Chapitre 8
Je me réveille dans le lit d'Eros. La soirée de la veille était étrange... Je me tourne sur le côté, et vois Eros de profil, endormi.
Je souris en le regardant. En ce moment, je le vois différemment. Je le vois physiquement. Je vois son corps, son visage, et il m'attire indéniablement. Plus j'en découvre sur lui, sur son enfance, sur ses goûts, ses facettes et plus j'ai envie de mieux le connaitre.
Quand nous étions enfant, je le connaissais, je pensais le connaître. Mais il a grandi, il est devenu adulte. J'ai aussi grandi. Et là tout de suite, je veux le prendre dans mes bras.
Il dort. Quel serait le mal ? Il ne se rendrait compte de rien... Je tend mon bras, et le colle contre son corps. Je me rapproche, je peux entendre sa respiration. Il est si calme. Mon cœur bat plus fort, mon ventre se noue.
Je le prend dans mes bras, et pose ma tête contre lui, mon nez dans ses cheveux.
Il bouge, je l'ai réveillé ?
Non, il me prend aussi dans ses bras, et se colle encore plus à moi. Ma tête va exploser, mon cœur aussi. Je suis si bien...
Le doute n'est plus possible, je ressens tout deux fois plus fort qu'avec Mathilda.
Je suis amoureux d'Eros.
Je reste dans cette position, profitant de la situation. Il finit par se réveiller, et je feins de dormir. Je sens sa tête se relever, ses poings se serrer contre la couette autour de nous. Je suis toujours torse nu, et ses cheveux chatouillent mon torse.
Il pose son front contre le creux de mon cou, ses oreilles sur mon torse, et reste aussi comme ça.
Est-ce qu'il entend mon cœur battre ?
Mon ventre se dit alors qu'il est temps de gargouiller, et je reste figé.
-T'es réveillé ? Me demande le noiraud de sa voix grave du matin.
Je bouge un peu, et hoche la tête.
Nous nous dégageons l'un de l'autre, gêné.
-Je vais préparer le petit dej, je dis en me levant.
Il ne répond rien et je pars dans la cuisine. Mon cœur bat à tout rompre et je dois suer comme un champion après un match de foot ! Je tenais Eros dans mes bras... comment il pouvait me laisser faire ? Je ne suis pas censé être un putain de gamin ? On a bien 5 ans d'écarts, il ne me trouve pas trop jeune ? Ou alors je me trompe sur toute la ligne et il n'a rien fait ?
Toujours perdu dans mes pensées, je sors deux tasses et nous fait un café au lait et un thé. Il ne tarde pas à me rejoindre et s'assoit à la table où je lui sers son thé.
-Tu veux des madeleines ?
-Ouais.
Je lui sors le paquet et le pose en face de lui. Et voilà que je n'ose pas le regarder dans les yeux... je me sens pathétique, un véritable enfant, bien trop jeune pour quelqu'un comme lui.
-Bon appétit !
Finalement, je me ressaisie rapidement. Peut être qu'il me manquait quelque chose dans l'estomac pour réfléchir sérieusement. Soit j'avais rêvé cette situation, soit je l'avais mal interprétée.
Et puis même si ce n'était pas le cas, que ce qui venait de se passer, là, dans son lit, n'était pas le fruit de mon imagination : qu'est ce que je pouvais bien faire ?
Lui dire "oh non Eros, ne bouge pas, je suis trop bien dans tes bras ! En fait, j'ai réalisé que j'étais bi grâce à toi. Oui, et tu sais pourquoi je te dis ça ? Car je suis amoureux de toi ! Moi un lycéen qui n'a même pas 18ans, amoureux d'un gars comme toi. C'est illogique n'est ce pas ? Alors? T'en dis quoi, ça te dis de rester dans mes bras, allongé comme ça, pour le reste de ta vie ?". Non, mauvaise idée...
Je finis par vider le reste de mon café au lait dans le lavabo en me disant qu'il fallait penser à d'autres choses.
Après le petit déjeuné, j'entraînais Eros sur son canapé, et vêtu de son sweat qu'il m'avait bien gentiment prêté, on passa la matinée à faire un peu tout et n'importe quoi.
Comme regarder des vidéos YouTube complètement stupides, faire des tests et des quizz, par exemple.
-Oh, j'ai plus de batterie... marmonna Eros.
Je bascule ma tête en arrière et grogne.
-Dis... tu me joues un morceau ? Je lui demande en étant à moitié allongé sur lui pour mieux voir les vidéos.
Il me sourit et se lève, pour aller à son piano.
Sa musique me transporta. C'était doux, harmonieux, joyeux et empli de rêves. Je me levais à mon tour, et venais derrière lui.
Je ferme les yeux, écoutant son morceau.
-J'aime bien celle-là, dis-je en me penchant au dessus de lui.
Ses mains se crispèrent sur le clavier. Et me voilà de nouveau pris d'un doute. Avais-je déniché le bon message caché dans sa musique ? Il n'y avait qu'une façon de savoir.
-Eros.
Mes bras s'enroulent autour de lui, sa tête se tourne vers moi, et je colle nos fronts.
Je m'arrête de bouger à quelques centimètres de ses lèvres. Vas-y, chasse moi. C'est maintenant que tu dois me rejeter.
A la place, il ferma les yeux, m'invitant à poser mes lèvres sur les siennes. Ce que je fis. Son contact était chaud contre moi.
Il se tourna du piano, de façon à être face à moi, et prolongea le baiser.
Je dévorais ses lèvres charnues sans me soucier du reste. Ce qui avait autour n'existait pas. Il y avait juste, lui. Juste Eros.
Notre baiser prit fin, et je le regardais essoufflé.
-Tu m'aimes ? Je demande en passant mes mains sur ses joues rouges.
Non. Ne m'aime pas. Tu sais comme moi, que tu n'as pas le droit. Si tu avoues m'aimer, je ne pourrais plus reculer, et toi non plus. Tu sais ce que signifie sortir avec quelqu'un qui n'est pas majeur ? Quelqu'un du même sexe que soit, qui plus est ?
Alors s'il te plaît, rejette moi.
-On dirait bien que oui.
Bien sûr. Comment je pouvais l'ignorer ? Il m'aime autant que je l'aime. On ne peut pas lutter contre les sentiments et je ne pouvais plus nier l'alchimie qui s'opère entre nous. Je souris puis l'embrasse chastement.
-Je crois que je t'aime aussi.
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