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Bonus - Pierrot, la Lune et sa pierre précieuse

L'histoire de Pierrot, de la Lune et de sa pierre précieuse

Cette histoire, racontée en parallèle à celle d'Isidore dans Éclosion, commence un jour d'avril 1963, dans un village de Bourgogne. À la sortie des classes, Agathe Jones tend une lettre d'amour à Lilibel Dumont, une camarade d’école, puis s'enfuit en courant. Incidemment, il n'y a eu que quelques naissances de Jones déclarées dans la Nièvre, avant 1940. Mais on va quand même supposer qu'Agathe Jones est née au printemps 1951 en Bourgogne. Parce que Jones est le nom d'un personnage, dont il sera question dans l'une de mes sagas fantasy, et dont le prénom est basé sur celui de Cédric. Bref. Agathe et Lilibel ont respectivement douze et treize ans à ce moment-là. La scolarité au début des années 1960 en France est chaotique, surtout chez les jeunes filles. Elles sont donc toujours en dernière année de primaire. La réforme qui a mis en place les collèges a commencé à peine quelques années auparavant. Lilibel suivra un cursus technique au lieu de poursuivre sa scolarité. D'une famille plus aisée, dotée d'un intellect plus adapté aux études, Agathe aura la chance de suivre des cours au collège dans une ville voisine à partir de l’automne suivant. C’est l’éloignement à venir qui a précipité sa décision de confesser son amour à Lilibel. Cette dernière y répond timidement le lendemain. Elles sortent ensemble à partir de ce moment-là. Pendant quelques années, leur relation restera platonique étant donné leur âge et leur inexpérience.

Pendant les études d’Agathe, les filles se voient au mieux tous les quinze jours, quand la pensionnaire rentre visiter sa famille. Certains mois, elles communiquent uniquement par lettres. Aux missives enflammées d’Agathe, Lilibel répond timidement, de façon factuelle, aussi bien à cause de son caractère que de son éducation. Pendant près de dix ans, elles vivent une relation passionnée – mais en cachette. Ce qui était pratique, dans ces années hypocrites d'avant la révolution sexuelle, était qu'elles ne subissaient pas le joug moral qui interdisait tout rapprochement entre les filles et les garçons avant le mariage. Elles se cachaient pour les embrassades trop intimes, mais pouvaient se fréquenter ouvertement en tant que « meilleures amies » un peu tactiles l'une avec l’autre. Agathe réussit bien sa scolarité. À la fin de sa première année à l’université de Dijon, elle suit les événements de mai 1968. Dans cette ville, certains étudiants s’opposent au mouvement de protestations, avec des slogans tels que « Pas de Nanterre à Dijon ».

Après les vingt-deux ans d’Agathe, ses parents décident de la marier à l’aîné d'une famille aisée de la région. Cette union de convenance solidifiait des accords commerciaux entre les deux familles d’entrepreneurs. Une descendance provenant de ce mariage aurait aussi créé un partenariat à vie. À nouveau, Agathe se retrouve à la frontière entre deux mondes, deux visions de la vie, qui se confronteront pendant cette période de grands changements sociaux.

Après une tentative de fugue amoureuse, ratée à cause de la lâcheté d’Agathe qui n'est jamais venue à leur point de rendez-vous, Lilibel ne lui parlera plus pendant des années. Entretemps, Agathe se débat dans ses sentiments opposés, tout en suivant docilement les préparatifs de son mariage, qui a lieu en 1974. Les époux s’installent dans une grande propriété à la lisière de la ville natale de Lilibel où celle-ci habite toujours chez ses parents.

Le mari d’Agathe, Pierre Beaufort, a toutes les qualités qu’elle aurait voulu chez un partenaire. Ils auraient filé un parfait bonheur si elle l'avait aimé, ou avait ne serait-ce qu'été attirée par lui. Comme leur mariage n'est pas basé sur les sentiments, leur partenariat est tout de même fructueux. La seule chose qu'Agathe refuse à son époux est son corps. Très patient et compréhensif, il parvient à lui arracher toute la vérité. Les époux deviennent alors des amis très proches et leur affection demeure platonique. En parallèle, Agathe n'a jamais cessé d’écrire à Lilibel. Elle parvient enfin à obtenir une réponse laconique en 1977. La lettre suivante de Lilibel, après plusieurs déclarations écrites d'amour éternel de la part de l’autre femme, est plus explicative sur la déception et la douleur causée par les agissements passés d’Agathe. On en parle un peu dans le chapitre 25. Les amoureuses s’écrivent régulièrement pendant plusieurs années, sans jamais se voir.

Vers le début des années 1980, Pierre rencontre une femme dont il tombe amoureux. Après en avoir discuté avec Agathe, il demande le divorce à ses seuls torts, en se faisant passer pour un adultère. C’est comme ça qu'il peut obtenir le divorce en 1985, laisser la maison à son ex-femme, et épouser enfin celle qu'il aime. Devenue propriétaire des deux parcelles sur lesquels se trouveront la maison de Lilibel et la ferme des Lécapène, et qui constituait un seul domaine au début, Agathe propose à son amour de toujours de venir la rejoindre. Elle fait construire la nouvelle maison pour Lilibel. Cette dernière s’y installe officiellement comme locataire. Elle le restera pendant près de vingt ans, alors qu'en vérité elle ne payait pas de loyer et vivait la plupart du temps dans la maison voisine.

Encouragée et soutenue financièrement par sa petite amie, Lilibel passera son baccalauréat à la quarantaine, en candidate libre, pour suivre des cours de littérature médiévale à l’université. Son vocabulaire devient plus soutenu, voire trop désuet, avec ces études. Ainsi, le petit Isidore conservera une perception erronée de sa tante Lilibel : une femme austère, très attachée aux conventions, et de la « vieille école ».

Sans jamais faire leur coming-out, les deux amoureuses partageront une existence heureuse, jusqu’au décès accidentel d’Agathe en 2004. Un mois plus tard, le grand-père d'Isidore, et père de Lilibel, meurt. Après une solitude de plus de dix ans, pleine de regrets, d'incertitudes, et de craintes pour Isidore, la tante Lilibel s’éteint en 2015 en lui laissant tout son héritage. Quelques semaines plus tard, l'histoire d'Éclosion commence.

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