[Lie To Me — Yellow Claw, Tinashe]

   NB: Âme sensible, s'abstenir.

Les coudes posés sur la balustrade du balcon, Hinata observait, de ses iris scintillants de mille feux, le ciel sombre au dessus de sa tête, se remémorant depuis près d'une heure ses ébats amoureux avec Naruto, cet être pour lequel son cœur battait chaque fois plus fort. Elle songeait à la façon dont il l'avait tenue dans ses bras musclés, lui susurrant à l'oreille à quel point le son de sa voix quand elle criait son nom lui retourner l'esprit, qu'il adorait son corps. Ses caresses, aussi subtils que doux, l'avaient transporté dans un tourbillon de sensations aussi délicieuses qu'exaltantes.

   Si elle avait encore du mal à croire qu'il l'avait fait sienne après tous ces mois d'abstinence, la douleur cuisante entre ses jambes ne laissait nulle place au doute sur ce qui s'était déroulée dans cette chambre qui, maintenant, était empreinte du parfum naturel de son bien-aimé.

Le vent glacial s'infiltra dans son peignoir mal attaché, effleurant, d'une brève chatouille, les suçons dispersés sur sa peau qu'elle s'empressait de recouvrir. Hinata s'empourpra, gênée de réaliser que le blond n'y était pas allé de main morte. Son dos à lui aussi devait être marqué des traces laissées par ses ongles, preuve irréfutable que comme lui, elle avait pris son pied.

   La brune sourit, amusée et eut l'impression qu'elle revivait sa première fois avec lui dans la cabane au fond des bois, cachée derrière le parc de Konoha, où ils s'étaient lancés le défi puéril d'y passer la nuit afin de vérifier si les histoires d'horreur que les gens contaient sur la case étaient fondées. Bien évidemment Hinata avait perdu son sang froid dès lors qu'un hibou hululât, implorant au jeune homme de rentrer, mais il avait refusé, lui assurant qu'aucun danger ne rodait dans les alentours. Le blond s'était chargé de la bercer de fables pour la distraire et, animés par un désir que leur claustration avait mûri en eux, ils avaient fini par céder à leurs pulsions. Tout comme en cette nuit, il avait parsemé son corps de suçons et elle, d'éraflures.

   La porte-fenêtre grinça soudain dans son dos. La jeune femme crut d'abord qu'il s'agissait de la brise, avant de sentir une présence derrière elle. Loin d'être affolée, elle n'esquissa pas le moindre geste pour se retourner lorsque deux bras vinrent entourer sa fine taille et son dos entra en collision avec le torse du blond. Ce dernier ne tarda pas à enfoncer son visage dans le creux de son cou, inspirant son odeur à plein poumons.

— Qu'est-ce que tu fais debout ? demanda-t-il d'une voix endormie qui la fit sourire.

— Rien de particulier, je n'arrive pas à dormir, répondit-elle tandis que sa main frôlait sa nuque.

— Je m'étonne de te voir tenir sur tes jambes. Je croyais pourtant t'avoir mise hors d'état de nuire.

— Il faudrait bien plus que ça pour m'épuiser, le provoqua-t-elle en riant.

— Tant mieux parce que j'ai encore faim figure-toi, murmura-t-il en resserrant ses bras autour d'elle. Et je compte bien me régaler à nouveau.

Le souffle de la jeune femme s'emballa tandis que les propos de Naruto se gravaient dans son esprit. Ses mains froides, toujours aussi baladeuses, se frayèrent un passage sous son peignoir pour venir glisser le long de son ventre, la faisant frissonner sous son contact. Il pressa légèrement la paume de sa main contre son bas ventre, la brune sentit son intimité palpiter d'envie. Sa tête bascula en arrière, acceptant à cœur joie d'être conduite au supplice.

— T'ai-je déjà dit que tu étais belle à croquer ? demanda-t-il, la bouche posée sur son oreille.

— Pas assez à mon goût, peina-t-elle à répondre d'une petite voix.

Naruto sourit contre sa peau. Il s'amusa à frôler sa chair, se délectant des gémissements qu'il lui arrachait, mais Hinata n'en avait rien à faire, elle ne pouvait pas se retenir. Puis, sans prévenir, tira sur son bras, l'obligeant à se retourner.

Son regard se heurta aux profondeurs de ses prunelles dans lesquelles elle fut happée. Un sourire narquois fendit son visage en la voyant quémander un baiser qu'il lui rejeta. Elle fronça des sourcils, partagée entre la colère et la déception, Naruto en ricana.

— Sois patiente, juste un peu, murmura-t-il en se pressant contre elle.

— Combien de temps ? s'enquit-elle, fiévreuse.

— Pas longtemps, dit-il en soufflant sur ses lèvres.

   Le blond s'appliqua à dénuder son corps, offrant ses épaules aux griffes du froid qui lui arrachaient des frissons. Des soupirs fiévreux s'échappaient de la gorge de l'Hyuga alors que sa bouche se baladait sur sa poitrine et que ses doigts traçaient des lignes imaginaires sur sa peau, réchauffant son être malgré ce temps hivernal.

   Hinata sentit une torsion au creux de son ventre, le désir embrumait ses sens. Les yeux fermés, elle haletait, ébranlée par les doigts du blond qui redécouvrait les courbes de son corps avec délicatesse, comme si c'était la première fois. Le rouge lui monta aux joues, alors que ses gémissements troublaient le silence de la nuit. L'indécence de leur posture la poussa à se demander si ce n était pas imprudent de s'adonner à de telles choses dans un lieu public. Que se passerait-il si un de leur voisin jeter un coup d'œil par la fenêtre ?

— Je ne me lasserai jamais de ton corps, Hinata. Tu es si... envoûtante.

   Sa voix rauque, vibrante d'émotions la fit brûler d'envie. Tel un voyant qui devinait ses pensées les plus enfouies, Naruto la guida à l'intérieur de la chambre, d'un pas lent, l'éloignant des regards curieux. Puis, il se recula, vers le lit sur lequel il se posa. Et, dans la semi-pénombre dévorant chaque parcelle de la pièce, le blond détailla Hinata avec convoitise. Il lui tendit la main, lui demandant de rompre la distance.

— Viens que je puisse adorer ce corps de déesse, ordonna-t-il d'une voix basse.

   La crainte s'insinua subitement en elle. Hinata déglutit, se mordant la lèvre inférieure pour s'empêcher de trembler comme une feuille devant cet homme qui la faisait tourner en bourrique, comme s'il jouait au boomerang et à qui elle s'apprêtait à s'adonner de nouveau.

   Merde, qu'étaient-ils en train de faire ? Hinata n'osait quitter le clair de lune, se faufilant dans la chambre à travers le balcon, pour plonger dans la noirceur et se rapprocher de lui. Elle se demandait pourquoi elle batifolait avec lui quand leur relation était au bord du gouffre. Ce ne devait pas se passer comme ça. La demoiselle avait conscience qu'il leur fallait mettre cartes sur table. Toutefois, elle savait qu'elle ne saurait lui résister si il appelait son nom.

— Ne me fais pas souffrir, chuchota-t-elle.

   Avait-il compris le sens de ses paroles ? La brune en doutait. Cependant, le jeune homme répondit d'une voix rauque qui lui vrilla les neurones :

— Je brûle de te faire crier de plaisir, Hinata, pas de douleur.

   Hinata mit pieds dans l'obscurité, se permettant de céder à ses pulsions. Le blond l'attira à lui, et telle une nymphe, la brune se retrouva sur ses genoux. L'homme rejeta la tête en arrière, dévoilant sa pomme d'Adam, qui se mouvait dans un rythme incontrôlé, et ficha son regard dévoré par l'excitation dans ses perles grises. Il caressa la chair de ses cuisses et faufila ses doigts à l'intérieur de ses jambes.

— Je ne te ferai aucun mal, fais moi confiance.

A peine ces paroles furent prononcées que ses doigts s'insinuaient en elle. Hinata hoqueta, prise de court, et pencha la tête en arrière, se laissant envahir par les sensations grisantes qu'il lui procurait. Plus il multipliait les assauts, plus sa respiration devenait irrégulière. Hinata agrippa ses cheveux en grinçant des dents et le blond laissa échapper un râle.

Naruto arrêta un instant de la tourmenter et, le regard empli de malice, la jeune femme le repoussa sur les couvertures du lit. Il se laissa faire, curieux de découvrir ce qui lui passait par la tête. La brune se mit à quatre pattes au dessus de lui puis, lorsqu'elle fit glisser ses doigts sur son torse de haut en bas jusqu'à effleurer son entrejambe compressé à l'intérieur de son jogging, sa mâchoire se crispa. Son souffle se suspendit et la clarté de son regard s'évanouit.

   L'Hyuga se délecta du grognement s'échappant de sa gorge quand, d'une main experte, elle frôla l'étoffe de son pantalon de jogging. Se corps se tétanisa, boulversé par le choc électrique qui lui traversa les veines. Il se releva sur ses coudes, elle le retint de faire un mouvement de plus, le doigt dressé sur son torse.

— Recouches-toi, exigea-t-elle, tout en soutenant son regard brûlant d'envie.

   Naruto demeura un instant interdit, sans doute étonné par sa requête, puis finit par obtempérer et s'allonger.

   Avec une sensualité qui ne le lassait pas indifférent, la pulpe de ses doigts flatta son torse dénudé, dessinant des schémas que son esprit peinait à visualiser. La brune fit courir ses lèvres sur sa peau, il n'arrivait plus à songer à quoique ce soit alors que sa langue s'acharnait sur sa chair. Sa mâchoire se contracta. Les dents de l'Hyuga mordillèrent ses tétons purement décoratif et il perdit contact avec la réalité.

— Qui est Sakura ? demanda le brune alors qu'elle léchait le petit bouton.

Le blond crut mal entendre, ses facultés auditives ne fonctionnaient pas entièrement. Cependant lorsque Hinata réitéra sa question en même temps qu'elle torturait ses tétons, il grogna.

— Putain tu veux vraiment parler d'elle, là maintenant ? siffla Naruto à deux doigts de perdre la tête.

Le jeune homme poussa un grondement rauque quand les dents de la brune se plantèrent dans la chair de son cou, son bassin se mouvant contre lui.

— Qui est Sakura Haruno ? reprit-elle calmement.

Sa bouche n'était plus qu'à quelques millimètres de son oreille. Les doigts ancrées dans sa peau pâle, il la fusillait d'un regard enflammé par un mélange de rage et de convoitise.

— Mon amie d'enfance et aussi mon ex.

— Celle avec qui tu es sorti tout juste avant moi ? s'interrogea la brune malgré son cœur mutilé.

   Naruto se mordît l'intérieur de la joue. Du bout des doigts, elle caressa son buste musclé, s'attardant sur ses hanches étroites pour descendre plus bas, sur le pli de l'aine avant d'atteindre son sexe dressé, lui arrachant un râlement mal contrôlé.

— Celle avec qui j'ai eu mes premières fois, en plus d'avoir failli me détruire.

   Plus aucune expression ne déridait le visage de Hinata. Sentant bien qu'elle prenait mal ses aveux, Naruto fit un mouvement en arrière pour s'éloigner, mais aussitôt, la brune planta ses ongles dans sa chair en l'empêchant de reculer. Il grimaça de douleur.

— Te détruire comment ?

   L'Hyuga plongea la main dans son pantalon de jogging, jouant avec sa proéminence. Naruto retint avec peine le juron dans sa gorge. Déstabilisé, il préféra répondre afin de ne plus supporter ses tourments.

— C'est à cause de ce jeu de passager.

— À quoi consiste-t-il ?

De sa main droite, Il lui empoigna la nuque d'un geste brusque et rapide qui la surprit, tandis que sa main gauche agrippait ses fesses. Ils s'observèrent en silence, Naruto chercha dans son regard une pointe d'hésitation, une raison pour lui de se taire, il ne vit que de la détermination. Hinata était décidée à écouter ce qu'il avait à dire. Le cœur lourd, il se confia finalement.

— On était des amants parfois, quand on se voyait et parfois, on couchait chacun avec quelqu'un d'autre. Tu sais, histoire de diversifier un peu et éviter de se prendre la tête. C'était un jeu entre elle et moi à une certaine époque parce qu'on fuyait les relations sérieuses.

— Et qu'est-ce qu'elle te veut maintenant ?

Sans prévenir, le jeune homme la contraint à s'allonger sur le lit et il s'installa entre ses jambes. Bien vite, ses dents s'attaquèrent à sa peau, lui arrachant un gémissement sonore. Ses lèvres la firent frissonner d'envie alors qu'elle appréhendait sa réponse. Elle sentit sa langue dans le creux de son nombril et se cambra malgré elle.

— Elle pense encore que je continue de mener cette vie, mais c'est derrière moi maintenant. Qu'elle le veuille ou non, je suis un homme nouveau.

— Est-ce... est-ce toute la vérité que tu me dis là ? demanda-t-elle, l'esprit occupé par sa langue.

— C'est toute la vérité, Hinata.

Le regard dans le vague, elle hocha la tête, n'ayant plus rien à ajouter. Sa langue descendit plus bas. Hinata resserra les genoux, les gardant obstinément fermés. Le jeune homme attrapa ses jambes qu'il écarta d'un coup sec. Puis, il enfouit la tête entre ses cuisses.

— Maintenant que cet interrogatoire est fini, et si on passait aux choses sérieuses ?

Sa réponse ne vint jamais. Les doigts de la jeune femme plongèrent dans les cheveux blond de Naruto alors que sa langue s'écrasait contre son bouton enflé de désir, succombant finalement au feu qui la dévorait de l'intérieur.

•••

Le pensez-vous sincère sur sa relation avec Sakura ? Hinata devrait-elle le croire?

Merci d'avoir lu ^^