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𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₅₂

➠ ❛Quand on détruit les étoiles

Note de l'auteure : comme l'épilogue était trop long je l'ai séparé en deux, du coup ça rajoute un chapitre ! Enjoy <3
Ah, et aussi, ce chapitre a été un peu inspiré d'une poésie de candice3115 avec son autorisation :) Bonne lecture !
- Ano la reine

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Ce soir en écoutant la radio, Hizashi tomba des nues : All Might venait à peine de rentrer des USA pour quelques jours qu'il se faisait déjà proclamer numéro Deux au Japon ! Kiyo ne semblait pas s'y intéresser plus que cela, n'étant pas un grand fanatique de la culture héroïque. Il éteignit simplement la radio après avoir réussi son créneau pour poser le blond devant chez lui. Dehors, il faisait nuit, froid. Moins froid qu'à la montagne, mais froid tout de même.

- Thank you, c'était vraiment cool comme vacances ! Faudra qu'on y retourne l'an prochain !

Shōta était en train de sortir de la voiture pour saluer son meilleur ami mais ce dernier se précipita sur lui pour le prendre dans ses bras avant même qu'il ait eu le temps de mettre un pied à terre. Le noiraud émit un couinement d'étonnement qui surprit le garçon à l'alter vocal.

- I was very happy, je suis content d'avoir commencé la nouvelle année avec toi !

- Moi aussi.

Hizashi plissa les yeux qu'il avait fermé, et se recula vivement en croyant apercevoir une chevelure bleutée sous son nez. À présent, il ne voyait plus que Shōta. Il devait être fatigué, il avait des hallucinations ! Le voyage avait été long, c'était le cas de le dire...

- Euh, tout va bien ? demanda son meilleur ami, surpris par l'agissement du blond.

- Y-yes ! Yes, ça va, OF COURSE ! J'ai cru voir euh, une mouche !

- ... Non tu mens trop mal.

- I'M A VERY GOOD LIAR-

- Oh ta gueule tu me l'as déjà faite plusieurs fois celle-là.

Kiyo Aizawa klaxonna une fois pour attirer leur intention. Il ne devrait pas car les nuisances sonores nocturnes n'étaient jamais très bien vues. En tout cas, l'appel suffit à les interrompre pour les ramener à l'ordre.

- L'enfant, laisse rentrer ton ami, il se fait très tard et il fait froid.

- Ah, oui, désolé papa.

Shōta opéra un quart de tour pour ouvrir le coffre de la Toyota rouge et aida son ami à décharger sa valise. Heureusement, il n'avait pas de skis avec lui, cela lui sera moins encombrant pour traverser le jardin. Le plus jeune lui tendit ses affaires et referma le coffre en veillant à n'assommer personne.

- Merci d'être venu, déclara-t-il alors, prêt à remonter dans la voiture. On se voit à la rentrée.

- YES ! Bye Shō-chan, merci encore pour ces vacances, c'était chouette la montagne ! Et le ski était drôle, même si je me suis brisé mille côtes !!

- N'exagère pas. Mais la prochaine fois, préviens à l'avance quand tu ne sais pas skier ou quoi. Bref, passe une bonne soirée, aussi, Zashi. Et passe le bonjour à tes parents de ma part.

Ils se fixèrent quelques secondes avec hésitation, seuls dans cette obscurité presque maternelle. Finalement, sentant que le blond ne fera rien, le plus jeune prit une grande inspiration et se hissa pour lui voler un baiser qu'Hizashi ne retint pas. Il ignorait si c'était par simple habitude, pour se réconforter lui ou réconforter son ami. Ce dernier, étonné, le dévisagea avec une certaine sidération que Shōta eut du mal à digérer. Se mordant la lèvre, le noiraud recula de quelques pas, ayant l'impression d'avoir enfreint cent lois. Il était vrai que ce geste était intime et servait usuellement aux amoureux, mais Hizashi n'avait-il pas dit que les amis avaient aussi le droit de s'embrasser ? Il devrait regarder sur internet pour confirmer ses doutes... Mais embrasser lui était devenu une vraie marque d'affection amicale à laquelle il avait du mal à s'en passer. Néanmoins, ce soir, il en vint presque à regretter son action.

- Bon bah... Bonne nuit.

- Good night...

Hizashi aurait voulu lui rendre un meilleur baiser mais il se sentait envahi d'une étrange sensation. Une sorte de néant au fond de lui. En effet, devant lui ne se tenait pas seulement son meilleur ami, mais un drôle de papillon qui virevoltait étrangement autour de lui. Le blond s'était figé, apeuré. Confus, Shōta l'interrogeait du regard.

- A-attention, derrière-toi...

Celui à l'alter effaceur haussa un sourcil, se retourna, et lui refit face.

- Qu'est-ce qu'il y a derrière ?

Un deuxième papillon apparut, un troisième, un quatrième. Une horde de lépidoptères volait autour des deux garçons, mais Hizashi ne pouvait pas crier. Il était tétanisé mais ignorait s'il s'agissait de sa peur des insectes autour de lui, ou bien de Shōta qui ne les voyait pas.

- Zashi, qu'est-ce qui ne va pas ?

Sa voix était douce, inquiète. En temps normal, Hizashi lui aurait rendu son baiser avec plaisir mais il agissait bizarrement. Du moins, plus que d'habitude.

Comprenant que quelque chose ne tournait pas rond, Kiyo quitta la voiture pour s'agenouiller près du garçon, son instinct paternel soudainement en alerte.

- On dirait que tu as vu un fantôme, que se passe-t-il ?

- Papa, il ne répond pas, lui expliqua son fils avec une lueur craintive dans le ton de sa voix.

Hizashi voulait hurler, mais il ne pouvait pas. Il avait les yeux écarquillés, rivés face à lui, face aux papillons que seuls lui semblait voir. Il avait mal à la poitrine et son estomac se tordait douloureusement, comme une mauvaise impression. Il se passait quelque chose, mais quoi ?

Et puis soudainement, tout devint noir. Il ne voyait rien d'autre que les ténèbres et le silence dans ses oreilles, dans sa tête. Plus de vrombissement de voiture. Plus de vent qui faisait claquer les volets. Et mieux encore : plus de papillons, mais plus de Shōta et plus de Kiyo non plus.

Progressivement, l'ouïe lui revint. Il ne réalisa que maintenant que Kiyo le tenait fermement par les épaules. Sa voix, grave et douce, se rapprocha de son oreille pour le rassurer. Il ne se rendit compte que par la suite que l'homme le serrait contre lui.

- Désolé, je n'aime pas utiliser mon alter mais il le fallait, tu étais en train de faire une crise d'angoisse...

Il ne s'était pas non plus rendu compte de ça non plus. Dans son obscurité, il sentait son cœur battre à tout rompre, ses veines palper au rythme de sa respiration saccadée.

- Qu'est-ce que tu as vu ?

Hizashi hésitait. Finalement, il s'efforça d'articuler ses quatre syllabes qui lui brûlaient tant les lèvres.

- Des papillons.

- Des papillons ? répéta Shōta, interloqué, qui se retourna sans que Hizashi ne puisse le voir.

- Une centaine de papillons qui volaient autour de nous, confirma le blond en calmant sa respiration.

- Hizashi, appela la voix du noiraud à travers l'obscurité. Il n'y a rien. Pas de papillons ni aucun autre insecte.

Il était pourtant persuadé de ce qu'il avait vu.

- J-je... Je crois, maybe, que c'est un message.

- De qui ? interrogea doucement le père de son meilleur ami sans lui rendre la vue.

- D'Obor-...

- Hizashi !! hurla une voix derrière eux.

Voix qui, sous l'effet de la surprise, fit reculer Kiyo. Il en lâcha d'ailleurs le jeune garçon. Lorsque la vue lui revint soudainement, il ne voyait rien d'autre que les deux Aizawa dont le regard était tourné vers la porte d'entrée de la maison des Yamada. Celui aux yeux trop verts les planta dans la même direction qu'eux. Il découvrit son père totalement paniqué qui tenait, dans ses bras, un corps.

- Aizawa-san, s'il vous plait, amenez-la à l'hôpital !

Dans ses bras : Chōko, inconsciente et tremblante pleine de sueur, une horde de papillons qui flottait autour d'elle comme une illusion irréelle que seul son fils pouvait voir.

[...]

- M'man...

- Maman...

- Maman !...

- Hm, quoi, demanda Makura en se frottant les yeux, encore ensommeillée par son réveil trop récent.

Shōta jeta un coup d'œil furtif dans le reste de la chambre, hésitant. Il se tenait les bras comme s'il avait froid. Seul sur le seuil de la porte, on aurait dit un enfant qui venait de faire un cauchemar.

- Rien, je voulais juste voir si ça allait.

Il entendit un juron que sa mère étouffa du mieux qu'elle pouvait sous son duvet. Elle se redressa sur son matelas, dans lequel elle dormait au centre, n'ayant plus son ex-mari pour la côtoyer.

- Chaton... C'est à cause de ce qu'il s'est passé à la mère de Hizashi ?

Shōta était trop âgé du haut de ses dix-sept ans pour l'admettre mais il ne le nia pas.

- Ça fait une semaine, mon chat, elle va bien maintenant...

- Je sais.

- Il ne va rien m'arriver.

- ... Je sais.

Mais comme son fils ne bougeait pas, elle regarda l'heure sur son téléphone portable, grogna, se leva et l'approcha. Le noiraud était emmitouflé dans son sweat-shirt qui recouvrait entièrement ses bras. Même ses jambes étaient recouvertes d'un jogging. Il était deux heures du matin.

- Viens regarder la télé avec moi, alors...

Shōto la suivit jusqu'au salon sans rechigner. Il se laissa tomber sur le canapé et posa sa tête sur l'épaule de sa mère. Makura alluma l'écran et laissa défiler quelques chaînes avant de poser la télécommande sur son côté d'accoudoir pour glisser sa main dans les cheveux de son garçon. Ce dernier frissonna sans se dégager.

Ils restèrent ainsi dans le silence l'espace de quelques dizaines de minutes.

Finalement, après tout ce temps à regarder un film fort peu intéressant, Shōta demanda :

- Est-ce qu'il y a une chance que tu te remettes avec papa ?

Comme Makura ne répondait pas, il n'insista pas. À la place, il interrogea sur autre chose.

- Combien de temps nous faut-il pour nous remettre d'un deuil ?

- Je n'en sais rien...

- Je pensais que tu saurais, avec l'âge...

La femme se frotta un œil fatigué. Elle savait qu'elle ne pouvait pas lutter contre sa narcolepsie, mais elle faisait de son mieux. Par ailleurs, si elle était vexée par la remarque sur son âge, elle n'en montra rien.

- C'est difficile avec la perte de ton ami, c'est ça ? Tu y penses encore ? Je pensais que tu avais réussi à passer à autre chose grâce à la psy.

- Okay, tu ne connais vraiment rien au deuil.

- Non, pas vraiment, admit Makura en haussant des épaules. Je ne sais pas ce que c'est que de perdre quelqu'un. J'ai toujours mes deux mères, et ton père a toujours ses parents également. C'est difficile de s'imaginer perdre quelqu'un quand cela n'est jamais arrivé...

- Le soir où la maman de Hizashi a..., commença-t-il avec peine. Quand elle a été hospitalisée à cause de sa fièvre trop élevée, ce qui avait entraînée sa perte de connaissance, il avait parlé de papillons mais je ne les voyais pas. Il pensait que c'était Oboro qui voulait lui faire passer un message et j'ai trouvé ça absurde. C'était la manifestation de l'alter de sa mère, de toute évidence, pour l'alerter. Mais plus j'y pense, et plus ça me travaille. C'est stupide mais j'ignore pourquoi, j'ai l'espoir de me dire que c'était peut-être Lui, après tout, mais ce n'est pas rationnel. Tu vois ?

Prononcer son nom lui faisait mal.

- C'est pour ça que tu ne dors pas ? Tu réfléchis trop ?

- Je crois que je suis juste... inquiet, avoua-t-il sans en être totalement convaincu.

- Ah. Oui, ça te ressemble bien. Tu es toujours là à t'inquiéter pour tout le monde.

- Non c'est faux, grogna Shōta en détournant le regard de l'écran, tandis que sa mère caressait ses cheveux sans un sourire.

C'était rare qu'ils avaient une discussion aussi profonde, les deux Aizawa. Makura était toujours si pudique émotionnellement de nature. Mettre des mots sur les émotions de son fils ne lui était pas naturel mais semblait le réconforter, car lui non plus n'était pas habile dans ce domaine.

- Tu sais, reprit-elle sur un ton tout aussi sérieux. Je ne connais pas grand chose au deuil, c'est vrai, mais si je devais te donner mon avis, tu devrais arrêter de t'accrocher à lui. Il est parti, parti pour toujours. Tu devrais plus faire attention à ceux qui sont encore là pour toi.

Ces quelques phrases l'avait poignardé en plein cœur. Shōta se mit à trembler, parce qu'il retenait trop fort ses larmes.

- Je ne peux pas, m'man... Je n'ai pas envie de l'oublier...

- Tu n'en as pas envie, ou est-ce que tu as peur de l'oublier ?

Silence.

- Je...

Silence.

- J'ai des souvenirs que je ne veux pas perdre...

- Tu ne les perdras que si tu le veux. Mais tu ne peux pas passer le reste de ta vie à courir après quelqu'un qui n'existe plus... (Elle cligna des yeux, en proie à s'endormir, mais elle lutta par elle ne savait qu'elle force.) Tu passeras à côté d'autres belles choses... Parfois, il faut lâcher prise... Quand j'ai quitté ton père, c'était parce que nous n'étions plus heureux, et même si ça nous a fait mal, c'était nécessaire pour pouvoir avancer et créer de nouveaux souvenirs avec d'autres personnes... Tu comprends ?

Shōta semblait hébété par le discours de sa mère. Elle venait de résumer en trois minutes plusieurs mois de thérapie chez une psychiatre.

- Je ne sais pas si c'est la fatigue mais j'ai l'impression d'avoir mon petit bébé avec moi... Tu te souviens quand tu venais dormir avec nous après un mauvais rêve... Ou en nous persuadant à travers une de tes ruses logiques, comme tu aimes les appeler, que ton ami imaginaire prenait trop de place dans ton lit, juste pour pouvoir venir avec nous...

Le noiraud demeura silencieux face à la remarque de sa mère. Il semblait encore bouleversé par l'honnêteté de ses paroles et tous ces anciens souvenirs le gênaient.

- Tu as grandi tellement vite... Déjà dix-sept ans. Et tu as vécu tellement de choses...

- M'man...

Makura sourit discrètement. Un sourire minuscule, mais bien réel, qui disparut aussitôt. Sa mère était très pudique, même pour une relation maternelle.

- Est-ce que tu as envie de me parler de quelque chose d'autre, pour changer ?

- Non, pas nécessairement..., répondit-il en s'essuyant les larmes traitresses qu'il n'avait pas pu retenir.

- Même pas à propos de ton ami ?

Shōta ferma un instant les yeux, car il voyait flou de toute manière, tout en se serrant un peu plus contre Makura. Ces derniers temps lui semblaient difficiles en la présence du luron aux lunettes extravagantes, comme si Hizashi prenait ses distances. C'était normal, après tout, il venait de vivre une nouvelle situation difficile. Heureusement, sa mère allait bien, mieux, mais cette expérience l'avait quelque peu chamboulé. Hizashi semblait plus tendu, plus perdu dans sa tête. Et lui ne savait pas quoi faire pour l'aider. Sa mère allait bien dorénavant, elle était rentrée chez elle et n'avait plus atteint quarante-deux de fièvre depuis, mais le jeune Yamada restait sur ses gardes. Shōta le comprenait. Lui aussi surveillait sa mère à présent, craignant l'idée de la perdre. Il avait l'impression de ressentir les craintes de son meilleur ami, comme un effet miroir un peu inexplicable, une peur incandescente qui laissait derrière elle une traînée de fumée comme un météore qui menaçait de s'exploser contre terre à chaque instant. Et pourquoi ses pensées parasites ?

Oh, il en connaissait parfaitement la raison.

La perte d'Oboro était la source de toutes ses angoisses.

Rester en vie sans lui... C'était dur. Mais rester en vie pour lui l'était davantage. Après tout, exister n'était pas facile quand on détruisait les étoiles. Mais cette discussion avec sa mère venait de débloquer quelque chose dans son cœur. Il lui faudra du temps pour remettre en place tout ce qui venait d'arriver, mais il était persuadé d'y parvenir. Et lorsqu'il sera prêt, il trouvera un nouveau ciel à observer.

[...]

Hizashi voyait pleuvoir les pétales des cerisiers avec une certaine admiration. Il était sur le chemin de l'école lorsque la grille sous ses pieds attira son attention. Il ne s'arrêta pas car le vent qui faisait tournoyer les larmes roses le satisfaisait. Ses cheveux blonds avaient suffisamment poussé pour lui arriver jusqu'au haut de ses épaules. Il n'utilisait dorénavant le gel que pour les entraînements et les stages, car il avait promis à ses parents de respecter un budget d'achat mensuel. Après tout, ils n'étaient pas les plus fortunés de Musutafu, bien qu'il s'était promis de ne plus les couper aussi régulièrement depuis l'incident de la colle avec une certaine camarade de classe... Hizashi se sentait bien, étrangement bien, devant la cour de Yuei et sa vertigineuse structure miroitante. Il était excité mais pas autant qu'il y a deux ans. C'était plus une hâte... Une hâte d'en finir, pour devenir ce pour quoi il avait travaillé si dur : pour devenir un super-héros professionnel. Oui, son rêve devenait de plus en plus réel. Aussi réel que le ciel, les bâtiments, le goudron, les silhouettes de passage, ses baskets, son sac à dos.. Aussi réel que tout ce qui existait déjà à sa naissance, et rien n'allait l'arrêter dans sa quête. Rien n'en était capable, pas même ses douloureuses expériences vécues ces deux premières années au lycée. Il allait faire son maximum pour devenir un héros. Il s'était promis de continuer, pour Koko le perroquet qui l'avait quitté quand il était enfant, pour Nao avec qui il correspondait régulièrement par SMS, pour son bébé Hitoshi, pour Nemuri et Iyona qui avaient terminé leur scolarité, pour ses parents qui le soutenaient corps et âmes, pour Oboro qui était parti trop tôt, pour Seiun et ses parents qui devaient vivre sans lui... Oui, il y en avait des personnes qui comptaient pour lui. Ses grands-parents et leurs deux chiens, Shōta et ses parents, ses amis de la plage, ses camarades de classe...

- Bonjour Yamada-kun, salua une voix dans son dos.

Il se redressa brusquement, sursautant presque, pris au fait. Il opéra un demi-tour et se tint face à une camarade qu'il avait appris à bien connaître depuis toutes ces années, dans la moyenne de taille de la classe, brune et très jolie fille. Il lui souriait d'un sourire chaleureux.

- YO Sutikkunori-chan ! Ready pour la terminale ?

- Ça va. Toi ?

- J'ai hâte d'en finir avec le lycée ! J'ai teeeeellement de projets à faire ensuite !

- Ah oui ? interrogea Tsukushi avec un intérêt bien présent malgré son caractère un peu froid.

- Yes ! Quand j'aurais mon diplôme, j'aimerais voyager, aller aux USA, faire l'université de lettres et entrer dans une agence étrangère ! J'avais un peu mis de côté cette perspective de voyage mais avec les événements, je pense que c'est ce qu'il y a de mieux pour moi, y'see, girl ?

- D'accord et tu comptes voyager avec quel argent ? Si tu veux partir juste après le lycée, il te faudra des sous.

- J'ai laissé de côté ma webradio pour un boulot un peu mieux rémunéré. J'ai trouvé un petit job de nuit dans un centre de radio qui avait besoin d'un "Boot Boy". Ménage, café, nettoyer la salle... Je commence ce vendredi ! Et qui sait, peut-être qu'ils verront du potentiel chez moi pour tenir des discours à la radio haha !

- Oh, c'est chouette ! Bah je croise les doigts pour toi alors.

- Et toi ?

L'adolescente de bientôt dix-huit ans réfléchit brièvement. Elle haussa des épaules.

- Je ne sais pas, mais j'aime bien l'idée de voyager. J'y penserais. Sinon j'entrerai dans une agence. Bref, je vais retrouver les autres, tu attends l'autre emo ?

- Yup ! SEE YA LATER !

L'adolescent fixa son ancienne harceleuse s'éloigner tandis que le vent se calmait. La tête blonde remonta son sac, prit une profonde inspiration et remplit au passage ses poumons d'une grande bouffée de fraicheur d'avril. Au-dessus de lui, il avait la coupole aux yeux pers et un nuage en forme de chat.

Perdre quelqu'un était difficile et donnait l'impression de ne jamais pouvoir surmonter cette épreuve, mais avec les mois, Hizashi avait réussi à recouvrer une sorte de paix avec lui-même. Il se revoyait dans cet hôpital avec sa mère, agenouillé près de son lit comme si c'était lui qui venait de vivre l'expérience d'une mort imminente. C'était elle qui l'avait consolé, rassuré. Ce n'était pas juste car c'était pourtant sa mère qui avait fini dans un sale état, cette nuit-là. Hizashi avait décidé de relever la tête et d'aller de l'avant, se disant que c'était à lui de veiller à ce que chacun aille bien et s'en sorte malgré les pertes. C'était lui, l'aspirant héros. Il avait le droit de souffrir mais avait tellement d'occasions de sauver des vies.

Durant son année de terminale, le jeune Present Mic parvint à sauver une famille d'un incendie comme s'il s'agissait de ses parents, une adolescente d'un suicide en ayant l'image de Seiun Shirakumo dans sa tête, et envoyé un voleur de bijoux aux mains de la police. Oui, Hizashi se révélait très doué malgré sa polyvalence. Mais plus les mois passaient, et plus ses visites chez son nouveau médecin oto-rhino-laryngologiste se multipliaient. Après tout, il devait surveiller son audition qui risquait de décliner à chaque instant. Mais tant qu'il veillait à garder son casque de protection lors des missions, il ne devrait pas s'en inquiéter plus que cela ! Son alter gagnait en puissance chaque année, mais son équipement se renforçait également !

Il était plutôt satisfait de sa vie à cet instant, étonnamment, malgré les quelques vides laissés de ci et de là. Shōta passait le plus clair de son temps à s'entraîner, à s'endurcir. De loin, le jeune Yamada devinait les muscles qui se dessinaient chez lui, ses traits du visage devenir moins doux, sa voix se raffermir malgré la mue qui créait chez lui d'amusantes voix d'adolescent en pleine puberté. Ils sortaient souvent ensemble dans les librairies et les bars à chats, dans les salles d'arcades aussi. Main dans la main, Hizashi avait fini par accepter qu'il ne puisse jamais être aimé comme il aimait son camarade. Ça aura été difficile, mais avec la maturité et les responsabilités qui allaient avec, il avait appris à prendre du recul et faire la part des choses. Ils ne s'embrassaient plus vraiment et quand bien même, il restait éperdument amoureux d'Aizawa, mais ce n'était plus autant dramatique que lui ne l'aime pas de la même manière en retour. Ils restaient proches, se taquinaient comme deux amis, Hizashi flirtait de temps en temps et lui plantait des bisous sur la joue et sur le front, rien de plus, parce que les mauvaises habitudes s'oubliaient difficilement... Ils se moquaient de ceux qui les croyaient en couple quand ils sortaient ensemble au café comme deux amis, parce qu'on aurait dit un rencart. Quelque fois, seulement quelques fois, la situation dérapait et ils s'embrassaient sur les lèvres. Mais jamais en public et jamais deux fois dans le même mois. Toutefois ils ne couchèrent pas ensemble. Ils n'en ressentaient pas le besoin dans cette relation spéciale, pas encore. Alors, parfois, Yamada ramenait quelqu'un d'autre dans son lit, mais jamais rien ne se passait le lendemain. Ce n'était que du vent, du plaisir éphémère, des découvertes d'adolescents. Il enchaînait les conquêtes comme Shōta enchaînait les entraînements acharnés pour parfaire son corps à corps. Il devint bon, très bon en combat, et était devenu officiellement premier de leur classe. Les deux amis avaient trouvé un parfait équilibre dans leur relation et c'était bien comme ça. Le triangle était devenu une ligne qu'aucune menace extérieure ne pouvait couper.

Un jour au mois de juillet, Hizashi eut dix-huit ans. Il le fêta avec sa famille, bien sûr, mais le festoya davantage un autre soir avec Shōta et Nemuri, cachés dans un parc et une bouteille de blanc subtilisée par leur grande sœur de cœur à l'un des deux jumeaux qui lui servaient de frères. D'ailleurs, ce soir là, le noiraud avait un petit peu trop bu. Il se plaisait à fixer le ciel nuageux avec la bouteille entre les cuisses, cherchant peut-être des étoiles cachées derrière les cotons gris. Quand son meilleur ami avait essayé de la lui reprendre, le jeune Aizawa avait déclaré : "Interromps mon admiration pour le ciel encore une fois, et ce vin deviendra une arme létale." C'était Nemuri qui avait explosé de rire. Souvent, par la suite, elle ressortait cette phrase à tout va comme une vieille référence que seuls eux pouvaient comprendre.

Hizashi avait gardé un bon contact avec Sean, son cousin, et Megumi, son ex petite copine. Parfois, le blond prenait un verre avec cette dernière. Elle était une confidente précieuse mais leur relation n'ira jamais plus loin, bien qu'ils couchèrent une fois, juste une fois, sans avoir apprécié l'ébat. Les choses avaient trop changé entre eux.

Pour les dix-huit ans de Shōta, son meilleur ami l'avait emmené à la fête foraine, la même que celle qu'ils avaient visitée avec Oboro, Nemuri et Seiun un an plus tôt. Ce jour là, le blond faisait attention à ne lui proposer que les attractions qui ne nécessitaient pas de distance entre eux et le sol, pour ne pas faire la même erreur que la dernière fois. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, le cadet avait demandé à faire la grande roue. Ce fut entre autre grâce à ces nouveaux souvenirs que sa peur des hauteurs s'amoindrissaient. Ça avait commencé depuis la mort de leur meilleur ami nuageux, qui avait débloqué cette phobie au point de ne plus y penser. Enfin, moins y penser ; il avait toujours refusé de faire les montagnes russes, qui elles, pour le coup, demeuraient tout ce qui restaient de sa phobie et l'essence même de celle-ci.

L'hiver avait passée, et finalement, au mois de mars, tous furent diplômés au lycée de Yuei.

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Rendez-vous jeudi prochain (08 juin) pour la dernière partie ! :)))

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