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Chapitre 2 : La promesse

Je suis arrivée juste à temps, la boulangère liquide ses dernières pâtisseries avant de fermer boutique pour la journée. Elle a les yeux rougis par les larmes, je ne fais aucun commentaire et me contente d'attraper le paquet qu'elle me tend. Au moment de mon départ, je la vois se précipiter dans l'arrière boutique pour consoler deux petits garçons en pleurs.

Je serre le paquet encore tout chaud entre mes mains gelées.

À quelque pas de la boulangerie, une mère dépassée tire sur le bras d'une fillette en furie qui ne cesse de réclamer une brioche sucrée. Je lui tends une moitié de mon beignet, mais la petite le rejette avec colère, je le récupère de justesse et l'offre à la mère qui semble ravie. C'est ce genre de sourire qui me permet de tenir, les sourires d'inconnus que vous avez réussi à rendre heureux l'espace de quelques secondes. Et la fillette n'a pas l'air de mener la vie facile à sa mère.

Mon père m'a dit une fois qu'il m'arrivait d'avoir des excès de colère pour tout et n'importe quoi quand j'étais petite. Un jour de printemps, j'ai pleuré pendant une heure parce que le vent avait soufflé avant moi un pissenlit que j'étais sur le point de cueillir.

À peine quelques minutes de marche plus tard, un grand bâtiment délabré se dresse devant moi. On peut y lire "FOYER COMMUNAL DES ŒILLETS" en grosses lettres peintes de noires, elles sont toutes écaillées mais au moins elles sont en accord avec le reste. Nous n'y sommes plus qu'une vingtaine d'enfants, les plus fragiles et ceux en bas-âge ont succombés à la rudesse de l'hiver dernier. C'est la deuxième pire période qu'à connu le foyer depuis sa création, il y a soixante ans.

- Tu as deux minutes de retard jeune fille !

Je n'avais même pas remarqué la directrice qui m'attendait sur le seuil de la porte pour me faire remarquer mon retard habituel. Elle adore tatillonner pour deux petites minutes et son air supérieur me donne des envies de meurtre, mais je m'abstiens et m'excuse comme j'ai l'habitude de le faire.

- Désolée, je n'ai pas prêté attention à l'heure qu'il était. La boulangère m'a donné ses invendus, acceptez au moins un croissant au beurre pour me faire pardonner.

Au fond de moi, j'espérai qu'elle le refuse, je réserve ce gâteau pour la petite Rozann; c'est son pêché mignon.

- Je ne touche pas à ces cochonneries, vous feriez mieux de trouver quelqu'un d'autre à engraisser.

Je me retiens de lâcher un soupir de soulagement et me faufile dans les couloirs jusqu'au réfectoire. À peine entrée, je manque de m'écrouler par terre, Rozann vient de sauter sur mon dos en poussant un cri de joie. Je ne sais pas si elle est heureuse de me voir ou si elle a flairé l'odeur de beurre, ce doit être un mélange des deux.

- Eulys ! Je me demandais quand tu allais rentrer, tu étais si longue ! me fait-elle remarquer en mimant l'exaspération.

- Je t'ai pris un croissant au beurre, arrêtes de me crier dessus chipie !

Eulys, ce n'est pas mon nom. C'est encore un de mes nombreux surnoms. C'est comme ça que ma protégée m'appelle parce que quand elle était un peu plus jeune, je lui lisais les aventures de "Eulys et Rozann", une collection de livres pour enfants. Il y en a plein la bibliothèque, mais la plupart ont vus leurs pages se faire déchirer.

Nous nous installons à une table avec notre maigre portion de nourriture et je glisse discrètement la pâtisserie à Rozann en la passant sous la table. Elle en arrache quelques bouts qu'elle dépose dans sa poche pour nourrir Piou, le moineau blessé qu'on a trouvé sous notre fenêtre hier, au lever du jour.

- Il va mieux ? Est-ce qu'il peut se servir de ses ailes maintenant ? je lui demande en la voyant prendre une cuillère de choux blanc avec un air de dégoût.

- Il s'en sort bien, il arrive à les bouger tout seul maintenant, c'est un grand garçon !

Ça me fait plaisir de voir Rozann comme ça, elle a toujours eu du mal à occuper ses longues journées. Piou lui permet d'oublier que mon nom est inscrit huit fois : quatre fois parce qu'à partir de nos douze ans et ce chaque année, notre nom est inscrit une fois et huit fois parce que la directrice oblige chaque enfant à prendre deux tesserae chaque année à partir de leur quatorze ans. Un tessera, ça représente un an d'approvisionnement en blé et en huile. Ce n'est pas grand chose en soit, mais ça nous garde en vie. Sans les tesserae des seize enfants éligibles aux Hunger Games, nous serions tous morts de faim, encore pire que notre situation actuelle.

Au moins je n'ai pas besoin de m'inquiéter pour Rozann, elle n'a que six ans. Si jamais je suis appelée, ce qu'il y a peu de chance d'arriver, les jumelles Angie et Aubrie pourront veiller sur elle. On s'en est fait la promesse il y a trois ans. Cette année, elles vont participer pour la première fois à la moisson, elles ont fêté leur douze ans il y a maintenant quatre mois et demi. Leur nom n'est inscrit qu'une fois, mais elles ne peuvent s'empêcher de s'imaginer le pire.

Le réfectoire se vide de plus en plus à mesure que le temps restant ne s'écoule. Tout le monde doit être prêt à partir dans trente minutes, enfin tout le monde sauf les enfants de moins de douze ans et tous les adultes exceptée la directrice qui comme chaque année, nous accompagnera sur la grand-place. Les autres sont autorisés à regarder la cérémonie via les télévisions où elle sera retranscrite. Ce système a été mis en place au commencement pour permettre aux mourants de ne pas avoir à se déplacer.

J'enfile mon habituelle robe rouge aux broderies blanches et mes petits souliers vernis, Aubrie m'aide à me tresser les cheveux pendant que je noue un ruban rose dans les cheveux bouclés d'Angie, puis nous inversons les rôles.

13h00, comme prévu tout le monde est rassemblé dans le couloir d'entrée. Tandis que la directrice fait l'appel, je sens que l'on tire sur le jupon de ma robe. Je me retourne et découvre une Rozann en pleurs, un mouchoir à la main et un ours en peluche recousu sous l'épaule gauche. Elle se laisse tomber dans mes bras lorsque je m'accroupis.

- Promets-moi que tu vas revenir, me supplie t-elle sans se soucier de me serrer trop fort.

- Bien sûr que je vais revenir Roz, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

- Mais ton nom...

- Rozann, regarde moi. Mon nom n'est inscrit que huit fois, je t'assure qu'il y a peu de risques que je sois tirée au sort.

La directrice ouvre la porte et nous fait signe de la suivre à l'extérieur.

- Je te fais la promesse de revenir, je ne te laisserai jamais tomber Roz.

En terme de dernières paroles, c'était le mieux que je puisse dire. Je l'embrasse sur le front et la serre à nouveau dans mes bras. Au moment où la porte se claque, je peux l'entendre dire "Je t'aime Eulys".

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The reason, Hoobastank

"Je te fais la promesse de revenir."

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre ?

En tout cas sachez que dans le prochain, vous aurez l'honneur d'assister à la moisson ET de connaître enfin le nom de notre chère héroïne. 😏

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