5. L'écriture
C'est merveilleux d'écrire. C'est une belle et noble activité. Même des fanfictions : ça aide, ça donne une rigueur, personnellement je me suis énormément améliorée en écrivant des fanfictions. Il y a un côté inné, mais quand même, c'est comme tout : ça se travaille, ça s'entretient, ça évolue. C'est important ça si vous vous lancez dans votre première histoire : vous allez vous améliorer. J'ai honte quand je relis mes premières histoires et dans dix ans j'aurais probablement honte en relisant mes actuelles.
Je vais quand même essayer de donner quelques conseils pour l'écriture en tant que tel, pour que votre récit soit agréable à lire.
· Le B-A-BA
Je vais résumer ce que j'ai déjà dis dès le début mais qui reste super important pour rendre une lecture agréable.
Donc quand on se met à écrire, on respecte les règles de base de la grammaire française, son orthographe, sa structure. N'hésitez pas à relire plusieurs fois votre texte (à froid, plusieurs jours après l'avoir écrit), mais j'admets volontiers qu'il est très difficile de voir ses propres fautes. Si vous avez un copain et une copine motivée à vous relire, n'hésitez pas à lui demander et d'en faire votre bêta ! Et sachez-le pour les handicapés de la langue française : c'est écrire qui m'a fait m'améliorer en orthographe. A force de corriger toujours les mêmes fautes, on finit par retenir !
Ensuite. On évite les phrases trop longues avec plein de subordonnées qui perdent le lecteur. Tentez de tenir une phrase = deux lignes. Surtout quand vous commencez à écrire, réellement, privilégiez les phrases courtes et percutantes.
Faites des paragraphes digestes, pas trop lourds - mais ne sautez pas non plus de ligne à chaque phrase, ça rend la lecture hachée. Essayez de faire comme on apprend pour la dissertation avec une idée = un paragraphe.
· L'équilibre dans la structure.
Quand je dis structure, je veux parler du dosage de dialogues/narration/description/factuel ... Il faut de tout pour faire un récit de bonne qualité. Il m'arrive (trop) régulièrement de voir des récits sur Wattpad qui ne sont qu'une succession de dialogue (de théâtre en plus, d'où ma première note). Ce n'est pas très digeste, et ça n'a pas grand intérêt. Les dialogues sont importants, mais ils doivent être entrecoupés de passages de narration. Il n'y a pas de règle absolue sur l'équilibre entre dialogue et narration et je pense que chaque lecteur a son affinité avec ça donc mon conseil va être nul mais c'est une question de feeling. Peut-être se dire qu'au bout de trois répliques on essaie d'insérer une phrase de texte, pour détailler les sentiments du personnages sur la discussion, insérée une description qui rendra la scène plus visuelle ... ?
J'ai parlé des dialogues mais je vais répéter l'essentiel : on respecte les codes, on n'est pas obligé de mettre des incises tout le temps sinon c'est trop lourd mais si on n'en met jamais on se perd pour qui parle à qui. De plus les incises permettent d'ajouter des détails qui rendent le dialogue plus visuel, plus vivant. Pas de majuscule pour exprimer la colère, je le répète, c'est agressif : la colère s'exprime avec des mots.
Pour la narration, elle aussi doit être équilibrée. Dans les premiers chapitres, vous allez devoir utiliser un outil indispensable : la descriptions (décrire les lieux, décrire les personnages ...). Inutile d'y passer un paragraphe complet : une bonne description est appréciée quand elle est courte et percutante. Les détails peuvent d'ailleurs venir d'ajouter au fil du récit.
· Détaillez, détaillez, détaillez
Je vais compléter le point du dessus. Beaucoup me demande comme je fais des chapitres si longs : des détails, des détails, des détails. Des détails sur les personnages, des descriptions sur leur posture, des réflexion personnelles sur un point de leur personnalité, des dialogues qui ne servent à rien mais qui m'amusent ... Trop de détail ? C'est possible ! Mais il y a un équilibre entre moi et les personnes qui font une succession de dialogue.
Mais je pense quand même que je suis une exception : la plupart des histoires ne détaillent pas assez. Ne vous contentez pas du factuel. Exemple. Dans le texte en dessus, je vais vous mettre une version personnelle d'un événement qu'on voit très souvent dans les livres : les achats sur le chemin de Traverse. Souvent – trop souvent – hyper factuel et dénué de réel intérêt.
Minerva arriva sur le chemin de traverse puis acheta sa baguette. Ensuite elle partit acheter ses livres, récupérer son chaudron, puis retourna au Chaudron Baveur.
Pour faire quelque chose comme ça, autant faire une ellipse en disant « Elle avait été faire ses achats sur le chemin de traverse... ». Pourtant, ce passage pourrait être tellement intéressant, autrement que factuel ! Déjà une description de la rue serait bienvenue, ainsi que les sentiments de Minerva à ce sujet (émerveillement, voire peur parce que trop de monde et le monde c'est relou). On peut aussi imaginer rendre ce passage plus vivant grâce à des procédés simples (« Elle slaloma entre les passants, évitants le coude qu'une sorcière faillit lui enfoncer dans l'œil puis le pied qu'un gros homme avait failli écraser sur le sien »). Descriptions (de la rue, d'Ollivander, de la boutique de balai qu'elle irait visiter ...), narration moins factuelle, plus de sentiments et on arrive facilement à un petit paragraphe plus vivant et plus agréable à lire !
Je poursuis sur la description : partez du principe que dès qu'on arrive dans un lieu, ou qu'on rencontre une personne, il faut le décrire. Même des lieux et des personnes connues : la description aide à la visualisation et puis c'est toujours un bon exercice d'écriture qui vous aidera par la suite (après inutile d'y passer plus d'une ligne). Par ailleurs, je vois très souvent des photos et des médias au milieu du récit, des photos de fille ou de vêtement qui semble remplacer les descriptions. Personnellement, je trouve que ça n'a pas sa place inséré dans le récit : pour la qualité de celui-ci, je pense qu'il faut mieux une bonne description, précise et détaillée si vous voulez que le lecteur visualise correctement. Peut-être que le média pourrait être placé en fin de chapitre avec l'indication « voilà comment j'imaginais ... » ?
Pour approfondir vos personnages et donner du corps à votre récit, n'hésitez pas à détailler ses pensées. Par rapport à une situation, à une personne, tout : montrer ce que votre personnage en pense. Dans l'exemple du dessus sur le chemin de Traverse j'ai pris l'exemple de Minerva, qui a vécu dans la cambrousse écossaise toute sa vie (PtiteCitrouille vous expliquera ça mieux que moi). N'hésitez pas à broder sur ses sentiments à l'idée de mettre les pieds dans son premier lieu entièrement magique, comment elle doit être excitée mais en même temps avoir un peu peur parce que c'est un espace nouveau pour elle, comment elle peut être intrigué par la boutique de balai, préfigurant un intérêt pour le Quidditch ... Ce sont des phrases qui seront utile à la fois pour la qualité de la narration mais également pour la profondeur et la vivacité du personnage !
· Sélectionner les détails
Alors je vais me contredire avec le point précédent, mais on m'a fait remarquer quelque chose d'important (Merci UnUniversAuHasard) sur la question du rythme et des choses à développer ou non. Alors le rythme de l'histoire, c'est également une question de feeling donc je n'ai pas la réponse absolue dessue. En revanche, ce que je peux vous conseiller c'est ceci : hiérarchisez ce sur quoi vous allez vous appesantir et les détails qui ne sont pas importants. Inutile de passer une description d'un paragraphe sur quelque chose qui ne va plus vous resservir dans votre récit : ça va l'alourdir, ennuyer et perdre le lecteur. Pour ce genre de détails, passez vite avec une description brève et une narration percutante.
En revanche, tous les points de révélations, points culminants de récit doivent absolument être détaillés. Prenez vraiment le temps de déployer votre révélation, de poser vos explications, de développer le ressenti de vos personnages là-dessus ... ça doit prendre un chapitre, pas un paragraphe. Par ailleurs je rappelle pour les grosses révélations que parfois, elles mettent du temps à être digérée par les personnages (parfois plusieurs chapitres). N'apprenez pas à Hermione qu'elle est une Zabini pour qu'elle dise deux lignes plus tard « très bien je suis une Sang-Pure, c'est parti ! ».
· Donner du sens à vos scènes
Bien sûr, on écrit d'abord et avant tout pour se faire plaisir à soi. Mais pour un récit de qualité, je vous conseillerais de donner un maximum de sens aux passages que vous écrivez. Je m'explique.
Il arrive assez régulièrement qu'une scène, voire un chapitre entier, n'apporte pas grand-chose à l'histoire et/ou au développement de vos personnages et on a la sensation qu'il ne s'est rien passé. Le problème se pose souvent au début où on veut cocher toutes les étapes du parcours du jeune sorcier : la lettre, le chemin de Traverse, le voyage dans le Poudlard Express ... Si ces scènes ne sont que narrative et se résume à "Elle fit ci, elle acheta ça, elle croisa untel", elles souffriront d'un cruel manque d'intérêt.
Deux choix s'offrent alors à vous : soit les développer en leur donnant de l'intérêt comme je l'ai développé au dessus (soit pour votre intrigue, dans dans le développement de votre personnage), soit faire une ellipse (personne ne vous en voudra si vous ne détaillez pas les fournitures de vos personnages). Par ailleurs, on évite de préciser "ELLIPSE" dans la narration, ça coupe, c'est inutile : privilégiez les phrases en début de paragraphe pour marquer que le temps s'est écoulé "quelques jours plus tard", par exemple.
Bref. Tout ça pour dire que quand vous écrivez une scène, elle doit avoir du sens. Certaines ont le droit d'être là pour être jolie, parce que vous en avez envie, ou parce qu'il vous manque un morceau pour finir le chapitre, mais elles doivent constituer une minorité. La majorité de vos chapitres doivent faire avancer soit les intrigues, soit le développements de vos personnages ! Posez-vous toujours la question quand vous commencez la rédaction d'une scène.
· Equilibre dans le ton.
Tout dépend bien sûr du type d'histoire que vous voulez faire. Si vous voulez faire une histoire bien dark sans le moindre espoir ni la moindre lumière, c'est votre droit (mais euh ... prévenez avant) et si vous voulez faire un monde optimiste de bisounours, c'est également votre droit (mais là ça devient cliché et pas réaliste). Je conseille le juste milieu, surtout si vous choisissez certaines époques de Harry Potter (les Maraudeurs et l'époque des Harry Potter, où il y a nécessairement la tension de la guerre).
Donc alternez entre les moments tendus, grave, sérieux et intéressant et les moments plus légers (là la niaiserie d'un couple et une bonne bouffée de guimauve est acceptée pour se rappeler qu'il y a un peu d'espoir et de bonheur dans ce monde). Bien sûr que parfois certains de vos chapitres vont peut-être être déprimant (mort d'un personnage, rupture amoureuse, remise en question ...), ça ne vous empêche pas dans le chapitre d'après de faire quelque chose de plus léger (un beau moment d'amitié, un moment simple et drôle entre bande, etc ...). Je pense qu'un tel équilibre est plus apprécié des lecteurs.
· Faites des références
Généralement, vous écrivez à un public averti qui a lu une dizaine de fois chaque tome de Harry Potter, visionné une centaine de fois les films, lu toutes les annexes de Pottermore et tous les livres à côté et qui en plus jouent aux jeux périphériques. N'hésitez pas à puiser dans ce vivier d'informations et de détails pour faire des petites références - soit au Quidditch à Travers les âges avec tous ses détails sur le noble sport des sorciers, à un évènement passé dans Harry Potter, un détail mentionné par JK ... Non seulement ça amuse le lecteur qui adore repérer ce genre de détail mais en plus ça permet de structurer un univers et un récit qui seront véritablement crédible.
Après, ne faites pas non plus de "fanservice" : il faudra doser toutes ses références, que se soit fait avec subtilité et en cohérence avec ce qu'est ou sait votre personnage principal. Amusez-vous, mais n'en abusez pas !
· La longueur d'un chapitre
Je retravaille ce paragraphe après plusieurs années parce que je réalise que j'ai été très méprisante avec les petits chapitres *se frappe la main en guise de punition, Dobby Style*
Déjà on va se mettre d'accord sur un point : l'unité de mesure de votre chapitre, ce n'est pas les pages, ce sont les mots !
Vous êtes sur Wattpad, vous écrivez de la fanfiction et j'ai envie de dire qu'à cet égard vous n'avez pas de limite - par rapport à celle.eux qui souhaitent publier et qui doivent respecter des normes. Vous pouvez faire la longueur que vous voulez, de 1000 à 10 000 mots. Mais sachez que ça induira forcément des ajustements.
Pour vous donner une idée :
- 1000-3000 mots : Ce sont des petits chapitres. C'est préférable quand votre action est haletante, comme une enquête policière et que vous voulez donner du rythme à votre histoire. L'avantage, c'est que ça happe le lecteur.ice qui va binge-reader pour avoir la suite ... Le désavantage, c'est qu'avec cette faible quantité il est conseillé d'avoir un rythme de publication qui suit assez rapide (au moins une fois par semaine) afin de ne pas laisser votre lectorat sur sa faim !
- 3000 - 8000 mots : Ce sont des chapitres qui commencent à être conséquents. A titre personnel, je trouve qu'il s'agit de la longueur idéale pour avoir de la consistance dans le chapitre, donner une véritable atmosphère, tout en allant à l'essentiel de l'action. A partir de ces longueurs là, vous contentez assez pour poster une fois par semaine, voir toutes les deux semaines.
- Au delà de 8000 mots : on arrive sur les mastodontes, idéals pour les écrivain.es qui aiment prendre leur temps, développer, tirer tous les fils et étoffer de dialogues et de descriptions pas forcément utiles, mais qui font plaisir et donnent du corps à l'histoire. Le désavantage, c'est qu'à empiler les mots on finisse par s'y perdre et que ça en devienne indigeste pour le lectorat ! Mais étant la reine de ce genre de format, qui suis-je pour ne pas vous dire de vous y lancer à corps perdu?
Je pense qu'on a tous notre fourchette préférentielle, qui s'adapte à notre rythme d'écriture, à l'atmosphère qu'on veut donner à notre récit (haletante et rythmée, ou plus feutrée lente et remplie?). L'idéal étant évidemment que ce soit assez uniforme (éviter de faire un chapitre à 2000 mots puis derrière un chapitre à 15 000, essayez de vous garder un écart de 4000 mots maximum pour que ce soit cohérent). Toutes se valent, du moment qu'on adapte le récit et la publication à cette longueur !
D'autant que vous êtes des écrivain.es qui évoluent. Si ce sont vos premiers récits, vous allez plus vous retrouver dans une fourchette basse, et à mesure que l'expérience vous donnera confiance et que vos histoires s'étofferont, vous allez gagner mots par mots et changer de fourchette ... peut-être avant de vous rendre compte que vous êtes allé.es trop loin et qu'il faut redescendre? Votre fourchette n'est pas fixe et s'adaptera à votre avancée !
L'important, c'est surtout que vos chapitres aient de la consistance, qu'il s'y passe quelque chose, à la fois pour l'intrigue ou pour le développement d'un personnage. Il ne faut pas qu'un chapitre soit juste factuel ou une succession inutile de dialogue : il faut qu'on avance, qu'on ait de quoi se régaler. Si on a quoi se régaler d'une manière ou d'une autre, c'est que le chapitre est assez long et se suffit à lui-même !
· Le rythme d'écriture
Alors là, je ne peux pas vous aider : chacun a son propre rythme personnel qui lui correspond, ses propres motivations, ses propres envies. Personnellement j'ai un rythme très très particulier donc ne vous callez pas sur ce que je fais.
Donc il y a différentes méthodes : s'aménager un planning, écrire quand on a le temps, se donner des dead-line, le faire quand on en envie ... Ecrire, c'est avant tout un plaisir, donc là-dessus, faites comme vous le sentez, vous.
· Le désespoir
Et là, c'est le drame : syndrome de la page blanche, vous n'arrivez plus à écrire, vous restez des heures devant votre document sans avoir la motivation, vous relisez votre récit en espérant que l'inspiration revienne ... Spoile alerte, mes ami.e.s : l'inspiration est une connasse. Elle fait ce qu'elle veut, elle vient quand elle veut et quand elle vous abandonne vous vous sentez déboussolé.
Pour autant, ne paniquez pas. Ça arrive à tout écrivain de ne plus savoir quoi écrire, ce n'est pas un drame. Plutôt que de désespérer, passer le temps à faire autre chose, à nourrir votre imagination. Une activité simple et utile : la lecture. Lisez, c'est toujours ressourçant, à la fois pour les idées mais également pour l'écriture puisque c'est en lisant que vous allez trouver de nouvelles formules, des nouveaux procédés, etc ...
Ensuite mon autre conseil c'est explorer votre univers. Je n'arrive plus à écrire ? Très bien, je vais essayer de peaufiner des détails pour la suite (c'est dans ce genre de périodes que je vais m'intéresser aux baguettes, par exemple). Je vais lire les Harry Potter pour trouver de l'inspiration pour mes intrigues futures, tenter de savoir ce qui se passera dans ces intrigues, tout coucher sur papier. Faire mes fiches de personnages ou alors les compléter.
Si vous êtes déterminés et que vous avez un oeil artistique, faire des couvertures ou des aesthétiques peuvent également donner l'impression d'avancer et vous permettent également de mieux connaître vos personnages et votre histoire. C'est une activité qui sort du cadre de l'écriture sans vous couper de votre histoire !
Si vous avez des ami.e.s qui savent que vous écrivez, n'hésitez pas à en parler avec eux. Je sais que je trouve beaucoup de soutiens avec Cazo, Anna et Clem, on s'encourage les unes les autres pendant ces périodes.
Tout ça pour dire que la page blanche n'est pas du temps de perdu. Pas de panique : revenez de temps à autre sur votre document, essayez d'écrire mais ça ne sert à rien de forcer.
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