𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 ₅₁
➠ ❛Un triangle à deux côtés❜
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Hizashi contrôla une dernière fois que ses cheveux soient parfaitement organisés sur sa tête et se jeta un finger gun à son reflet. Ce soir, c'était le Nouvel An. Il devait être présentable. Comme chaque jour de l'année me diriez-vous.
En quittant la salle de bain à cloche-pied - c'était qu'il transpirait la bonne humeur - il tomba nez-à-nez avec Shōta qui ne fit aucun mouvement de recul dû à la surprise de la porte qui s'était brusquement ouverte face à lui. S'il eut un sursaut, il le cacha à merveille. Son téléphone dans les mains, l'air impassible, il lorgna son meilleur ami de haut en bas avec un certain dédain qui évoluait de seconde en seconde. Il observera le luron réajuster le col de son haut, lequel laissait apercevoir un cou mais aussi un peu d'épaules tavelés, dont la chair dessinait un ciel peu étoilé qu'Hizashi cacha sans s'en rendre réellement compte lorsqu'il finit de parfaire le pli de son vêtement. Le contact avec les taches de rousseur rompu, l'introverti se ressaisit.
« Donc toi, tu mets des polos par-dessous des vestes en cuire ? Je ne m'y connais pas en mode et pourtant, je suis presque sûr que tu vas à l'encontre de la modernité que tu idéalises tant.
- Well, toi tu portes bien un pull à col roulé avec un jeans oversize alors que c'est, kinda like, plus à la mode depuis des années. Tu ne te mets pas en valeur ! On dirait juste a skinny boy qui se cosplay en mat de navire !!
- Oui, sauf que moi je m'habille tout le temps comme ça. Et je m'en fiche. Alors que toi tu pleures dès que tu te coupes les cheveux tellement tu es obsédé par ton apparence.
- OUAIS BAH MOI JE-...
- Moins fort.
- BAH MOI JE NE SUIS PAS-... »
L'ébène effaça l'alter de son dissemblable. Dénué de sa capacité de parole, le blond gonfla les joues, l'air véritablement irrité. Shōta passa à côté de lui sans rien ajouter de plus, presque fier, et s'enferma dans la salle de bain. Dès que la porte eut claqué après son passage, sa voix lui revenue et Hizashi en profita pour râler bruyamment.
« You are getting on my nerves ! »
Toutefois, comme il n'obtint aucune réponse, il protesta de plus belle et se jeta sur le canapé-lit qui couina sous son poids. L'instant suivant, une vingtaine de secondes plus tard, Kiyo quitta sa chambre tout en resserrant maladroitement son nœud papillon qu'il venait brièvement de nouer. Il eut un petit sourire et s'adressa au camarade de son fils.
« Tu es déjà prêt ?
- Yes, Sir !
- Je te propose dans ce cas d'aller te servir dans le sac, sur la table. »
Sourcil arqué, curiosité titillé, l'énergique bondit hors de son assise et se propulsa jusqu'à la petite table où un cornet en plastique trônait sans élégance. À l'intérieur, il trouva trois paires de lunettes de ski scintillant le neuf qui reflétaient momentanément ses grands yeux verts dont la monture optique avait légèrement glissé sur son nez lorsqu'il pencha la tête en avant pour fourrer son museau dans le sac. Il se rappela alors qu'il s'agissait d'une soirée style bal masqué où ces masques traditionnels comme il en voyait sur les vieilles photos d'époque avaient été remplacés par un objet beaucoup plus familier. Les trois étaient pareils, à l'exception des couleurs tout droit arraché d'un arc-en-ciel flashy. Bien que chacune d'elles ait les bords noirs, le verre teinté et miroitant déclinait sous différents colories pétants ; bleu, magenta et jaune.
« Je prends laquelle ?
- Au hasard, lui répondit posément le père Aizawa. »
L'énergique tourna la tête et plongea sa main dans le sac.
Lorsque l'introverti quitta la salle de bain, il découvrit une bien étrange scène qui se déroulait sous ses yeux ; deux bêtes de foire en train de s'amuser dans la petite cuisine avec leurs lunettes de ski sur la tête.
« Shō-chan, look ! »
Il désigna fièrement sa nouvelle monture jaune soleil qui s'accordait si bien à la flavescence de sa crinière.
« Et ÇA, c'est pour toi ! »
Il fixa avec un air blasé celle magenta qui s'offrait à lui. Sans la prendre, il posa son attention sur son père tout en ignorant royalement son meilleur ami qui resta figé, conscient du vent qu'il venait de se recevoir en pleine figure.
« Papa, on doit dîner avant de descendre à la salle de réception ?
- Quoi, ne me dis pas que tu as déjà faim ?
- Il y aura un buffet askip ! expliqua Hizashi dans l'espoir vain de réattirer l'attention sur lui.
- Hm.
- CoMe On ! Aies un peu plus l'air enthousiaste, on va à une soirée !
- La dernière fois que tu y es allé, tu as fini complétement ivre chez Kayama.
- C'était il y a très longtemps, cesse de ressasser le passé !
- Parce que pour toi deux mois c'est pas assez récent ?
- Les garçons, je ne vois pas de quoi vous parlez mais j'aimerais ne pas avoir à apprendre des choses que je ne devrais pas, claironna le père en enfilant sa veste, les clefs de leur chambre dans la paume de sa main. Ne m'impliquez pas dans vos aventures de jeunesse. »
Les deux adolescents de fixèrent dans les yeux – du moins, tentèrent, car Hizashi portait toujours les lunettes de ski et ses iris étaient invisibles au regard du monde. Enfin, le plus âgé des deux éclata de rire en passant sa main par-dessus les épaules de Shōta. Ce dernier ne lutta pas, l'expression renfrognée comme à sa triste habitude.
Il était vingt heures, ils n'étaient même pas partis pour la soirée et pourtant, il était déjà fatigué et mécontent de tout ce qui l'entourait. Mais l'adolescent avait fait une promesse, et bien que cela ne le réjouisse pas, il se sentit obligé de la tenir. Il avait conscience qu'il faisait son difficile auprès de son meilleur ami et il ne pouvait s'empêcher d'en éprouver des remords. Peut-être qu'il en faisait trop. Il devrait, pour une fois, écouter Hizashi et se laisser porter par la vague. Alors, ses lunettes de ski magenta ridiculement trop petite sur le nez, il se laissa entraîner par le poignet le long des couloirs du « White Hotel » dans lequel il résidait chaque hiver en cette période de l'année depuis sa construction, quand il devait avoir six ans tout au plus.
Depuis tout petit déjà il arpentait les étages à la recherche d'un endroit tranquille pour lire – voire dessiner lorsqu'il s'y intéressait encore, à l'époque où il regardait encore des dessins animés – alors guider l'énergique jusqu'à la salle de réception n'était pas tant un si gros problème. Le problème, c'étaient les gens qui s'y trouvaient déjà, vêtus de tissus à paillettes ou de jolis vêtements de cérémonie. S'ils ne cachaient pas leur visage avec les lunettes de ski, on aurait difficilement pu affirmer que ces personnes étaient en vacances dans une montagne en heure de Saint-Sylvestre. Shōta enfouie les mains dans les poches de son pantalon trop large, les épaules courbées en avant, l'air visiblement protestataire. Kiyo s'éloigna saluer de vieilles connaissances au bar, et Hizashi observait la salle avec émerveillement.
La salle de réception était spacieuse ; sa superficie comparable à une grande salle de sport était d'ores-et-déjà noircie de monde, tapis sous une légère obscurité tachetée de rayons colorés, un peu comme lors de la dernière fête de Nemuri Kayama, ne manqua pas de se dire le bilingue en cherchant la main de son meilleur ami à tâtons. Mais à peine eut-il réussi de l'attraper que le jeune Aizawa le chassa de son espace vital d'un bref mouvement de bras.
« Je vais aller me chercher à manger. »
Et il disparut. Laissant Hizashi à l'entrée de la salle, démuni et seul. Il eut un sourire nerveux et se dit qu'il devait simplement s'habituer à ce nouvel environnement. Après tout, Shōta n'aimait ni le bruit, ni le monde. Alors il n'en dit rien et chercha à lui emboîter le pas, car il semblerait plutôt facile de se perdre de vue dans une telle soirée, preuve étant qu'il n'arrivait déjà pas à le percevoir. De plus, le voile foncé de ses lunettes de ski n'aidait pour rien au monde ! Il risqua de les relever légèrement pour chercher le noiraud, mais de l'agitation derrière lui l'arrêta à mi-parcours de son action. Il se retourna pour voir qui était à l'origine du tapotement sur son épaule et tomba nez-à-nez avec deux filles visiblement plus petites, mais aussi plus jeunes que lui, bien que leurs visages soient camouflés par un masque similaire au sien. L'une des deux petites blondes, celles aux cheveux les plus longs, passa nerveusement ses doigts dans sa frange.
« E-excuse-moi, on a vu un garçon de notre âge et on n'a pas trop réfléchie avant de venir t'aborder. C'est qu'il n'y a pas beaucoup d'ado ici !
- Oh, really ?? Tiens, c'est vrai mais maintenant que tu le dis, y'a qu'des adultes ici !
- Tu viens d'arriver ? reprit-elle en souriant.
- Ouais ! Il y a genre cinq minutes, j'étais avec my bud mais il m'a lâché pour la graille ! Du coup je le cherche, mais j'sais pas trop où est le buffet.
- On peut t'y conduire si tu veux.
- Ah, sans moi, je dois aller aux toilettes, informa la seconde fille aux cheveux blonds courts tressés et dont l'expression semblait plus fermée par la timidité.
- Ok, Hana, tu me rejoindras plus tard au buffet dans ce cas-là !
- Okay. »
La prénommée Hana tourna les talons et s'éloigna, sa petite robe violette flottant sous son veston noir ciré. Elle paraissait plutôt mignonne aux yeux d'Hizashi. Il se retrouva avec la plus bavarde des deux.
« Viens, je vais te montrer le buffet.
- Thank you very much, girl !
- Eh mais tu es français ?
- Qu- (Il fit mine s'étouffer avec sa salive.) C'est de l'anglais !
- Aaah, désolée ! Je n'apprends pas l'anglais dans mon collège, l'enseignement y pense qu'il faut prioriser les arts...
- Ooooh ah ouais, j'vois ! Du coup tu y fais quoi ?
- De la poterie, et ma sœur de la broderie. Ce sont nos spécialisations, mais on y fait de tout. On est jumelles. Au fait, je m'appelle Harei Shinku.
- Hizashi Yamada, nice to meet you ! Ça signifie ravi de te rencontrer, précisa-t-il en dessinant dans l'air les kanjis qui formaient la phrase. »
Harei pouffa de rire et ils arrivèrent au buffet où Shōta se tenait simplement, une assiette en carton dans la main. Il mâchait. Et lorsqu'il remarqua les deux adolescents, il cacha parfaitement sa surprise, s'il y en avait une, d'avoir été traqué jusque-là.
« AH ! ENFIN ! Shō-chan, faut vraiment que tu perdes cette habitude de partir sans prévenir !!
- Je t'ai dit que j'avais faim, se défendit-il sans lever la voix. »
Par ailleurs, son regard masqué se posa sur la jeune fille en chemiser rouge. Difficile de le deviner mais il la lorgnait sans intérêt, avant de replonger son nez dans ses amuse-gueules. Il n'avait laissé Hizashi seul que quelques minutes et le voilà déjà à côté d'une inconnue. Il ne perdait vraiment pas son temps. Toutefois, il n'en fit aucun commentaire, bien qu'il aurait pu et qu'il en avait terriblement envie.
« Shō, voici Harei Shinku ! Shinku-san, je te présente Shōta Aizawa, mon meilleur ami du lycée et de tous les temps !
- Salut !
- 'Lut. »
Il avait encore la bouche remplie et avait l'air de s'en ficher totalement de la nouvelle camarade de passe-temps d'Hizashi. Cependant, il eut un faible intérêt lorsque la nouvelle connaissance de celui-ci s'exclama :
« Je crois que je vais chercher Hana, elle a dû se perdre dans la foule. Je vais vous laisser, les garçons ! À moins que tu ne veuilles m'accompagner pour continuer de discuter ? proposa-t-elle non pas aux deux, mais à l'aîné du duo.
- Euh, je... Haha, eh bien je ne sais pas trop !...
- On va juste attendre à l'entrée, rien de quoi s'inquiéter, rassura-t-elle. Sinon on vous retrouve tout à l'heure ! C'est plus drôle si on traîne avec des gens de notre âge. Vous avez bien aux alentours de quinze ans, n'est-ce pas ?
- En fait, nous avons dix-sept ans, souligna le noiraud sans forme de gentillesse. »
Le jeune Yamada jeta un coup d'œil par-dessus son épaule pour dévisager son camarade de classe, mais celui-ci l'ignorait, le visage tourné vers le mur. Il refit face à la jeune fille.
« J'viens avec toi ! Tu écoutes de la musique ?
- Bien sûr ! »
.
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Shōta grimaça et jeta grossièrement son assiette en carton dans la poubelle. Voilà, ça l'apprendra à se montrer aussi distant avec Hizashi, pas étonnant qu'il ait préféré lui fausser compagnie. Ou plutôt, n'était-ce pas lui qui avait commencé le premier ? ... Il ferait mieux de rentrer dans leur chambre. Il avait juste à retrouver son père pour obtenir les clefs, mais dans cette pénombre assourdissante, il ne savait pas où il se trouvait.
Il était vingt-et-une heure maintenant d'après son téléphone. Le jeune garçon avait vaguement aperçu l'heure alors qu'il jouait à Klep2Cats, assis contre un mur, les jambes très serrées contre son abdomen. Ses lunettes de ski avaient été relevées sur ses cheveux décoiffés et gras d'adolescents, mais personne ne faisait attention à lui, alors il ne s'en inquiéta pas plus que ça. Il avait même déjà croisé son père. Mais il était trop occupé à descendre les verres avec d'autres imbéciles. Et Hizashi... Eh bien, il n'en savait foutrement rien, d'où est-ce qu'il pouvait être encore. Et bien qu'une partie de lui se persuadait du contraire, ça le vexait. Mais qu'un peu. Pas totalement. Juste ce qu'il fallait pour se donner bonne conscience.
Il se leva, la gorge sèche, et se demanda si quelqu'un allait l'arrêter si jamais il osait prendre un petit verre de vin blanc qui attisait sa curiosité d'adolescent. Comme il s'en était douté, il n'y avait personne, sauf un groupe de jeunes qui avaient tout de même l'air plus âgés que lui, peut-être d'un, deux ou trois ans seulement. Shōta en compta cinq. Cinq amis qui passaient sûrement leurs vacances ici, comme tous les autres moutons de la société. L'un d'eux, un garçon en chemise rose pâle aux manches retroussées de même couleur que ses lunettes de ski, sembla l'observer. Il avait les bras croisés et l'épaule contre le mur, face aux quatre autres qui discutaient joyeusement, un gobelet dans la main. L'introverti hésita mais veilla soigneusement à y faire abstraction, bien que son regard soit énervant, et piocha un petit verre parmi ses semblables. Le vin blanc était reconnaissable par sa couleur, mais il aurait facilement pu tomber dans le piège si jamais il s'était servi d'un quelconque autre alcool à l'aspect semblable. Il en sentit l'odeur, mais il avait déjà l'odorat sans dessus dessous et tout ce qu'il distingua fut l'oxygène renfermé de la salle. Du coin de l'œil, il contrôla si l'inconnu le regardait toujours. Puis il se dit que c'était ridicule, que peut-être il ne l'avait même pas remarqué et qu'il avait la tête ailleurs, tout bêtement. Il baissa le masque de ski sur les yeux, leur tourna le dos et trempa le bout de sa langue dans le verre pour en effleurer le goût.
Le volume de la musique augmenta drastiquement, si bien qu'il en sursauta et renversa un peu de la boisson sur le parquet. Il pesta, les oreilles bouchées par le sifflement, et tourna sur lui-même pour comprendre. La foule en délire se précipita sur ce qui servira de piste de dance pour le restant de la nuit, laissant ainsi le champ libre jusqu'à la sortie. Il fut tenté. Extrêmement tenté de partir. Et c'est là qu'il aperçut, grâce au dégagement de la foule, trois adolescents en train de bavarder joyeusement, perchés sur des chaises empilées. Aizawa n'hésita qu'un seul instant avant de tourner les talons, mais trop tard, l'une des sœurs l'avait déjà remarqué et il lui sembla même entendre son nom malgré la musique. Il n'eut d'autre choix que de soupirer et se tourna dans leur direction avant de s'approcher, verre à la main.
« Aizawa-san ! Tu étais tout seul pendant tout ce temps ? On ne te trouvait plus au buffet et Yamada-san s'est inquiété ! expliqua Harei qui mordait dans un petit croissant au jambon.
- Ouais. C'est vrai qu'il a l'air inquiet, maugréa le noiraud en jetant un bref coup d'œil à l'énergique, qui faussait un sourire distrait avant de fuir l'échange visuel d'un mouvement de tête nerveux.
- Elles me parlaient de leurs études.
- Si passionnant. »
Il ne pouvait pas tant en vouloir à son aîné, après tout, il ne se comportait pas comme un bon ami envers lui. Dans un certain sens il méritait complétement cet embarras ainsi que ce léger mépris dans son sourire d'habitude si rayonnant et angélique. L'ébène crut deviner qu'il le regardait du coin de l'œil, discrètement sous ses lunettes de ski. Il se sentit mal à l'aise d'être à nouveau épié de la sorte.
« Tu bois quoi ? demanda Hizashi sur un air qui se voulait sympathique mais qui transparait la sensation de se forcer.
- Du vin blanc.
- C'est bon ?
- Non. Je pense même retourner au bar me chercher un thé froid.
- Pourquoi tu n'y vas pas alors ? demanda Harei qui cherchait à alléger la tension entre les deux amis.
- Il y a trop de monde et mon père peut-être bourré. Ça te suffit comme explication ou est-ce que je dois parler du fait que j'ignore par où aller sans qu'on ne me bouscule ou me fixe comme si j'étais un alien, juste parce que je ne suis pas accompagné ?
- Tu aurais pu rester avec nous au lieu de faire ta mauvaise tête, siffla Hizashi avec un sourire crispé. On n'a pas passé une seconde agréable ensemble depuis le début de la soirée.
- Ça ne t'a pas empêché de te tourner vers les autres dès que je fais quelque chose qui ne te plait pas.
- Mais tu fais TOUJOURS quelque chose qui me déplait et je le prends TOUJOURS sur moi ! T'es jamais content, Shōta ! Moi je ne sais plus quoi faire pour toi ! Alors oui, for one time, je traîne avec d'autres personnes qui ELLES sont plus sympas !
- Mais je ne te demande pas de faire quelque chose.
- Sauf que quand je ne fais rien, tu me le reproches ! Look !! Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?? T'es compliqué, je ne te pige pas ! »
Harei et Hana choisirent de se taire. Elles ne connaissaient pas suffisamment bien les deux garçons pour oser intervenir. Ce n'était pas leurs affaires, après tout.
« Tu exagères.
- MOI ? J'EXAGÈRE ?! Mais j'essaye de m'adapter pour ton confort ! Parce que MONSIEUR est capricieux ! Tu m'as promis qu'on irait à cette soirée ensemble et qu'on allait s'amuser ! Je m'amusais bien, et toi alors, tu t'amuses bien à arpenter les buffets comme une âme en peine parce que t'es jaloux que je traîne avec d'autres ?! Tu t'amuses bien à me faire culpabiliser de ne pas savoir ce à quoi tu penses en ce moment même ?! Pourquoi est-ce qu'on doit toujours se disputer, toi et moi ?!!
- Pourquoi tu me le demandes ? C'est à toi de savoir, c'est toi qui voulais être mon ami, s'énerva Aizawa en serrant le gobelet dans sa main.
- Mais avant c'était plus simple, quand on se fréquentait après les cours pour le goûter ou les devoirs ! Tu avais de la retenue !
- Tu veux dire l'époque où on se connaissait à peine, où Oboro n'était pas notre ami et où tu ne m'avais pas infligé la responsabilité d'un amour à sens unique que tu te tues à préserver malgré mes refus ? »
Ce fut un coup brutal autant pour l'un que pour l'autre. Si le nippon-anglais avait été blessé au plus profond de son cœur, il n'en dévoila rien à part un haussement d'épaules négligé.
« C'est ça. Nous sommes responsables de tous tes malheurs du monde, Shōta, ce n'est jamais de ta faute. »
Le cadet voulut rétorquer, mais ne sut quoi répondre à cela. Il resta silencieux.
« Je vais danser.
- Hizashi, on était en train de discuter. »
Mais Hizashi l'ignora. C'était peut-être la première fois qu'il agissait aussi froidement avec son meilleur ami, et ce dernier n'apprécia pas ne pas être pris en considération. Il ne réalisait donc pas que ses propres actions d'ignorance avaient un effet similaire sur les autres.
Après réflexion, Harei bondit hors de son assise et suite à un triste coup d'œil dans son dos, elle rejoignit le blond qui se déhanchait déjà avec les autres fêtards, de plus en plus loin de leur position. Vint ensuite le tour de Hana qui n'avait peut-être tout simplement pas l'envie de rester avec l'animosité et la froideur d'Aizawa. C'était vrai qu'elle ne lui avait pas encore adressé la parole de la soirée, après tout.
En colère, déçu par cette attitude de lâche mais aussi profondément frustré, Shōta jeta son gobelet encore plein à la poubelle et se hâta jusqu'aux escaliers ascendants qui le menèrent hors de la salle de réception. Zigzagant entre les couples horriblement heureux qui s'y étaient installés pour parler plus intimement, le jeune garçon à l'alter effaceur retrouva la familiarité des couloirs et s'élança jusqu'à l'extérieur, où le froid curieusement doux pour un mois de décembre l'accueillit à bras ouverts.
Sous le ciel bleu nuit, un tantinet grisé et peu étoilé, l'apprentis héros couru à en perdre haleine, suivi des crissements sous ses pas. Il traversa le petit bout de village, l'escalier glissant, la voie enneigée, puis enfin, après trente secondes d'effort, il débuta sa route en pente. La piste de ski, de nuit, n'avait pas la même saveur qu'en plein jour lorsque la station était noire de monde. Ici, en ce moment même, il avait la sensation d'être le seul maître du monde et rien ne pourra l'arrêter hormis la fatigue. Et lorsqu'il jugea la hauteur convenable, il fit face au 'White Hotel' et se laissa tomber sur les fesses, dans le froid mordant de la neige qui était la seule vraie maîtresse des environs, dont le règne ne pouvait appartenir à personne d'autre, pas même à lui malgré ce qu'il pouvait en penser. Ainsi, isolé de tout, il sortit le téléphone de sa poche et son expiration laissa échapper un nuage de vapeur. Il était presque vingt-deux heures. Il voulut hurler sa rage, mais il n'en avait pas la force. Il se contenta de ramener ses jambes contre lui pour se réchauffer, son portable contre son cœur et ses lunettes de ski tiré vers le bas, comme un bête collier, comme lorsqu'il ne se servait plus de ses goggles après un entraînement.
Il était vraiment en colère contre Hizashi. Comment bien souvent d'ailleurs.
[...]
Il suait sous sa veste en cuire et prit la décision de la retirer. Pour la mettre où ? Il ne savait pas. Il aperçut simplement un banc avec plusieurs vêtements échoués, il jugea alors la place parfaite pour l'y abandonner et retourna sur la piste de dance. Hana était timide, mais elle s'amusait beaucoup. Harei était plus ouverte. Mais elle avait l'air inquiète. Toutefois, elle ne s'autorisa pas une seule remarque. Ce n'étaient pas ses affaires, après tout.
Il était vingt-deux heures et demie et la musique devint un slow pour la première fois depuis le début de la soirée. Hana s'en alla faire une pause, ne restèrent plus que les deux jeunes adolescents. Ils se dévisagèrent à travers leurs reflets, et sans un mot, la jeune Shinku s'avança jusqu'à ses bras. Elle se colla un peu contre lui – pas trop, pour ne pas faire trop intime – et se laissa balader. Anonyme derrière leur masque, il n'était pas rare d'être des cavaliers invisibles. Il n'y avait pas vraiment de connaissances, d'amis ou de famille. Juste des humains, seuls derrière leurs lunettes de ski, une identité cachée, dans les bras d'un autre. Voilà toute la magie des bals masqués, mais ce n'était pas suffisant. Pas pour Hizashi qui n'avait que le visage de son meilleur ami en tête, bien qu'une jolie jeune fille de quinze ans soit dans les bras. Du coin de l'œil il devina Kiyo Aizawa qui se languissait dans les bras d'une femme qu'il ne connaissait pas non plus. Pourtant, il n'était pas sûr s'il s'agissait bien de lui, ou de la femme en question ; il n'avait pas ses lunettes de vue pour corriger son astigmatisme. Il détourna quand même le regard. L'ambiance avait drastiquement changé, et les cavaliers s'en inspiraient. Souvent, lorsque la musique passait à la suivante, il était coutume d'échanger de partenaire avec le couple le plus proche de vous. Le bilingue se plut à se déhancher dans les bras d'une femme bien plus âgée, puis d'une jeune adulte qui sentait fort le tabac. Lorsqu'il se tourna vers le couple derrière eux, il ne comprit pas immédiatement qu'il était accueilli par un homme d'une trentaine d'année qui portait bien sa chemise blanche sur son corps sculpté avec finesse. Il était vraiment grand, et sa partenaire anonyme s'était déjà jetée dans les bras d'un autre, le laissant seul à son triste sort. Sans échange de mot, les deux garçons s'étaient acceptés pour mener les quatre prochaines minutes. Ses cheveux châtain humides de sueur parsemaient son front. Sa mâchoire carrée, quant à elle, enviait le jeune adolescent donc les traits fins et l'absence de pilosité le contrariait un tantinet. L'adulte avait veillé s'adapter à sa taille, et était ainsi légèrement penché en avant pour ne pas perdre son partenaire de danse à cause de l'équilibre. Yamada s'accrocha un peu mieux derrière la nuque de l'inconnu, et chercha à imiter ses pas un peu plus effrénés que ceux qu'il offrait aux femmes avec qui il avait partagé les précédentes chorégraphies. Puis soudain, il se sentit soulevé et tournoyé, avant d'être retenu contre son corps, la tête en arrière. Il aperçut alors un rictus amusé de la part du châtain qui le redressa presque immédiatement, et la chanson s'arrêta. Il eut un bref rire et libéra Hizashi de ses bras afin de lui tendre une poignée de main polie.
« Merci pour la danse, mon garçon. »
Sitôt le geste rendu, l'adulte s'éloigna dans la foule et Hizashi se rendit compte qu'il n'avait plus de partenaire. Alors, les mains dans les poches, il entama son avancé jusqu'au buffet mais une main l'attrapa par le col de son polo, l'arrêtant dans son mouvement. Il se retourna en pensant tomber sur une demoiselle sans cavalier, mais croisa son reflet à travers les verres de la monture magenta de Shōta. Il afficha une mine surprise, puis fermée. Il ne remarqua que bien après sa seconde de réflexion que le noiraud avait les vêtements trempes et le bout de son nez complètement rose de froid. Il ouvrit la bouche pour parler, lui demander où il était passé et pourquoi il avait l'air frigorifié, mais Aizawa ne lui en laissa pas le temps. Il s'avança silencieusement jusqu'à lui et croisa ses doigts derrière la nuque dégagée du blond, qui eut alors un bref mouvement de recul insuffisant pour s'en détacher. Une seconde passa. Puis deux. Puis trois. Il fit doucement glisser ses mains sur les hanches de son meilleur ami et colla son torse contre le sien. Les yeux fermés, il mena la danse ; des pas doux, calmes, qui effleuraient sans aucune forme d'énergie le parquet, avec lenteur et tendresse.
« Tu es toujours en colère ? interrogea doucement Hizashi au creux de son oreille, le regard perdu quelque part devant lui.
- Oui. »
La réponse, sèche, n'était qu'un maigre bougonnement qu'il se contenta de balancer sans ménagement.
« Mais alors pourquoi tu es là ?
- Je t'ai vu te pavaner avec l'autre type. Qui c'était ?
- Tu ne réponds pas vraiment à ma question.
- Toi non plus. »
Ils ne se répondaient mutuellement pas. Comme par vengeance. Et cela ne les empêcha pas de poursuivre le slow. Le plus petit des deux usait de sa taille pour coller son front contre la clavicule de son meneur, le regard perdu sur leurs chaussures.
« You have cold hands, fit-il remarquer en sentant les doigts derrière sa nuque. Tu étais dehors ? »
Aucune réponse. Hizashi prit cela pour un oui.
« Est-ce qu'on peut faire la paix ?
- Je ne vois pas en quoi ça pourra nous aider. Nos problèmes seront là, on se détruira juste à les laisser nous corrompre.
- Mais pour le moment ils nous blessent. Et je veux passer une bonne soirée avec toi.
- Cette fête est d'un ennui mortel et même s'il s'y passait quelque chose je ne l'apprécierais pas. Je veux rentrer.
- Danse avec moi, la musique suivante ne peut pas être pire que celle-ci, please, lui demanda, supplia presque, le jeune Yamada à la monture jaune soleil.
- ... Bien. Mais c'est la dernière. »
Dans les bras de l'autre, les minutes s'écoulèrent et bientôt, leur dernière danse mit un terme global aux slows et la musique de fête reprit le cours des choses, annonçant le passage à la vingt-troisième heure. Heurté par la montée soudaine de la cacophonie, perturbé par le désordre sonore et la confusion de couleurs qui arpentaient l'obscurité par de succincts halos transversaux en mouvement perpétuel, Shōta, désorienté, se rua jusqu'à la sortie. Mais cette fois la présence de son meilleur ami n'était que plus rassurante. Ce dernier arriva à sa hauteur et glissa fièrement sa main dans la sienne.
Comme n'ayant pas les clefs de leur chambre, ils ne purent rentrer pour l'heure restante. Le binôme s'engagea alors à arpenter les couloirs sans but, errant d'un étage à un autre tout en respectant le silence nouveau autant agréable à l'introverti qu'à l'énergique. Ils en profitèrent pour se retirer jusqu'au sommet de l'hôtel, et se posèrent sur un escalier qui semblait mener jusqu'à un grenier, semblait-il. Choisissant chacun une marche différente à cause de la cage un peu trop étroite, Shōta se retrouva au sommet et Hizashi deux marches plus bas, le dos contre le mur et la jambe pliée sur son assise. Seul le plus petit des deux avait fait glisser ses lunettes de ski sur sa clavicule, laissant apparaître une trace rouge sur ses joues et son front. Le jeune Yamada ne le fixait pas. Il le contemplait. Son visage pâlot avait rougi par endroit, ses cheveux étaient complétement en pagaille et son pull à col roulé était à moitié rentré dans son pantalon pour le protéger du froid. Mais d'ailleurs, il ne savait toujours pas ce qu'il faisait dehors, pourtant il ne demanda rien car il savait que l'ébène ne lui répondra pas.
Ils ne s'excusèrent pas non plus.
Ils ne faisaient rien. Juste, ils attendaient. Et lorsqu'Hizashi releva l'heure sur son portable, il se leva et offrit sa main à son meilleur ami, comme s'il l'invitait à une danse. Ce dernier le dévisagea, perplexe, hésitant, avant de la saisir et le laisser lui réajuster ses lunettes sur le visage. Silencieusement, ils descendirent chaque étage du bâtiment, et bientôt, ils retrouvèrent la salle de réception, là où les invités se tenaient au milieu de la pièce, le regard tourné sur un écran géant qui affichait les dernières minutes avant minuit. Aizawa sentit son cœur battre la chamade, et seule la main de son dissemblable l'apaisait. Il se laissa entraîner jusqu'aux deux sœurs jumelles qui les accueillirent chaleureusement, sans vraiment remarquer leur étreinte intime. Les deux camarades posèrent leur regard sur l'écran où s'affichait soixante secondes. La foule en délire montèrent les voix, et assourdi, Shōta se colla contre son ami qui eut le réflexe de passa ses bras autour de lui pour l'étreindre.
Oui. Peut-être bien qu'ils se disputaient souvent. Qu'ils ne pouvait pas toujours se tolérer. Que les trous noirs n'avaient rien à faire avec les étoiles. Mais leur amitié signifiait tout, et l'univers entier pouvait aller se faire foutre. Et lorsque tous décomptèrent les dix dernières secondes de cette année maudite, où leur bonheur leur a été retiré, ils avaient déjà oublié leurs querelles d'adolescents pour se concentrer sur l'avenir. Un avenir flou qui aurait pu laisser présager tout et n'importe quoi. Un futur incertain, pour Hizashi tout comme pour Shōta, pour leur relation, leur vie, leur métier, leur famille... Cette année-là, ils auront appris à se haïr, à s'aimer, à s'accepter, à se comprendre et être imprévisibles. Ils avaient su se lier à une âme qui, tout comme eux, n'était que désordre impeccable, un imbécile heureux qui avait la tête dans les nuages et le cœur aussi gros qu'une géante rouge. C'était peut-être horrible de dire ça, mais sans ce triangle amoureux, les trois mousquetaires n'auraient peut-être jamais été aussi proches. Et même si le triangle avait rompu, ils n'en demeuraient pas moins liés, comme si une faible lueur d'espoir s'entêtait à briller, comme une étoile en fin de vie un peu trop loin de nous... Un vide à combler d'une lumière imaginaire. Et cette lumière pouvait peut-être éclairer leur avenir incertain. Un amour voué à l'échec pour l'un, un amour brisé pour l'autre. Ouais. L'amour, c'était de la souffrance. Et pour ne pas souffrir il fallait ne pas aimer, mais se refuser d'aimer retournait à souffrir. Un putain de cercle vicieux sans issue ; un triangle à deux côtés.
Puis minuit retentit sur le Japon tout entier. Dans l'acmé de la joyeuse folie, de chants, de rires et de cries, tous enlevèrent leur masque et regagnèrent leur identité. Certains se prirent dans les bras. D'autres s'embrassèrent. Et notre duo, eh bien... L'ébène s'était dégagé de l'étreinte, sans un mot, et les mains dans les poches, il s'éloigna du bonheur, laissant un blond un peu trop euphorique derrière lui qui recouvra son calme lorsqu'il réalisa qu'il avait perdu son emprise sur son ami. Mais à peine eut-il compris qu'il l'avait perdu dans la foule, Shōta avait déjà regagné l'escalier, puis le couloir. Dans l'errance la plus flegmatique, il regagna la chambre, dont la porte était toujours close. Il s'y adossa et sentit au même moment son téléphone vibrer. Il le sortit et y découvrit quelques notifications de bonne année. Sa mère, Midnight, des numéros sans importance qu'il ignora simplement et un numéro inconnu bourré de fautes d'orthographes et avec autant de bonnes intentions que d'emojis. Étonné, il l'ouvrit et lut imperturbablement le message. Après avoir difficilement décortiqué le reçu, il comprit qu'il était signé Seiun Shirakumo, depuis le téléphone de sa maman, et un pincement au cœur le rendit nostalgique. Il ne pouvait pas lui répondre. À personne d'ailleurs. Alors il rangea son portable, il attendit.
Plusieurs minutes passèrent. Dix. Vingt. Au bout de la trentième minutes, des bruits de pas résonnèrent dans le couloir, frénétique et essoufflés. Aizawa tourna la tête vers son meilleur ami, lequel avait enfin retiré son masque de ski pour laisser à l'air libre ses grands yeux trop verts et son ptosis si caractéristique.
« Shō-chaaan ! Finally ! Je t'ai cherché partout, puis je me suis dit que tu étais sûrement retourné dans la chambre ! Alors j'ai fait demi-tour et j'ai récupéré les clefs chez your dad, je crois d'ailleurs qu'il est bien parti pour tenir toute la nuit ! Et comme dirait le troisième meilleur super-héros All Might : I AM HERE !! »
Il fit tournoyer les clefs autour de son index, et ceux-ci lui échappèrent. Il ricana nerveusement et les ramassa avant de débloquer la serrure de l'ouverture de bois.
« After you, Shō-chan. ~ »
Le noiraud, sans réagir à sa maladresse, passa devant lui et se débarrassa ni une ni deux de ses chaussures. Yamada suspendit sa veste en cuire et jeta son pantalon dans la salle de bain, le robinet allumé. Son meilleur ami haussa un sourcil depuis le salon.
« Tu vas prendre une douche ? Alors qu'il est minuit passé ?
- Well, ouais ! Je sens un peu trop la clope et l'alcool, je préfère dormir en sentant bon le propre ! Tu devrais en faire autant.
- ... Je prendrai demain.
- Heiiin ?? T'es sérieux ? Mais tu sens mauvais !
- Lâche-moi les baskets, je fais ce que je veux de mon corps.
- Je ne viendrai pas dormir avec toi alors.
- Tant mieux. »
Après un bref silence, Hizashi soupira.
« Bref, j'y vais. »
Il verrouilla la petite salle et se glissa sous l'eau chaude, tandis que Shōta, de son côté d'appartement, se mit en training et s'allongea lourdement sur le canapé-lit. Il s'endormit avant même que l'énergique eut le temps de terminer sa douche, bercé par les clapotis du jet contre les murs mattes.
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Bonjour, bonsoir !
Léger retard de presque 5 mois, je vous l'accorde, c'est long, mais mon manque de temps n'y a pas contribué x) Je ne reprends pas le rythme soutenu d'avant les vacances, mais je promets de publier un jeudi de temps en temps (je mettrai une annonce à chaque fois). J'aimerai boucler cette fanfiction afin de ne pas l'éterniser, et peut-être améliorer votre expérience de lecture ^^
Bref, en espérant qu'il y ait des survivants parmis vous, je vous dis à la prochaine !
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