1. Le départ pour une nouvelle vie
Le jeune homme courrait dans la rue. Il n'entendait pas son souffle, son esprit étant parasité par une multitude de bruits, la musique que diffusait son casque n'étant qu'un murmure inaudible. Trop d'informations lui parvenaient et il n'arrivait plus à gérer. C'était l'une des raisons qui le faisait détester les villes. Le jeune homme arriva bientôt en périphérie et continua sa course jusqu'à un terrain vague. Il s'arrêta en plein milieu, la respiration haletante, mais un grand sourire sur les lèvres. Il entendait enfin ses pensées. L'adolescent s'assit sur un vieux pneu. Avec ce qui c'était passé au lycée, sa mère allait être prévenu et elle allait le dire à son père. Il aurait encore le droit à un sermon, se ferait disputer pour ne pas contrôler sa malédiction et changerait d'école jusqu'à sa nouvelle crise. Crise qui arrivait de plus en plus fréquemment avec sa récente poussée croissance.
L'adolescent soupira. Sa mutation était un véritable calvaire. Télépathe, télékinésiste, psychique, l'ensemble des dons liés à l'esprit. Savoir ce que pensait chacune des personnes présentes autour de lui, à tout instant du jour et de la nuit. Ne jamais être seul dans sa tête, toujours devoir faire attention à garder ses barrières levées pour ne pas perturber les autres. Il avait parfois l'impression d'imploser.
Le soleil commença à disparaitre et le jeune homme se leva. Il devait rentrer maintenant qu'il s'était calmé. D'un pas rapide, il se dirigea vers son appartement et enleva son casque une fois dans le hall. Dans l'escalier, l'adolescent se figea. Son père et sa mère se trouvaient sur le canapé à l'attendre. Il sentait l'énervement de son père, sa colère dérangeait ses pensées et l'adolescent ne put savoir ce qui l'attendait. En fouillant l'appartement télépathiquement, il remarqua la présence d'une troisième personne, un homme qu'il ne connaissait pas. Et surtout, qui savait établir une barrière mentale. L'adolescent secoua la tête et monta les dernières marches, tenter d'entrer dans l'esprit de cet homme serait dangereux pour le moment.
D'un pas nonchalant, l'adolescent s'engouffra dans le salon et posa son sac contre un fauteuil. Sans pouvoir s'en empêcher, il lut les pensées de son père qui cherchait ses mots. Le jeune homme s'assit et fit :
-Ne te fatigue pas, je sais ce que tu vas me dire avant toi. J'ai perdu le contrôle, encore une fois. Bien entendu, personne n'a compris ma malédiction. Quant à ton... à lui, il pointa de la main l'inconnu, encore une fois, ce n'est pas la peine. Il ne comprendra rien, comme les autres
-Désolé de te contredire, mais je ne suis pas un simple spécialiste, je suis un mutant, comme toi
-Mutant, c'est joliment dit ! Fit ironiquement l'adolescent, c'est plutôt un enfer ! Enfin, vous ne devez qu'avoir qu'un petit pouvoir
-Charles ! Excuse-toi ! S'exclama sa mère
-Non, il a raison. Par rapport à lui, mon pouvoir est négligeable. Je m'appelle Henri Lebrun et je suis le directeur d'une école de surdoué...
-De surdoué ! Laissez-moi rire ! De monstres oui !
-Un peu de tenu jeune homme ! L'obligea son père
-Vous voulez m'envoyer dans une école de dingue ! Où des gamins avec minables pouvoirs vont faire mumuse tranquillement sous l'observation d'un groupe de médecins qui prendront en notes nos capacités !
-Certains pourraient être plus puissant que toi, fit M. Lebrun
-Vous vous écoutez ? Vous ne devez pas avoir compris l'étendu de mes pouvoirs ! Pourtant mes parents vous ont fait un topo, je l'ai lu dans leurs esprits !
-Tu nous avais promis de ne plus le faire, s'énerva son père
-Franchement, vous savez que je suis absolu dans un rayon de dix mètres autour de ma personne, bien entendu je sais ce que vous pensez de moi et tout le reste. Sans le vouloir, je le sais. Je sais tout de vos pensées les plus intimes. Et vous, ne me regardez pas comme ça, si je le souhaitais, je briserais vos défenses sans aucuns problèmes
-C'est impossible, aucune mutation ne peut m'affecter, le contredit M. Lebrun
-Alors je peux vous éliminer, comme ceci
Charles, sans bouger d'un cil, ouvrit un tiroir de la cuisine et sortit un hachoir à viande. Celui-ci vola vers le salon et s'arrêta à un millimètre de la gorge du directeur. Ce dernier ne pouvait plus rien faire, comme les parents de Charles. D'une voix ironique, le jeune homme se moqua :
-Et bien, je peux vous éliminer sans soucis. Si je ne vous affecte pas, je peux le faire pour l'espace vous environnant, ce qui revient au final exactement au même. Et comme il ne peut y avoir deux monstres identiques, j'ai une domination absolue sur tous les autres dérangés, mutants si vous préférez
-Alors pourquoi as-tu peur d'entrer dans mon école ? Demanda M. Lebrun
-Ce n'est pas de la peur ! Imaginons que je perde le contrôle encore une fois et que je déclenche simultanément le pouvoir de chaque mutant présent. Je ne suis pas certain que vous en apprécier les conséquences
-De toute manière, tu iras, tu pars à la fin de la discussion avec le directeur. Tes affaires sont déjà prêtes, fit le père
-Je peux t'obliger à changer d'avis si je le souhaite, le contredit Charles
-Encore une fois, tu te trompes. Contrairement à toi, je maîtrise parfaitement mon don
-C'est plus une malédiction, commenta l'adolescent
-Laisse-moi finir veux-tu ? L'obligea M. Lebrun, comme je te l'ai dit, contrairement à toi, je maîtrise parfaitement mon don, mon pouvoir si tu préfères. Je sais donc créer un bouclier sur l'esprit d'un autre, ce que j'ai fait avec tes parents. Ce qui fait que temps que tu n'exploites pas toutes tes capacités, il te sera impossible de briser mon emprise. Le seul moyen d'y arriver, c'est d'étudier dans mon école. Alors, es-tu partant ?
-J'ai bien l'impression que je ne pas le choix. Par contre, j'impose des conditions, exigea Charles
-Je t'écoute
-Premièrement, je veux que personne ne soit au courant de mes... Dites simplement que je peux entendre la pensée première des gens dans un rayon de dix mètres autour de moi
-Pourquoi tant de secrets ? Demanda M. Lebrun
-Vous vous souvenez que j'entends tout ? Quand ils les découvrent ou me regardent, ils ont peur. J'ai l'habitude, ce n'est pas pour autant que j'apprécie. Deuxièmement, je veux avoir le droit de m'éloigner des autres à n'importe quel moment. Troisièmement, j'écoute de la musique pour me calmer, je veux garder mon casque et c'est non négociable
-Ce sont des demandes correctes. Chacun de nos étudiants ont besoins spécifiques. Je t'expliquerais les règles dans la voiture. Pouvons-nous y aller ? Questionna M. Lebrun en se levant
-Je n'ai pas vraiment le choix de toute façon
Charles alla dans sa chambre et ouvrit ses valises. Fermant les yeux, ils se concentra et les objets de sa pièce se mirent à voler autour de lui. Les vêtements sortaient des valises, se dépliant et se repliant, se rangeant, d'autres entraient. Des livres quittèrent la bibliothèque. En moins de dix minutes, tout avait changé. M. Lebrun, qui l'avait suivi, était impressionné. Il ne se doutait pas de la puissance du jeune homme. L'adolescent fit un signe de main à ses parents et quitta l'appartement sans un mot. Automatiquement, il se dirigea vers la bonne voiture et l'ouvrit psychiquement. Il rangea ses affaires et monta à la place du mort. M. Lebrun s'installa et mit le contact. Ils démarrèrent en silence.
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