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Chapitre 20

Nox

Le sanctuaire respire. Une respiration lourde, saccadée, étranglée. Les hiéroglyphes gravés sur les murs, d'ordinaire si lumineux, clignotent comme des étoiles mourantes. L'air se densifie autour de moi, chaque inspiration m'arrache une brûlure au fond des poumons.

Je me redresse lentement, les muscles crispés, le regard rivé sur Dawn. Elle est là, immobile au centre de la pièce, ses mains tremblantes tendues devant elle. Une lumière dorée émane de ses paumes, pulsant comme un cœur prêt à éclater.

— Dawn, murmuré-je d'un ton rauque. Arrête.

Elle ne m'entend pas. Ses yeux sont écarquillés, perdus, fixant le néant comme si quelque chose d'invisible lui murmurait des horreurs à l'oreille. Autour d'elle, les livres tombent des étagères, des objets roulent au sol dans un tintement désordonné. Chaque souffle de lumière qui s'échappe d'elle fait vibrer l'espace un peu plus, comme si le sanctuaire entier retenait son souffle.

— Nox, fais quelque chose ! hurle Khepri, sa voix d'ordinaire si moqueuse teintée d'une panique brute.

Je serre les poings. Une seule seconde de plus, et tout va basculer. Les Gardiens vont la repérer, ils vont venir. Et cette fois, je ne pourrai pas les arrêter.

— Dawn ! hurlé-je en m'élançant vers elle.

Elle sursaute, mais ce n'est pas moi qu'elle voit. Son regard me transperce, vide et terrifié, et alors elle explose. Pas littéralement, mais c'est tout comme : la lumière jaillit de ses paumes, dévastatrice et aveuglante, me frappant de plein fouet. Elle me brûle jusqu'aux os, une chaleur si vive qu'elle semble racler mes nerfs. Mes jambes fléchissent sous le poids de cette force déchaînée, mais je refuse de lâcher prise. Autour de nous, le sanctuaire se tord et grince, comme s'il allait céder sous la pression. Je chute en arrière, m'écrasant contre un mur, alors que tout ce qui m'entoure devient flou.

Il faut que je l'arrête.

Je me redresse d'un bond, mes oreilles bourdonnant, mes muscles hurlant de protestation. Une simple pensée me traverse : Je n'ai pas le choix. Alors je fonce sur elle, brisant la distance en quelques secondes, et avant qu'elle n'ait le temps de réagir, je l'attrape par les épaules. Ses mains brûlent, mais j'ignore la douleur.

— Dawn ! Regarde-moi.

Ses lèvres s'entrouvrent, comme si elle allait parler, mais un autre flash de lumière me coupe le souffle. Plus de temps. Plus d'options.

Je fais la seule chose qui me reste : je l'embrasse.

Le choc est brutal. Elle s'immobilise, la lumière s'étouffe instantanément entre nous, et un silence assourdissant s'abat sur la pièce.

Le silence est total. Plus de lumière, plus de tremblements, juste l'écho sourd de mon cœur battant à mes tempes. Ses lèvres contre les miennes sont chaudes, douces, si vivantes qu'elles me semblent irréelles.

Au début, ce n'était qu'un réflexe, une solution brutale pour stopper l'ouragan doré qui menaçait de tout ravager. Mais alors que le chaos s'étouffe autour de nous, que son souffle se mêle au mien, je m'oublie.

Arrête-toi, Nox.

Je devrais me reculer, reprendre le contrôle. Mais je ne le fais pas. Chaque seconde volée me plonge un peu plus dans un abîme que je n'ai pas la force de fuir. Mes doigts se crispent sur ses épaules, comme si je pouvais la retenir ici pour toujours, la garder hors du monde et des dangers qui rôdent. Mais c'est elle qui s'agrippe à moi, ses mains serrées sur ma chemise, son corps se pressant légèrement contre le mien. Elle brûle. Pas comme avant, pas avec cette lumière dévastatrice. Cette fois, elle brûle doucement, une chaleur qui envahit tout et guérit tout. Même moi.

Une partie de moi sait que ce n'est pas juste. Pas pour elle. Pas pour moi. Chaque battement de mon cœur résonne comme une alarme.

Arrête-toi, bordel.

Mais je ne peux pas. J'en suis incapable.

Je ressens quelque chose de profond, de primitif, qui me hurle de profiter de cette seconde volée au monde. Comme si ce contact, ce simple baiser, suffisait à me maintenir en vie. Et à cet instant précis, je me déteste pour ça.

Je puise dans mes dernières forces et laisse la brume noire nous envelopper. Une pression écrasante s'abat sur mes poumons, comme si l'air se comprimait autour de moi. L'espace se déforme, se vrille, et une douleur sourde traverse mes tempes. Pendant une fraction de seconde, le néant nous avale. Puis, soudain, le sol revient sous mes pieds, tangible, froid. L'air change. Plus dense, plus lourd, mais dépourvu de la vibration surnaturelle du sanctuaire

Finalement, je me recule d'un centimètre, m'arrachant à elle, le souffle court, comme si briser ce contact demandait un effort surhumain. Chaque fibre de mon être proteste, mais je me force à rompre ce lien. Elle aussi reste figée, les yeux clos, comme si elle n'était pas encore revenue à elle. Comme si elle n'avait pas encore pris conscience de là où nous nous trouvions.

— Dawn... murmuré-je d'une voix rauque, presque étranglée.

Ses paupières frémissent et s'ouvrent lentement, me révélant ses prunelles brillantes d'une émotion que je n'arrive pas à lire. De l'incompréhension. De la colère. Ce n'est qu'à cet instant que je comprends l'ampleur de ma folie.

Puis la réalité me rattrape.

— Qu'est-ce que tu viens de faire ?! hurle-t-elle soudain, me repoussant violemment.

Je titube sous le coup, mon équilibre encore fragile, tandis qu'une voix trop familière résonne dans ma tête pour moi seul.

— Roméo et Juliette... version fin du monde. Je savais que vous finiriez par vous rouler dessus.

Je ferme les yeux un bref instant, déjà au bord de l'explosion.

— Khepri, grogné-je entre mes dents.

Il est là, matérialisé à quelques mètres de nous, son ombre mouvante ondulant avec nonchalance contre le mur, tandis qu'un sourire invisible se dessine dans sa voix.

— Sérieusement, Nox, embrasser une bombe humaine pour calmer l'explosion ? Ingénieux. Risqué. Mais j'applaudis.

— La ferme, Khepri, sifflé-je.

Dawn, elle, est hors d'elle. Ses joues sont écarlates, ses poings tremblent, et son regard me transperce.

— Tu es malade ou quoi ?! hurle-t-elle, cette fois à pleins poumons.

Je ne réponds pas. Je ne peux pas. Tout ce que je parviens à penser, c'est : Combien ?

Combien de secondes lui ai-je prises ? Combien d'heures ? Peut-être rien. Peut-être trop. Je sens encore son énergie se débattre en moi, comme un feu délicieux que je ne peux ni éteindre, ni rendre. Ce n'est pas la première fois, et pourtant, cela brûle comme si c'était la première. Chaque fois, c'est pire et je me hais d'aimer ça. Je me hais de l'avoir utilisée. Pas seulement parce que je le devais, mais parce qu'une part de moi l'a voulu. Parce que pendant ce court instant, je n'ai pas pensé à elle, à sa peur, à sa douleur. J'ai pensé à moi. À ce que ça me faisait, à moi.

— Dawn ?! Qu'est-ce qui se passe là-haut ?!

La voix de sa tante résonne depuis l'étage inférieur. Dawn sursaute et me lance un regard paniqué, réalisant sans doute par la même occasion où nous sommes. Sans réfléchir, elle se rue sur moi, m'attrape par le bras et ouvre en grand la porte du placard avant de m'y pousser.

— Là-dedans !

— Quoi ?!

— Pas le temps !

Je n'ai pas le temps de protester. Je me retrouve coincé dans un placard exigu, les vêtements suspendus m'attaquant presque le visage, tandis que Khepri, hilare, glisse à l'intérieur à sa suite.

— Oh, c'est parfait, commente-t-il, moqueur. Je rêvais d'un huis clos avec toi, Nox. Ça, c'est ma meilleure journée depuis des millénaires.

Je roule des yeux, ma patience à bout, mais je garde le silence en entendant Dawn refermer la porte avec un clac sec.

— Dawn ? Tu vas bien ?

La voix de sa tante se rapproche. Je reste immobile, mes sens en alerte. À côté de moi, Khepri murmure d'une voix sarcastique :

— Tu crois qu'elle voit aussi les fantômes, la tante ? Ou c'est un cadeau réservé à notre petite furie ?

Je lui lance un regard noir dans l'obscurité.

— La ferme, Khepri.

— Oh, allez. Elle a du talent pour te rendre dingue, je dois l'admettre. Pas étonnant que tu...

Je lui donne un coup de coude pour le faire taire, les mâchoires serrées. Khepri glousse doucement, ravi de sa provocation.

De l'autre côté de la porte, la voix de Dawn se fait entendre, mal assurée.

— Tout va bien, tante Savannah. J'ai... fait tomber un truc. Rien de grave.

— Tu es sûre ? Je t'ai entendue crier.

Le silence qui suit est presque insoutenable. Je retiens mon souffle, comptant les secondes, prêt à intervenir si nécessaire. Finalement, la tante de Dawn soupire et s'éloigne, ses pas s'estompant dans le couloir.

Un long silence s'installe. Puis la porte s'entrouvre. Dawn apparaît, toujours aussi furieuse, le regard rivé sur moi.

— Sors de là.

Je m'exécute sans un mot, Khepri glissant à ma suite comme une ombre.

— Toi, tu m'expliques ce qui vient de se passer. Maintenant, gronde-t-elle, sa voix à la limite du tremblement.

Je lève les mains, à court de mots, encore hanté par le goût de ses lèvres et la lumière qui m'a consumé.

La voix de Savannah retentit à nouveau, plus proche cette fois :

— Dawn ! Viens voir s'il te plait.

Dawn sursaute, puis me lance un regard frustré et confus. Elle semble chercher quelque chose à dire, ou à faire, mais finit par jeter l'éponge.

— Ne bouge pas, marmonne-t-elle à mon intention avant de claquer la porte derrière elle.

Je reste seul dans cette pièce inconnue, l'air encore chargé de son énergie dorée. La solitude s'installe, mais ma tête reste remplie de ses cris, de son regard, et du goût de ses lèvres.

Je prends une grande inspiration, essayant de calmer la tempête en moi. Autour de moi, tout est froid, impersonnel, presque trop parfait. Les meubles sont modernes, neutres, et ne racontent rien d'elle. Tout est parfaitement rangé, comme si elle essayait d'effacer toute trace de sa présence ici. Et pourtant son odeur imprègne encore l'air, subtile mais suffocante, comme une présence qui refuse de me laisser tranquille.

Tout, sauf un objet sur la table de chevet.

Je m'avance, mes pas lourds sur le parquet. Là, à côté d'un réveil banal, se trouve un cadre photo. Je m'arrête, fixant l'image figée. Deux visages souriants, un homme et une femme, probablement dans la trentaine. Ses parents, sans doute.

Mais c'est tout ce que je trouve. Rien d'autre dans cette pièce ne parle d'elle. Aucune vie, aucun bruit. Juste le silence oppressant d'une pièce témoin.

En me retournant, mon regard tombe sur un objet posé au sol, à moitié glissé sous le bureau. Un carnet, le même que je l'ai souvent vue griffonner en cours ou pendant ses pauses. Elle l'avait probablement lâché en revenant ici, trop bouleversée pour le ramasser.

Khepri se matérialise à mes côtés, ondulant dans l'air comme une flamme noire. Sa voix résonne, tranchante et moqueuse :

— Intéressant. Tu crois qu'elle dessine encore des bonhommes bâtons ? Ou des petits cœurs avec ton nom dedans ?

Je lui lance un regard noir, mais il continue, implacable :

— Oh, allez. Ouvre-le. Tu sais que tu en meurs d'envie. Juste une page. Une ligne. Ce n'est pas comme si elle allait le savoir.

Je me penche, mes doigts effleurant la couverture usée du carnet. Mais je m'arrête.

— Non.

Khepri éclate de rire, son ombre ondulant autour de moi.

— Tu deviens raisonnable maintenant ? Depuis quand ? Elle t'a déjà vu te battre, embrasser, siphonner son pouvoir. Tu penses vraiment qu'une petite violation de vie privée va aggraver la situation ?

Je serre les poings et me relève, ignorant son venin. Je laisse le carnet là, au sol, même si une part de moi brûle de savoir ce qu'il contient.

Je finis par me diriger vers la fenêtre, où je m'assieds sur le bord, mes pensées tourbillonnant dans un désordre oppressant. À travers le verre, les lumières de la ville scintillent au loin. Un contraste cruel avec le vide de cette chambre.

Mes yeux reviennent sur le cadre photo. Ses parents, hein ? Si seulement elle savait combien j'envie cette banalité. Cette simplicité.

Khepri rompt le silence, sa voix plus basse cette fois, presque un murmure :

— Tu sais qu'elle finira par comprendre. Par tout se rappeler. Et toi, tu seras toujours là, figé comme un idiot, incapable de bouger.

Je ne réponds pas. Pas parce qu'il a tort, mais parce qu'il a raison.

Je ferme les yeux, cherchant à apaiser la tempête qui rugit en moi. Mais ce n'est pas possible. Pas ici, pas maintenant. Pas quand son énergie danse encore sur ma peau, un souvenir brûlant et indélébile. Et la vérité me frappe, implacable : peu importe combien je m'éloigne, combien je lutte, elle sera toujours là. Gravée. Ancrée en moi, comme une marque que je ne peux effacer.

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