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Chapitre 41

Dawn

La lumière s'insinue doucement à travers les rideaux, caressant mon visage d'une chaleur timide. J'ouvre les yeux sur une pièce baignée de douceur : des murs crème ornés de cadres aux images familières, une couverture en coton tirée jusqu'à mon menton. Je suis dans ma chambre. Tout est calme, presque apaisant.

Mais ce calme me ronge. Une tension sourde pèse sur ma poitrine, un malaise inexplicable qui refuse de s'éteindre.

Je tends l'oreille, espérant capter un son, une voix, quelque chose qui ancrerait cette matinée dans une normalité que je désespère de retrouver. Des bruits proviennent de la cuisine : le tintement d'une cuillère contre une tasse, le froissement d'un journal. Savannah.

Je me redresse lentement, mes muscles protestant légèrement, comme si j'avais couru des kilomètres. Mes pieds nus touchent le sol froid, et un frisson me parcourt, mais ce n'est pas le parquet glacé qui me dérange. C'est ce vide.

Chaque pas que je fais semble plus lourd, comme si l'air lui-même voulait m'arrêter. En entrant dans la cuisine, je trouve Savannah assise à la table, un thé fumant entre les mains. Elle porte une robe de chambre bleu ciel, et son expression est paisible, presque neutre, comme si elle attendait simplement que la journée commence.

— Salut, ma puce, dit-elle en levant les yeux vers moi. Tu es enfin réveillée. Comment tu te sens ?

Sa voix est douce, chaleureuse, mais elle semble trop normale. Trop légère. Je reste un instant figée dans l'encadrement de la porte, une nausée montante nouant ma gorge.

— Ça va... je crois, dis-je, hésitante.

Elle incline légèrement la tête, ses yeux s'attardant sur moi avec une bienveillance sincère. Mais quelque chose dans son regard me frappe comme une lame invisible : il n'y a pas de peur, pas d'inquiétude. Aucune trace des horreurs que nous avons traversées.

— Tu veux un thé ? demande-t-elle en se levant. Ça t'aidera à te réveiller.

Je hoche la tête machinalement, mais ma gorge est trop serrée pour parler. Mon regard balaie la pièce, cherchant un détail familier, quelque chose qui pourrait me rassurer. Tout est à sa place. Mais c'est justement ça qui me dérange.

Savannah pose une tasse devant moi et s'assoit à nouveau, prenant une gorgée de son propre thé.

— Tu étais épuisée hier soir, ajoute-t-elle, comme si elle comblait le silence. Je t'ai laissée dormir.

Je relève les yeux vers elle, mon cœur tambourinant dans ma poitrine.

— Savannah... est-ce que Ava va bien ? Brielle ?

Son sourire s'élargit légèrement, et elle hoche la tête.

— Bien sûr qu'elles vont bien. Pourquoi ne le seraient-elles pas ?

Je serre la tasse entre mes mains, le cœur prêt à exploser.

— Et Tyler ? Seth ?

Le silence qui suit est glacial. Savannah fronce légèrement les sourcils, son expression passant de la légèreté à une confusion pure.

— Tyler ? Seth ? répète-t-elle, comme si elle goû;tait ces noms pour la première fois. Qui sont-ils ?

La tasse glisse presque de mes mains. Je me redresse brusquement, mes yeux s'écarquillant.

— Qu'est-ce que tu racontes ? dis-je, ma voix tremblante. Tyler et Seth. Ils étaient avec nous...

Savannah secoue la tête lentement, son regard teinté de compassion, mais elle reste immobile.

— Je ne connais personne de ces noms, Dawn, dit-elle calmement. Ce sont de nouveaux amis de la fac ?

Chaque mot est un coup de poing. Mes doigts se crispent sur la tasse, et ma vision se trouble un instant. La nausée monte en flèche, et mes mains tremblent légèrement. Mon esprit lutte contre les implications de ses mots.

— Non... non, ce n'était pas un rêve, murmurai-je, ma voix étouffée par l'émotion. Ils étaient là. Avec nous.

Savannah se lève lentement, ses mains tendues vers moi comme si elle voulait m'apaiser.

— Dawn, chérie, tu t'inquiètes. Tu te sens bien?

Mais je ne l'écoute plus. Mon esprit est en ébullition, chaque fibre de mon être criant que quelque chose ne va pas. Mes jambes se mettent en mouvement avant que je ne puisse y penser, et je monte les escaliers à toute vitesse, mon souffle court, mes mains tremblantes.

Je pousse la porte de ma chambre et me précipite vers mon sac, qui traîne toujours à côté de mon bureau. Mon cœur bat si fort que j'ai l'impression qu'il va exploser. Je m'agenouille, le sac ouvert devant moi, et commence à fouiller frénétiquement, jetant des carnets, des crayons, des papiers froissés sur le sol.

Je cherche une preuve. N'importe quoi. Mon esprit s'accroche à un souvenir précis : une page de mon cahier, où Tyler avait dessiné un petit bonhomme rigolo en marge de mes notes. Je me souviens de son rire moqueur, de la façon dont il m'avait dit que mes annotations étaient trop sérieuses. C'était il y a à peine quelques jours.

Mes mains attrapent le cahier, fébriles. Je tourne les pages, les yeux parcourant chaque ligne. Mais rien. La page est vierge. Le dessin a disparu.

— Non... murmuré-je, ma voix étranglée.

Je continue à fouiller. Les notes que Seth m'avait données – ces feuilles qu'il avait soigneusement annotées pour m'aider à rattraper un cours manqué – devraient être là aussi. Je vide tout le contenu de mon sac sur le sol, les papiers volant autour de moi comme des fragments d'un passé qui m'échappe.

Rien. Absolument rien.

Je reste figée, les genoux sur le tapis, les mains suspendues au-dessus du désordre que j'ai créé. Un vertige me prend, une sensation de chute libre alors que la réalité s'impose brutalement.

Je descends lentement l'escalier, le cœur battant à tout rompre. Savannah m'observe depuis l'entrée du salon, ses bras croisés et une ombre de confusion dans le regard. J'ignore son expression, mes pensées focalisées sur une seule chose : la vérité.

Mon téléphone est posé sur la table basse. Je m'en empare, mes mains tremblant légèrement. Une pensée me traverse, aussi brutale qu'une vague glacée : et si Ava avait oublié elle aussi ? Non. Ce n'est pas possible. Elle se souviendra. Elle doit se souvenir.

Le téléphone sonne une fois, deux fois. Chaque tonalité semble prendre écho à mon propre souffle, lourd et irrégulier. Enfin, elle décroche.

— Salut, Dawn ! dit Ava, sa voix enjouée et familière.

Une fraction de seconde, je ressens un soulagement. Puis il s'efface, emporté par la vague d'angoisse qui gronde en moi.

— Ava... Salut, dis-je, ma voix tremblante. Tout va bien ?

— Bien sûr, répond-elle, un ton de surprise dans la voix. Pourquoi ? Il y a quelque chose qui ne va pas ?

Avant que je ne puisse répondre, une voix familière retentit en arrière-plan.

— Dawn, j'espère que t'es prête ! On va pas tarder à partir, lance Brielle avec un éclat de rire.

Je fige. Mon souffle se coupe une seconde.

— Brielle est avec toi ? demandé-je, mes mots sortant avant que je ne puisse les contrôler.

— Oui, bien sûr, répond Ava avec légèreté. Pourquoi cette question bizarre ? On va passer te prendre bientôt. On pensait aller faire un tour en ville, peut-être un peu de shopping. Pourquoi ? Tu veux qu'on vienne plus tôt ?

Mon souffle s'accélère, et je serre le téléphone contre mon oreille, comme si cela pouvait ancrer la réalité qui m'échappe.

— Non... Non, ce n'est pas nécessaire, dis-je rapidement, ma voix se brisant légèrement. Je... Je crois que je vais rester ici aujourd'hui.

— Oh, tu es sûre ? demande Ava, une pointe de déception dans sa voix. Ça te ferait du bien de sortir un peu. Brielle et moi pensions déjeuner quelque part après. Peut-être à notre café habituel ?

— Non... Non, merci, répété-je, le regard fixé sur mes mains tremblantes. Une autre fois, peut-être.

Un silence s'installe, Ava hésitant manifestement à insister davantage.

— D'accord, si tu es sûre. Mais appelle-moi si tu changes d'avis, d'accord ? ajoute-t-elle, sa voix redevenue chaleureuse.

— Oui... Merci, Ava. Passez une bonne journée.

— Toi aussi, Dawn. Prends soin de toi, répond-elle avant de raccrocher.

Je reste figée, le téléphone toujours pressé contre mon oreille, même après la fin de l'appel. Leur absence, ou plutôt leur oubli, est une évidence brutale. Elles ne savent pas. Elles ne se souviennent pas. Le vide autour de Tyler et Seth n'est pas seulement dans les objets, dans les souvenirs tangibles. Il est dans leur mémoire. Ils ont disparu. Pas seulement leurs visages, leurs voix. Mais tout. Tout ce qui prouvait qu'ils étaient réels. Effacé comme s'ils n'avaient jamais existé.

La pièce tourne légèrement autour de moi, et je m'assieds précipitamment sur le bord de mon lit, ma main serrant la couverture pour m'ancrer. Mon esprit lutte contre l'évidence, cherchant une faille, une explication rationnelle.

Mais il n'y en a pas. Pas dans ce monde.

Ma respiration s'accélère à nouveau, et je lève les yeux vers le miroir en face de moi. Mon propre reflet semble étranger, déformé par l'angoisse. Puis, quelque chose attire mon attention. Sur mon poignet.

Un symbole.

Gravé délicatement, comme une cicatrice ancienne, mais que je n'ai jamais vue avant aujourd'hui. Mon cœur s'arrête un instant alors que je tends le bras pour mieux l'examiner. Le dessin est complexe, presque hypnotique, composé de lignes élégantes et entrelacées. Mais ce qui me frappe, c'est la familiarité qui en émane, une reconnaissance enfouie au plus profond de moi.

Mes doigts tracent lentement les contours du symbole, une chaleur étrange émanant de ma peau. Ce n'est pas un hasard. Ce n'est pas normal.

Et dans un éclair, une seule pensée s'impose à moi : Nox.

Il est le seul qui pourrait comprendre. Le seul qui pourrait avoir des réponses. Peu importe ce que je ressens pour lui, peu importe la colère, le désarroi ou la confusion. Je n'ai plus le choix.

Je me lève brusquement, enfilant un sweat à capuche et des baskets, mes mouvements guidés par une urgence que je ne peux expliquer. La peur et la détermination se mélangent en moi, créant une énergie brute qui me pousse vers la porte.

— Savannah, je reviens plus tard, dis-je rapidement en attrapant mes clés sur le comptoir.

Elle lève les yeux de son livre, un sourcil arqué, mais ne pose pas de questions.

— D'accord, mais sois prudente, répond-elle calmement.

Je hoche la tête et sors, laissant la porte se refermer derrière moi avec un claquement net. L'air frais me frappe immédiatement, mais je n'hésite pas. Chaque pas me rapproche de lui.

De réponses.

De la vérité.

***

Je pousse la porte massive du musée, son poids résistant légèrement avant de céder sous ma main. L'intérieur m'enveloppe d'un silence feutré, seulement brisé par le murmure lointain des visiteurs et le doux crissement des chaussures sur le sol en marbre. L'air est frais, imprégné d'un mélange de pierre ancienne et de cire.

Mon regard balaie les vastes galeries, mais je ne sais pas par où commencer. Les sculptures et peintures s'alignent dans un ordre parfait, comme si elles me jugeaient de leur immobilité figée. Une partie de moi voudrait s'arrêter, reprendre mon souffle, mais je n'ai pas le luxe de me laisser distraire.

Je serre les poings, mes ongles s'enfonçant dans mes paumes. Concentre-toi. Je suis venue ici pour une raison.

Je me dirige vers le bureau d'accueil, où une femme élégamment vêtue de noir s'affaire derrière son écran. Elle lève les yeux, son sourire professionnel s'élargissant lorsqu'elle me voit approcher.

— Bonjour, bienvenue au musée. Puis-je vous aider ?

— Je cherche Monsieur Iskander, dis-je rapidement, ma voix pressée trahissant mon agitation.

Son sourire vacille légèrement, remplacé par une expression polie mais fermée.

— Monsieur Iskander ne travaille pas aujourd'hui, mademoiselle. Puis-je vous aider avec autre chose ?

— Savez-vous quand il reviendra ? insisté-je, mon cœur battant un peu plus vite.

Elle hésite, son regard mesurant probablement si je suis une étudiante, une admiratrice, ou une perturbatrice. Après une seconde de réflexion, elle secoue doucement la tête.

— Je suis désolée, je ne peux pas vous donner d'informations personnelles.

Je recule d'un pas, frustrée, avant de faire volte-face. Je traverse la galerie principale, mes yeux glissant sur les vitrines et statues sans réellement les voir. Mon souffle s'accélère. Où est-il ? Pourquoi est-il toujours si insaisissable ?

En tournant un coin, je heurte presque un homme en costume impeccable, portant une petite tablette et un badge indiquant "Conservateur". Il relève la tête, surpris, avant que ses yeux ne s'attardent sur moi.

— Vous êtes perdue, mademoiselle ? demande-t-il d'un ton neutre, bien que ses lèvres se pincent légèrement.

— Pas exactement, dis-je rapidement. Je cherche Nox Iskander. Vous savez où il est ?

Ses sourcils se haussent, et son regard devient légèrement réprobateur.

— Monsieur Iskander ne travaille pas aujourd'hui, répond-il sèchement. Et je doute qu'il prenne des rendez-vous avec... des visiteurs aussi jeunes.

Je serre les dents face à son ton condescendant, mais je ne peux pas lui en vouloir. Je dois rester calme.

— Je suis une amie, dis-je, mon ton plus ferme. C'est important. Pouvez-vous lui dire que Dawn cherche à lui parler ? S'il vous plaît ?

Il hésite, son expression oscillant entre le scepticisme et l'agacement.

— Très bien, cède-t-il enfin. Je lui transmettrai le message.

— Merci, dis-je rapidement, avant de tourner les talons.

Je fais quelques pas, mais une pensée soudaine me frappe. Je pivote sur mes talons et retourne vers lui, tirant mon carnet de mon sac.

— Une dernière chose, dis-je en feuilletant rapidement les pages. Je voudrais vous montrer quelque chose.

— Vraiment ? soupire-t-il, croisant les bras.

Ignorant son ton, je m'arrête sur une page vierge et commence à dessiner le symbole sur mon poignet. Mes traits sont précis, même si ma main tremble légèrement. Lorsque j'ai terminé, je lui tends le carnet.

— Vous savez ce que ça signifie ? demandé-je, ma voix plus basse.

Il prend le carnet, son regard glissant sur le dessin. Ses yeux se plissent légèrement, une étincelle d'intérêt remplaçant son agacement initial.

— Isis, dit-il finalement.

Mon cœur rate un battement. Je m'avance légèrement.

— Comment ça, Isis ?

Il lève les yeux vers moi, son expression se radoucissant, mais seulement légèrement.

— C'est ce que vous avez dessiné, explique-t-il. Le hiéroglyphe d'Isis, la déesse égyptienne. Mère, magicienne, protectrice... enfin, si vous croyez à tout cela.

Mes lèvres s'entrouvrent, mais aucun son ne sort. Isis. Mon poignet semble pulser légèrement sous ma manche, comme si le symbole gravé sur ma peau réagissait à ce mot.

— Et pourquoi... est-ce que ça serait sur moi ? demandé-je, presque dans un souffle.

Il secoue la tête, un sourire narquois se dessinant sur son visage.

— Ça, je ne peux pas vous dire. Peut-être devriez-vous demander à votre ami, Monsieur Iskander. Il semble avoir une affinité pour ce genre de choses.

Je récupère mon carnet, murmurant un "merci" à peine audible, et je m'éloigne, la tête pleine de questions qui s'entrechoquent. Isis. Pourquoi ce nom me semble-t-il à la fois étranger et terriblement familier ?

Et pourquoi, au fond de moi, ai-je l'impression que tout commence seulement maintenant ?

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