te soit vraiment utile. Comme tu as souvent fait remarquer qu'on ne pouvait pas écouter à deux avec ton walkman, au moins maintenant le problème est résolu. Désolé de critiquer ouvertement, mais offrir une paire de sandales comme l'a fait l'autre poivron n'était peut-être pas nécessaire.

- Who ?

- ... Izumi. Avec les cheveux rouges. »

Hizashi resta un instant silencieux avant d'éclater de rire.

« J'sais pas comment tu fais pour le dire avec autant de sérieux ! Tu es trop drôle !! »

Il posa la boîte blanche sur la table de chevet et étreignit son meilleur ami qui, rien qu'à se contact brusque, se tendit.

« Merci Shōta ! Ils sont supers !

- ... Pff... fit-il avant de ricaner, repoussant son ami pour rompre l'étreinte.

- J'essayerai de trouver un cadeau tout aussi utile pour tes seize ans. Peut-être des hormones de croissance en bouteille...

- Tch.

- Ou un peu charisme ?

- Idiot.

- Hm... Non, plutôt something cute, just like you. »

Hizashi ne grimaça qu'un tantinet lorsque le noiraud lui donna un coup de poing dans son épaule. Ils restèrent muets une seconde. Puis deux. Puis trois.

« Il faut vraiment qu'on se muscle, ça devient ridicule d'avoir mal pour si peu.

- Hm.

- Demain cinq heures, footing ?

- Non.

- Mais oui ça va être super ! Je serai genre 'GO SHŌTA GOOOO' et toi tu seras 'Noooooo i'm dying !!

- Moins fort.

- Sorry.

- Pour en revenir, j'ai comme le présentiment que les rôles vont être inversés.

- J'ai hâte de voir ça !

- Hm. Demain cinq heures.

- YEAH !

- Ta gueule Hizashi. »

Celui aux lunettes teintées lui tira la langue et partit s'enfermer dans la salle de bain.

« T'es chiant quand tu t'y mets.

- Ch'est cha, promets-moi de ne pas pleurer quand che vais te chortir du lit avant même que le choleil ne PENCHE à che lever ! rigola-t-il en se brossant ardemment les dents, sans recevoir de réponse cependant. »

Quelques minutes lui suffirent pour faire sa toilette avant de, doucement, ouvrir la porte de la chambre.

« Bah alors, Shōta, ça a tellement peur que ça ne me répond même plus ? »

Ce fut à cet instant précis qu'il vit que le jeune Aizawa n'avait pris aucune peine pour se changer pendant son absence, ou ne serait-ce que se glisser dans son sac de couchage, ni même se brosser les dents. Il était simplement allongé sur le canapé, au-dessus du tissus rouge, sur le ventre et les mains sous le visage. À en juger sa position, il s'était endormi. Hizashi pouffa de rire en se mordant les joues, vint le couvrir du plaid qu'il récupéra d'une petite chaise en bois à proximité, et se changea rapidement, seulement éclairé par la ridicule ampoule près de son lit, avant de se laisser glisser sous son duvet à la vitesse d'une furie.

Sentant le bout de tissus sur son dos et l'agitation non loin de lui, le noiraud compta jusqu'à vingt en pensant se rendormir, mais une petite curiosité naquit au fond de lui, le poussant à se mouvoir lentement pour rouler sur son épaule gauche et ainsi faire face au blond. Celui-ci avait déjà mis un terme au service que leur offrait la lampe de chevet pour allumer, à la place, son ordinateur portable qu'il avait posé sur ses genoux. Il tapait rapidement au clavier de quelques doigts maladroits. Les yeux mi-clos, Shōta lui demanda :

« Tu ne comptes pas dormir... ?

- Hm ? Oh, yes, just a moment. J'écris quelques mots et je me couche.

- T'écris quoi... ? »

Hizashi fit une pause avec son jeu de doigts malhabile pour le regarder droit dans les yeux, bien que son ami peinait à les maintenir ouverts.

« Des idées. Des paroles. Rien de concret, j'écris pour le plaisir. J'aimerai bien sortir une chanson, une fois, peut-être. Y'a de la matière dans mes fichiers.

- A big idea... »

La voix d'Aizawa s'était faite plus étouffée par le sommeil et son accent peu terrible fit gonfler les joues le blond sans qu'il ne cherche à le cacher.

« It's that. Mais comme dit, c'est juste pour le plaisir, je ne sais pas si ça va aboutir à quelque chose.

- Hm... »

Hizashi eut un maigre sourire et passa son index sous ses lunettes pour se frotter la paupière qui se mettait à lui picoter à cause de l'écran et du manque de luminosité.

« Bonne nuit Shōta, rendors-toi, j'essaye de ne pas faire trop long.

- B... bo'e 'uit... »

Celui aux yeux noirs se laissa agripper par l'inconscience, comme si une force sombre l'attirait en arrière, et les bruits du clavier se faisaient plus doux... plus essoufflés... jusqu'à disparaître totalement, cernés par la frontière onirique qui le cella dans une bulle que seul son cerveau pouvait franchir.

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J'ai presque oublié que je devais poster aujourd'hui, j'ai un peu perdu le fils des jours avec les vacances je crois x) Je reprends les cours ce lundi, mais j'ai finalement décidé de maintenir la publication des chapitres chaque semaine, comme d'habitude. J'ai assez de matière pour tenir chaque jeudi jusqu'à décembre avec mes chapitres d'avance, si mes calculs sont exacts ! Yaaay •u•

Sinon, quand bien même j'en ai quelques uns, je commence à manquer de sujets de débats métaphoriques... Des idées ?

En attendant jeudi prochain, des bisous !

👁👄👁
(Je suis la seule qui ne comprends pas pourquoi ce machin tourne sur internet ? 😂)

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