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Chapitre 7

Nox

La faim brûle dans mes veines. Pas comme une simple envie, non. C'est un vide, un abîme insatiable qui me griffe l'intérieur, exigeant que je le comble. Je serre les dents, mes doigts frémissent à l'idée de ce qui m'attend. Chaque battement de cœur dans cette ville semble m'appeler, chaque souffle de vie une promesse d'apaisement temporaire.

La nuit a engloutit la ville, une mer d'ombres rythmée par les néons clignotants et le grondement lointain des voitures. Je me fonds dans cette obscurité, une ombre parmi d'autres, mes pas étouffés par le bitume encore humide de la pluie de la journée. Les rues s'entrelacent comme un labyrinthe vivant, chacune pulsant de vie, de peur, de désespoir. C'est ici que je chasse.

Une petite flamme noire, pulsante, apparaît à mes côtés comme un mauvais présage. Sa lumière vacille légèrement, projetant des ombres mouvantes sur les murs autour de moi. Des éclats lumineux parcourent parfois sa surface, comme des éclairs fugaces traversant une tempête. Lorsqu'il bouge, un son subtil d'air en mouvement ou d'un feu crépitant l'accompagne, ajoutant à sa nature insaisissable. Khepri serpente dans l'air, se contorsionne, une entité insaisissable de noirceur et de sarcasme. Lorsque je tourne la tête, je peux presque voir son noyau battre comme un cœur minuscule, mais son mouvement constant l'empêche d'être pleinement défini.

Parfois, il se rapproche suffisamment pour que sa chaleur caresse ma peau, une chaleur inconfortable, semblable à celle d'un feu trop proche qu'on ne peut éviter.

Elle me suit partout d'aussi longtemps que je me souvienne, amicale mais aussi agaçante.

— Tu sais, tu pourrais choisir une méthode moins... dramatique, lâche Khepri, sa voix claire et moqueuse résonnant dans mon esprit, bien qu'aucune bouche ne soit visible.

— Une petite méditation, peut-être ? Ou un régime végétarien ?

— Ferme-la, marmonné-je, mon ton plus sec que je ne le voudrais.

— Oh, mais c'est tellement fascinant de te regarder dans cet état. Le noble prédateur, tourmenté par son propre besoin... Tu es comme un personnage de roman. Si cliché.

La flamme vacille, comme si elle riait de sa propre blague. Son ton est presque chantant, mais il y a une note sous-jacente de sarcasme qui me fait serrer les dents.

— T'as pas autre chose à faire que de me harceler ? rétorqué-je en avançant, mes yeux toujours rivés sur les rues.

— Harceler ? Moi ?

La flamme s'épaissit un instant, prenant presque une forme humanoïde avant de revenir à son état d'origine.

— Je suis ton meilleur ami, Nox. Ton Jiminy Cricket version macabre. Imagine la vie sans moi : morne, sans le moindre commentaire spirituel.

Je ne réponds pas. À quoi bon ? Khepri adore entendre le son de sa propre voix, même s'il n'a pas de bouche pour parler. Sa présence me suit de près, toujours flottante, toujours en mouvement, comme une mouche qu'on ne peut pas chasser. Pourtant, il est bien plus que ça. Et je préfère ne pas y penser.

La faim est trop forte. Mon regard balaye les rues, cherchant, analysant. Des groupes d'amis passent en riant, leurs voix résonnant contre les façades. Trop nombreux, trop visibles. Une femme, seule, remonte son écharpe contre le froid. Trop innocente. Mes yeux s'attardent sur une ombre noire. L'homme à l'air nerveux, les mains dans les poches, un sac trop grand pour lui glissant de son épaule. Il regarde autour de lui, prêt à disparaître dans une ruelle. Bingo.

J'apparais non loin de lui, un bruissement à peine perceptible pour le commun des mortels. Tout comme Khepri, je sais être invisible quand il le faut.

Je le vois maintenant clairement de plus près. Un homme, grand mais voûté, avec une démarche lourde et nerveuse. Ses vêtements usés, son blouson de cuir élimé, et la manière dont il fouille ses poches tout en regardant autour de lui trahissent une intention douteuse. La ruelle est étroite, bordée de conteneurs à ordures, et une faible lumière provenant d'un lampadaire vacillant ajoute à l'atmosphère lugubre.

Il n'est pas innocent. Je n'ai pas besoin de preuves pour le savoir. C'est une intuition, un instinct affûté par des années de chasse. Mais ce n'est pas seulement son aura qui me pousse. C'est la simplicité de sa culpabilité. Ce genre d'homme a toujours une excuse pour ce qu'il fait – pour chaque mensonge, chaque acte égoïste. Ils se convainquent qu'ils n'ont pas eu le choix. Mais au fond, ils savent. Et ce savoir est ce que je viens chercher.

Ce type a des dettes, peut-être du sang sur les mains. Sa culpabilité flotte autour de lui comme une aura nauséabonde.

Khepri pousse un soupir dramatique.

— Sérieusement ? Encore ce genre-là ? Tu pourrais viser plus haut, Nox. Imagine un politicien véreux ou un magnat de l'immobilier. Fais-toi plaisir !

Je ne réponds pas. Il sait très bien pourquoi je choisis ce genre de cible. Les âmes comme lui sont faciles à traquer, presque toujours seules et désespérées. Ce sont des proies qui se débattent à peine. Pas de remords à avoir. Je l'ignore et commence à avancer, mes pas mesurés mais implacables. Chaque mouvement est calculé, chaque respiration contrôlée. La proie ne m'a pas encore remarqué, mais il le sentira bientôt. Ils le sentent toujours.

Je m'approche lentement, mes sens en alerte. Les bruits de la ville s'estompent à mesure que ma concentration s'aiguise. Le souffle de ma proie est irrégulier, pressé, comme s'il savait inconsciemment qu'il était suivi. Les humains ne prêtent pas toujours attention à ce qui se cache dans l'ombre, mais leur instinct, lui, ne ment jamais.

Khepri flotte à mes côtés, vibrant d'une énergie moqueuse.

— Alors, qu'est-ce qu'on a là ? Un voleur ? Un menteur ?

Sa voix résonne doucement dans mon esprit, presque mélodique, mais toujours teintée de sarcasme.

Je claque la langue. Les questions incessantes de Khepri ne méritent pas toujours une réponse. Je m'avance doucement, mes bottes frôlant le pavé humide sans bruit. Mes pas sont silencieux, calculés. La distance se rétrécit entre nous. Khepri virevolte devant moi, se plaçant dans mon champ de vision comme pour me défier.

— Sérieusement, Nox, tu pourrais choisir des cibles plus intéressantes. Celui-là sent le désespoir à des kilomètres. Où est le défi ? ajoute Khepri en virevoltant autour de moi.

Je serre les dents, mon agacement montant d'un cran.

— Tais-toi !

La flamme noire éclate en une volute moqueuse mais recule, me laissant seul avec ma proie.

À quelques pas, je m'arrête. L'homme ne m'entend pas, trop absorbé par le grésillement de sa cigarette. Je pourrais l'attraper maintenant, mais je préfère attendre, savourer le moment. Il y a une certaine beauté dans la chasse, une montée d'adrénaline qui me traverse comme une vague.

— Besoin d'un feu ? dis-je enfin, ma voix basse et rauque.

L'homme sursaute violemment, la cigarette tombant de sa bouche. Il se retourne brusquement, ses yeux écarquillés de panique. C'est dans ce regard que je lis tout : la peur, le regret, et une vague compréhension que son temps est compté.

— T'es qui, toi ? demande-t-il, sa voix tremblante.

Je ne réponds pas. Les mots sont inutiles à ce stade. Je m'avance d'un pas, et il recule instinctivement, son dos heurtant le mur derrière lui. Son souffle s'accélère, et je peux presque entendre les battements frénétiques de son cœur. Une musique familière.

Il tente de sortir quelque chose de sa poche – peut-être un couteau, peut-être rien – mais je suis déjà sur lui. Ma main se lève et attrape son poignet avec une force qui le fait grimacer de douleur. Il gémit, se débat, mais c'est futile.

Le contact est grisant. Une chaleur brûlante parcourt mes doigts, se propageant jusqu'à mes veines comme une décharge électrique. La noirceur. Elle remonte à travers ma main, se fraye un chemin dans mes veines comme une encre vivante, liquide, glissant sous ma peau. Mes doigts s'assombrissent, la couleur se répandant sur ma peau jusqu'à mes poignets, mes avant-bras. C'est une sensation viscérale, brûlante, et pourtant... exaltante. Un bruit sourd résonne dans ma tête, comme une horloge qui s'accélère brutalement. Le monde autour de moi s'efface, ne laissant qu'un vortex de chaleur et de ténèbres. Les secondes glissent de lui à moi, des fragments de souvenirs surgissant et disparaissant avant même que je puisse les comprendre. Chaque battement de cœur qu'il perd résonne en moi comme une pulsation de pouvoir. C'est... grisant. Et terrifiant.

Je ferme les yeux. Et je ressens tout.

La première vague est toujours la plus intense. C'est une explosion de sensations : un mélange de chaleur, de puissance, et d'un plaisir brut qui me traverse de part en part. Mon cœur s'emballe, chaque fibre de mon corps vibrant sous l'afflux d'énergie.

L'homme hurle, son cri résonnant dans la ruelle, mais je n'entends qu'un lointain écho. Mes doigts se resserrent sur son poignet, un sourire involontaire étirant mes lèvres. Ce n'est pas seulement une nécessité. C'est une ivresse.

Le temps coule, littéralement, de lui à moi. Chaque seconde de sa vie s'efface, se dilue dans mon être. Ses souvenirs me traversent par bribes – des images floues, des fragments sans importance. Je ne m'attarde pas. Tout ce qui compte, c'est ce flot continu qui me remplit, m'apaise, me restaure.

— Oh, regarde-toi, susurre Khepri, sa voix comme une caresse dans mon esprit. Tu es magnifique, Nox. Un vrai dieu sombre.

Je ne réponds pas, trop perdu dans l'extase. Mon autre main se pose sur l'épaule de l'homme pour le maintenir en place. Il s'affaisse lentement, ses genoux cédant sous son poids. Ses gémissements faiblissent, remplacés par des respirations haletantes.

Je pourrais continuer. Tout prendre. Le réduire à un cadavre vide, à une coquille. Mais je relâche ma prise.

L'homme s'effondre au sol, son corps tremblant comme une feuille balayée par le vent. Il est encore vivant, mais seulement en apparence. Son souffle est rauque, chaque inspiration un effort qui semble le déchirer de l'intérieur. Son teint est livide, presque gris, et son regard, autrefois arrogant, est maintenant vide. Il ne se relèvera pas avant longtemps, mais il ne vivra pas non plus bien longtemps. Une poignée de jours, tout au plus. Assez pour sentir son corps se désagréger, pour comprendre que quelque chose l'a changé de manière irréversible.

Je me redresse, mon regard glissant sur sa silhouette affaissée. Je pourrais prendre tout ce qu'il reste. L'achever maintenant, le laisser disparaître dans l'oubli, un corps vide sans âme. Ce serait facile. Rapide. Mais je choisis autrement.

Il lui reste juste assez pour qu'il sente la douleur monter en lui, pour qu'il affronte la lente et inexorable descente vers la mort. Il se demandera pourquoi. Ce qui lui arrive. Chaque seconde deviendra une torture, une agonie qu'il ne pourra expliquer. Et moi, je n'aurai jamais à m'en soucier.

— Toujours aussi cruel, hein ? murmure Khepri, flottant à mes côtés, sa flammèche noire dansant comme pour souligner l'horreur de la scène. Laisser les miettes... pour que la souffrance s'attarde. Tu es un véritable artiste.

Je ne réponds pas, mais une part de moi sourit intérieurement à ces mots. Il n'a pas tort. Je pourrais prétendre que je le fais pour une raison, que c'est un acte de justice, mais ce serait un mensonge. La vérité, c'est que je prends un plaisir cruel à ce petit jeu. Voir leurs ombres s'effacer lentement, sentir le temps s'écouler entre mes doigts...

C'est ce que je suis. Un prédateur. Une ombre.

Et je n'ai aucun pouvoir de changer cela.

Je recule, les mains tremblantes. La noirceur dans mes veines commence à se dissiper, mais elle laisse derrière elle une chaleur résiduelle qui palpite doucement. La chaleur qui reste est un mensonge. Elle me fait croire que je suis encore vivant, que je suis plus qu'un spectre, mais elle ne dure jamais. Quelques minutes, peut-être une heure, avant que le froid ne revienne. Avant que la faim ne creuse de nouveau un abîme en moi. Je passe mes doigts sur ma main, là où les ténèbres ont glissé dans mes veines. La peau est propre, mais je la sens encore vibrer, comme si le poids des secondes volées s'accrochait à mes os. Ce que je prends ne m'appartient pas. Ce n'est qu'un emprunt, une dette que je ne pourrai jamais rembourser.

Je pourrais arrêter. Mais je replonge, inlassablement. Parce que c'est tout ce que je suis : une ombre. Et je le hais autant que je m'en délecte.

Je passe une main sur mon visage, essuyant une sueur invisible et m'éloigne rapidement, mes pas résonnant sur les pavés mouillés de la ruelle. Mon souffle est encore court, mes muscles tendus. Le froid nocturne mord ma peau, mais il n'éteint pas la chaleur qui pulse dans mes veines. Cette satiété... temporaire. Elle ne dure jamais assez longtemps.

Je glisse mes mains dans mes poches, sentant encore l'écho de la noirceur qui s'est propagée à travers moi. Mes doigts me picotent, comme s'ils cherchaient une autre prise, un autre fragment de temps à voler.

— Bien joué, champion, lance Khepri, flottant à côté de moi comme une flammèche noire qui danse dans la pénombre. Alors, dis-moi, sur une échelle de un à extase absolue, ça t'a fait quoi cette fois ? Un neuf ? Peut-être un dix ?

Je ne réponds pas. Je n'ai pas besoin de le faire. Khepri connaît déjà la vérité.

Il virevolte devant moi, s'approchant juste assez pour que sa lueur trouble ma vision.

— Tu sais, tu pourrais au moins sourire un peu. Tu viens de te nourrir, de te gaver comme un roi, et pourtant, tu fais cette tête de déterré. Sérieusement, Nox, tu es une vraie tragédie ambulante.

— Disparaît, murmuré-je d'un ton glacial.

Khepri s'arrête net. Sa forme vacille légèrement, mais il ne part pas. Bien sûr qu'il ne part pas. Il est toujours là, insidieux, un parasite aussi persistant que ma propre faim.

— Très bien, dit-il, faussement dramatique. Je te laisse à ton introspection torturée. Mais ne dis pas que je n'ai pas essayé d'égayer ta nuit.

Avec un dernier éclat sarcastique, il s'efface, se dissipant comme une volute de fumée dans la brise. Mais il ne disparaît jamais complètement. Même dans le silence, je sens sa présence. Une ombre dans mon esprit, une chaleur diffuse qui refuse de s'éteindre. Il est là, caché dans les recoins de ma conscience, attendant le moment où il pourra reparler. Ce n'est qu'une question de temps.

Je serre les poings. Chaque nuit, chaque nourrissage, il se renforce. Pas physiquement, mais en moi. Et je ne sais pas si c'est lui qui m'appartient ou l'inverse.

Je continue de marcher, mes pensées se mélangeant à chaque pas. Je ne devrais pas apprécier ce que je fais. Chaque fois que je me nourris, une partie de moi devient un peu plus sombre, un peu plus corrompue. Mais c'est un besoin viscéral, une soif que je ne peux ignorer. C'est ce que je suis, et je le hais autant que je m'en délecte. J'ai beau me jurer qu'il s'agit de la dernière fois, je replonge inlassablement. C'est plus fort que moi. Plus fort que ma volonté d'arrêter toute cette torture jour après jour, inlassablement.

Alors que je traverse une rue bordée de lampadaires vacillants, un éclat familier attire mon regard. Une silhouette, mince et élancée, marche à quelques mètres de moi. Je ralentis, mes yeux s'ajustant à la pénombre pour mieux voir.

Dawn Oswen.

Mon souffle se suspend alors que je la vois. Ses pas, pourtant légers, semblent résonner plus fort que tout ce chaos ambiant. Chaque détail d'elle attire mon attention : la manière dont ses cheveux effleurent son cou, cette détermination inconsciente dans sa démarche. C'est absurde, mais elle est la seule chose que je vois.

Un éclat lumineux du lampadaire au-dessus d'elle accroche sa silhouette, la rendant encore plus irréelle. Elle ne devrait pas être ici. Et pourtant, elle est là, comme une erreur dans l'univers.

— Oh, regarde qui voilà, susurre une voix à côté de moi.

Khepri, bien sûr. Il ondule près de moi, son éclat noirâtre dansant dans ma vision périphérique. Sa lumière vacillante éclaire légèrement mon visage, mais je n'aidas à m'en soucier, moi seul peut le voir.

— Elle est encore plus jolie, non ? poursuit-il, son ton caustique. Si innocente, si lumineuse. Elle brille d'une lumière insupportable, n'est-ce pas ? Je parie que c'est elle qui finira par te consumer, pas toi.

Je serre les poings, luttant contre l'envie de lui répondre. Mon regard reste fixé sur elle. Chaque instinct en moi hurle de m'éloigner, de ne pas m'approcher davantage. Elle est un danger. Pour elle. Pour moi.

— Tu sais que tu ne peux pas résister, chante Khepri, se glissant presque dans mon oreille. Regarde-toi. Tu es comme un papillon attiré par une flamme. Et tu sais quoi ? Ça va te brûler.

— Ça suffit, murmuré-je, ma voix grondante.

Dawn s'arrête soudainement, tournant légèrement la tête comme si elle avait senti quelque chose. Mon cœur s'accélère. Mon souffle se suspend. Je lutte pour détourner le regard, mais elle m'attire, comme une étoile au bord de l'explosion. Chaque instinct me hurle de m'éloigner. Chaque fibre de mon être s'accroche à l'ombre qui me protège, mais... je ne peux pas. Elle dégage une lumière qui me déchire. Une lumière qui me rappelle tout ce que j'ai perdu. Tout ce que je ne mérite pas.

Et pourtant, cette lumière s'obstine à me chercher. À briller pour moi. Le destin est cruel. Il joue avec nous comme des pions sur un échiquier brisé. Je passe ma vie à essayer de m'effacer, de disparaître de son chemin, mais elle finit toujours par se rapprocher. Comme aujourd'hui, en classe. C'était une torture de l'ignorer. De faire comme si sa voix, douce mais hésitante, ne résonnait pas en moi comme une cloche. Chaque mot qu'elle a prononcé m'a frappé de plein fouet, chaque question qu'elle a posée a fait hurler cette part de moi que je ne peux pas étouffer.

Mais je n'ai pas le choix. Être froid, distant, c'est nécessaire. C'est la seule chose qui peut la protéger de ce que je suis. De ce que je fais. J'ai vu ce qui arrive quand je me laisse aller à ce que je ressens. J'ai vu ce que cela coûte. À elle. À moi.

Pourtant, une autre part de moi, celle que je hais le plus, me souffle que je pourrais m'approcher. Juste un peu. Juste assez pour entendre sa voix, sentir son souffle. Cette part est un poison, insidieux et persistant, et elle se nourrit de mes failles.

Je ferme les yeux, les dents serrées. La lumière vacille à travers mes paupières. Je suis un idiot. Et elle est ma punition.

Ai-je fait un bruit ? Non. C'est autre chose. Une connexion invisible, peut-être. Je recule instinctivement, m'enfonçant dans l'ombre d'un immeuble.

Elle regarde autour d'elle, ses yeux parcourant la rue sans s'arrêter sur moi. Je sens un frisson parcourir mon corps, comme si un fil invisible s'était tendu entre nous. Je sais qu'elle ne peut pas me voir, pas dans cette obscurité. Mais une part de moi se demande si elle me ressent, comme je la ressens. Cette connexion... Ce maudit lien qui revient toujours, peu importe combien je lutte pour l'ignorer. Après un moment, elle reprend sa marche, disparaissant à l'angle d'une rue.

Khepri ricane doucement, sa flamme noire dansant autour de moi comme pour appuyer mes pensées

— Tu es pathétique, Nox. Sérieusement. Si tu veux mon avis – et je sais que tu ne le veux pas – tu devrais abandonner maintenant. Elle te détruira avant que tu ne poses une main sur elle. Tu sais comment les choses terminent à chaque fois.

Je reste immobile, le regard perdu dans l'obscurité où elle a disparu. Une partie de moi veut le croire. Une autre refuse. Car malgré tout, malgré cette douleur constante, je ne peux pas m'empêcher de vouloir rester proche. De vouloir m'assurer qu'elle va bien. Que rien ne lui arrive. Même si je sais que Khepri a raison, je finirai par la ternir. Peut-être même par l'éteindre.

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