Chapitre 16
Nox
La faim qui gronde dans mes entrailles, coupe ma volonté en morceaux. Depuis combien de temps suis-je là, figé sur le toit du musée ù je me suis teleporté par réflexe ? La pluie a cessé, mais mes vêtements restent collés à ma peau, trempés et glacés. Le vent, froid et incisif, fouette mon visage, mais je ne bouge pas. Il me faudrait une volonté que je n'ai plus pour quitter cet endroit.
Je ferme les yeux. Et aussitôt, elle revient. Dawn.
Son visage flotte dans ma mémoire comme une brûlure douce-amère. Ses yeux fixaient les miens, dans ce souvenir qui me hante encore. Ce lac, si calme, si trompeur. Sa silhouette baignée de lumière, ses mots, son souffle. Tout cela s'est gravé en moi, et pourtant, tout ce que j'ai trouvé à faire, c'est la perdre. Encore et encore.
Je serre les poings, mais cela ne suffit pas à contenir la vague qui monte en moi. Chaque détail du souvenir me brise un peu plus. La douceur de ses lèvres dans mes rêves, l'éclat doré de sa peau, le feu qu'elle éveille en moi malgré la peur, malgré l'impossible. Tout cela est une punition que je mérite, et pourtant, je n'arrive pas à détourner mes pensées. Pas cette fois.
La faim gronde de nouveau, plus puissante, plus insidieuse. Elle tord mes entrailles et vrille mes nerfs. C'est comme si mon corps entier se rebellait contre moi, exigeant ce que je refuse de lui donner. Chaque seconde passée à essayer de résister est une torture. Et ce souvenir, ce maudit souvenir, ne fait qu'empirer les choses.
Un rire léger, moqueur, fend l'air.
— Je dois admettre que c'est fascinant à regarder. Le grand Nox Iskander, réduit à un chiot mouillé, tremblant de froid et d'épuisement. Franchement, c'est presque poétique.
Khepri.
Je ne réponds pas. Je n'en ai pas la force. Mes mains tremblent légèrement, et le goût métallique dans ma bouche me rappelle à quel point je suis proche de la rupture. Mais bien sûr, il ne s'arrête pas là.
— Non mais sérieusement, regarde-toi. Tu es pathétique. Pourquoi lutter ? Tu sais comment ça finit. Ça finit toujours de la même façon. Alors arrête de jouer la tragédie grecque et nourris-toi. Tu es déjà un monstre, Nox. C'est ta nature. Autant l'accepter.
Je me redresse légèrement, la mâchoire serrée. Ses mots sont des aiguilles sous ma peau, mais je ne lui donne pas la satisfaction de répondre. Pourtant, il n'a pas tort. Je le sais. Ce n'est pas une question de choix. Ce n'est jamais une question de choix. Pas pour moi.
— Je vois que j'ai touché un nerf, reprend-il, sa voix dégoulinante de cynisme. Allez, Nox. Résiste encore un peu, si ça te fait plaisir. Mais on sait tous les deux comment ça va se terminer.
Le souvenir de Dawn s'impose à nouveau, plus vif cette fois. Ses doigts effleurant mon poignet, son regard comme une lame dans mon âme. Et cette voix, sa voix, murmurant mon nom. Je bascule la tête en arrière, fixant le ciel noir. Mon corps entier est en feu, et pourtant, je me sens gelé de l'intérieur.
Je ne peux plus. Pas cette fois.
D'un mouvement rapide, je me redresse, mes bottes claquant contre le béton du toit. Khepri ricane derrière moi, mais ses mots s'effacent alors que je plonge dans le vide. La brume noire m'enveloppe avant même que mes pieds touchent le sol, et je disparais dans les ombres, laissant derrière moi le musée et les ruines de ma volonté.
***
La ruelle pue la moisissure et le désespoir. Les pavés, imbibés d'eau et de crasse, renvoient des reflets déformés des lampadaires tremblotants. Mais ce n'est pas l'odeur qui m'intéresse. C'est celle de la peur.
Je la sens avant même de le voir. Une peur brute, animale, qui s'accroche à l'air comme une trace invisible. Mon corps réagit avant même que ma conscience ne le fasse. Mes muscles se tendent, mes sens s'aiguisent. La faim, cette vieille amie, rugit dans mes entrailles, exigeante et impitoyable.
Et il est là. Une silhouette, grande et nerveuse, qui glisse dans l'ombre d'un manteau trop large. Il serre son col contre lui comme si cela pouvait le protéger. Je n'entends pas ses pensées, mais je n'en ai pas besoin. Chaque geste, chaque pas mal assuré, me hurle qu'il a peur. Pas de moi. Pas encore. Mais cela viendra.
Un sourire se glisse sur mes lèvres, un rictus sans joie. Il est parfait.
D'habitude, je me contente de ce qui est nécessaire. Juste assez pour calmer la faim, pour tenir. Mais ce soir, ce mot—"assez"—a perdu son sens. Le souvenir du lac brûle encore dans ma poitrine. La douleur est une flamme vive, et la faim une bête incontrôlable. Ce n'est pas suffisant. Rien ne le sera.
Je le suis en silence, mes pas fusionnant avec les ombres qui m'enveloppent. Mes ombres, vivantes, prêtes à frapper. Il ne m'entend pas. Il ne sait pas que sa dernière heure est arrivée.
Quand je frappe enfin, c'est sans retenue.
Je jaillis de l'obscurité, une vague noire qui s'abat sur lui. Mon poing s'écrase sur son dos, le projetant contre le mur en briques avec une violence qui arrache un cri. Pas un cri humain, non. Un son rauque et désespéré, brisé par la douleur.
Je ne lui laisse pas le temps de reprendre son souffle. Je le saisis par le col, le soulevant presque du sol, et le retourne pour plonger mon regard dans le sien. Ses yeux s'écarquillent, ses lèvres tremblent, mais il n'a plus les mots. Juste la peur, pure et brutale.
— Pitié... gémit-il.
Ce mot me fige un instant. Pas parce qu'il m'atteint. Mais parce qu'il me dégoûte.
— Pitié ? Je murmure, mes lèvres s'étirant dans un sourire cruel. Tu crois que ça a de l'importance ?
Je resserre ma prise sur sa gorge, savourant la panique qui éclate dans ses yeux. Ses mains agrippent mes bras, ses ongles tentant de me griffer, mais c'est inutile. Pathétique. Il n'a aucune chance.
D'habitude, je m'arrête là. Je prends ce dont j'ai besoin, et je laisse ma victime partir. Vivante. Brisée, mais vivante. Mais pas ce soir.
Ce soir, je veux plus.
Mes doigts noirs s'enfoncent dans sa chair, au-delà du physique, jusqu'à son essence même. La connexion se fait instantanément. Sa vie. Elle pulse en lui, chaude, brillante, et terriblement vulnérable. Je la sens, et je tire.
Il hurle.
C'est un cri qui déchire la nuit, un mélange de douleur et de terreur qui me fait presque frémir. Sa peau change sous mes doigts, se flétrissant, se fissurant. Les veines noircissent, ses cheveux blanchissent à vue d'œil. Chaque battement de son cœur est un tambour lent qui s'éteint, une dernière symphonie avant la fin.
Je ne m'arrête pas. La faim réclame tout. Je veux tout.
Son corps se convulse, ses membres se tordent dans des angles impossibles, et ses os craquent sous la pression. Ses yeux roulent dans leurs orbites, et sa bouche, ouverte dans un dernier souffle, se fige dans une expression d'horreur. Puis, il s'effondre. Une coquille vide, froide et inutile.
Mais même ça, ce n'est pas assez.
Je me penche sur lui, mes doigts glissant sur son visage déformé. Son corps est immobile, mais je sens encore les traces résiduelles de ce qu'il était. Une dernière étincelle. Un dernier fragment.
— Nox, arrête ! hurle Khepri, sa voix coupante. Bordel, tu l'as déjà tué. T'entends ? Il est mort !
Je relève la tête lentement, mes yeux trouvant la silhouette mouvante de Khepri. Lui, d'habitude si moqueur, si sarcastique, semble... inquiet. Non, plus que ça. Il a peur.
— Tu es allé trop loin, continue-t-il, son ton tremblant. T'as... T'as perdu le contrôle. C'est pas comme d'habitude, Nox. C'est... C'est du carnage. Tu les as attirés, espèce d'idiot !
Je me redresse, mes doigts tremblants encore des restes d'énergie que j'ai arrachée à cet homme. La faim s'est tue, mais un vide plus grand reste. Et dans ce vide, je sens ce qu'il veut dire.
L'air change.
Un silence s'installe, plus lourd que la mort. Les ombres autour de moi vacillent, se resserrent comme si elles me fuyaient. Une brume froide monte du sol, enveloppant la ruelle dans un voile surnaturel. Et au-delà de la brume, je sens leur présence.
— Merde, murmure Khepri, presque inaudible. Nox... bouge. Ils arrivent.
Le silence, ce maudit silence, s'épaissit, étouffant les bruits de la ville, même le vent qui soufflait quelques instants plus tôt. L'air est glacé, saturé d'une énergie oppressante, si dense que chaque respiration devient un effort. Même mes ombres, fidèles et immuables, hésitent. Elles se replient sur elles-mêmes, se rétractent comme des bêtes effrayées, m'abandonnant sans un regard.
Le sol sous mes pieds se fissure. Des craquelures profondes se propagent dans les pavés comme si la terre elle-même se brisait sous la pression. Les lampadaires éclatent dans un concert de verre brisé, et même les ombres s'étiolent, comme si la lumière dévorait tout. L'air devient si lourd que je crois un instant qu'il va m'écraser. Je vacille, suffoque, et pourtant je reste debout, ancré par une force que je ne comprends pas.
Quelque chose arrive. Non. Pas quelque chose. Eux.
La brume s'élève, blanche et scintillante, glissant sur les pavés comme une marée venue d'un autre monde. Elle avale tout sur son passage, efface les contours de la ruelle, brouille les limites entre le réel et l'irréel. Une lumière pâle, presque aveuglante, pulse à l'intérieur de cette brume, projetant des éclats mouvants sur les murs.
Et puis ils apparaissent.
Trois figures se matérialisent au cœur de la lumière. Leur forme est vaguement humaine, mais tout en eux est un affront à la réalité. Leur peau translucide laisse entrevoir des veines lumineuses qui pulsent lentement, comme un cœur qui ne bat pas tout à fait au bon rythme. Des voiles blancs presque transparents flottent autour de leurs corps, ondulant comme des flammes figées. Leur visage, ou ce qui pourrait passer pour un visage, est masqué par un bandeau noir, lisse et uniforme, qui cache leurs yeux. Mais je sens leur regard. Je le sens percer ma chair, sonder mon âme.
Ils n'ont pas besoin de voir pour juger.
Leur voix explose dans ma tête. Pas un son, mais une pensée. Une présence qui s'infiltre et résonne comme un écho glacial, chaque mot s'insinuant dans chaque recoin de mon esprit.
J'ai troublé l'équilibre en tuant cet homme.
Les mots ne sont pas prononcés. Ils s'imposent. Chaque syllabe brûle comme une vérité gravée au fer rouge dans mon esprit. Je tente de résister, de repousser cette intrusion, mais c'est comme si ma volonté même se brisait sous leur jugement.
Une autre vague me submerge, plus forte, plus insupportable. Mes genoux fléchissent, mes ombres se dissipent, fuyant leur lumière. Leur verdict n'a pas besoin de formes ou de sons. Il s'enracine dans mes nerfs, dans ma chair, m'écrasant sous son poids. Ils ne me menacent pas. Ils ne demandent rien. Ils décrètent.
Je dois disparaître.
Je suffoque, incapable de détacher mon esprit de leurs pensées imposées. Les mots se gravent comme des coups de marteau. Une vérité immuable : je suis une anomalie, un déséquilibre à éradiquer.
Khepri, d'habitude si bavard, reste figé. Sa forme vacille, ses contours s'effacent presque. Enfin, il murmure, et sa voix est empreinte d'une terreur que je ne lui ai jamais entendue.
— Nox... T'as fait une connerie. Une putain de grosse connerie.
Je déglutis, mes doigts toujours tremblants de l'énergie que j'ai arrachée à ma proie. Ils ne m'ont jamais trouvé. Pas en des siècles. Parce que je savais rester sous leurs radars. Parce que je savais m'arrêter avant. Mais cette fois, j'ai tout pris. Tout. Et ils sont là pour me rappeler que je ne suis qu'un monstre parmi tant d'autres.
Ils avancent, ou plutôt, ils glissent, leurs voiles traînant derrière eux comme des ombres liquides. L'air autour d'eux s'alourdit encore, et je sens mes genoux fléchir sous la pression. Même mes ombres, pourtant miennes, se dissipent à leur approche. Comme si elles refusaient de se battre contre eux.
— Cours, murmure Khepri, sa voix tremblant. Putain, Nox, cours maintenant.
Mais je ne cours pas. Pas encore.
Je relève la tête, les muscles de ma mâchoire tendus. Une partie de moi sait que c'est inutile, qu'aucune force que je possède ne suffira. Mais une autre partie, celle que la faim a réveillée, refuse de se rendre sans se battre.
— Venez, grogné-je, ma voix basse et rauque. Faites-moi disparaître, si vous l'osez.
Ils ne répondent pas. Ils n'en ont pas besoin.
L'un des Gardiens lève une main fine, presque squelettique, et une lumière blanche jaillit de ses doigts. Elle se tord dans l'air comme une chaîne, traversant la distance qui nous sépare en une fraction de seconde. Je l'esquive de justesse, mais l'énergie qui s'en dégage me brûle la peau, laissant une marque noire sur mon bras.
Je riposte. Mes ombres se libèrent, se dressant autour de moi comme des serpents vivants. Elles s'élancent vers eux, rapides et brutales, mais au lieu de les frapper, elles se dissipent au contact de leurs voiles. La lumière qui les entoure est comme une barrière, une armure que rien ne peut traverser.
Le deuxième Gardien lève une main. Cette fois, ce n'est pas une chaîne, mais une force invisible. L'air autour de moi se contracte, m'écrasant comme un étau. Mes genoux heurtent le sol, et je crache un juron, sentant mes os grincer sous la pression.
— Merde... lâche Khepri, sa voix à peine audible. Ils te brisent, Nox. Tu n'as aucune chance.
Je ne réponds pas. Pas parce que je suis d'accord, mais parce que je n'en ai pas la force.
Le troisième Gardien s'avance. Sa présence seule suffit à faire vibrer le sol sous moi. Il lève une main, et cette fois, je vois l'énergie pure se condenser autour de ses doigts. Une lumière si vive qu'elle brûle mes yeux, même à travers mes paupières.
C'est fini. Je le sais.
Mais je refuse de mourir sans me battre.
Dans un dernier sursaut, je libère tout ce qu'il me reste. Les ombres jaillissent de mon corps, une explosion de noirceur brute qui déchire l'air autour de moi. Elles frappent les trois Gardiens en même temps, créant une onde de choc qui fissure les murs et fait trembler le sol. Je les entends vaciller, un instant. Juste un instant.
Puis, tout bascule.
Leurs voiles blancs s'élèvent, s'étendent, et l'ombre qui m'entoure disparaît. Ils sont debout, intacts. Ils ne vacillent pas. Ils ne tombent pas. Ils ne faiblissent pas.
Je sens une chaîne invisible s'enrouler autour de mon torse, me tirant vers eux. L'énergie brûle, m'arrachant un cri de douleur. Ma vision se brouille, mais je vois encore leurs silhouettes, immuables, leurs bandeaux noirs toujours fixés sur leurs visages. Ils ne montrent aucune émotion. Pas de colère. Pas de pitié.
Ils sont la justice. Et je suis leur proie.
Je puise dans ce qu'il me reste. Une fraction d'énergie. Un fragment de pouvoir. Juste assez pour disparaître.
La brume noire m'enveloppe une dernière fois, et je m'échappe.
La brume noire me transporte loin de la ruelle, m'arrachant aux griffes des Gardiens, mais pas à leur présence. Leur énergie froide reste accrochée à ma peau, comme une marque invisible, une menace silencieuse.
Mon corps traversas la brume, laissant une traînée d'ombres fracturées derrière moi. Quand je m'écrase contre le sol de mon sanctuaire, l'énergie des runes explose dans l'air, scellant les portes invisibles que j'ai laissées ouvertes.
Je suis chez moi.
Les Gardiens ne peuvent pas m'atteindre ici. Pas à travers ces protections antiques, ces runes que j'ai gravées de mes mains au fil des siècles. Elles cachent ma présence, brouillent les traces que je laisse derrière moi. Mais elles ne me protègent pas de ce que je ressens.
Chaque respiration est une torture. Ma poitrine brûle, mes côtes hurlent de douleur. Des marques noires, comme des cicatrices lumineuses, serpentent sur mes bras là où leurs chaînes m'ont touché. Je tente de me relever, mais mes jambes fléchissent sous mon poids. Je me laisse tomber lourdement contre le mur, le dos glissant sur la pierre froide.
Le goût du sang emplit ma bouche. Mon propre sang. J'essuie mes lèvres d'un revers de main, mais la tâche est inutile. Je sens la fatigue peser sur moi, l'épuisement d'un corps et d'un esprit qui n'en peuvent plus.
Je ferme les yeux, juste un instant. Les visages des Gardiens flottent encore dans ma tête, ces figures blanches, implacables, leurs voix résonnant dans mon esprit.
« Notre volonté fait loi. »
Un frisson glacé me traverse. Ils ne s'arrêteront pas. Je les ai défiés. Je les ai poussés à sortir de l'ombre. Et maintenant, ils viendront. Pas seulement pour moi. Pour elle. Pour Dawn.
Je rouvre les yeux, la gorge serrée. Mon souffle est court, brisé. Une pensée me traverse, et elle est plus douloureuse que tout ce que j'ai ressenti ce soir. Si je ne les arrête pas... ils la prendront. Et cette fois, il n'y aura pas de retour.
Dawn.
Je me traîne jusqu'au centre de la pièce, mes doigts laissant des traînées noires sur le sol. Chaque mouvement est une lutte, mais je dois y arriver. Je dois lui dire. Elle doit savoir.
La lumière des hiéroglyphes s'intensifie légèrement, comme une réponse à ma douleur. Leur chaleur me rassure, me donne juste assez de force pour parler. Juste assez pour murmurer son nom.
— Dawn...
Ma voix n'est qu'un souffle, faible et rauque. Je lève les yeux vers la porte qui mène à ma chambre, là où elle dort peut-être, inconsciente de ce qui s'est passé. Mon cœur bat furieusement, non pas pour moi, mais pour elle. Parce que tout ce que je fais, tout ce que je suis, la ramène toujours à ce moment : sa survie. Son existence.
Ils savent... Ils viennent...
La lumière des hiéroglyphes vacille autour de moi, et mon esprit cède enfin. Mon corps tombe lourdement sur le sol, mes forces complètement consumées. L'obscurité m'enveloppe, mais elle n'est pas calme. Elle est remplie d'ombres, de bruits, et de souvenirs que je ne veux pas revoir.
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