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Chapitre 22 - Kotar - partie 1

— À ce rythme, nous serons encore cloîtrés là-dedans pendant des heures, dit Zarin en regardant par la fenêtre de leur calèche.

Shae resta muette. Cela faisait déjà plus d'une heure que leur convoi tentait de rejoindre la demeure du patel de Kota, perchée au sommet d'une falaise surplombant la ville. Pour l'atteindre, ils devaient traverser la cité en pleine effervescence.

À travers la fenêtre, Shae admirait la deuxième plus grande cité de Jivaran avec ses bâtiments aux façades pastel délavées par le soleil et leurs balcons en bois sculpté. Les rues pavées, bordées de palmiers avaient été décorés de guirlandes et de banderoles multicolores pour l'occasion. De larges draps, tendus entre certains arbres, évoquaient des voiles marines et ajoutaient une ombre bienvenue.

Les rues où circulaient d'habitude chariots et piétons, avaient été fermées pour se parer d'étals de nourriture et de bricoles en tout genre. Leur convoi de plusieurs calèches peinait à se frayer un chemin parmi la foule et les marchands tout en gardant une sécurité convenable. La curiosité des habitants n'aidait en rien : tous tentaient de voir à travers les fenêtres de leurs habitacles.

Ishan s'était brièvement penché pour saluer la foule, ce qui avait provoqué des acclamations enthousiastes. Mais lorsque Shae était apparue à son tour à la fenêtre, les applaudissements s'étaient rapidement mêlés à des murmures désapprobateurs, avant de se transformer en quelques huées.

La veille, Ishan les avait réunies toutes les trois pour leur rappeler que leur présence, et surtout celle de Shae, serait délicate.

— C'est avant tout une ville de pêcheurs, avait-il expliqué. Leur économie repose sur l'exploitation maritime, mais la population a grandi, et avec elle, leurs besoins. Ils ont dû étendre leurs zones de pêche, et ont commencé à empiéter sur les territoires de plusieurs cités sous-marines. Les conflits se sont multipliés, et avec eux, les dérives. Certains incidents ont été violents. Quant à Roy, le patel de Kota, disons simplement que c'est un enfant gâté à qui l'on a confié trop de pouvoir. Il dirigeait déjà Kota du temps de mon père, qui souhaitait s'en débarrasser. Mais il contrôle la plus grande production d'indigo de la région. Son réseau est si vaste qu'ébranler son influence risquerait de paralyser tout un pan du pays alors l'évincer est compliqué. Je ne m'attends pas à un accueil chaleureux, ni même courtois de sa part.

Puis, adressant un regard appuyé à Zarin, il avait ajouté avec un sourire contraint :

— Même si j'en serais le premier ravi, Zarin, je te demande de t'abstenir de le découper en morceaux. Essayons de garder notre calme. Une fois le festival terminé, nous ne nous attarderons pas.

Lorsqu'ils arrivèrent enfin au domicile du patel, Shae sut instantanément que les deux prochains jours seraient éprouvants. Assis dans un fauteuil aux accoudoirs sculptés, Roy discutait avec Falak, un sourire satisfait sur les lèvres. Le salon s'ouvrait sur un balcon qui offrait une vue spectaculaire sur la mer en contrebas. Deux jeunes filles se tenaient aux côtés de la femme du raja. Shae ne les avait jamais rencontrées, mais elle reconnaissait leurs visages grâce aux portraits vus dans le palais : les filles d'Amar et de Falak.

L'aînée avait déjà le port altier de sa mère. Ses lèvres pleines formaient une moue distinguée et elle jetait fréquemment des coups d'œil à sa mère pour copier son attitude. La plus jeune était plus distraite. Elle suivait des yeux une mouche qui voletait dans la pièce et semblait s'ennuyer ferme.

— Ah ! s'exclama Roy en les apercevant. Vous voilà enfin !

Shae vit Ishan se tendre légèrement face au ton désinvolte du patel, sans aucune déférence pour le statut d'Ishan. Roy se leva de son fauteuil et s'avança pour les accueillir. Il possédait un large front, surmonté d'un turban mauve soigneusement assorti à sa tenue. Mais ce furent surtout ses mains que Shae remarqua : chaque doigt était orné d'une bague sertie d'une gemme aussi grosse que le pouce de l'ondine.

— Patel Roy, salua sobrement Ishan lorsque celui-ci arriva à leur hauteur.

Ishan tourna ensuite le visage vers Falak, qui n'avait pas bougé de son siège, et la salua d'un hochement de tête. La femme du raja se contenta de tremper silencieusement ses lèvres dans une tasse de chai fumante.

— Et voici donc votre conquête atypique, continua le patel en détaillant Shae de haut en bas. Ah, merveilleuses !

Son regard venait de glisser vers Pooja et Zarin.

— J'ai cru comprendre que votre femme avait choisi vos concubines. C'est original ! Mais je dois admettre qu'elle a bon goût.

Shae haussa les sourcils, piquée par le ton employé. Il avait appuyé le mot elle. Elle avait bon goût. Pas Ishan. Ils étaient à peine entrés dans la pièce depuis quelques minutes, et Shae ressentait déjà une envie brûlante de retourner dans l'étouffant inconfort de leur caravane. Roy détaillait sans pudeur les deux concubines des pieds à la tête.

— Si cela ne vous dérange pas, reprit Ishan d'un ton sec, le voyage a été long. Nous aimerions nous rafraîchir avant d'assister à l'inauguration du nouveau croiseur.

— Bien sûr, bien sûr !

Roy claqua des doigts, faisant signe à une jeune servante qui accourut aussitôt.

— Montre-leur leurs chambres, ainsi que les thermes. Ils ont été entièrement reconstruits l'année dernière ! Une merveille, je vous assure, vous allez adorer.

Il s'approcha ensuite de Pooja et posa ses mains sur ses épaules.

— Il y a tout ce qu'il faut pour bichonner ces charmantes demoiselles.

Pooja se raidit sous le contact du patel, incapable de réagir. Le visage d'Ishan se décomposa, et Shae remarqua la main de Zarin glisser discrètement vers sa taille, là où reposait un de ses poignards. La tension monta d'un cran, et Shae comprit qu'elle devait agir rapidement pour éviter un désastre diplomatique.

D'un geste vif, elle attrapa la main de Pooja et la tira en arrière, l'arrachant à l'emprise de Roy tout en forçant un sourire crispé.

— Parfait ! Nous allons y aller de ce pas. Comme l'a signalé mon époux, le voyage a été long.

Sans attendre de réponse, elle salua Roy d'un bref hochement de tête, ne lui laissant aucune occasion de commenter, puis s'éloigna avec Pooja. Zarin et Ishan suivirent de près, tandis que la jeune domestique assignée par Roy les guidait en direction des chambres.

— Tu m'avais demandé d'éviter de le découper en morceaux, murmura Zarin à l'intention d'Ishan, mais s'il reste en un seul, je peux quand même lui régler son compte ?

— Je suis à deux doigts de te répondre par l'affirmative... soupira Ishan.


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