9.
[Count on Me — Bruno Mars]
Hinata, dont la journée s'écoulait finalement, rangea ses affaires à la hâte et quitta finalement son bureau. Elle se dirigeait vers la sortie lorsque son regard se posa sur Izumo, l'un de ses collègues qui avait décidé de faire des heures supplémentaires. Elle l'admira pour son courage et sa détermination à rester quelques heures de plus. La brune se demanda combien de temps il lui restait encore à passer là. Elle savait que ce n'était pas facile de bosser tard le soir, surtout après une journée remplie et espérait qu'il rejoindrai bien vite sa femme qui devait sûrement l'attendre à la maison.
La jeune femme sortit du bâtiment en traînant les pieds. Elle avait le pas lourd et la tête baissée, comme si le poids du monde entier reposait sur ses épaules frêles. Les bruits de la ville la submergeaient, mais l'Hyuga était trop fatiguée pour les entendre. Elle ne voyait que le trottoir devant elle, et elle ne pensait qu'à une chose : rentrer se coucher.
Pourtant, une fois dehors, Hinata fut éblouie par la lumière du soleil couchant. Les rayons dorés illuminaient les immeubles de verre et d'acier qui l'entouraient, créant des reflets chatoyants sur les vitres. Elle inspira profondément l'air frais du soir qui caressait doucement son visage.
C'est alors qu'elle l'aperçut au coin de la rue, appuyé contre une voiture, emmitouflée dans des vêtements chauds. Son bonnet rouge, d'où s'échappaient ses cheveux bruns devenus longs, lui cachait presque l'entièreté du visage. Grand et élancé, avec des épaules larges qui semblaient prêtes à la soutenir si elle en avait besoin, son sourire était semblable à un rayon de soleil dans la nuit naissante.
Hinata fit un pas dans sa direction, puis encore un. Ils se retrouvèrent dans les bras l'un de l'autre, se serrant fort comme pour ne plus jamais se quitter. La jeune fille se sentit enveloppée d'une chaleur réconfortante qui fit naître un sourire sur ses lèvres fatiguées.
— Kiba, souffla-t-elle contre son lourd manteau.
— Salue, tête à claque, murmura-t-il tout en posant ses lèvres sur ses cheveux.
Un frisson nostalgique parcourut son corps. A quand remontait la dernière fois qu'il l'avait appelé de cette manière ? – C'était il ya deux ans, avant qu'il ne parte pour Kiri avec Shino. Hinata se souvint des années où ils étaient tous les deux à la fac, jeunes et insouciants, mais aussi souvent en désaccord.
Elle se rappela de ces moments où ils se chamaillaient, où leurs échanges étaient remplis de mots durs et de noms d'oiseaux. Kiba avait toujours eu un tempérament bouillonnant, et il n'hésitait pas à dire ce qu'il pensait, même si cela pouvait blesser ses proches.
La demoiselle se remémora les soirées passées à refaire le monde avec lui, des moments de complicité partagés autour d'un verre ou un pot de glace. Elle resongea aussi à cet époque où ils s'étaient fâchés, où ils s'étaient ignorés pendant des jours, voire des semaines.
Hinata sourit en repensant à ces moments partagés avec Kiba, et elle se dit qu'elle était chanceuse d'avoir un ami comme lui. Même s'il l'appelait toujours "tête à claque" malgré les années.
— Quand es-tu revenu ? Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu en avance ? demanda-t-elle en se détachant de lui, cependant il garda sa main dans la sienne.
— Je suis rentré il y'a deux jours, j'ai pas voulu te dire pour te faire la surprise. Shino aussi est de retour, je lui ai proposé de venir, mais tu le connais, il a refusé préférant dormir.
Elle rigola, heureuse de savoir que ces deux années loin les uns des autres n'avaient pas changé grand chose à leur caractère et qu'ils restaient ceux qu'elle avait toujours côtoyé.
— Tenten sera tellement contente d'apprendre la nouvelle, se réjouit Hinata. À coup sûr, elle voudra qu'on organise une soirée comme au bon vieux temps.
— C'est principalement l'une des raisons pour laquelle on est rentrés avec Shino, dit Kiba, les yeux pétillants de bonheur.
— J'en étais sûre, ajouta la jeune femme.
— Mais aussi parce que tu me manques, renchérit-il en la regardant droit dans les yeux.
Les mots de Kiba, si doux et si tendres, résonnaient dans l'air telles des notes mélancoliques de musique se perdant dans l'infini. Ils étaient comme une brise légère qui caressait le visage de Hinata, mais qui ne parvenait pas à apaiser sa peine.
Elle se sentit comme une fleur fanée, abandonnée dans un champ désolé, attendant désespérément les rayons du soleil qui ne venaient jamais. Ses pétales étaient flétris, sa tige était fragile et courbée sous le poids de la solitude.
Chaque seconde qui passait était un rappel amer de la distance imposée par Naruto, son amour lointain. La jeune femme se souvint de leurs moments heureux, de leurs étreintes passionnées. Mais tout cela lui semblait si lointain maintenant, comme un rêve évanoui au réveil. Elle aurait tout donné pour entendre ces mots venant de lui, pour sentir sa présence réconfortante à ses côtés. Mais aulieu de cela, elle devait se contenter de leur écho dans la bouche de Kiba.
Et pourtant, malgré la tristesse qui l'envahissait, Hinata masqua son désarroi derrière un petit rire. Kiba lui adressa un sourire certes, quelque peu crispé, toutefois il paraissait sincère.
— Toi aussi tu m'as manqué, réussit-elle à articuler.
Ils commencèrent à marcher ensemble, main dans la main, dans les rues animées de la ville. Les passants les dépassaient en courant, pressés de rentrer chez eux ou de rejoindre leurs amis. Mais pour eux, le temps s'était arrêté. Ils étaient là, ensemble, à profiter de chaque instant.
Les lumières des magasins et des restaurants clignotaient autour d'eux, créant une ambiance chaleureuse et accueillante. Les odeurs des cuisines se mélangeaient dans l'air, faisant saliver leurs papilles gustatives. Ils se perdirent dans leurs conversations, parlant de tout et de rien, comme s'ils avaient tout le temps du monde devant eux.
Finalement, ils arrivèrent devant un petit restaurant, comme une oasis dans un désert enneigé. La devanture était simple, mais accueillante, avec ses chaises en bois et ses tables dressées de nappes blanches. Les lumières tamisées à l'intérieur créaient une atmosphère chaleureuse et intimiste, comme si chaque table était un petit monde à part.
En entrant, les parfums délicats de la cuisine emplirent leurs narines. Le décor était simple mais élégant, avec des murs en pierre apparente et des tableaux colorés accrochés aux murs. Les serveurs étaient souriants et aimables, prêts à les guider dans leur choix de plats.
Kiba et Hinata s'installèrent à une table près de la fenêtre, d'où ils pouvaient voir la rue animée à l'extérieur. Les chaises étaient confortables, les couverts brillants et les verres étincelants. Tout était parfaitement préparé pour les plonger dans une ambiance douce et romantique. Hinata détestait le decor.
Alors qu'ils dînaient, le brun prit la parole :
— Comment ça va au boulot, Neji te cause pas trop d'ennuis ?
— Non, plus tellement, avoua-t-elle. Je trouve même qu'il a changé, pas beaucoup, mais suffisamment pour ne plus crier dans les couloirs quand la boîte a des soucis. Je crois qu'il se remet bien de sa rupture avec Tenten et apprend à gérer ses crises de colère tout seul.
— Il est sur la bonne voie. Qu'en est-il de Hanabi ?
— Bien, très bien. La dernière fois que je l'ai eu au téléphone, elle m'a parlé de ses études et de son meilleur ami, tu sais, Konohamaru.
— Alors comme ça ils sont toujours meilleurs amis ? se moqua Kiba en portant sa fourchette à sa bouche. Quel dommage !
— Pourquoi tu dis ça ?
— Eh bien, je trouve que c'est hypocrite pour un garçon d'avoir en amie une fille belle comme Hanabi.
— T'es de ceux qui ne croient pas en l'amitié filles-garçons, maintenant ?
— Je sais que ça n'existe pas en toute franchise, lui répondit-il. Y'a toujours des envies ou des sentiments non exprimés quelque part.
Hinata frissonna d'inconfort. Elle se crut dans la peau d'une actrice maladroite sur une scène, ne sachant plus comment jouer son rôle. Les paroles de Kiba réveillaient en elle des doutes et des peurs, comme si elle était soudain confrontée à un miroir qui reflétait une image qu'elle ne voulait pas voir.
La demoiselle se demanda si son vieil ami parlait d'elle, si ses mots cachaient une allusion à ses propres sentiments non exprimés, si il n'avait toujours pas digéré son rejet. Avouait-il de façon indirecte son ressenti ?
En réalité, Hinata ne voulait pas le savoir. Ouvrir une brèche dans le temps n'était pas forcément sans conséquences. Elle lui aurait, peut-être, donné une chance s'il lui avait révélé ses sentiments avant que Naruto ne fasse apparition dans sa vie, mais personne ne le saurait jamais. Et c'était mieux ainsi.
— Il y'a toujours des exceptions, lui dit-elle.
— Les seules exceptions sont lorsque le mec joue le jeu dans la douleur et l'obstination.
— Si c'était réellement le cas, alors ni toi, ni Shino, Tenten, Temari et moi serions restés amis. C'est comme si toutes ces années d'amitié n'avaient été qu'une illusion. Et qu'une amitié pure et sincère n'existe pas.
— Pas faux, répondit Kiba en souriant d'un air espiègle. Cela n'empêche pas que ce soient des cas rares et que les relations sont ambiguës.
Elle considéra longuement ce qu'il avait dit. Son cœur était lourd de tristesse et de déception. Hinata aurait voulu que les paroles de Kiba soient fausses, qu'il y ait encore un espoir pour leur amitié. Mais au fond d'elle-même, elle savait qu'il avait raison. Les sentiments non exprimés étaient comme des ombres qui planaient au-dessus de leurs têtes, menaçant de tout détruire. Et elle le vivait chaque jour aux côtés de Naruto Uzumaki.
•••
Voici un sujet qui incite toujours à la guerre: l'amitié fille-garçon, homme-femme. Êtes-vous du même avis que Kiba ou pensez-vous que cela existe réellement ?
C'est encore mercredi chez la plupart, mais il est déjà jeudi (2h du mat') chez moi x)
Dites-moi ce que vous pensez de ce chapitre, merci d'avoir lu ^^
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