Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

CHAPITRE 1

NARCOSE : ivresse des profondeurs

Le feu devint rouge et la rue se faisait de plus en plus vide. En tournant la tête vers la droite, la vue de cette maison le frappa. Une bonne claque, ça faisait longtemps. Avec la nuit totalement tombée, le brouillard et son casque sur la tête, elle paraissait si sombre et si lointaine. Non, elle était juste au bout de la rue et elle était toujours de la même couleur. Il ne se trompait pas. Dans ses souvenirs, il n'y avait pénétré qu'une seule fois avec ses amis, pour un anniversaire. Cette maison désormais vide, vide de toute présence et de tout sentiment, qu'ils avaient presque oublié, jusqu'à cet instant. Alors plutôt que de continuer tout droit pour rentrer chez lui comme il l'avait prévu, Raphaëll se dirigea vers la demeure, car mis à part la couleur si particulière et symbolique, les lumières étaient allumées. Les lumières étaient allumées, celles du premier étage. Il ne réfléchit même plus et arrêta sa moto dans une ruelle en face, descendit rapidement de celle-ci en enlevant maladroitement son casque. Sur le trottoir d'où il pouvait voir une partie de la façade, il la contempla pendant de longues minutes, comme pétrifié. Les vingt-et-une heures allaient bientôt sonner et le jeune homme se posa tant de questions. Elle n'avait jamais été vendue ni louée, personne n'y avait mis les pieds depuis et ça ne pouvait pas être un simple cambriolage, puisqu'il n'y avait quasiment plus de meubles. Raphaëll dégaina vite son téléphone.


  « Décroche putain.. grogna-t-il, nerveux, il ne pouvait pas garder ça pour lui. Ash ! Ash c'est moi.. »


A l'autre bout de la ville, Ash était assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, enfin rentré chez ses parents. Il entamait une deuxième cigarette et ses yeux bleus regardaient à travers la vitre. Il essayait de ne pas trop penser au lendemain, de profiter de cette dernière soirée, jusqu'à ce qu'il entende la sonnerie de son portable.  


 « Allô.. Raph' ?! Qu'est ce qui t'arrive ? Crie pas comme ça ! répondit-il. 

J'espère que t'es bien assis là...

Hein, pourquoi ? ajouta Ash, ne comprenant absolument rien. 

— .. elle est revenue, révéla Raphaëll, un peu inquiet. De l'autre côté, son ami fut paralysé. Je t'assure, il y a de la lumière chez elle, elle est là.. »


• • •


Lundi 04 Septembre - 08:27


ASHLEY

Welcome to the Jungle des Gun's résonna dans ma chambre et m'obligea à émerger. La nuit avait une fois de plus été courte, outre ma tardive et surprenante conversation avec Raphaëll, les insomnies furent leur retour. Les cigarettes s'enchaînèrent ainsi que toutes ces choses dans ma tête. J'étais trop agité par cette rentrée, par cette nouvelle année qui commençait dans moins d'deux heures, la dernière du lycée. Qu'est ce qui m'inquiétait le plus au fond ? Savoir que peut être dans un an, la Tribu n'existera plus, que notre adolescence allait prendre fin, de reprendre un rythme de vie sans lui. Ou simplement ce que m'avait annoncé Raphaëll alors que j'avais enterré cette idée. Ça ne pouvait pas être elle de toute façon, les morts ne reviennent pas.


Je filai à la douche, sans arrêter la chanson sur mon portable, ayant besoin de me réveiller un peu plus. J'avais encore l'envie d'oublier. Je n'étais pas en manque, pas encore, je me disais simplement que la prochaine dose ne tarderai pas à arriver. Je n'avais rien pris depuis plus d'une semaine, peut être deux. Je n'avais pas le temps de me sentir fier ni de continuer sur cette lancée, je ne pourrais pas lutter davantage. Une fois habillé, sans avoir fait un quelconque effort vestimentaire uniquement pour la rentrée, je descendis en attrapant un paquet de clopes au passage.Ma mère préparait mon petit-déjeuner une fois de plus, comme un schéma qui n'avait cessé depuis mes six ans, sachant très bien que c'était trop et que je n'en mangerai même pas la moitié. Elle avait encore des cernes et une cigarette reposait dans un cendrier près d'elle. L'autre était assis à la petite table ronde contre le mur, son verre de la veille était toujours là, avec son fameux fond de whisky sec et dégueulasse. Je fus étonné de le croiser, lui qui partait à chaque fois avant tout le monde. A qui je ressemble le plus ? Maman dit que j'ai ses yeux.


     « Bonjour, dis-je en m'asseyant en face de mon père.

  Tiens mon chéri, me répondit-elle en me servant mon repas. Ça va, t'es pas trop stressé .. ? 

Arrêtes, grognai-je en retirant sa main qu'elle avait passée dans mes cheveux.

C'est ta rentrée aujourd'hui ? Tu veux que je te dépose ? questionna soudainement mon père, ce qui me fit doucement rire.

Certainement pas.

T'as honte de moi c'est ça ? Pour une fois, on pourrait essayer, s'énerva-t-il. 

Fallait y penser avant de.. te casser le bras hein ! » rétorquai-je sans la moindre compassion faisant allusion à son bras plâtré. »


Mon père ne rajouta rien d'autre, il essayait plutôt de rester calme. Exactement, qu'il aille se faire voir avec sa soudaine et hypocrite gentillesse. Je laissai évidemment la moitié de mon petit-déj' sur place et remonta une dernière fois pour me brosser les dents et récupérer mon sac.


« Tu pars tôt , tu ne commences qu'à dix heures ? m'interrogea-t-elle, un semblant d'inquiétude lorsque je fus dans l'entrée.

Je passe chercher Ayamé, tu te souviens.. 

Ah, embrasse-la pour moi... elle me manque tu sais, murmura ma mère.

Non, me sors pas ton refrain habituel s'il te plaît, répondis-je avec énervement.

Je peux savoir ce qu'elle fiche encore chez ce connard ? jura mon père depuis la cuisine.— C'est mon frère je te signale, Jah' ! Tu reviens ce soir ? continua-t-elle.

Je ne crois pas.

Oh, une nouvelle conquête ? lança mon géniteur, tout fier.

Non, je serai justement chez Hayden.

Mais tu repasseras ici quand même ? insista-t-elle soucieuse. 

T'inquiètes pas maman .. »

Si maman, inquiète toi, inquiète toi de ce que ton fils a fait, si tu savais maman, pardonne moi..

•••


Je m'arrêtai devant la maison d'Hayden, y retrouver ma moitié. Je repensai un instant au nombre de fois que l'on s'était réfugié dans cette bâtisse, elle et moi, depuis deux ans, depuis qu'il avait recommencé. Ça nous permettait de nous retrouver avec Ayamé, d'être au calme, de rire un peu, exactement ce que l'on faisait pendant notre enfance. Seulement aujourd'hui, nous ne venions plus pour les mêmes raisons. Nos visites chez mon oncle s'étaient tant répétées au fil des mois que sa chambre d'amis était devenue notre chambre, habitués à force à nous voir débarquer, usés ou dans de sales états. Et ça faisait un bien fou d'être accueillis quelque part, sans être jugé ni insulté, d'y trouver du réconfort. J'ignore ce que nous aurions fait si Hayden n'habitait pas dans la même ville. Il me fit entrer, encore en pyjama et sa tasse de café noir dans les mains. Je m'installai dans la cuisine, assis sur le plan de travail près de la fenêtre pour enfin fumer une cigarette. Une habitude un peu coriace. 


« Alors, ce retour à la maison, comment ça se passe ? me demanda-t-il, comme à chaque fois.

Toujours pareil, racontais-je.

Oh.. moi qui souhaitais de bonnes retrouvailles.

Tu sais je doute qu'il y ait vraiment un espoir que ça change un jour, rétorquais-je. 

  J'aimerais bien que ça s'arrange.. Pourquoi tu ne leur explique pas ? Ils comprendraient.

Non, ils comprendraient pas justement. C'est trop tard. Et maman a assez de problèmes comme ça, elle est de plus en plus fatiguée.. expliquais-je.

Je peux pas l'aider si elle refuse mon aide. Et l'autre alors, dans quel état est son bras ? poursuivit mon oncle.

Il a quatre semaines de plâtre et une fenêtre à réparer, » me moquai-je.


Il ria lui aussi et termina son café. Je n'étais pas très enthousiaste à l'idée qu'un jour ça redevienne comme avant. Je trouvais cet espoir inutile, s'y accrocher encore plus. Hayden y croyait parce qu'il était d'un naturel optimiste et généreux, comme maman. Avec la force et le courage en plus. Ma moitié apparut enfin dans l'encadrement entre la cuisine et le salon. Ayamé. Ma jumelle, si rayonnante ce matin. Je remarquai l'effort qu'elle avait fait pour se coiffer aujourd'hui puisqu'on voyait parfaitement son visage. Elle fit la bise à notre oncle et s'approcha de moi avec un si grand sourire, qu'elle affichait rarement et me fit un bref câlin. On ne s'était pas vu depuis un peu moins d'un mois, après les deux semaines de vacances passées ensemble avec notre oncle, elle était rentrée ici avec lui tandis que j'étais resté travailler à Sacramento. Aucun de nous ne le montra mais le manque s'était fait ressentir. Elle était si belle, sa peau n'avait même pas perdu de sa pâleur malgré les températures élevées que nous avions connues cet été, et ce décalage immense entre son allure, ses Dr Martens qui claquaient sur le parquet dans lesquelles elle restait élégante, et le bol de céréales qu'elle avalait tel une gamine. Entre deux bouchées, elle avala ses médicaments et m'en donna deux autres, devinant de suite que je les avais oublié. Volontairement. Des médocs sous différentes formes selon les crises, qui servaient soi-disant à stagner la maladie. Des saloperies qui nous épuisaient surtout. Hayden nous indiqua qu'il rentrerait tard ce soir, sachant pertinemment qu'il nous retrouvait tous les deux chez lui.

09:45 Lycée Läckberg


On délaissa ma voiture sur le parking du lycée, face à ce qui avait de grandes chances d'être la nouvelle acquisition de Livia et qui, pour le coup, créait un joli contraste avec ma Impala. Lorsque l'on passa la grille de l'entrée, c'est une certaine amertume qui nous traversa. Ce lieu, nous en connaissions tous les recoins : c'était ici que ce cauchemar avait commencé. Il faisait encore assez chaud, ce qui était souvent agréable dans ce genre de ville où de telles choses ne duraient pas.On traversa les couloirs en direction de la cour, ramassant au passage quelques regards braqués sur nous, ainsi que des chuchotements. Cette notoriété qui nous suivait malgré nous, versatile et née à l'origine de la ressemblance troublante entre Aya et moi et que la plupart d'entre eux n'avait pas encore saisi. Et comme si ça ne suffisait pas, la maladie était au centre des conversations. Entre la pitié et l'étiquette de bêtes de foires, on ne s'ennuyait pas. Depuis deux ans, nous tentions alors de remplacer ça par une forme de marginalité et une distance entre les autres et nous, la Tribu. Notre bande de potes depuis l'enfance pour certains. Au fond de la cour, sur nos bancs habituels, nous avions du mal à nous mêler avec d'autres personnes, de créer des liens aussi forts ailleurs et encore plus à faire confiance.

Ash ! Dis moi que t'as finalement rejoint ta sœur en vacances, s'exclama Naomi qui se leva pour m'accueillir les bras ouverts.

Oui je l'ai rejoint à Sacramento j'y suis même resté plus longtemps que prévu, je me voyais pas passer l'été avec mes parents.. rajoutais-je, d'un coup moins enjoué.

C'était très sympa d'ailleurs, de revoir un peu la famille, raconta ma sœur joyeusement. Qu'est ce que tu fais ici, Aiji ? Le lycée te manque déjà.

Je me suis débrouillé pour prendre un avion pour la rentrée. Je dois aller chercher des papiers à la direction avant ma rentrée, et oui vous me manquiez déjà ! » expliqua-t-il, désormais en classe préparatoire.


On se raconta encore quelques souvenirs de vacances et autres banalités, rigolant aux conneries de Aiji, qui cherchait à s'asseoir sur mes pieds, je souhaitais si fort que ce genre de moments durent éternellement, ne jamais avoir à nous séparer. Nous étions au complet lorsque Raphaëll débarqua, ses cheveux toujours un peu plus longs et il fut content de revoir ma sœur. Nos regards se croisèrent mais nous ne parlâmes pas des événements de la nuit dernière. J'avais raccroché brutalement à son appel, n'ayant pas supporté l'entendre prononcer son prénom, mais je pense qu'il comprenait. Il avait l'air également bien secoué hier soir, je l'avais senti dans sa voix.Et le diable se pointa. Ma chère Livia, ses cheveux blonds et son assurance qu'elle abordait plus que jamais en ce jour. On la remarquait de loin, toujours aussi envoûtante et sûre d'elle, notre petit jeu allait pouvoir recommencer, une année de plus, je redevenais le roi.


    « Bonjour petite tribu.. dit-elle d'une voix mordante.

Oh Livia, toujours en vie à ce que je vois, répondit Naomi.

Et toi tu es toujours aussi drôle, dis-moi ! s'exclama-t-elle de plus belle. Je me relevai après qu'elle m'ait lancé son fameux regard et m'approcha doucement de son visage, Livia ne divulguait rien et ne laissait rien paraître en général, et encore moins devant mes amis. Une grande joueuse. J'embrassai sa joue.

Tu aurais dû m'accompagner cet été en Italie, tu aurais beaucoup apprécié.. continua Liv', voyant très bien à quoi elle faisait allusion.

J'avais d'autres projets plus importants..

Il me tarde de rattraper un peu le temps perdu, me murmura-t-elle à l'oreille.

Non, pas ce soir, je suis pas d'humeur, » répondis-je clairement.


Elle s'en alla, avec sa mine boudeuse mais elle ne s'avouait certainement pas vaincue, pas son genre. J'avais très peu dormi alors hors de question de passer une soirée avec elle dès le premier jour.  Naomi la regardait s'éloigner méchamment, sa haine envers Livia était tellement forte qu'elle était constamment en conflit toutes les deux. Je n'osais imaginer à quel point Naomi pouvait la détester, à chaque fois qu'elle la regardait, elle revoyait son frère et c'était plus fort qu'elle. Dans ce genre de moments, Naomi pouvait être véritablement méchante, crue, elle qui d'habitude était bienveillante et rigolote. Et je la comprenais parfaitement, je savais moi aussi.


« Tu sors encore avec ça ? me questionna-t-elle brusquement énervée.

Non je ne sors pas avec ça... c'est juste un jeu, je suis son préféré ! révélais-je.

Un jeu qui perdure dis moi, ça l'amuse encore de faire la séductrice invincible ?

Livia Cromwell est plus que ça tu le sais bien, ajoutai-je avec un sourire narquois.

Appelles moi surtout quand tu décideras de la larguer, je veux surtout pas rater ça ! ria Naomi.

Au lieu de raconter des conneries, lève ton cul c'est l'heure.

C'est partie pour une journée de folie ! » s'exclama Aiji, se levant avec ses affaires.


On se dirigea tous à l'endroit où nous devions être appelés par les profs pour recevoir nos emplois du temps. Aya me parlait en même temps, je ne le regardais même pas et n'entendait presque plus rien à vrai dire, il n'avait qu'un bruit de fond désagréable. Mon regard ne pouvait se détournait du milieu de la cour, comme si il n'existait plus rien. Cette tignasse rousse attachée rapidement en un chignon, je ne pouvais voir que le haut de son corps avec l'agitation, alors était-ce vraiment elle.. Elle s'avança vers nous, elle avait l'air un peu perdue, timide et regardait partout autour d'elle. Je pris ça pour un rêve au départ ou une hallucination, ce qui n'était pas rare chez moi, mais non, elle était bien là, en chair et en os, plus très loin de nous. Cette tignasse rousse .. Raphaëll avait raison, elle était bien revenue, pour de vrai, après tout ce temps.. Sa voix, ses dernières paroles résonnèrent dans ma tête à l'instant, son nom et les souvenirs que je cherchais à oublier resurgirent. Les autres s'étaient arrêtés aussi, Ayamé à mes côtés me contemplait, intrigué, il y avait de quoi. J'étais décomposé, je ne voulais pas la voir, pas de cette manière, je sentis la colère monter très vite en moi. Va-t-en, retournes d'où tu viens, laisse moi, emportes cette souffrance avec toi et ne reviens jamais.


« Ash, qu'est ce qu'il y a ? me demanda Ayamé.

Là bas, c'est Camille... »

Et à ce moment là, je fus incapable de savoir si mon cœur s'était arrêté ou s'il avait justement recommencer à battre. Un juste milieu entre la vie et la mort.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro