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Epilogue

Le temps, dans le purgatoire, n'a jamais été linéaire. Il s'écoule et se tord en spirales, en fragments incomplets, sans début ni fin. Mais aujourd'hui, quelque chose est différent. Une brèche s'est ouverte, et avec elle, un silence s'est installé, profond et presque sacré.

Nous étions nombreux, jadis. Nous étions des forces, des énergies vivantes façonnées pour maintenir l'équilibre entre le monde des vivants et celui des morts. Mais au fil des siècles, l'ordre s'est corrompu. Seth, dans son obsession, nous a asservis à ses propres fins, et nous avons agi comme des geôliers plutôt que comme des gardiens.

Mais elle... Isis, non, Dawn. Elle a brisé ce cycle. En un seul instant, elle a tout changé.

Je me tiens au bord de la faille, observant ce qui reste du purgatoire. Les autres Gardiens sont silencieux, leurs formes translucides vacillant légèrement. Nous ne savons plus quoi être, ni comment exister dans ce nouvel ordre. Ce que Dawn a accompli a transcendé tout ce que nous pouvions imaginer.

— Elle a détruit le cycle, murmure une voix parmi nous, grave et résonnante. Elle a brisé les chaînes de l'éternité.

Je hoche lentement la tête, incapable de détourner les yeux de la scène qui se déploie sous mes pieds. La faille s'élargit, révélant un monde en pleine renaissance. Les ombres ont été dissoutes, le purgatoire déchiré. Et là, dans ce monde qui recommence, nous voyons des fragments de ce que nous avons autrefois protégé.

Des humains.

Ils marchent, parlent, rient, vivent. Leurs âmes sont libres, leurs destins ne sont plus entravés par nos jugements biaisés ou par les manipulations de Seth. Je sens une pointe d'émotion—peut-être du regret, ou une forme d'admiration silencieuse.

— Elle nous a libérés, continue un autre Gardien. Elle les a tous libérés.

Au centre de ce nouveau monde, une scène attire notre attention. Une jeune femme, fine et élancée, marche dans une rue animée. Ses cheveux noirs tombent en cascade sur ses épaules, et ses yeux sombres, bien que perdus dans leurs pensées, brillent d'une force tranquille. Elle ne sait pas encore, mais nous la reconnaissons. Dawn.

Non, cette fois, elle s'appelle autrement. Son essence est la même, mais sa vie a été réinitialisée, une page vierge. Elle est une jeune femme ordinaire dans un monde ordinaire, ignorant tout de ce qu'elle a été.

Et pourtant, quelque chose en elle demeure. Une lumière, douce mais indéniable, danse dans son sillage.

— Crois-tu qu'elle se souvienne ? murmure l'un des nôtres.

— Pas encore, répond un autre. Mais elle n'a pas besoin de se souvenir. Elle est là, et c'est tout ce qui compte.

Dans un café à quelques rues de là, un jeune homme est assis, un carnet de croquis ouvert devant lui. Il dessine distraitement, son crayon courant sur le papier avec une fluidité qui semble instinctive. Ses cheveux sont d'un brun profond, et ses yeux, d'un gris intense, scrutent les passants par la fenêtre. Il a un air rêveur, presque mélancolique, comme s'il cherchait quelque chose qu'il ne peut nommer.

Nous savons qui il est. Comment pourrions-nous ne pas le savoir ?

— Nox, murmure une voix, empreinte d'une étrange tendresse.

Nous l'observons en silence, fascinés par la simplicité de ce moment. Il est là, vivant, respirant, ignorant tout de ce qu'il a été. Mais dans ses gestes, dans la façon dont il appuie son crayon sur le papier, il y a un écho de l'homme qu'il était.

Et alors, elle entre.

La clochette au-dessus de la porte retentit, et il lève les yeux, distrait. Elle s'arrête près du comptoir, cherchant quelque chose dans son sac. Le temps semble se figer un instant, et nous retenons notre souffle collectif.

Il la voit.

Dans le café, l'air change imperceptiblement. Une tension douce mais palpable s'installe, comme si l'univers tout entier retenait son souffle. Il la regarde, et bien qu'il ne puisse nommer ce qu'il ressent, quelque chose en lui vacille.

— Elle est entrée dans son champ de vision, murmure un Gardien, presque fasciné. Et déjà, il est troublé.

Nous observons depuis notre purgatoire brisé, témoins silencieux d'une scène dont nous ne comprenons pas encore l'issue. La jeune femme avance vers le comptoir, son pas léger et assuré. Pourtant, elle hésite une fraction de seconde, ses doigts glissant sur le rebord du bois verni comme si elle cherchait à s'ancrer.

Il détourne les yeux, presque maladroitement. Sa main tremble légèrement sur le crayon, et la ligne qu'il traçait sur son carnet se brise, trahissant son trouble. Il relève la tête une seconde fois, incapable de s'en empêcher.

— Ils ne se souviennent pas, souffle un autre Gardien. Mais leurs âmes, elles, n'oublient jamais.

Elle passe commande, sa voix douce portant une note d'impatience contrôlée. Il l'écoute sans le vouloir, capturant chaque inflexion, chaque nuance. Puis elle se retourne, jetant un rapide coup d'œil à la salle. Leurs regards se croisent.

Et à cet instant, il n'y a plus de bruit, plus de mouvement. Juste eux.

Nous ressentons la vague, cette pulsation silencieuse qui traverse le temps et l'espace. Une force ancienne, mais indéniable. Cela n'a rien à voir avec la magie ou le destin. C'est une reconnaissance fondamentale, brute, inscrite dans leurs âmes.

Elle fronce légèrement les sourcils, comme si quelque chose la dérangeait sans qu'elle puisse en identifier la cause. Lui, il reste figé, son crayon suspendu dans les airs.

— Crois-tu qu'ils s'en rappelleront ? demande un Gardien plus jeune, sa voix teintée de curiosité.

Je secoue lentement la tête, bien que les mots n'aient pas besoin d'être prononcés pour être entendus.

— Non, mais ils n'ont pas besoin de se souvenir. Ils n'ont jamais vraiment oublié.

Dans le purgatoire désormais vide, nous avons appris à reconnaître ce qui transcende le souvenir. Ce lien qu'ils partagent est plus profond que les mots, plus ancien que le temps. C'est une vérité fondamentale, une gravité qui les attire toujours l'un vers l'autre.

Elle trouve une table près de la fenêtre, à quelques pas de lui. Elle s'assoit, son sac glissant de son épaule dans un bruit étouffé. Il la regarde du coin de l'œil, incapable de détourner complètement son attention. Il n'y a rien de particulier dans sa façon de s'asseoir, de sortir un livre de son sac. Et pourtant, pour lui, tout semble particulier.

Elle ouvre le livre, mais ses yeux ne bougent pas sur les lignes imprimées. Elle est distraite, son regard glissant furtivement dans sa direction.

Ils ne se connaissent pas. Pas ici, pas dans cette vie. Et pourtant, il y a un tiraillement, une sensation qu'ils ne peuvent ignorer.

— Ils se trouvent toujours, murmure une voix grave parmi nous. Peu importe les vies, peu importe les mondes.

Soudain, il se lève, son carnet sous le bras. Il hésite un instant, puis s'avance vers elle. Ses pas sont légers, mais nous ressentons chaque vibration, chaque hésitation dans ses mouvements. Elle relève les yeux, surprise.

— Salut, dit-il simplement, sa voix plus basse qu'il ne l'aurait voulu. Je... Désolé de vous déranger, mais... ce livre, il est bien ?

Elle cligne des yeux, déconcertée. Ce n'est pas ce qu'il voulait dire, et il le sait. Mais elle sourit, un sourire léger, presque timide.

— Euh, oui, je suppose, répond-elle. C'est... intéressant.

Le silence s'installe, mais il n'est pas gênant. Il est rempli de ce quelque chose qu'ils ne comprennent pas encore, mais qu'ils acceptent instinctivement.

— Tu veux t'asseoir ? demande-t-elle finalement, inclinant légèrement la tête.

Il acquiesce, sa gorge sèche. Lorsqu'il s'assoit face à elle, ses yeux croisent les siens à nouveau, et cette fois, aucun d'eux ne détourne le regard.

Nous observons en silence, témoins de leur premier contact dans ce monde. Nous ne savons pas où cela les mènera. Nous ne sommes plus là pour guider ou juger. Nous sommes simplement là pour veiller, comme nous aurions toujours dû le faire.

— C'est la fin du cycle, murmure l'un d'entre nous.

— Non, répond un autre, sa voix vibrante d'une certitude douce. C'est un nouveau départ.

Le silence retombe sur le purgatoire, brisé seulement par le faible murmure d'énergies anciennes qui s'apaisent. Les Gardiens se dispersent, leurs formes éthérées flottant comme des ombres dans un vide maintenant calme. Leur but n'a plus la même intensité qu'autrefois ; leur rôle a changé.

— Nous avons échoué pendant des siècles, murmure l'un d'eux, sa voix imprégnée d'un regret profond. Nous avons cru pouvoir imposer l'équilibre en écrasant les forces qui menaçaient de le détruire. Mais nous avons oublié que l'équilibre ne peut être imposé. Il doit être choisi.

Un autre acquiesce, ses contours vacillant légèrement.

— Seth nous a détournés, sa voix s'élevant comme un écho. Mais la corruption n'était pas seulement en lui. Elle était en nous. Nous avons ignoré la vérité parce qu'elle était plus facile à oublier.

Le silence qui suit est lourd, chargé de souvenirs amers. Puis une voix, plus douce, plus calme, s'élève parmi eux.

— Mais ils nous ont rappelé ce que nous avions perdu. Leur sacrifice a brisé le cycle que nous avons perpétué. Dawn, avec sa lumière, et Nox, avec son amour... Ils ont fait ce que nous étions incapables de faire. Ils ont choisi.

Dans le café, le murmure d'une conversation à une table près de la fenêtre atteint à peine nos oreilles, mais son essence est claire. Ce sont des mots simples, anodins, comme ceux que deux étrangers pourraient échanger lors d'une première rencontre. Pourtant, nous savons ce qu'ils signifient.

— Ils ne le savent pas encore, observe un Gardien, ses contours vacillant comme s'il hésitait à se laisser aller à l'espoir. Mais leurs âmes le savent.

Un autre Gardien s'avance, observant la scène avec une gravité calme.

— Ils n'ont pas besoin de savoir, murmure-t-il. Tout ce qu'ils ont besoin de faire, c'est vivre.

L'humanité en contrebas continue de tourner, insouciante des énergies qui veillent sur elle. Nous ne sommes plus des juges, ni des bourreaux. Nous sommes devenus autre chose. Des gardiens, dans le sens le plus pur du terme. Des témoins silencieux de vies qui s'épanouissent, libres de la cage que nous avions contribué à construire.

— Leur bonheur n'aura pas besoin de nous, dit l'un d'entre nous, un sourire presque imperceptible dans sa voix.

— Mais nous veillerons quand même, murmure un autre. Parce qu'ils nous l'ont appris. La lumière et l'ombre ne s'annulent pas. Elles coexistent.

Un Gardien, plus jeune dans sa présence, observe les deux âmes qui se rencontrent à nouveau. Il s'approche légèrement, comme attiré par la scène.

— Crois-tu qu'ils auront une chance, cette fois ? demande-t-il, sa voix empreinte d'une naïveté presque tendre.

Le plus ancien parmi nous répond, sa voix résonnant dans les profondeurs du purgatoire brisé :

— Ils n'ont pas besoin de chance. Ils ont choisi. Et c'est tout ce qui compte.

Sur la table du café, leurs mains se frôlent brièvement, un geste involontaire. Elle retire la sienne rapidement, gênée, mais pas avant qu'une chaleur douce ne traverse leurs doigts. Il sourit, un sourire timide, mais sincère.

Et alors, dans le purgatoire brisé, nous fermons les yeux.

Nous les laissons être.

Nous les laissons vivre.

Fin.

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