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Chapitre 28

Dawn

Le silence s'épaissit dans la cuisine. Pas un mot, pas un mouvement. Seuls les bruits mécaniques de la maison persistent, amplifiés dans ma tête. Le tic-tac régulier de l'horloge accrochée au mur. Le sifflement croissant de la bouilloire sur le feu, une plainte aiguë qui semble vouloir briser l'immobilité de l'air. Le souffle irrégulier d'Ava à ma gauche, presque rauque, me rappelle qu'elle est encore là, tout comme moi.

Savannah est debout, dos à nous. Ses mains fermement posées sur le comptoir en bois, crispées, blanches sous la pression. Une immobilité presque menaçante émane d'elle. Je l'observe, incapable de déchiffrer ce qu'elle ressent, mais je sais que l'explosion, lorsqu'elle viendra, sera contenue et calculée. Les autres sont assis autour de la table : Tyler, les bras croisés, tapotant du doigt la surface de la table, un rythme irrégulier mais insistant. Ava, recroquevillée sur sa chaise, a remonté ses genoux contre sa poitrine, ses mains jouant nerveusement avec un bouton de sa manche. Brielle, immobile, le regard vide, comme si elle était ailleurs, ses doigts tremblants glissant parfois sur le bord de la table.

Le sifflement de la bouilloire atteint son apogée, un son aigu qui grince contre mes nerfs déjà à vif. Savannah tend la main, éteint le gaz dans un clic sec. Le bruit soudain du métal contre le plan de travail, lorsqu'elle pose la bouilloire, résonne comme un coup de tonnerre dans le calme oppressant. Le bois de la chaise de Tyler grince légèrement sous son poids lorsqu'il bouge, mais personne ne réagit. Le bruit se perd dans la tension, comme une goutte dans un océan.

Elle ne se retourne pas immédiatement. Pendant un instant, ses épaules s'affaissent légèrement, presque imperceptiblement. Puis elle se redresse avec une lenteur calculée et pivote lentement. Son regard est direct, tranchant, mais sa voix, quand elle parle, est d'un calme presque glacial.

— Explique-moi tout. Tout. Depuis le début.

Son ton est sans appel, et la tension dans la pièce devient presque insupportable. Mes mains se referment autour de la tasse vide devant moi. Le bord froid du verre mord mes doigts, mais je ne bouge pas. Je sens le poids de leurs regards, même si personne ne lève les yeux. Savannah attend, immobile, le visage impassible.

Je veux parler. Je dois parler. Mais chaque mot qui se forme dans mon esprit semble mourir avant de franchir mes lèvres. Et si je dis quelque chose qui empire les choses ? Savannah reste droite, mais il y a une tension dans ses épaules, comme une corde prête à rompre. Ses doigts, crispés sur le comptoir, laissent des empreintes invisibles dans le bois.

Je prends une inspiration tremblante, mais ma voix me semble étrangère quand elle s'échappe.

Je commence avec le bracelet. C'est là que tout a changé.

— C'était un cadeau de maman pour mes 18 ans, le jour où... où nous avons eu l'accident de voiture sur le pont, dis-je, ma voix à peine audible. Elle l'avait trouvé dans une brocante. Au début, ce n'était qu'un bijou ordinaire. Mais...

Je m'interromps, mes mains tremblant légèrement en repensant à ces moments. Savannah reste immobile, ses yeux fixés sur moi avec une intensité presque insupportable.

J'inspire profondément, les souvenirs se déversant sans retenue.

— La première fois que j'ai vraiment senti quelque chose, c'était chez toi, ajoutai-je. Le bracelet a réagi à un cauchemar. J'ai rêvé de... de flammes, de symboles. Quand je me suis réveillée, ma peau était brûlante. Je pensais que je délirais.

Brielle, qui jusque-là n'avait pas bougé, lève enfin les yeux vers moi. Elle reste silencieuse, mais ses sourcils se froncent légèrement. Tyler, lui, croise les bras, son visage fermé.

— Ensuite, il y a eu l'université, dis-je plus doucement. J'essayais de m'intégrer, de mener une vie normale. Vous m'avez fait sentir moins seule, dis-je avec un faible sourire en direction d'Ava. Mais les cauchemars ont commencé. Des images, des flammes, des symboles que je ne comprenais pas. J'ai commencé à les dessiner compulsivement, encore et encore, sans savoir pourquoi.

Un silence pesant s'installe. Juste à prononcer son nom, mon estomac se serre.

— Et puis est arrivé le cours de restauration antique de Nox Iskander. Dès qu'il est entré dans la pièce, quelque chose en lui m'a frappée. C'était comme s'il m'avait percée à jour dès le premier regard. Il était froid, distant, mais... je sentais qu'il savait quelque chose. Et ça me terrifiait autant que ça m'intriguait.

Brielle relève enfin les yeux, son expression curieuse mais prudente. Tyler, lui, laisse échapper un souffle agacé, mais il reste silencieux.

— Ce même jour, j'ai percuté Seth dans le couloir, repris-je. C'était un choc banal, mais... il s'est passé quelque chose. Une lumière. Brève, mais intense. Et ce soir-là, un symbole est apparu sur le bracelet. C'était comme si tout devenait réel, comme si le bijou prenait vie.

Un silence lourd s'installe à nouveau, mais Savannah finit par briser le silence d'une voix calme mais tranchante.

— Et ensuite ?

Je prends une profonde inspiration, les souvenirs de l'incident au bar remontant à la surface.

— Ensuite, il y a eu ce soir, dis-je en fixant mes mains. Cet homme qui m'a agressée en sortant du bar. J'étais... tellement en colère, tellement effrayée. Et puis, c'est arrivé. Une lumière, plus forte que tout ce que j'avais vu avant. Il a été projeté contre un lampadaire. J'ai... je ne savais pas que j'étais capable de ça.

Ava murmure quelque chose, mais je ne l'entends pas. Je me concentre sur Savannah, dont le regard devient plus intense, presque inquiet.

— Après ça, on a cherché des réponses, continué-je. Avec Ava, Tyler et Brielle, on a passé des heures à fouiller des livres, des archives. On a trouvé des bribes d'informations sur le bracelet : un artefact ancien, lié à des pouvoirs spirituels. Mais rien de concret. Rien qui expliquait... moi.

Tyler croise les bras, son expression se durcissant.

— Et c'est là que tu as décidé d'aller voir Iskander ? demande-t-il d'un ton sec.

Je hoche la tête, mes mains toujours crispées autour de la tasse.

— Oui. J'étais... tellement frustrée. Rien ne faisait sens, et Nox semblait avoir des réponses. Alors je suis allée le voir. Mais... les choses ont mal tourné.

Je ferme les yeux, revivant ce moment avec une clarté douloureuse.

— J'étais en colère. Contre lui, contre moi, contre tout ça. Et avant même que je comprenne ce qui se passait, c'est arrivé. Une explosion. Une lumière dorée. J'ai failli blesser tout le monde.

Je déglutis difficilement, le souvenir encore vif.

— Nox m'a arrêtée. Il m'a emportée... ailleurs.

Ava se redresse légèrement, ses yeux s'élargissant.

— Où ça ? murmure-t-elle.

— Dans un sanctuaire, dis-je. Un endroit protégé. Hors du temps.

Je sens leur confusion, mais Savannah reste impassible, attendant que je continue.

— Il m'a enfermée là-bas, ajouté-je doucement. Pour ma sécurité. Pour la leur. Mais pour moi, ça a duré trois jours.

Tyler fronce les sourcils.

— Trois jours ? Mais... comment ?

— Le temps fonctionne différemment là-bas. Mais pendant ces trois jours, j'ai... exploré. J'ai trouvé des choses. Des carnets. Des dessins. De moi. À d'autres époques.

Un frisson me parcourt en repensant à ces découvertes.

— Et quand il est revenu, il était blessé. Gravement. J'ai essayé de l'aider, de le soigner comme je pouvais. C'est là que... j'ai découvert que je pouvais guérir. Mais cette lumière, cette énergie... elle est dangereuse. Pour lui. Pour moi. Pour tout le monde.

Un silence glacé s'installe à nouveau. Je relève les yeux, croisant ceux de Savannah.

— Et après ? demande-t-elle finalement.

e prends une profonde inspiration, le poids de leurs regards écrasant mes épaules.

— Après ça, on a dû fuir, dis-je d'une voix tremblante. Les Gardiens nous ont trouvés. On a couru, mais... ils nous traquent toujours. On s'est réfugiés ici, le temps que Nox récupère.

Je marque une pause, hésitant, puis j'ajoute d'une voix plus basse :

— Tu étais partie à ta fête, et c'est là que vous êtes revenus pour qu'on aille... tester mes pouvoirs.

Ava, Brielle et Tyler échangent des regards lourds de sous-entendus. Sous le regard courroucé de Savannah, leurs visages se ferment. Je sens une vague de culpabilité monter en moi. C'est ma faute, après tout. Je leur ai caché trop de choses, et maintenant ils sont là, pris au piège de quelque chose qu'ils ne comprennent pas.

Je reprends, ma voix légèrement plus ferme cette fois.

— J'ai voulu clarifier les choses avec Nox. Comprendre ce qu'il savait vraiment. Mais... les choses ont dérapé.

Je serre les mains autour de ma tasse, mes jointures blanchissant sous la pression.

— C'est à ce moment-là que vous êtes arrivés, dis-je en regardant tour à tour Ava, Tyler et Brielle. Et les Gardiens ont attaqué.

Savannah incline légèrement la tête, son expression froide et calculatrice.

— Continue, Dawn, murmure-t-elle. Tu dis qu'ils vous traquent... Mais qu'est-ce qu'ils veulent exactement ?

Je relève les yeux, croisant son regard. Une part de moi veut crier, hurler que je n'ai aucune réponse. Mais je sais que ce n'est pas ce qu'ils veulent entendre.

— Je ne sais pas, dis-je finalement, ma voix à peine audible. Ils parlent d'équilibre, de cycles... Mais Nox dit que je suis au centre de tout ça. Que c'est mon énergie qui les attire.

Je marque une pause, le poids des mots à venir me broyant la poitrine.

— Que lui et moi revivons la même chose depuis des siècles. Qu'il a déjà dû me tuer des centaines de fois. Et... il ne sait pas comment rompre la malédiction.

Un silence glacial s'installe, lourd, pesant, presque tangible.
Tyler bouge nerveusement sur sa chaise, incapable de rester immobile. Ava essuie rapidement ses yeux du revers de sa main, tentant de dissimuler ses larmes. Brielle, elle, reste immobile, ses mains croisées sur ses genoux, le regard fixe et vide.

Savannah, cependant, ne bouge pas. Elle reste droite, impassible, comme une statue. Puis sa voix tranche dans le silence :

— Alors, qu'est-ce qu'on fait maintenant ? demande-t-elle, calme mais tendue. Parce qu'il est hors de question qu'ils débarquent ici.

Je déglutis difficilement, mon regard glissant vers l'étage, vers Nox, encore inconscient.

— Moi non plus, je ne veux pas que ça arrive, murmuré-je. Mais... comment les arrêter ?

Je serre la tasse un peu plus fort, la chaleur du liquide traversant mes doigts.

— Nox aurait une réponse, peut-être... Mais je ne sais pas combien de temps il mettra à revenir à lui.

Savannah incline légèrement la tête, puis son regard passe lentement sur Ava, Brielle, et Tyler. Elle prend une profonde inspiration.

— Vous avez fait votre part. Vous avez déjà été impliqués beaucoup trop loin dans cette histoire, dit-elle d'un ton ferme. Vous devriez rentrer chez vous.

Tyler ouvre la bouche pour protester, mais Savannah lève une main, l'arrêtant net.

— Ce n'est pas une demande, Tyler. Vous avez besoin de repos, de normalité, autant que possible. Vous n'êtes pas équipés pour gérer ce genre de choses, et je ne peux pas garantir votre sécurité ici.

Ava, la voix tremblante, intervient.

— Et Dawn ? Je ne peux pas... je ne veux pas la laisser.

Ava me lance un regard désespéré, et je sens ses mains trembler légèrement lorsqu'elle attrape la mienne.

— On ne devrait pas partir, murmure-t-elle. Je le sens. Ce n'est pas... ce n'est pas terminé.

— Ça va aller, Ava, dis-je doucement. Je vais gérer. Je vous promets que... que je vous tiendrai à l'écart de tout ça à partir de maintenant.

Brielle hoche la tête lentement, mais Tyler reste immobile, son visage fermé.

— Vous ne pouvez pas me forcer à partir, grogne-t-il finalement.

Ses poings se serrent, mais il détourne rapidement le regard, comme s'il se débattait intérieurement. Sa voix tremble légèrement lorsqu'il reprend :

— Je ne veux pas laisser Dawn. Pas après tout ça. Pas maintenant.

Savannah s'avance, son regard acéré.

— Je le ferai si c'est nécessaire. Vous vous souciez de Dawn ? Alors partez, maintenant. Donnez-lui une chance de réfléchir et de reprendre des forces.

Après un moment tendu, Tyler se lève brusquement, poussant sa chaise en arrière. Ava suit à contrecœur, posant une main légère sur mon épaule avant de se diriger vers la porte avec Brielle. Savannah les raccompagne, échangant quelques mots apaisants avant de fermer la porte derrière eux. Elle referme la porte dans un clic sourd, coupant le monde extérieur. L'absence des autres laisse une étrange sensation de vide dans la maison, comme si leur départ avait aspiré une partie de l'air. Je reste figée, mes mains serrées sur la tasse froide, incapable de bouger.

Le poids de leur silence, de leurs regards accusateurs, me hante encore. "C'est ma faute," ne cesse de murmurer une voix dans ma tête. Je ne voulais pas les mettre en danger. Je ne voulais pas les perdre.

Savannah revient dans la cuisine, ses mouvements précis et silencieux. Elle ne parle pas, mais son regard, lourd de reproches, est impossible à ignorer. Je sens les larmes monter avant même qu'elle parle.

— Viens, dit-elle simplement.

Elle m'entraîne dans le couloir à l'étage, jusqu'à la chambre où repose Nox. Il est toujours inconscient, son souffle irrégulier, une fine pellicule de sueur couvrant son front. Savannah s'approche et pose une main sur son poignet, vérifiant son pouls.

— Il a de la fièvre, murmure-t-elle, plus pour elle-même que pour moi. Il a l'air mal en point...

Je m'approche à mon tour, la gorge serrée. Sa présence, même inconsciente, semble remplir toute la pièce.

— Dawn, dit-elle d'une voix plus ferme, rompant le silence. Tu as pensé que c'était une bonne idée de me cacher tout ça ?

Je sursaute, reculant légèrement. Les mots me manquent, mais les larmes commencent déjà à couler.

— Je... je ne savais pas quoi faire, dis-je entre deux sanglots. Je pensais que... je pensais que personne ne me croirait.

Savannah se redresse, me fixant avec une expression indéchiffrable. Puis elle pousse un soupir et pose une main sur mon épaule.

— Dawn, tu crois que je n'ai pas vu des choses étranges dans mon métier ? Des gens qui survivraient à l'impossible, des choses qu'aucune science ne peut expliquer ? Crois-moi, je ne suis pas à ça près.

Je lève les yeux vers elle, mon souffle saccadé.

— Mais tu aurais dû me le dire, reprend-elle. Pas de cachotteries, pas entre nous. Si tu veux qu'on affronte ça ensemble, tu dois me faire confiance. C'est clair ?

Je hoche la tête frénétiquement, essuyant mes joues du revers de la main.

— Oui, murmuré-je. Je suis désolée, Savannah.

Elle pousse un soupir, ses traits se radoucissant légèrement. Elle tend une main vers moi et presse doucement mon épaule.

— Allez, ça suffit pour ce soir. Je vais rester ici pour surveiller Nox. Tu prends ma chambre.

Je reste figée un instant, surprise par sa proposition. Savannah n'a jamais été du genre à céder du terrain ou à offrir son espace si facilement. Mais son ton ne laisse pas place à la discussion.

— File, insiste-t-elle. Tu as besoin de dormir.

Je baisse les yeux, murmurant un faible merci, avant de quitter la pièce. Mes pas résonnent faiblement dans le couloir, et une fois dans sa chambre, je m'effondre sur le lit. L'odeur familière de Savannah flotte dans l'air, un mélange apaisant de lavande et de menthe.

Allongée, je fixe le plafond, mais les images tournent dans ma tête : le bracelet, les Gardiens, Nox blessé. Et cette culpabilité, écrasante, qui me murmure que tout ça, c'est ma faute.

Je ferme les yeux, mais le sommeil ne vient pas tout de suite. Mon esprit refuse de s'apaiser. Puis, alors que je sombre enfin, une sensation me traverse : un frisson glacé, comme si quelque chose venait de passer près de moi. Une ombre, ou peut-être une simple illusion due à la fatigue. Mon cœur bat plus fort, mais je reste immobile, incapable de bouger.

— Plus de cachotteries..., murmuré-je à voix basse, comme pour me convaincre moi-même. Mais une seule pensée persiste : combien de temps nous reste-t-il avant que les ombres ne nous trouvent à nouveau ?

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