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Chapitre 12

Nox

Le bruit sourd des conversations s'éteint graduellement lorsque je me lève. C'est un ballet habituel, presque rassurant. Des étudiants qui prennent place, certains agités, d'autres terriblement discrets, comme si disparaître dans les ombres des murs les protégerait de mon regard. Ça ne marche jamais.

Je m'appuie contre le bureau, bras croisés, un pilier d'autorité qui ne laisse rien passer. Pas d'imperfections, pas de failles visibles. Si seulement ils savaient combien il est facile de maintenir cette illusion. Un masque bien ajusté suffit.

Le groupe d'Ava Mercer entre, bavard comme d'habitude. Tyler Brooks lance une blague — probablement sur moi, bien sûr. Son sourire narquois est une invitation à l'ignorer, ce que je fais parfaitement. Mais à travers leur agitation, mon regard est inévitablement attiré vers elle.

Dawn Oswen.

Elle a l'air tendue aujourd'hui. Un trait nerveux passe sur son visage lorsqu'elle s'installe. Je remarque tout : ses mains qui s'agrippent un peu trop à son carnet, le léger battement de sa jambe contre le sol. Une ombre passe sur son visage, et je me retiens de chercher une explication. Je n'ai pas besoin de savoir. Je ne dois pas savoir.

Khepri s'agite dans un coin de mon esprit, sa voix douce-amère se faufilant comme une brise glacée :

Regarde-la, si concentrée. Je parie qu'elle a deviné ton secret.

Je serre les dents, mais je ne réponds pas. Ce n'est pas le moment.

— Aujourd'hui, nous allons parler des artefacts personnels, annoncé-je d'une voix calme mais assurée. Ces objets, souvent banals à première vue, sont en réalité porteurs d'histoires profondément ancrées.

Je commence à marcher lentement devant le tableau, comme un prédateur qui mesure son territoire. Chaque mot, chaque pause est calculé. Je pointe une phrase inscrite sur le tableau : "Un artefact n'est jamais qu'un objet. Il est une extension de son porteur."

— Prenons un exemple : un bracelet trouvé dans une tombe ancienne. Que pourrait-il révéler sur son propriétaire ?

Je ne vois pas immédiatement les réactions, mais je sens quelque chose changer. Une tension. Une vibration dans l'air. Je lève les yeux.

Dawn est figée.

Ses doigts tremblent légèrement en tournant une page de son carnet. Elle ne me regarde pas directement, mais son malaise est presque palpable. Même de là où je me tiens, je le ressens. Pourquoi ? Ce n'est qu'un exemple banal.

Khepri murmure à nouveau :
Oh, elle est troublée. Quelque chose à te dire, peut-être ?

Je l'ignore, me concentrant sur les autres étudiants. Un garçon au fond lève timidement la main.

— Une mode de l'époque ? propose-t-il.

— Peut-être, dis-je en hochant la tête, feignant l'intérêt. Mais ce n'est pas suffisant. Un bon conservateur se pose d'autres questions : Pourquoi ce métal particulier ? Pourquoi ces gravures ? Pourquoi l'objet a-t-il été enterré avec son propriétaire ?

Je fais une pause, laissant mes mots s'installer dans la pièce.

— Un artefact, lorsqu'il est choisi, ne choisit pas au hasard.

Ces mots me surprennent moi-même. Pourquoi ai-je dit ça ? Pourquoi ai-je rendu le sujet si personnel ? Khepri ricane doucement dans ma tête. Je ressens son amusement comme une lame qui s'enfonce lentement.

Mon regard retourne instinctivement vers Dawn. Ses yeux sombres semblent chercher quelque chose, une réponse que je ne peux pas lui donner.

Elle est vraiment captivante quand elle est troublée, tu ne trouves pas ? souffle Khepri avec un amusement cruel.

Je me détourne brusquement, retournant vers le tableau.

— Passons à autre chose.

***

La cloche retentit, marquant la fin du cours. Les murmures montent aussitôt, et les chaises raclent le sol. Je respire lentement, gardant mes bras croisés pour masquer la tension qui s'insinue en moi.

Je m'approche du chariot où reposent les artefacts apportés pour le cours : un bracelet gravé, un collier orné de pierres, une statuette usée par le temps. Tous soigneusement disposés.

Ava Mercer, bien sûr, est la première à m'interpeller.

— Professeur Iskander, dit-elle en s'approchant avec son sourire éclatant. Ce que vous avez dit sur les artefacts qui "trouvent leur porteur", c'est fascinant. Vous pensez vraiment qu'ils choisissent ?

— Poétiquement, peut-être, dis-je d'un ton neutre. Mais les artefacts ne pensent pas. Ce sont des objets.

Tyler ricane à ses côtés.

— Alors ce n'est pas comme "Le Seigneur des Anneaux", dit-il. Pas de bijoux maudits ?

— Non, dis-je sèchement.

Mais je sens un regard plus intense peser sur moi. Dawn. Elle s'avance légèrement, hésite, puis se lance.

— Pourquoi certains objets sont enterrés avec leur porteur ? demande-t-elle, sa voix mesurée mais tremblante. Est-ce qu'ils peuvent... influencer leur vie ?

Ses mots me frappent de plein fouet.

Un silence.

Je prends une longue inspiration.

— Ce genre d'interprétation relève plus de la superstition que de la science, dis-je enfin, ma voix tranchante. Les réponses que vous cherchez, mademoiselle Oswen, ne se trouvent pas dans les mythes.

La frustration se lit sur son visage. Elle plisse légèrement les yeux, visiblement irritée par mon ton. Ses lèvres s'entrouvrent, prête à répliquer, mais elle se ravise.

Khepri murmure dans mon esprit :
Magnifique performance. Tu es aussi accueillant qu'un mur de glace. Continue comme ça.

Seth, jusque-là silencieux, choisit ce moment pour intervenir.

— N'empêche, Dawn a peut-être raison, dit-il avec un sourire calculé. Les artefacts ont souvent des connotations spirituelles ou... mystiques. Non ?

Son regard croise le mien, lourd d'un défi implicite. Je ne sais pas à quoi il joue, s'il s'agit de défendre celle qu'il couve du regard à longueur de temps comme si personne ne s'en rendait compte, mais je ne mordrai pas à l'hameçon. Je ne répondrai pas. Pas à lui.

— Certains le croient, dis-je en détournant les yeux.

Je ne leur laisse pas le temps de continuer.

— Excusez-moi. J'ai du travail, dis-je en attrapant quelques artefacts posés sur mon bureau pour les déposer sur le chariot.

Je m'éloigne, traversant la pièce avec une calme autorité.

Khepri ricane dans mon esprit :

Les voilà, perplexes et frustrés. Admirable démonstration de charisme. Tu devrais vraiment faire un livre sur comment être détestable en dix leçons.

Je serre les dents mais ne réponds pas. Je sens leurs regards dans mon dos, mais je ne me retourne pas. La réserve m'attend, et avec elle, un moment de solitude nécessaire.

La porte claque doucement derrière moi. Enfin. Enfin le silence m'accueille, aussi dense qu'une couverture. Ici, les murs étroits me protègent des regards et des attentes. C'est un espace neutre, rempli d'artefacts poussiéreux et de secrets enfouis sous des couches de temps. Mais aujourd'hui, même ce sanctuaire me semble moins sûr.

Je dépose les artefacts sur la table, prenant le temps de les aligner avec une précision presque maniaque. Une manière de m'ancrer, de calmer les tremblements invisibles de mon esprit.

Khepri, fidèle à lui-même, ne me laisse pas en paix.

Une fuite élégante, comme toujours. Sauf que cette fois, elle ne te lâchera pas, tu sais.

Je serre les dents, mes mains s'attardant sur un artefact doré, un bracelet délicatement ouvragé. Le métal froid sous mes doigts me rappelle pourquoi je fais tout ça.

Pour le contrôle. Toujours pour le contrôle.

Mais avant que je puisse chasser ces pensées, une autre perturbation brise mon refuge.

La porte s'ouvre derrière moi.

Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir qui c'est. Cette énergie, cet éclat brut qui se fraye un chemin dans mon espace comme une lame, je le reconnaîtrais n'importe où.

— Vous ne savez pas frapper, mademoiselle Oswen ? dis-je sans détourner les yeux de mon travail.

Pas de réponse immédiate. Juste le claquement de la porte lorsqu'elle se referme.

— Pourquoi êtes-vous toujours si désagréable avec moi ?

Sa voix est tendue, tremblante, mais elle contient une détermination que je n'attendais pas. Je me redresse, lentement, et pivote pour lui faire face.

Elle est là, à quelques pas, droite et immobile, mais ses mains crispées sur son carnet trahissent son agitation.

— Vous ne devriez pas être ici, répliqué-je froidement.

— Peut-être, répond-elle en avançant d'un pas. Mais vous non plus, vous ne devriez pas me fuir à chaque fois que je pose une question.

Je fronce les sourcils, mon regard se fixant sur elle comme pour la faire reculer. Elle ne bouge pas.

— Je ne vous fuis pas, mademoiselle Oswen. Certaines questions n'ont pas de réponses simples.

— Pourquoi ? réplique-t-elle, sa voix montant d'un cran. Parce que vous pensez que je ne peux pas comprendre ?

Son ton est calme, mais je sens la tension sous-jacente. Et quelque chose d'autre. Une pression dans l'air, une chaleur étrange. Ma patience, elle, vacille, comme une corde tendue au bord de la rupture.

— Vous vous trompez, dis-je d'un ton tranchant. Ce que vous cherchez dépasse votre compréhension, mademoiselle Oswen.

Je relève les yeux. Ses poings sont serrés, et son souffle est irrégulier.

Un silence tendu s'installe. Ses yeux sombres me transpercent, et une chaleur étrange chaleur monte dans l'air autour de nous.

— Essayez-donc pour voir, murmure-t-elle, et cette fois, sa voix est calme, presque dangereuse. Je ne suis peut être pas celle que vous pensez...

Elle avance encore, brisant la distance entre nous. Chaque pas semble amplifier cette chaleur, cette énergie sourde qui commence à vibrer dans la pièce.

— Assez ! dis-je, ma voix claquant comme un fouet.

Mais elle ne s'arrête pas et la pression dans l'air devient presque suffocante.

Et puis, je le vois.

Son œil gauche.

Une lumière dorée éclate dans son iris, aussi brillante qu'une flamme. Un frisson glacial parcourt ma colonne vertébrale. C'est comme si cette lumière m'atteignait directement, perçant mes défenses.

Le chariot se met à trembler. Les objets posés sur ce dernier frémissent, émettant des cliquetis qui résonnent dans l'espace exigu. Puis, soudain, le bracelet à son poignet s'illumine, un éclat violent qui m'aveugle presque.

Un sifflement aigu envahit mes oreilles, crescendo insupportable. La pression explose, et mes genoux fléchissent. Je m'effondre.

— Dawn, arrêtez ! murmuré-je, mais ma voix se perd dans le chaos.

Elle ne m'entend pas. Ou elle ne peut pas.

La statuette en or devant elle se fend en deux, suivi par une vibration sourde qui fait se renverser le chariot.

Khepri éclate de rire, un rire froid et cruel teinté de panique.

Regarde ça ! Elle va tous nous tuer. Quelle ironie, hein ? Ils vont venir. Elle brille comme un phare dans l'obscurité. On ne peut pas rester ici !

Je ne peux plus penser. Un sifflement strident envahit ma tête, grandissant jusqu'à devenir insupportable. Mes genoux fléchissent, et je m'effondre.

— Professeur Iskander !

Sa voix traverse le chaos, inquiète, presque paniquée. Je la sens près de moi, une chaleur qui essaie de m'atteindre.

Elle tend la main vers moi, son énergie me brûlant presque. Je recule instinctivement.

— Non ! Ne me touchez pas !

Parce que si elle me touche, je pourrais... Je ne sais pas. Perdre le contrôle ? La blesser ? Ou pire, me rendre compte que je ne suis pas capable de la protéger, qu'elle est déjà trop loin pour que je puisse faire quoi que ce soit.

Je lutte pour respirer, mes mains tremblant tandis que je m'efforce de me relever. La pression est insupportable, et je sens les murs eux-mêmes vibrer sous la force de son énergie.

— Dawn, écoutez-moi, essayez de reprendre le contrôle !

Mais c'est inutile. Elle est comme emportée par une tempête qu'elle ne peut contenir. Sa respiration est saccadée, et je vois ses jambes fléchir sous la tension. Avant que je ne puisse réfléchir davantage, elle s'effondre.

Instinctivement, je tends la main, et une fraction de seconde plus tard, je sens la magie se déchirer autour de nous. Sans réfléchir, je nous téléporte tous les deux hors de cette salle.

La pièce disparaît dans un éclat aveuglant, et quand je rouvre les yeux, nous sommes dans mon sanctuaire. Les murs ornés de talismans et de symboles anciens absorbent immédiatement l'énergie résiduelle, laissant l'air redevenir paisible.

Dawn est allongée sur le sol, inconsciente, mais son souffle est régulier. Je m'agenouille à côté d'elle, mon cœur battant à tout rompre.

— Tu es dans une merde noire, murmure Khepri, presque amusé.

Je le fais taire d'un simple regard, mais ses mots résonnent malgré tout.

Le silence retombe, et je réalise que tout vient de changer.

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