19.
[Say you, say me — Lionel Richie]
NB: Âme sensible, s'abstenir.
Naruto avait obstinément gardé les yeux rivés sur la route, les mains bien serrées sur le volant, faisant tout son possible pour oublier l'existence de Hinata, assise sur le côté passager. Un silence de plomb régnait dans l'habitacle, seulement perturbé par la voix du GPS. La jeune femme, tout aussi en douleur, avait choisi de maintenir son visage tourner vers la fenêtre et la distance éroda le lien s'étant forgé avant leur départ.
Quand la voiture se gara devant chez eux, Hinata s'enfuit, aussi vite que ses bottines lui permirent, en direction de sa chambre. Exacerbée par le désastre qu'était sa soirée, elle claqua la porte derrière elle et ce simple geste l'autorisa à lâcher un long soupir.
La brune était révoltée par tout ce qu'elle avait dû encaisser durant ce dîner où elle avait confronté Sakura. Bien qu'elle eut affirmé avec certitude qu'elle n'avait que faire de ce qui se tramait entre la rose et son bien-aimé, la demoiselle ne pouvait réprimer la jalousie qui l'étreignait en songeant que peut-être, cette femme entretenait une relation avec son homme. Quant à cet abruti de Kiba, il lui tardait de l'étrangler pour avoir osé mentir de la sorte en son nom.
Folle de rage, l'Hyuga se mit à faire les cent pas dans la pièce à peine éclairée par les rayons de la lune filtrant à travers les stores, tout en retirant un à un ses vêtements. Elle se sentait étouffée sous cette pile de couches lui recouvrant la peau, qu'elle délaissait bien vite pour se revêtir de son peignoir immaculé.
La demoiselle ne se hâta pas pour ramasser ses habits, que d'ordinaire elle aurait pris soin de plier puis ranger, et tenta d'apaiser son coeur enflé de rage en admirant, par la fenêtre, les enfants qui jouaient sous le réverbère illuminant leurs visages d'une lueur orangée.
Alors qu'elle prenait plaisir à les observer, délestant son coeur de la colère, la porte s'ouvrit à la volée et débarqua Naruto Uzumaki, chaussettes aux pieds, revêtu d'un col roulé noir et d'un jean. La haine qu'elle éprouvait à son égard refit surface et l'irrépressible envie de tout détruire accéléra sa circulation sanguine.
— Il faut qu'on parle, attaqua-t-il, figé sur le pas de la porte.
— Je n'ai rien à te dire, laisse-moi me reposer, prétexta-t-elle sur un même ton acerbe.
Ses pupilles se dilatèrent sous l'effet de la colère, Hinata referma ses bras autour d'elle, de façon à contenir sa répulsion et à se protéger de son regard assassin la décrivant comme une garce, la pire parmi la gente féminine.
— T'es-tu jetée dans les bras de Kiba ? s'enquit-il d'une voix rauque.
— Non, je ne me suis pas jetée dans ses bras. Il a menti pour te faire sortir de tes gonds. Maintenant, laisse-moi, dit-elle, refusant d'endurer davantage sa présence.
Elle retourna à sa contemplation, convaincue qu'il comprenait son refus de prolonger la discussion, mais Naruto ne l'entendait pas de cette oreille. Une lueur suintant de reproches embrasa son regard et en un éclair, il rompit la distance entre eux. Il se saisit brutalement de son poignet et l'obligea à lui faire face.
— Naruto arrêtes, tu me fais mal ! gémit-elle en se tortillant.
— Et tu crois que je me sens comment quand un mec me dit qu'il était avec ma copine ? T'as pensé à ce que j'aurais pu ressentir quand t'as décidé de te tourner vers lui ?
— Et toi, sais-tu à quel point c'était humiliant pour moi de me retrouver avec cette femme pour qui tu m'abandonnes ?
Elle déchiffra de la souffrance dans ses mirettes, ce qu'elle qualifia d'hypocrite et de scandaleux étant donné son attitude grossière durant ces dernières semaines. Sa bouche était à un souffle de la sienne quand il grogna :
— Je ne t'abandonne pour personne, Hinata.
— Cesses un peu de mentir, j'en ai plus qu'assez ! pesta-t-elle en se débattant. Enlève ta main, je ne veux plus que tu me touches.
— Évidemment ! Tu aurais préféré que ce soit Kiba, n'est-ce pas ? siffla le blond, amer.
— Oh moins lui, il ne m'aurait pas traité comme une moins que rien, vociféra-t-elle, hors de contrôle.
Naruto se figea, le désespoir attaqua ses prunelles. Ses paroles l'avaient heurtées, Hinata s'en délecta. Elle avait envie de blesser cet homme, de le réduire à néant comme lui prenait un malin plaisir à la faire souffrir.
Elle profita de son moment d'égarement pour le repousser et s'écarter en s'éloignant de la fenêtre. Il l'observa, baignant dans une lueur bleuâtre qui accentuait son regard, lui octroyant une beauté presque irréelle. Hinata se maudit de le trouver attirant dans de pareilles circonstances.
— Tu ne penses aucun mot de ce que tu dis !
— Évidement que si, je le pense du plus profond de mon être ! clama-t-elle d'une voix brisée.
Ils se dévisagèrent. La fureur qui les habitait rendait leur souffle erratique, comme s'ils venaient de courir un marathon. La vue brouillée par les larmes, Hinata dévia la tête s'arrachant presque les manches de son peignoir tant elle luttait pour ne pas pleurer. Elle en avait marre de paraître faible devant cet homme qui, dès que l'occasion se présentait, n'hésitait pas à lui faire du mal. Elle n'en pouvait plus d'être un pion sur un échiquier dont il était le maître. Si pour se défaire de son emprise il lui fallait user du mensonge de Kiba, alors elle s'y appliquerait.
— Tu dis ça parce que tu es en colère, lacha-t-il d'une voix douce pourtant menaçante.
Il fit un pas en avant. Un pas de plus, un pas de trop. Son cœur s'affola, ses lèvres tremblèrent et elle se mordit l'intérieur des joues en même temps qu'elle reculait pour maintenir la distance.
— Tu dis ça parce que ça t'enrage de ne pas connaître l'identité de Sakura. Tu dis ça parce que tu veux me rendre jaloux, souffla-t-il en avançant vers elle.
— Te rendre jaloux ? s'exclaffa-t-elle, excédée. C'est un peu tiré par les cheveux quand on sait que Sakura t'obsède au point de me rendre invisible à tes yeux.
— Elle ne m'obsède pas, tu te fourvoies complètement.
— Arrêtes de me prendre pour une idiote, j'ai vu comment tu te comportes dès qu'elle est dans les parages.
Sans lui laisser le loisir de se soustraire, car trop lente pour le voir fondre sur elle, Naruto l'encadra de ses bras et son dos buta contre le mur. La jeune femme s'aperçut soudain de l'étroitesse de la chambre, le néant avala goulûment toute pensée, prise au piège par le regard intense de l'homme qui l'avait acculé dans la pénombre. Elle s'étonna de découvrir de nouvelles nuances dans le fond de ses yeux, allant à se demander s'ils étaient des joyaux, tant leur éclat la frappait. Son cœur pulsa plus fort dans sa poitrine, la brune se crispa, rigide alors qu'il se rapprochait encore.
— Crois-moi quand je te dis que je ne vois que toi, Hinata.
Elle secoua la tête, loin d'être convaincue par ses affirmations, puis laissa le sol attiré ses yeux comme un aimant. Il lui releva le menton, délicatement, avec une douceur qui lui grilla les neurones.
— Arrêtes de te jouer de moi, lui supplia-t-elle d'une voix brisée. Je ne tiendrais plus longtemps.
— Je ne me joue pas de toi, réfuta le blond d'une voix calme, basse.
— Bien sûr ! Et c'est pour ça que tu complotes dans mon dos, persifla-t-elle, le regard empli de larmes.
— C'est fou comme tu peux être têtue, s'énerva-t-il de plus belle.
D'un geste un peu brusque, Naruto se détacha d'elle, sans pour autant mettre de la distance, de peur qu'elle ne s'évade puis, passa ses doigts dans ses mèches blondes, agacé par sa répartie. Il était au comble de la frustration.
— Est-ce une diversion pour me faire oublier ce qu'a dit Kiba ? s'enquit-il, enragé. Désolé de te dire que ton plan a échoué, j'attends ta réponse.
La demoiselle le toisa avec toute la haine dont elle pouvait faire preuve, mais le blond ne se laissa pas atteindre. La tension palpable qui régnait ne faisait que s'accroître à vue d'œil. Nulle ne savait quand, ni comment elle prendrait fin.
— Je ne me jette pas dans les bras du premier venu quand tout va mal, je ne suis pas toi.
Il prit sur lui pour ne pas s'emporter et bien que prise dans les feux du volcan en éruption dans ses veines, la jeune femme jugea qu'il valait mieux cesser de le pousser dans ses retranchements. Elle ouvrit tout de même la bouche, prête à calmer le jeu, mais il la devança :
— Était-ce lui cet ami avec qui tu as dîné y'a pas longtemps?
L'Hyuga déglutit difficilement et soutint son regard sans ciller. Elle sentait que sa réponse allait lui déplaire, et songea à lui balancer le mensonge qui jouait sur le bout de sa langue, néanmoins elle répondit par l'affirmatif. Il grimaça, se sentant trahi.
Naruto lâcha un soupir mal contrôlé. Un frisson incontrôlable lui traversa la colonne vertébrale, elle se sentait de plus en plus mal à l'aise.
— Est-ce que... est-ce qu'il t'a embrassé ? demanda-t-il d'une voix basse, comme s'il redoutait la réponse.
La gorge de Hinata s'assécha. Les secondes s'écoulèrent avec une lenteur agonisante tandis qu'il attendait sa réponse. Celle-ci ne vint pas, elle ne vint jamais et les mains du blond se mirent à trembler.
— Il m'y a forcé, je ne l'ai pas voulu, s'empressa-t-elle de se justifier.
— Tu refuses de me croire, mais tu t'attends à ce que je le fasse, voilà une bien drôle de situation, ricana Naruto, contrarié.
Hinata encaissa le coup sans rien laisser paraître, refoulant, du mieux qu'elle le put, ses larmes. Le jeune homme cueillit son visage dans la pomme de sa main, l'obligeant à rompre les deux pas les séparant pour se plonger dans ses yeux voilés par le désir et la fureur, deux sentiments bien distincts.
— Pourtant, c'est la vérité, chuchota-t-elle alors qu'elle perdait ses défenses.
— À qui le dis-tu ? marmonna le blond. Il t'a touché aussi ?
— Non, répondit-elle difficilement.
À présent, Naruto la contemplait d'un air interdit, partagé entre le désir grandissant dans son entrejambe et la rage qui lui hurlait de la punir pour son outrage. Lorsque son regard s'assombrit, la demoiselle songea qu'elle allait regretter de l'avoir caché ces informations.
L'instant d'après, Naruto la relâcha et la plaqua brusquement contre le mur. Un léger cri de surprise s'échappa d'entre ses lèvres. Ses mains trouvèrent refuge sur sa peau; l'une autour de sa nuque, cachée derrière ses longs cheveux noirs et l'autre sur son flanc protégé par son peignoir qu'il détacha. Surprise, Hinata haleta lorsqu'elle le sentit se presser contre elle.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Laisse moi effacer toute trace de ce malotru sur ton corps.
La colère l'embrasait, mais Hinata ne pouvait résister ni au son de sa voix rauque et désespérée, ni au désir qui flambait ses reins alors qu'il parsemait son cou de baisers brûlants. Elle gémit, attisant malgré elle, son propre désir.
— Je te veux toi, Hinata.
Sa déclaration la percuta de plein fouet et elle en fut déstabilisée. Ses joues chauffèrent alors même qu'elle luttait contre elle-même pour ne pas lui céder si facilement. Une douce chaleur s'insinua dans son bas-ventre, Hinata serra les poings pour se ressaisir, en vain. Les mains du blond sur son corps la troublait et la sensualité de sa langue sur sa gorge la fit perdre toute rationalité.
— Je te veux pour moi uniquement, Hinata.
La respiration de Naruto n'était plus qu'un râle, il ne désirait qu'une chose : redécouvrir le corps de cette femme agrippée à lui. Ses lèvres descendirent avec une lenteur exquise le long de la gorge de la brune, jusqu'à son buste. Avide de goûter encore plus, il passa une main sous son peignoir qui pendait mollement sur ses petites épaules frêles et trouva sa poitrine. Hinata sentit la pointe de ses tétons se dresser sous les caresses de ses doigts. Un sourire fendit son visage quand elle gémit.
La frénésie avec laquelle son corps répondit à son toucher la bouleversa, comme si, endormi pendant fort longtemps, il avait attendu ce moment avec impatience. Elle haletait, submergée par de violentes émotions tandis que ses doigts effleurait, d'une caresse lascive, son ventre plat. Hinata frémît, se retenant au mieux de crier.
— Pourquoi tu te retiens ? demanda le blond entre deux baisers. Est-ce parce que tu penses encore qu'il y'a un truc entre moi et Sakura ?
L'Huyga ne répondit pas et le blond sut sans l'ombre d'un doute qu'il avait raison. Mais n'était-il pas lui aussi en droit de penser le même chose d'elle et Kiba ? Il s'arrêta, quittant avec tristesse son cou. Il passa son pouce sur ses lèvres dans un mouvement circulaire qui ne la laissait pas indifférente, tandis qu'il se rivait dans ses yeux gris. L'intensité de son désir pour elle, tel un abysse sans fin dans lequel elle s'engouffrait, l'aspira vers lui.
— Aucune femme ne me fait réagir comme toi tu le fais, Hinata.
La brune se pinça la lèvre inférieure. Il libéra la peau prisonnière de ses dents, s'efforçant de ne pas y déposer ses lèvres tant qu'il n'obtenait pas la permission.
— Si mes paroles ne te suffisent pas, alors laisse-moi te le montrer.
Son cerveau lui murmura de refuser son offre, de peur qu'il ne la fasse davantage souffrir, de nourrir ses ardeurs pour ensuite la jeter. Au diable ses craintes, il était bien trop tard à présent : le mal avait déjà été fait.
À peine eut-elle acquiescé que tout bascula. Les lèvres de son bien-aimé fendirent avidement sur les siennes. Son baiser était un baiser dévastateur, empli d'un besoin trop longtemps contenu. Le souffle de Hinata se brisa contre le sien plus chaud, plus brûlant. Une torsion à la fois plaisante et douloureuse vint s'attaquer au creux de ses reins.
Ses mains se cramponnèrent sur la nuque de Naruto pour se coller davantage à lui. Un son rauque monta de la gorge du jeune homme avant de venir mourir sur sa bouche. Il la souleva brusquement, lui arrachant un gémissement et à reculons, la guida jusqu'au lit, en même temps qu'il lui retirait son peignoir. Bientôt, elle se retrouva dans son plus simple appareil.
Naruto l'allongea sur les couvertures d'une blancheur glaciale où elle se laissa tomber. L'air frais qui s'infiltrait par la fenêtre effleura sa peau nue, elle tressaillait et, lorsque son regard glissa sur son corps dénudé, il se lécha les lèvres. Sa main enserra la cheville de Hinata, qu'il porta à ses lèvres. Un gémissement presque sourd s'échappa de la jeune femme, alors que la bouche du blond lui caressait la peau.
— Prépares-toi, parce que tu ne risques pas de dormir de sitôt, lui annonça-t-il en remontant sa jambe de baisers fiévreux.
Hinata ne douta nullement de ses paroles. Elle savait, pour avoir déjà subi ses assauts par le passé, qu'il comptait tenir sa parole. Sa peau s'embrasa, tout comme son bas-ventre, prête à le laisser prendre le contrôle de son corps.
La brune le regarda se dévêtir, puis remonter jusqu'à elle. D'une poigne ferme mais délicate, il la saisit par la gorge pour la repousser gentiment sur la couette, la soumettant à son emprise. Hinata frissonna alors qu'elle s'abandonnait toute entière entre les mains de Naruto Uzumaki.
•••
Qu'avez-vous pensé de notre couple favori dans de chapitre ? Leur relation est assez tumultueuse x)
Merci d'avoir lu ^^
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