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Bonnie and Clyde

Autrefois on appelait ça la France. Maintenant on s’en fout.

      Dans une des zones vivables, entre les régions sauvages et les terres arides, un feu. Autour du feu, un père et ses deux filles. Il a la quarantaine, trapu, robuste, des cicatrices sur les bras et le visage. Il lui manque des doigts à la main gauche. Il se tient voûté, une barbe de trois jours lui ombre la mâchoire. Il porte un chapeau comme dans ce film qu’il aimait bien avant, Indiana Jones, et une machette dans un fourreau à sa taille. Il l’aiguise souvent. Les filles ont six et huit ans, elles sont blondes aux joues roses, leur jeunesse a survécu à la fin du monde.

La fin du monde ?

     La rébellion de la Terre, l’élimination des parasites, conjuguée à une connerie humaine de trop. Une guerre, une bombe nouvelle et incertaine, des radiations, des catastrophes naturelles à la chaîne et l’effondrement des sociétés humaines. La fin du monde. Des plaines arides où presque rien ne pousse et où pullulent les espèces prédatrices redevenues sauvages. Des jungles luxuriantes que les radiations ont modifiées, le règne de chimères mortelles tant animales que végétales où la loi du plus fort s’applique sans merci. À la frontière entre ces mondes invivables, des terres presque similaires au monde d’avant, des petites forêts, des petites rivières, des petites montagnes, où les radiations tuent lentement.
     L’humanité a tenté de se reconstruire sur ces territoires habitables. Il y eut de nouvelles villes, de nouvelles sociétés, de nouveaux gouvernements. Beaucoup n’ont pas duré, dévastées par les tensions internes, le manque de ressources, les bêtes sauvages. Ceux-là pensaient pouvoir recréer le monde d’avant. Ils n’ont rien compris. Malheureusement, ils sont nombreux et recommencent. Certaines se sont adaptées, des tribus nomades d’artistes et d’utopistes qui ont fait de l’espoir leur philosophie et de l’entente leur gouvernement. Ceux-là ont refait le monde, inspirés par les livres et les chansons qui leur parlaient de vivre autrement. S’ils avaient été plus nombreux avant, l’Histoire aurait sûrement pris un autre chemin. Quel gâchis.

      Enfin il y a ceux qui restent seuls, qui n’ont plus confiance et qui se gouvernent eux-mêmes. Le père et ses filles font partie de ces gens-là, ces cow-boys, ces nouveaux explorateurs. La rigidité des villes les oppresse, l’optimisme des nomades les désespère. Ou peut-être est-ce simplement l’attrait de la solitude, du monde sauvage, qui les anime. Le père s’appelle Arthur. Il a perdu presque tous ses proches au début de l’apocalypse, il a suivi les autres pour rebâtir une ville, Nouveau-Versailles. Ça n’a jamais fonctionné comme avant, il a pris Manon et Julie sous le bras et ils sont partis avant que tout ne dégénère.
     Depuis plus de deux ans ils parcourent les zones vivables avec une charrette. Arthur a bricolé une source d’énergie avec un panneau solaire. C’est toujours utile. Pour le reste ils ont appris, à chasser, purifier l’eau, poser un piège, mettre en place un potager portatif dans leur charrette (une technique empruntée à une tribu hippie). Son ordinateur portable fonctionne encore, il récupère des composants dans les ruines – celles qui n’ont pas été entièrement pillées. Parfois ils regardent un film, écoutent de la musique. Les petites dessinent beaucoup, elles fabriquent de l’encre avec des plantes et troquent leurs créations auprès des nomades. On vit tranquillement, on est heureux. Le monde est en ruines et c’est finalement pas plus mal.

Cette soirée n’est pas comme les autres.

     Tout a pourtant commencé normalement. La viande grille sur le feu. Les petites dessinent en bavardant. Arthur a trouvé un manuel de « navigation sauvage » hier. Il essaiera peut-être de fabriquer un bateau, bientôt. Quelque chose attire son attention. Une lumière. Une lumière turquoise qui clignote, pas très loin. C’est un message en morse. Depuis la fin du monde, le morse est très  utilisé par les voyageurs solitaires. E-N-P-A-I-X, déchiffre Arthur. En paix.

ARTHUR
Chatons, des voyageurs approchent. Ils se sont annoncés, je pense qu’ils sont pacifiques.

     La lampe turquoise reste allumée, ne bouge plus. Les voyageurs attendent une réponse. Manon, la plus jeune, sautille de joie à l’idée de faire une nouvelle rencontre. D’eux trois, c’est la plus sociable. Julie fait la moue. D’eux trois, c’est la plus méfiante. Arthur sourit. Qu’est-ce qu’il les aime, ses filles, quand même ! Il tire une grosse lampe de la charrette. B-I-E-N-V-E-N-U-E, épelle-t-il. Puis il range la lampe et dégaine sa machette. Au cas où. À vivre en plein monde sauvage, on devient toujours un peu parano.

     La lumière s’approche, puis s’éteint. Il cligne des yeux pour les adapter. Manon lui saisit la main, celle à laquelle il manque des doigts. Julie est assise contre la charrette. Deux silhouettes humaines se dessinent, de plus en plus visibles à mesure qu’elles entrent dans la lumière du feu. Ce sont deux femmes. La plus jeune a la vingtaine peut-être, pas davantage. Elle porte un bandeau noir sur les yeux, elle sourit. Elle tient un bâton de marche. Pas très grande, mince, des cheveux longs, plein de bracelets aux poignets. Elle dégage quelque chose d’étrange, de serein et d’un peu fou à la fois.
     Sa compagne est plus âgée, plus adulte. Plus grande et musclée aussi. Elle regarde aux alentours, un peu méfiante. Ses cheveux noir corbeau sont courts et ébouriffés, ses yeux brillent étrangement à la lueur des flammes. Toutes deux sont habillées de la même façon, pantalons sombres, chemises découpées et rafistolées, bottes de caoutchouc – où ont-elles trouvé ça ??? – manteaux longs à motif camouflage posés sur l’épaule, chapeaux de paille et énormes sacs à dos de randonnée. Elles ont les bras couverts de tatouages, des perles de bois ou de métal dans les cheveux. La plus âgée a l’air d’une exploratrice comme celles des films post-apocalyptiques qu’Arthur regardait le soir, dans sa jeunesse. La plus jeune – l’adolescente ? – ressemble plus à une espèce de lutin sorti d’une légende bretonne. C’est elle qui, après une seconde flottante où chaque groupe dévisage l’autre, prend la parole en premier.

FIREFLY
Hé… bonjour ? On peut partager votre feu ?

     Arthur rengaine sa machette, s’assied. Manon pose sa tête sur ses genoux. La viande est cuite à point, le père tend une des broches aux inconnues. Julie s’approche, silencieuse. Elle et la femme aux cheveux courts se toisent.

ARTHUR
Asseyez-vous. J’m’appelle Arthur, là c’est mes filles, Manon et Julie. Vous avez faim ? Comment vous vous appelez ?

FIREFLY
Merci, c’est gentil. Ça fait longtemps qu’on a pas mangé de viande. Moi c’est Firefly. Ou juste Fly, c’est bien aussi. Merci.

     Julie, perplexe, sort de son mutisme. Elle connaît deux-trois mots d’anglais.

JULIE
Comme une luciole ? C’est un prénom ça ?

     Arthur fait une grimace d’excuse. Firefly hausse les épaules, pas vexée pour un sou.

FIREFLY
Ben c’est moi qui l’ai choisi donc maintenant c’est mon nom.

     Arthur hoche la tête, puis s’adresse à l’autre inconnue.

ARTHUR
Et vous, c’est quoi votre nom ? Vous l’avez choisi aussi ? On a croisé une tribu où tout le monde s’était choisi un nom, sur le modèle des Indiens d’Amérique. Les filles, vous vous souvenez ?

     Elle acquiescent. Firefly hoche la tête, songeuse. L’inconnue termine sa bouchée avant de répondre.

OMBRE
Moi c’est Ombre. Oui, c’est moi qui l’ai choisi. Puisque le monde se renouvelait, on voulait renaître nous aussi.

FIREFLY
J’aurais pu m’appeler Perle de Lumière, comme nom amérindien. C’est cliché mais c’est joli.

ARTHUR
C’est poétique. Vous venez d’où ?

OMBRE
Comment ça ? Là maintenant ou avant la fin du monde ?

ARTHUR
Maintenant. Mais avant aussi, si c’est pas secret.

FIREFLY
On descend depuis le Nord, on veut traverser les Pyrénées. Ou se poser dans les calanques près des ruines de Marseille si elles sont habitables et pas trop peuplées. On verra. Y’a plus moyen de prévoir quoi que ce soit. J’ai vécu à Paris pendant dix-sept ans.

OMBRE
J’étais au bord de la Méditerranée. C’était bien. Humain, mais bien. Je crois que je préfère le monde maintenant, quand même.

     Manon, qui dévisage Firefly depuis un moment, pose une question.

MANON
Pourquoi t’as un bandeau ?

FIREFLY
À cause des radiation. Je supporte plus la lumière. La nuit c’est pratique, j’y vois presque clair, mais en plein jour ou près d’un feu c’est insoutenable.

MANON
C’est triste.

FIREFLY
Un peu. Heureusement que j’ai Ombre. Hein ?

OMBRE
T’es un boulet, Fly.

FIREFLY
C’est pour ça que tu m’aimes.

     Le ton est affectueux, la blague semble récurrente. Arthur se détend.

ARTHUR
Vous voyagez ensemble depuis longtemps ?

OMBRE
Depuis le tout début. On se connaissait depuis plus d’un an, mais il a fallu une fin du monde pour nous décider à nous rencontrer.

FIREFLY
On se connaissait sur Internet. Je l’ai contactée quand le monde a commencé à partir en vrille, elle est montée à Paris, j’ai fugué et on est parties ensemble. On avait déjà senti que le monde tiendrait pas, on a commencé à s’adapter dès le début.

     Ils mangent tous. L’ambiance est agréable. Ils discutent de tout et de rien. Arthur, impressionné par tous leurs voyages, demande comment elles font pour aller aussi loin.

OMBRE
On traverse les jungles sauvages. Quand on a suffisamment de provisions, on trace tout droit à travers.

JULIE
C’est pas super dangereux ?

OMBRE
Si, mais quand on connaît, ça se fait. Mais comme tout le monde a peur d’y aller, personne n’apprend.

MANON
T’as pas peur.

OMBRE
Peur de quoi ?

ARTHUR
Des chimères, des radiations, des plantes mortelles.

FIREFLY
On préfère les chimères aux humains.

OMBRE
Les radiations se stabilisent après un moment. Si on est pas affecté au bout de trois ans, à moins de rester des mois dans la jungle, on est sûrement immunisé. J’ai eu de la chance. Vous aussi. Remarque, on finira peut-être avec un cancer dans quelques années. On verra à ce moment-là. Ça sert à rien de prévoir un avenir après la fin du monde.

ARTHUR
C’est vrai. L’important c’est d’avoir un chemin, une passion. Ça donne de l’espoir.

JULIE
Ombre, c’est quoi ta passion ?

OMBRE
On a la même Fly et moi. On invente. Des mondes, des gens, des histoires. On les voit à nos côtés. Parfois on les raconte aux gens. Il y a huit cents ans, on aurait été troubadours.

FIREFLY
C’est pas une question de temps, c’est une question de monde.

     Un temps de silence, chacun médite cette phrase énigmatique. On continue à manger. Le feu diminue un peu.

FIREFLY
C’est quoi vos passions ?

MANON
On dessine ! Tu veux voir ?

     Les deux filles étalent leurs œuvres. Elles dessinent sur du tissu, c’est plus résistant que du papier. Auprès des tribus, elles échangent leurs œuvres contre de la toile vierge, certains pigments difficiles à fabriquer, et recommencent. Les tissus sont magnifiques, colorés, avec des scènes entières représentées ou des frises de motifs lumineux. Arthur en a commencé une, lui aussi, avec des constellations bleues sur fond blanc, plus facile à peindre que l’inverse. Le ciel, c’est une bonne source d’inspiration.
     Manon veut offrir une des siennes aux voyageuses. Elles refusent, embarrassées. Elles n’ont rien à donner en échange, rien dont elles puissent se séparer. On revient au troc, aux origines du commerce. Arthur a une idée.

ARTHUR
On échange. Vous nous racontez une histoire, vous nous partagez votre passion.

     Elles se regardent.

FIREFLY
Ça te va ? Ça me semble honnête.

     Ombre hoche la tête.

OMBRE
Quel genre d’histoire ?

JULIE
Une histoire vraie.

ARTHUR
T’es sûre ?

     Firefly et Ombre se regardent. Elles ont une histoire vraie à raconter, mais elles hésitent un peu.

OMBRE
Elle est bizarre, notre histoire, surtout pour des petites. Mais elle est bien. C’est Fly qui la raconte le mieux.

JULIE
Raconte. Papa, laisse-la raconter !

ARTHUR
Bon d’accord.

     Ombre s’allonge par terre, sur le dos, les bras croisés derrière la nuque. Firefly s’allonge sur le ventre, le menton sur les avant-bras. Deux reflets inversés. Firefly commence.

FIREFLY
Il y a trois ans
c’était la fin du monde
l’effondrement de tout, la grande panique, le cataclysme.
Il y avait deux filles, deux amies – un peu comme nous –
qui ont sauté sur l’occasion
parce qu’elles avaient des rêves, on a tous des rêves, les leurs étaient grands et elles les croyaient morts
tués par les sociétés humaines
des rêves brûlants comme des phénix, renaissants de leurs cendres dans le brasier du changement.
Elles avaient des téléphones
des chansons
des livres
des vélos
des voix
beaucoup de monde prêt à les écouter
la fin du monde, ça motive à la révolution.
Elles savaient que seules, elles pourraient rien faire
alors elles ont recruté des gens
des artistes
des poètes
des gens différents
à contretemps de la symphonie du monde
pour écrire une nouvelle chanson.
Comment elles s’appelaient ? Je l’ai pas dit ? C’était Shaden et Lucie. Lucie et Shad. Ça sonne un peu comme Bonnie and Clyde, Lucie et Shad. Vous connaissez cette vieille chanson ?

     Elle commence à chanter doucement Mais plus d’un les a suivi en Enfer quand sont morts Clyde Barrow Bonnie Parker, Bonnie and Clyde… Ombre sourit.

OMBRE
Elles leur ressemblaient un peu, n’empêche
à vouloir renverser le système par tous les moyens illégaux possibles.
Avec leur gang de néo-bandits,
à la tête de leur bande de ravageurs,
elles ont fait n’importe quoi
la révolution
le grand chambardement
elles ont fait tomber les villes qui subsistaient tant bien que mal
parce qu’il ne devait rien rester de l’ancien monde pour permettre l’éveil du nouveau
selon elles.
C’était pas des filles bien.
Elles ont volé
détruit
fait régner leur loi
sans scrupules
tué aussi
mais peut-être que le monde avait besoin de ça.
Au fond, elles étaient un peu folles.

ARTHUR
« Folles », ça dépend de ce qu’on entend par là.

OMBRE
Elles étaient dangereuses
elles le savaient
et s’en fichaient
même, elles aimaient ça.
C’était pas des filles bien.

FIREFLY
T’es dure.
Quand même.
Elles étaient pas adaptées au monde
donc elles ont saisi l’occasion d’adapter le monde à elles.

JULIE
C’était de la tyrannie ?

FIREFLY
Pas vraiment.
Elles se sont jamais imposées comme cheffes.
C’est les autres qui leur ont donné ce rôle
parce que l’être humain a du mal à se débrouiller tout seul
donc elles ont dû prendre les rênes.
Au fond, tout ce qu’elles voulaient, c’était une cabane dans la forêt.
Non ?
Tu m’interromps si je dis des bêtises.

OMBRE
C’est bon.
Tu racontes bien.

FIREFLY
D’accord.
Bref,
parfois, elles en avaient marre, de leur bande d’anarchistes,
elles voulaient surtout être toutes les deux
elles s’aimaient vraiment
alors elles disparaissaient
d’un coup
on les croyait mortes
leur esprit continuait à faire rêver les rebelles
et elles, elles se posaient tranquillement dans un coin
loin de tout
pour se dire qu’elles s’en étaient pas si mal tirées.
Puis quand la révolte faiblissait,
que l’ancien monde regagnait du terrain,
elles ressurgissaient de nulle part
avec une nouvelle bande
de nouveaux rebelles
et toujours les mêmes rêves
et la folie reprenait
la folie du changement
Bonnie and Clyde
Lucie et Shad
les figures de proue du renouveau.
Et puis elles repartaient
encore.

OMBRE
Il y a toujours des bandes rebelles, vers l’est je crois,
des bandes qu’elles ont formé
posez-leur la question si vous les croisez
que sont devenues Lucie et Shad
de notre part
s’il vous plaît.

MANON
Que sont-elles devenues ?

OMBRE
Elles doivent être mortes à l’heure qu’il est.
Beaucoup de monde les déteste.
Trop sauvages.
Pas assez humaines.
Quelqu’un a bien dû les tuer
ou les trahir
et ne manquera pas de s’en vanter
« J’ai tué Lucie et Shad »
vous poserez la question pour nous ?
Si quelqu’un les a tué, ça se saura.
Ou peut-être qu’elles sont mortes autrement
la faim, les bêtes, qui sait.
Elles doivent être mortes à l’heure qu’il est.

FIREFLY
On dit ça à chaque fois.

OMBRE
C’est vrai,
elles réapparaissent toujours.
C’est beau la magie.

ARTHUR
C’est une belle histoire. Elle est finie ?

OMBRE
Oui.

FIREFLY
Pour l’instant.

     Arthur laisse mourir le feu. Chacun s’allonge comme il peut. Les petites ont de grandes couvertures qu’elles ont décorées il y a longtemps, et des sacs en guise d’oreillers. Ombre et Firefly s’allongent l’une contre l’autre, bras et jambes entrelacées, comme si elles avaient toujours dormi comme ça. Arthur ressent un élan de nostalgie devant cette amitié qui a survécu à la fin du monde. Dans le noir, une voix s’élève.

MANON
Ils viennent d’où vos tatouages ?

FIREFLY
Oh. J’ai fait ceux d’Ombre.

OMBRE
J’ai fait ceux de Fly. Après quelques mois de voyage ensemble.

     Les étoiles brillent. Manon s’endort. Dans cette ambiance un peu étrange, alors qu’on passe la nuit avec des inconnues, des inconnues qui viennent nous farcir la tête d’aventures et de légendes, une question murmurée tout bas entraîne une réponse encore plus basse.

JULIE
« Firefly » ça veut dire luciole. « Luciole » ça ressemble à Lucie. C’est fait exprès ?

FIREFLY
Peut-être.

     Arthur réfléchit. Il a aussi une question. En anglais, « ombre », ça se dit « shade », non ? Il ne la pose pas. Laissons sommeiller les histoires. Les légendes ne meurent pas, tant que quelqu’un les raconte, tant que quelqu’un les écoute, tant que quelqu’un reprend le flambeau. On a tout le temps.




~*~




C'est parti d'où, déjà ? Ah oui, de la rêverie compulsive qui commence à être considérée comme un trouble psychique.

Pour le style théâtre, c'est parce que j'étudie Jean-Luc Lagarce pour mon bac de français et que j'adore son style. C'est venu tout seul, j'ai pas fait exprès.

Ah oui, je préviens tout de suite, y aura pas de suite, pas de prequel, rien. À vous d'imaginer.

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