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Chapitre 5

TW : alcoolisme

La fête ne bat pas encore son plein, la musique n'est pas assourdissante, et les basses ne vous transpercent pas encore le cœur. Et Eden est perdu dans quelque chose qu'il avait cherché à éviter. L'une des résolutions d'Eden en arrivant dans le Michigan était d'arrêter ces soirées arrosées, où il faisait généralement de mauvais choix... Paxton est un exemple parmi les quelques "bêtises" du blond.

Mais l'ambiance ici a l'air tout autre que les jeux toxiques auxquels il était habitué. A peine arrivé, tout le monde a cherché à lui taper la discute, déjà en le saluant. Puis en lui racontant quelques anecdotes des précédentes soirées. En lui proposant à boire, et là encore il fut étonné qu'on lui demande s'il voulait quelque chose sans alcool, ce fut même la première chose qu'on lui propose... Un soda, sérieux ? Dans quelle dimension a-t-il atterrit? Il opte tout de même pour un punch, peu alcoolisé. Un gars, autour de la table basse où ils sont, boit une bière. Pourtant le blond n'a pas manqué de remarquer les bouteilles d'alcool fort qui sont sur l'îlot de la cuisine. Après tout, ce n'est que le début de la soirée, il est vingt heures trente-sept, et même s'il doit y avoir une cinquantaine de personnes présentes pour le moment, aucun événement perturbateur ne semble prévu. Du moins il le croit.

C'est vers vingt deux heures, après une bière et un whisky coca, que son costume, constitué d'une chemise trop grande piqué à son père et d'un pantalon, commence à lui tenir chaud. Et le masque qu'on lui a passé lui colle à la peau.

Oui le thème de cette soirée est bal masqué, il n'a été prévenu que deux jours auparavant par Rosa, en la trouvant en train de récupérer des écharpes de plume et des masques en carton et dentelle plastique qui grattent dans les caisses des accessoires du club théâtre. Il a fait avec les moyens du bord comme on dit, c'est un peu le cas de tout le monde autour de lui. La plupart des filles ont fait l'effort de sortir de jolies robes. Il a d'ailleurs complimenté celle bohème chic que porte Rosalie, avec ces dentelles anglaises.

S' il y a une chose qui vient ternir sa bonne humeur c'est de savoir que Sébastian ne sera pas là ce soir. Pas qu'il ne lui ai pas proposé.

– Tu veux venir à la soirée samedi soir avec moi ? lui avait-il demandé dans un matin.

– Quelle soirée ? répondu le brun pas vraiment réveillé.   

Il faut dire que ce mercredi matin, Sébastian était à moitié avachi sur Eden dans le bus, occupé à rattraper sa nuit. Qu'il a finalement finie sur son bureau. Faut dire aussi quelle idée de sortir un mardi soir, pour un instant volé avec un inconnu dans l'arrière d'un club ? En plus le dit inconnu s'y était pris comme un manche. Ce ne fut pas un bon moment.

– Celle dont tout le monde parle depuis une semaine, lui répond calmement le blond.

– Pas envie, avait-il grogné.

Ronchonnant, il était retourné se terrer dans son mutisme. Deux fois, Eden lui avait posé la question au cours de la semaine. Puis avait lâché l'affaire, se disant que ce n'était pas le genre de Sébastian. De plus le brun avait une opération de transaction avec son père se jours là, il n'avait en aucun cas envie de revoir l'air inquiet sur le visage de Campbell. Il sait très bien la tronche qu'il tirerait en voyant ses mains abîmées d'avoir tapé sur deux ou trois gars. Il l'a déjà vu, il n'a pas envie cette foi de passer à l'interrogatoire. Pas qu'il est de compte à lui donner, mais sa conscience lui rappelle douloureusement que c'est comme ça qu'il a perdu Rosa. Alors mieux vaut éviter les problèmes, même si ce n'est pas la bonne manière de faire. Il ferait mieux de ne pas faire ce que son père lui demande, au lieu de s'éloigner de ses proches et de sa jeunesse.

Il a donc vu de loin, au self ou dans les couloirs, Eden planifier cette fameuse soirée avec les gens du lycée. Et plus la semaine passait, plus il se sentait loin du blond, comme s' il n'appartenait pas à ce monde. Ce qui n'est pas faux. Les problèmes de sa vie ne sont pas les mêmes que ceux des adolescents qui gravitent autour de lui. 

Vingt trois heures sonnent et Eden s'est fait emporter par les filles sur la piste de danse. Ça y est, la fête bat son plein. Il ne sait pas combien d'adolescents sont contenus dans cette immense villa. Une chose est sûre, fini l'ambiance intimiste du début de soirée. Rien de très clair ne se passe. Les événements s'enchaînent de façon aléatoire. Un jeu, une danse, un verre, une discussion, des présentations, un nouveau jeu, ... Une clope ? Non.

Vingt trois heures cinquante six, il attrape son téléphone, dehors, pour respirer un peu d'air frais, et calmer les battements anarchiques de son cœur. Dans ce jardin aussi démentiel que la maison, il voit au loin quelques couples, échanger des baisers ou flirter. Il les regarde avec un sourire aux lèvres, et son esprit un peu embrumé se met à imaginer des scénarios. Peut-être sont-ils amants pour la nuit ? Ou alors se sont des amoureux qui profitent de l'intimité de la nuit ? Il se dit qu'il aurait aimé être ce genre de jeune insouciant. Roucouler au clair de lune, et pas dans des endroits cachés pour que personne ne le découvre. Pas qu'il aurait voulu s'exposer aux yeux de tous, mais vivre que des moments volés à l'abri des regards n'est pas la chose qu'il préfère.

Et voilà qu'il ne sait même plus pourquoi il a son téléphone dans ses mains. Il l'allume, ouvre son application de messagerie, envoie un message à son père pour lui dire que tout va bien. William n'est pas bête, il sait se qui se passe dans ces soirées, mais il s'assure que son fils passe un bon moment et qu'il n'est pas en danger imminent. Il défile dans ses contacts et tombe sur celui de Sébastian. Qu'il n'a d'ailleurs dans son mobile que depuis quelques jours. Pas qu'ils en avaient besoin, ils vivent à côté et passent leurs journées ensemble. Mais n'empêche que cet arrangement leur a permis de passer des soirées à discuter de tout et de rien. Eden ne se sentait pas de demander à Sébastian de venir chaque soir chez lui. Tous les deux en tête à tête. Ils le font dans la maison Mendoza, mais Carmen n'est jamais bien loin.

Il ne sait pas trop pourquoi il presse le bouton d'appel, approche son téléphone à son oreille et attend la sonnerie. Peut-être un dernier espoir.

L'appareil de communication n'a pas le temps de faire deux sonneries que Sébastian décroche. Inquiet. Il faut dire qu'il ne s'attend pas à un appel du blond aussi tardif, surtout ce soir. Il essaye de mettre de côté le fait que ce soit la première fois qu'ils se parlent au téléphone.

– Qu'est qu'il y a ? crit il presque.

Eden est surpris, non pas qu'il s'attendait à un quelconque résultat, au vu de l'heure. Il ne sait même plus pourquoi il est dehors.
 
– Eden ?

Il en oublie de répondre, trop obnubilé par la voix grave de l'autre côté du combiné. Le regard fixé devant lui. Il déglutit. Sébastian s'inquiète pour lui et il trouve ça formidable. En un mois il a pris une place incroyable dans son coeur.

– Eden, qu'est ce qui se passe ? s'impatiente le brun.    

– Rejoins moi.

Ce fut tout ce qu'il pu dire. Quitte à être embrumé, autant que son coeur parle pour lui. Et là maintenant tout ce qu'il voulait c'était être avec Sébastian Mendoza. Danser avec Sébastian Mendoza. Rire avec Sébastian Mendoza. Il voulait ...

– Tu es où ?

– À la soirée...

Le brun lui demande de l'attendre là où il est, qu'il arrive dans vingt minutes.

Et dix huit minutes plus tard Sébastian le trouve assis à l'arrière de la villa, sur les lattes en bois de la terrasse. Il avise vite-fait les couples éparpillés dans le jardin, avant de s'accroupir devant le blond.

– Eden ...

– J'aime comment tu dis mon nom...

Bon OK, Eden n'est peut-être pas dans son état normal...

– OK, je te ramène chez toi. Aller debout. 

Le brun tente de relever le blond, mais sans grande coopération ils ne vont pas loin. Comprenant ce qu'il se passe, Eden attaque le perfecto du brun. Les renvoyant tous les deux au sol.

– Non, attends. On ne rentre pas maintenant.

Sébastian soupire et pose ses fesses sur le sol froid et humide... Il regarde Eden le contempler, se demande ce qui lui passe par la tête en ce moment.

– Tu as bu combien de verre ?

– Pas beaucoup.

– Combien ? réitère-t-il.

Le californien fronce les sourcils... Ok il avait bu mais il n'était pas ivre.

– Un punch, une bière et un whisky coca... mais je t'ai pas appelé pour que tu me fasses là morale, s'énerve Eden.

Le mexicain rigole légèrement. Ok le blond n'était pas imbibé, juste un peu plus détendu que d'habitude. Mais il ne lui connaissait pas ce côté mordant. Et il l'adore. Imaginez deux minutes, une bouille toute mignonne vous faisant les gros yeux, avec un air qui cherche à être méchant. Craquant n'est-ce pas ?

– Alors pourquoi tu m'as appelé ?

Toujours l'un en face de l'autre, la main d'Eden figée sur sa veste, Sébastian le voit cogiter. Il comprend qu'ils pensent à la même chose. Oui, il s'est précipité ici sans savoir s' il y avait un problème. Et le blond est très fier de lui sur ce coup là, et ne manque pas de le lui faire remarquer. Ce qui les plonge tous les deux dans un fou rire.

– Danse avec moi... finit par dire Eden après avoir repris son souffle.

Sébastian est soufflé par cette demande, qui soit dit en passant n'en ai pas vraiment une. Campbell l'a appelé pour une danse ? Sérieusement ? Il en ricane légèrement. Et quitte a avoir l'orignal, plutôt que de fade copie, il dit pas non. Son corps près de celui de son voisin, l'idée lui plaît assez il faut dire.   

– Tu vas réussir à suivre ? se moque gentiment l'hispanique.

Et les voilà à rire encore. D'une légèreté innocente. Sans le moindre filtre. Ils sont juste eux, sans se poser de question. Enfin pas tout à fait.

– Tu veux danser avec moi devant tout le monde ? interroge Sébastian.

Eden a un coup de pression tout d'un coup. Est-ce que le brun veut le cacher lui aussi ? Ne vivre que des moments secrets et rester dans le mensonge. Oui le mensonge, car il est presque sûr qu'il y a quelque chose d'un peu plus que de l'amitié entre eux. Il n'est pas certain de ses sentiments, mais tout de même il y a de ça une demi heure il ne pensait pas à Sébastian Mendoza de façon innocente.

– Oui, soupire-t-il.

– Ok, alors il va falloir se lever...

Sur ces bonnes paroles il se lève donc le premier, tendant sa main au blond qui l'accepte. Une fois sur leurs deux jambes, Sébastian les traîne tous deux vers l'intérieur, en gardant leur mains l'une dans l'autre. Si le début du trajet se fait sans problème, il se fait tirer en arrière par son camarade.

– Quoi ? articule-t-il.

Le motard pense que le blond veut lui poser des questions sur l'état de ses mains et la petite rougeur qu'il a sous l'œil maintenant qu'il peut les voir, vu qu'ils sont en pleine lumière. Et bien sûr Eden les a vu, mais il garde ces questions pour plus tard, il a plus urgent là tout de suite.

– Et toi ?

– De quoi et moi ? Sébastian ne voit pas trop ce qu'il lui demande.
 
– Tu veux danser avec moi ? Devant tout le monde ?

– Pourquoi je voudrais pas Eden ?

– Je... Eden cherche ses mots. On pourrait dire des trucs sur toi, ou... Je sais pas...

Le brun comprend ce qui se passe dans la caboche bouclée en face de lui. Le regard des gens n'est pas ce qu'il y a de mieux à supporter. Ils vont sûrement être pointés du doigt, et la populace aura ça sur le bout des lèvres pendant tout ou plus une semaine. Et ça Sébastian sans moque. Qu'est ce qu'il y a de mal à deux garçons qui dansent ensemble? Il sert donc ses mains, les rapproche, et se penche à son oreille.

– J'ai très, très, envie de danser avec toi Eden Campbell.   

Le visage du dit Eden Campbell vire au rouge, encore plus rouge qu'une tomate mûre en moins de deux secondes. Il fit vigoureusement oui de la tête. Reprenant leurs progression, Eden reprend la parole pour demander à Sébastian s'il voulait un verre. La réponse fut négative. Mais quand il faut y aller.... Après avoir posé les affaires du brun dans une pièce où grand nombre d'autres affaires sont entreposées. Ils se faufilent finalement dans la masse de corps qui s'agglutinent dans un mélange de transpiration et d'hormones. 

Les premiers morceaux où ils se déhanchent sont des remix de titres des années 90's, 2000's. Tout le monde connaît les paroles et les chante quand même de façon anarchique. Plus les musiques changent, plus ils se rapprochent l'un de l'autre. Jusqu'à ce que leurs corps se frôlent à chacun de leurs mouvements. Par dessus quelques têtes, Sébastian croise le regard de Rosalie sur eux. La jeune femme repérée répond à l'interrogation silencieuse du brun par un sourire.  Tout va bien.

Les minutes défilent, et Eden est juste heureux en cet instant. Ils se défoulent, rient, chantent, et font un peu les cons par moment. Une bulle hors du temps pour l'un comme pour l'autre. Un instant privilégié, rien qu'à eux. La musique se fait plus sensuelle, et c'est presque naturellement qu'ils se rapprochent, s'accrochent, se tiennent. Sébastian demande dans un souffle à Eden s'il peut passer ses mains autour des hanches du blond. Si Eden dit oui de la tête ce n'est pas parce qu'il risque de ne pas être entendu, mais parce qu' une boule dans la gorge l'en empêche. Il est touché par cette simple attention. Et ça lui retourne le cœur. Tellement qu'il pose ses lèvres dans le cou du brun, comme un merci. Son geste est spontané, il ne s'est pas interrogé sur la réaction du jeune homme qui le sert un peu plus fort dans ses bras en réponse à ce geste affectueux.

Leurs corps s'épousent parfaitement, suivant le rythme, flirtant l'un avec l'autre. Se cherchent pour se retrouver. Calés sur l'autre, leurs regards se trouvent, leurs nez se frottent. L'un comme l'autre croit rêver le moment. Là, au milieu d'une bonne partie du lycée et d'autres jeunes de la ville, ils dansent l'un avec l'autre sans honte. Et personne ne semble y trouver quelque chose à redire. Eden connaît le début d'un nouveau souffle. D'un nouveau départ. Qui, il l'espère, ne le mettra pas plus bas que terre.

– Eden, chuchot Sébastian a l'oreille du blond.

– Mmh ?

Si le californien ne se montre coopératif c'est parce qu'il n'a aucune envie de briser le moment. Qu'est-ce qui peut être plus important que les mains du brun dans le creux de ses reins ? Que leur bassin collés l'un à l'autre, et leur poitrine qui se frôle à chaque respiration ?

Non vraiment il ne veut pas bouger... D'autant plus qu'il risque d'avoir un petit problème...

– Je voudrai pas casser l'ambiance, mais faut que j'aille pissé, dit le brun.

Eden dénoue ses bras qu'il avait autour du cou de Sébastian pour poser ses mains sur ses épaules carrées, mettant une légère distance entre eux, histoire de l'incendier du regard. Sérieusement ? Ça peut pas attendre ?

– Tu fais chier, râle-t-il.

C'est donc en râlant qu'il rejoint la cuisine laissant le brun se diriger dans un couloir, à la recherche des toilettes. Ça aurait été plus rapide s'il était allé dehors, derrière un buisson ou dieu sait quel pot de plante. Personne ne le saurait.

Bon vu l'heure, il est un peu plus d'une heure du matin, et toute cette activité physique lui a donné soif. Mais n'oublions pas les bonnes résolutions. Alors au lieu d'épancher son besoin d'hydratation avec une rasade d'alcool, Eden chope un de se gobet rouge caractéristique des soirées américaine et fait couler l'eau du robinet. Personne ne semble voir ce qu'il fait. Mais au moins il a bonne conscience.

Ce qui n'est pas le cas de Sébastian, dans cette salle d'eau anormalement grande, et qui ne contient tout de même qu' un toilette et un lavabo. Après avoir fini de vider sa vessie, il reste devant le miroir à LED, lui aussi anormalement grand,fixant son reflet. Qu'est ce qu'il fabrique avec Eden bon sang ? Il se le demande sérieusement. Pour commencer qu'est ce qu'il fout là ? Il n'a jamais aimé être dans les soirées bon chic, bon genre  des gens de son âge, se sentant vite exclu. Le meilleur  moyen de ne pas l'être est de ne pas participer. Ça évite les casses-tête. Mais Eden Campbell est un casse-tête à lui tout seul. Depuis qu'il est apparu dans ce jardin il y a maintenant tout juste un peu plus d'un mois, il part dans tous les sens. Non pas qu' avant sa vie ait eu une direction bien nette. Il est tout de même évident que tenter le diable ce soir n'était pas l'idée du siècle. Et cette excuse bidon pour ne pas déraper. OK il avait la vessie pas totalement vide... Mais ça pouvait largement attendre.

Aspergeant son visage d'eau il essaye de reprendre contenance. Il a bien cru défaillir au moment où les lèvres d'Eden rencontrèrent la peau sensible de son cou. Mais qu'est ce qui se passait ? Et puis ces danses avec ses mains dans son dos. Il aurait damné un saint pour pouvoir glisser ses mains sous le tissu légèrement humide de la chemise du blond. Déjà que la chaleur de leur corps mêlés avait déclenchés certaines réactions physiques. Il n'avait que les lèvres fines et roses en tête. Et ben il n'était pas sorti de l'auberge. Et qu'est ce que ça sera lorsqu'il aura ses bras serrés autour de son torse, l'un contre l'autre sur sa moto ? Mieux vaut ne pas y penser. Déjà que quand Eden a passé ses bras autour de son cou il ne savait plus comment respirer.

Ce n'est pourtant pas la première fois que le brun danse avec un mec qui lui plait, encore moins au milieu d'autres gens. Mais les choses semblent diffèrent pour son nouveau voisin. Son cœur et sa tête lui jouent de drôles de tours.

Un fois son visage séché avec une serviette des plus moelleuse, qui aurait sans doute piqué s'il avait un sac, sa sœur aurait été ravie. Il rejoint  Eden dans la cuisine. Se précipitant pour lui retirer le verre qu'il a dans ses mains. Ce n'est pas parce qu'il est encore maître des ses pensés qu'il faut changer cet état de fait.

– C'est de l'eau gros bêta, l'informe-il.

Peu confiant, le brun y plonge tout de même les lèvres, contrôle qualité. Oui c'est bien de l'H2O il peut même receler quelques minéraux. Cette tirade fait bien rire les deux garçons. Plus Eden découvrait l'humour de Sébastian, plus il le trouvait bizarre. Bizarre dans le bon sens du terme. Cet humour toujours agrémenté de trucs scientifiques qu'il ne comprenait pas toujours, mais rien de lourd, ou de sexiste, de raciste et encore moins d'homophobe. Il en avait entendu quelques remarques désagréables pour les oreilles venir de la bouche de certains des sportifs de leurs lycée. Et aussi bien chez l'équipe de Hockey que celle de Basket. Non, Sébastian avait un humour intelligent, et c'était mignon.

Mignon, tiens quelle drôle de façon de qualifier le motard.

Mais Eden remarquait des choses qui lui plaisaient, comme le fait que plus les jours passent depuis leurs rencontres, plus le mexicain lui parle. Il est quand même passé de simples grognements à des confidences en un mois. Eden se donnerait presque une médaille.

Leur discussion est légère, et les personnes qui passent se resservir à boire de temps en temps ne se formalisent pas de les voir tous les deux. Il faut dire que ce qui c'est passé sur la piste il y a maintenant une demi heure était plus critiquable que deux potes qui discutent, posés près du plan de travail d'une cuisine. Mais n'empêche que Sébastian sait que ça va jaser. Ça lui met un peu le stress, mais il ont le temps d'ici lundi de faire face à leurs actes. Et pour ce qui en est de ses sentiments, Sébastian peut les garder pour lui un peu plus longtemps. Quoi que son cœur ne cesse de faire des loopings dans sa cage thoracique à chaque éclat de rire qui franchit les lèvres du blond.

– Oh tu aurais dû voir ça ! C'était incroyable !

Bon là il ne savait pas de quoi il parlait mais pas grave, il le regarde se dépasser du plan de travail où il était confortablement installé, pour aller rejoindre l'îlot où trônent diverses bouteilles. Eden moqueur lui montre la bouteille de grenadine. Histoire de ne pas se faire engueuler pour rien.

– Oui, fais le malin, tu me remercieras de ne pas avoir mal à la tête au réveil tout à l'heure.

Il est vrai qu'il est trop tard - ou trop tôt- pour prétendre se lever en début de matinée en ce dimanche entamé depuis deux heures. Un K.O jusqu'à quinze heures ce profil.

En réponse, le blond allait se retourner pour lui lancer un regard menaçant, mais la manœuvre ne se fit pas comme il le voulait. Il marcha sur son lacet, qu'il ne savait même pas défait et trébucha. La scène aurait pu tourner au drame si Sébastian n'avait pas eu le réflexe de poser son verre, et de faire pivoter Eden dans sa chute. Sans ça il se serait éclaté le menton sur le plan de travail en béton ciré. Protégeant l'arrière-tête aux boucles blondes de sa main.

Ils se retrouvent fatalement à nouveau tous les deux au sol. Assis sur leurs fesses, l'un en face de l'autre, l'une des jambes de l'un par-dessus l'une des jambes de l'autre. L'adrénaline passée, un fou rire les prend. Plus de soulagement que de rigolade.

– Jolie réflexe, complimente Eden.

– C'est ça d'avoir grandi dans une maison avec des escaliers et une petite sœur...

– On remerciera Carmen de m'avoir sauvé la vie.

– N'exagère pas non plus t'allais pas mourir, juste une belle plaie ouverte et une ou deux dents en moins.

– Oh ! Quelle horeur, mon beau visage de comédien ! ironise Eden.

– Quoi que tu risques pas de faire carrière si tu joues si mal, se moque le brun.

– Non, c'était fait exprès...

Fixant leurs yeux l'un dans le regard de l'autre, la douceur de leur échange se brise pour laisser place à une tension plus électrique. Là, devant le visage de Sébastian, les yeux dans les yeux, Eden se remémore ce qu'il se disait sur la terrasse lorsqu'ils étaient au téléphone. Maintenant que Sébastian Mendoza était là, qu'il avait dansé avec Sébastian Mendoza, et rit avec Sébastian Mendoza. Le dernier point qu'il voulait lui revient en tête et pour le coup, Dieu seul sait combien de fois dans les, un peu plus d'une heure et demie qu'ils ont partagé ensemble, les yeux d'Eden ont dérivé sur les lèvres légèrement brunes de Sébastian Mendoza.

Oui là dans l'instant T si on lui demande ce qu'il voulait...

– Embrasse moi ...

La première fois Sébastian ne semble pas avoir compris la demande... qui n'est toujours pas une question. Alors Eden se montre un peu plus insistant.

– Embrasse moi, Sébastian.

Bon au moins ça a le mérite d'être clair, plus limpide. Et si le brun ne veut pas, il a juste à le dire. Eden ne parle pas à n'importe qui, il s'adresse au jeune homme devant lui.

– Tu es sûr ? questionne le brun.

– Oui ! Bon sang si tu ne le fais pas dans les-

Eden n'a pas le temps de finir sa phrase que la paire de lèvres sur laquelle il fantasme depuis un moment maintenant, s'écrase sur les siennes.

Il glisse enfin ses mains dans ces cheveux épais et soyeux, et s'il se fit au gémissement que le détenteur de cette tignasse laisse échapper, ça lui plait.

Il ne sait pas combien temps ils restent là sur le carrelage de cette cuisine à échanger autre chose que des mots. Ils ont beau être mal installés et s'agripper à l'autre aussi bien qu'ils le peuvent, pour rien au monde ils voudraient arrêter le moment. Tous deux voudraient le prolonger à l'infini. C'est peut-être pour ça que quand ils se séparent pour reprendre un peu d'air, ils refondent l'un sur l'autre d'un commun accord.

Sébastian n'est pas sûr que se soit réellement la bonne direction à prendre, mais là actuellement il pourrait mourir heureux.

Pourtant ils se font interrompre, et ce n'est pas par un des invités qui aurait eu une petite soif, bien que l'un comme l'autre se moque royalement d'avoir été surpris. Mais c'est la vibration du téléphone du blond, contenu dans sa poche arrière, résonnant sur le carrelage, qui brise leur bulle.

Sébastian se lève le premier, laissant tout le loisir au jeune homme devant lui de répondre, après lui avoir soufflé un désolé profondément navré.

Eden avise alors son écran en voyant le nom de son père lui aussi fini sur ses deux jambes.

De > Dad:[ Tu es rentré ? ][ Tu connais un peu un certain Sébastian Mendoza ? ][ Méfies toi de ce garçon, il traîne dans les affaires louches de son père... trafics d'armes, de drogues et j'en passe... ][ Tu dors peut-être ? ][ Tu es occupé ? Protège-toi !!! ][ On a failli les coincer ce soir, il s'en ait fallu de peu... ][ Ne m'attends pas je sais pas à quelle heure je rentre...]

Eden reste bloqué quelques secondes sur les différents messages anarchiques de son père. Père et fils ont ce même défaut, leur pensée converge tout le temps dans tous les sens, il faut suivre.

Mais à vrai dire, ce n'est pas le non rapport évident entre deux messages qui le fait grimacer, mais une des révélations que l'un d'eux porte. C'est la voix du brun qui le fait redescendre sur terre.

– Qu'est ce qu'il y a ?

– Rien, rien ... mon père qui me demande de rentrer...

Eden n'est pas fier de lui, d'avoir menti comme ça à Sébastian. Il aurait pu lui en parler. Mais après ce qu'ils avaient échangé... Ça n'avait pas de sens. Eden remit son téléphone dans sa poche. Objet de malheur.

Alors ils rentrèrent sans un mot, sur la moto. Au milieu des routes désertes, flashés par les lampadaires. Seule la chaleur de leur cœur fait vibrer leurs êtres.

Arrivés sous le Tilleul, ils se disent à peine bonne nuit. Sébastian le regarde se déplacer jusqu'à chez lui et attend qu'il soit rentré avant de pousser sa cylindrée dans le garage.

Bordel ! Il avait l'impression d'avoir fait quelque chose de mal. Pas dans son action, il n'y avait rien de mal à embrasser un homme, mais avec le blond. Il voudrait faire demi-tour et régler quelconque malentendu sur le champ. Ou alors retrouver la douceur de ses lèvres.

Rentrant dans sa demeure, il se débarrassa de sa veste, ainsi que de ses gants, et posa portefeuille et clé dans un plat à fort tout sur la console de l'entrée.

– Tu t'es bien amusé, niño ?

La voix de son père résonna du salon. Il ne pouvait pas l'éviter. Tout à l'heure il était parti sans donner la moindre explication. Les laissant finir le transport de la marchandise récupéré cette nuit.

Posé dans son fauteuil, la lumière tamisée d'une lampe et un verre d'un alcool ambré à la main. Enriques nous ferait presque un remake du Parrain.

– Désolé, pour tout à l'heure. dit-il en pénétrant dans le séjour.

Il ne faudrait pas réveiller sa sœur qui dort paisiblement à l'étage. Ah moins, il l'espère qu'elle soit chez une de ses amies. Mieux vaut faire attention.

– Ne prononce pas des mots que tu ne penses pas niño! gronde le père de famille.

Sa voix grave et menaçante, Sébastian en à l'habitude. Elle ne le terrorise plus autant, cela n'empêche qu'il se méfie. L'homme devant lui n'est pas seulement à craindre en termes d'affaires, il l'est à chaque instant, imprévisible et malin. Il tire toujours, de toutes situations, son avantage.

– Pendant que tu faisais mumuses avec le voisin, Bernardo m'a donné deux trois informations utiles à son sujet. 

Sébastian craignait le pire. Déjà pour commencer qu'est ce que Berni faisait à la soirée ? Peut-être l'avait-il suivi. Ce ne serait pas surprenant. Son cousin surveille régulièrement ses faits et gestes. Avant il ne s'en inquiétait pas plus que ça. Mais maintenant Eden rentrait dans l'équation. Et son père repris. Il lui avait laissé exactement le temps qu'il fallait à son cerveau pour paniquer.

– Ce petit est le fils du nouveau Capitaine de la police de Detroit.

Là, tout de suite il voudrait demander au ciel ce qu'il a fait de mal.

– Ta tare va nous être utile niño...

Il fallait absolument qu'il reste le plus loin possible du blond. Pour leur bien à tous les deux.

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A suivre....

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