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⚜ Chapitre 4

Amalys se réveilla sans qu'on eût besoin de le faire le lendemain matin. Encore ensommeillée, elle regarda tout autour d'elle, ne reconnaissant pas tout de suite les lieux. Elle plissa les yeux, ne faisant pas encore la distinction entre la faible lumière qui filtrait sous la porte et l'obscurité. La pièce lui semblait disproportionnée.

Elle secoua la tête, et la chambre lui apparut plus clairement. L'adrénaline de la veille revint. Elle hésita pourtant avant de se lever, enfila finalement ses bottes et se dirigea vers la porte. Elle l'ouvrit dans un horrible grincement. Grimaçant, elle jeta un coup d'œil dans le couloir. Il n'y avait personne à l'exception de Killer, qui était assis contre le mur et dormais. Le bruit ne semblait pas le déranger apparemment.

Elle avait donc le champ libre pour s'éclipser en toute discrétion, mais elle risquait de tomber sur un autre squelette qui ne la laisserait pas faire comme bon lui semblait. Et c'était s'exposer à des représailles dont elle n'avait même pas envie de connaître la teneur.

Aussi préféra-t-elle rentrer dans sa chambre. Assise en tailleur en face de la porte, elle créa quelques billes et joua avec en attendant qu'on ait besoin d'elle. Bien que venant tout juste de sortir du lit, elle se sentait encore fatiguée. Et l'obscurité n'arrangeait pas les choses.

Elle luttait contre le sommeil, observant tantôt ses billes rouler, tantôt le plafond. Dans le même temps, elle réfléchissait à sa discussion d'hier avec Nightmare. À dire vrai, elle ne lui avait pas exactement tout dit. Il y avait une petite exception à propos de ses pouvoirs. La petite exception qui lui permettait de changer totalement d'apparence, de manière radicale. C'était la seule chose qu'elle pouvait faire en dehors de créer. Est-ce que ça lui serait utile pour s'enfuir d'ici ? Elle craignait en se transformant d'être immédiatement exécutée en étant prise pour une intruse. Ou bien même en sachant sa véritable identité, elle risquait gros s'il apprenait qu'elle avait menti.

Elle cessait de faire rouler les billes sur le sol pour les faire jouer entre ses doigts lorsque quelqu'un s'approcha de la porte. Elle s'empressa de les cacher dans sa manche et se leva. Il n'eut rien pendant quelques secondes, puis quelques chuchotis se firent entendre. La personne s'en alla ensuite, et Killer entra. Il la toisa l'espace d'un instant, comme s'il cherchait à deviner ses pensées, puis soupira.

- Allez, viens, fit-il en ressortant.

Elle fit disparaître ses billes. Les mains dans les manches de sa robe, elle lui emboîta le pas. Dans les couloirs ils ne croisèrent que des soldats-squelettes, encore. Ils étaient partout, bien que moins nombreux au premier étage. Pour la plupart, ils avaient une épée ou une dague accrochée à leur ceinture. Elle se demanda si le château n'était réellement habité que par des squelettes.

D'ailleurs, la décoration de ce dernier était assez étonnante. Souvent, les murs étaient ornés de motifs réguliers, comme si on avait minutieusement sculpté chaque pierre l'une après l'autre. Il n'y avait pas ou peu de tapisseries, de meubles, ou encore de tableaux, seulement ces enjolivures qui faisaient partie de la bâtisse elle-même. Quant au plafond, il pouvait être plat dans un couloir tandis qu'il était en voûte dans le prochain. Et tout quasiment était fait du même matériau : de la pierre grise presque noire. Encore plus noire avec l'obscurité omniprésente.

- Tu sais jardiner ? demanda soudainement Killer.

Amalys s'arracha à la contemplation de l'architecture pour lever la tête vers lui. Il n'était pas beaucoup plus grand qu'elle.

- Heum... Un peu. Pas beaucoup...

- Alors t'occuper d'armes ?

- Comment ça ?

- Les affûter, les entretenir...

- Non...

- Cuisiner ?

- Un peu, mais je ne fais que des pâtisseries en général... répondit-elle, honteuse de ne savoir faire cuire que du riz et des pâtes.

- Le ménage...?

- Oui, ça devrait aller.

- Dis... Tu connais au moins ton alphabet hein...?

- B- Bien sûr que oui ! s'insurgea-t-elle.

Elle n'était certes jamais allée à l'école, mais ses parents lui avaient quand même enseigné le minimum. Elle savait compter et écrire, comme tout le monde !

- Baisse d'un ton.

Elle se tut et baissa la tête.

- Excusez-moi...

Il ne répondit rien. Bientôt, ils arrivèrent au jardin où Horror se trouvait hier. Amalys s'émerveilla encore une fois devant l'étrange flore, résistant à l'envie de cueillir quelques fleurs. Killer ramena quelques outils d'une petite pièce adjacente et lui demanda de ramasser les mauvaises herbes pendant qu'il s'occupait d'une autre plante plus délicate à entretenir. La voyant un peu perdue, il dû lui indiquer lesquelles étaient les bonnes et lesquelles ne l'étaient pas.

Elle retroussa ses manches et se mit au travail. Manches qui retombèrent sans arrêt. Elle eut beau faire tout ce qui était en son pouvoir pour les empêcher de glisser, rien n'y fit. Finalement, elle décida d'abandonner la bataille, les laissant traîner dans la terre.

Du coin de l'œil, elle observait Killer sectionner certaines feuilles d'une plante ornée d'une autre, mais blanche, à son sommet. Lorsqu'elle jugea avoir fini de débarrasser sa parcelle de terre de toutes herbes indésirables, elle vint s'accroupir non loin, hésitante. C'est à peine s'il lui jeta un coup d'œil.

- Monsieur ?

- Ouais ?

- C'est quoi ? dit-elle en désignant la plante.

Il haussa les épaules et reprit son travail.

- Est- est-ce qu'il y a un jardin extérieur aussi ?

- Oui.

- Ha bon ? A quoi sert celui-là alors ?

- Au ravitaillement, globalement.

- Cette plante se mange ?

- Non.

Il abandonna subitement sa plante et alla s'occuper des légumes. Elle n'osa pas le suivre, et il dut lui demander de venir avec lui.

Tout le reste de la matinée, il lui expliqua comment reconnaître quand tel fruit ou tel légume était mûr et prêt à être cueilli, comment faire pour que les plants aient une meilleure production, comment les entretenir, etc... Tout ça avec une indifférence qui la mettait quelque peu mal à l'aise.

Jamais il ne revint à la première plante dont il s'était occupé.

Midi passé, ils ne prirent qu'un encas avant de s'atteler à d'autres tâches. Killer lui enseigna tous ce qu'il put le reste de la journée. Elle apprit à affûter différentes lames, allant d'un simple couteau aux épées bien lourdes pour ses maigres bras, où les ranger ; elle apprit combien le ménage et l'entretien d'une pièce pouvaient être éprouvants ; on lui expliqua quelle était la place de chaque chose ; et on lui montra comment cuisiner ce qu'ils avaient récolter ce matin, ainsi que bien d'autres choses.

Enfin, le soir arriva et elle eut tout le loisir de réfléchir à sa journée, bien qu'épuisée. Assise à table avec Killer, tandis qu'elle surveillait ses manières pour ne pas paraître impolie, elle regarda les places vides à ses côtés. De la journée, elle n'avait vu que les soldats-squelettes et lui, jamais les autres. Peut-être Killer l'avait-il occupé loin de ses collègues, pour une quelconque raison. Ou peut-être étaient-ils simplement absents. Si c'était le cas, cela pouvait peut-être faciliter son évasion.

- Monsieur ?

- Hum ?

- Est- où sont vos amis ?

Il la regarda droit dans les yeux pendant quelques instants. Se perdant dans son regard vide, elle cessa de respirer. Sa poitrine se serra. L'espace d'un instant, elle pensa à l'autre mère de Coraline. Seulement, c'était deux trous noirs à la place des boutons qu'elle avait devant elle.

Il reporta enfin son regard sur son assiette.

- Partis en mission, répondit-il machinalement. Puis après une brève hésitation, il ajouta : ce ne sont pas des amis.

Amalys avait posé sa fourchette, son assiette à moitié finie. Elle rangea ses mains sous ses cuisses, baissa légèrement la tête, qu'elle rentra dans ses épaules, et commença à se tortiller la cheville sous la table. Elle souhaita le plus fort possible être ailleurs. Mais le décor ne bougea pas, et elle finit par demander d'une voix plus frêle qu'elle ne l'aurait voulu :

- Est ce que M.Nightmare est aussi parti...?

- Oui... soupira-t-il.

La conservation s'arrêta là. La soirée étant bien avancée et Amalys exténuée, Killer l'envoya se coucher. Elle ne trouva cependant pas tout de suite le sommeil, l'image combinée de l'autre mère à celle de Killer flottait dans son esprit. Cette idée la faisait frémir et accentuait son désir de quitter ces lieux au plus vite. Durant la journée, elle n'avait pas eu le loisir de chercher un moyen de s'enfuir, mais elle connaissait désormais un peu mieux le château. Les murailles étaient hautement surveillées, tout comme la porte d'entrée dans la cour, seule issue pour quitter l'enceinte.

Elle pensa un instant à créer un portail dès maintenant, mais elle se raisonna bien vite en se disant qu'elle était trop fatiguée pour ça, et la tâche trop difficile.

Ce fut le lendemain qu'elle s'y mit. Comme hier, elle se leva avant que Killer ne vienne la chercher. La fatigue s'était envolée durant la nuit, qui avait filé plus vite que jamais. L'envie de liberté lui donnait des ailes. Pourtant ça ne faisait que deux jours qu'elle était retenue ici à ses dépends. Même si elle avait l'impression qu'il s'en était écoulé le double. Mais c'était bien déterminée qu'elle se posta en face de l'armoire, les mains tendues, prête à créer un portail. Elle ferma les yeux. Se concentra. Longuement. Au fur et à mesure, elle sentit le portail apparaître. La tension dans ses bras s'accentua. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'une goutte de sueur perlait sur sa tempe. Elle chercha ensuite à agrandir l'ouverture. Lentement, mais sûrement. Parfois, par à-coups, il régressait à sa plus grande frayeur, mais elle réussissait toujours à le stabiliser et poursuivre sa progression.

La porte s'ouvrit soudain. Elle fit un bond de côté et son portail disparu aussitôt.

- Qu'est-ce que tu fais ? S'étonna Killer.

- Je- je- Rien !

Devant sa mine sceptique, elle s'empressa d'ajouter :

- J'étais... J'étais seulement perdu dans mes pensées monsieur...

- Debout ?

- Je faisais les cents pas... bégaya-t-elle.

Il l'observa silencieusement, et elle se demanda à quelle point son mensonge était gros.

- ... D'accord, fit-il finalement.

Amalys ne s'autorisa pas un soupir de soulagement. Elle le suivit dans les couloirs, jusqu'à l'armurerie. Elle regarda la pile d'armes réparables et celle inutilisables qu'ils avaient laissées de côté hier. Killer lui désigna cette dernière.

- Il va falloir enlever tout ça.

- Où est-ce qu'on va les mettre ?

- Dehors.

- Il n'y a pas de recyclerie ?

- Il n'y a rien à des milles à la ronde.

Elle resta coite. Killer prit machinalement diverses armes, et les lui mis dans ses bras. Ses jambes fléchirent sous leur poid. Il prit lui-même une charge semblable et quitta la pièce. Sur ses talons, elle avançait de son mieux, évitant de faire tomber quoi que ce soit sans se couper. Quand avait-elle fait son dernier rappel pour le tétanos ?

Le chemin jusqu'à la porte de la cour lui parut interminable. Killer ordonna aux soldats-squelettes qui la gardaient de l'ouvrir, et ils sortirent. Les environs étaient vides. La terre était plate autour du château. L'herbe, dans l'obscurité, ne semblait pas aussi verte qu'elle n'aurait dû l'être. A plusieurs mètres se dressait une épaisse forêt qui encerclait le bâtiment. Ils contournèrent les fortifications et s'enfoncèrent dedans. Le vent berçait doucement les feuilles. Ci et là, des ombres passaient dans les buissons.

Amalys suivait de son mieux la cadence de Killer, mais son fardeau obstruait son champ de vision. Elle trébucha plus d'une fois, et se coupa, malgré ses précautions. Les larmes aux yeux, ce fut avec soulagement qu'elle lâcha le tout dans une clairière où traînait déjà d'autres vieux objets. Généralement des armes hors d'usage.

Elle regarda ses bras. Ses manches étaient déchirées par endroits et celle de gauche laissait voir une entaille plus ou moins profonde, dont du sang coulait. Grimaçant tout en retenant ses larmes qui menaçait d'éclater, elle serra son poignet contre sa poitrine. La malchance voulait que sa robe soit blanche. Killer posa une main sur son épaule et la pressa sur le sentier. Il semblait avoir hâte de rentrer. Tête baissée, elle le suivit. Les ombres étaient nettement plus proches que tout à l'heure. Amalys ne les voyait pas, ne les regardait pas, mais sentait leurs yeux fixés sur elle. Ses doigts sur sa plaie lui faisaient atrocement mal. Mais elle craignait que les retirer ne soit plus douloureux encore. Elle ne prêta pas attention à ce qui glissa sur sa cheville. Empêchant de son mieux le sang de couler, elle se demanda si elle pourrait se soigner une fois au château. Elle hâta le pas. Les bruits de la forêt se faisaient de plus en plus assourdissants. Quelques bêtes grognaient aussi. Elle ne songeait qu'à rentrer. Il lui fallait quitter cet univers au plus vite.

Elle tomba à la renverse. Lâchant un gémissement de douleur, elle ouvrit les yeux. Devant elle se dressait une créature bestiale, gueule grande ouverte. Elle ne bougea pas. Ce fut Killer qui réagit et envoya valser le monstre dans un arbre avec un os bien placé.

Il lui attrapa le poignet et l'entraîna dans les taillis. Derrière eux, la créature et d'autres semblables commençaient à les poursuivre. Elles étaient plus humanoïdes que ce qu'elle avait tout d'abord constaté.

Killer esquivait sans problème tout ce qui se dressait sur leur chemin. Sa robe à elle s'accrochait aux ronces et elle ne cessait de trébucher. Pour autant, il ne la lâcha pas. Les ombres gagnaient du terrain.

Ils surgirent de la forêt et le château se dressa droit devant eux : imposant et sombre. L'odeur putride des créatures lui donnaient la nausée. Killer tira soudainement sur son bras et tout disparut. Enfin, non, ils étaient de retour dans le vestibule. Il la lâcha d'un mouvement sec. Hors d'haleine, ses boucles brunes mouillées de sueur, Amalys ramena son poignet contre elle et leva les yeux sur lui. Malgré son regard vide, elle sentait qu'il bouillait de colère. Elle baissa la tête, se mordant la lèvre. Cette journée allait de mal en pis.

- Tu pouvais pas faire gaffe ?!

- ... Je- Excusez-moi...

- La prochaine fois, je t'y laisse.

- ...

- Et en plus elle chiale, marmonna-t-il.

Tandis que ses larmes coulaient contre sa volonté, il s'éloigna vers l'escalier d'un pas furieux, mais s'arrêta devant la première marche. Finalement il fit demi-tour et l'entraîna dans les couloirs. Il la fit entrer dans une sorte d'infirmerie plutôt sobre. Il sortit d'un placard en hauteur quelques produits, des bandages et une paire de ciseaux, ainsi qu'une boîte de pansements, et les posa sur une table.

- Débrouille-toi avec ça. Et fait-le avant que le boss rentre.

- D- d'accord, bégaya-t-elle entre deux sanglots. Mer-

Il s'en alla sans rien dire de plus et claqua la porte derrière lui, la laissant seule. Elle contempla la porte un moment, puis essuya ses larmes et s'approcha de la table. Le désinfectant trônait dessus. Elle le prit, l'ouvrit, et l'appliqua sur sa plaie. Elle faillit crier. Amalys chercha autour d'elle un robinet ou au moins une bassine d'eau, mais se résigna bien vite. Serrant fort son poignet contre elle, elle se tourna vers les bandages. Tremblante, elle s'en saisit d'une main, et tenta de l'enrouler autour de sa blessure. Puis vint l'étape du nœud, qui lui donna du fil à retordre. La bande de tissu lui échappait sans cesse, mais en faisant preuve d'un peu d'ingéniosité et de ses dents, elle finit par réussir.

Une fois cela chose faite, elle prit une chaise et rangea le matériel de soin là où Killer les avait pris. Serrant son bras contre elle, et se retrouva soudain un peu bête. Elle était épuisée avant même que midi ne soit passé, et elle n'avait plus aucune tâche à effectuer pour le moment. Et il était hors de question d'aller chercher Killer pour lui demander quoi que ce soit. Alors Amalys sortit de l'infirmerie et se mit à déambuler dans les couloirs. Marchant sans but précis, elle ne vit pas le temps passer. De toutes manières, il n'y avait aucune horloge, aucune montre, aucun réveil, rien pour indiquer l'heure ici. Même le ciel était peu fiable. Dedans comme dehors, il faisait toujours noir.

Un long soupir lui échappa. Comment pouvait-on supporter de vivre dans un tel monde ? Horror lui avait dit que cela faisait six ans voir plus qu'il travaillait dans ces lieux lugubres. Quoi que, s'il allait souvent au combat, il avait peut-être plus l'occasion de voir le soleil. Quant à elle, elle risquait fort de rester coincée ici un long moment. Pourquoi embaucher des enfants pour la guerre ? De plus, elle était incompétente. Elle avait certes, apparemment, tué un de leur ennemi... Mais il ne ressemblait pas à grand-chose, si ce n'est un monstre buggé, avec des parties du corps en moins.

L'image de sa main détachée du reste du bras, se mouvant tout de même, ainsi que de son sourire distordu par des trous lui revint en tête. Elle frémit. Elle l'avait tué alors qu'elle avait été poussée dans ses retranchements. Ce n'était même pas dans ses plans, au départ. Elle voulait juste l'arrêter. Mais elle s'était rapidement rendu compte que ce ne serait pas suffisant. Tout ce qu'il touchait disparaissait, irrévocablement.

Seulement, maintenant qu'elle y pensait, était-il vraiment juste d'ôter la vie de quelqu'un à cause de quelque chose auquel il ne pouvait peut-être rien ? Elle avait dit à Nightmare qu'elle était prête à recommencer si jamais la personne en question était un danger pour autrui. Elle en était moins sûre, désormais. En était-elle réellement capable ? Jamais elle n'avait tué qui que ce soit auparavant. Et à vrai dire, ça lui faisait peur. Elle ne regrettait pas totalement son acte, persuadé d'avoir agit pour le mieux, mais était effrayée de recommencer.

- Qu'est-ce qu'il t'es arrivé gamine ?

Amalys leva la tête, et se retrouva nez à nez avec Horror. Elle s'étonna d'abord de sa présence, puis regarda sa robe. Toute déchirée quelle était, elle devait avoir piètre allure dedans.

- Ha, heu... On est allé en forêt ce matin et... Heu, avec Killer je veux dire...

- Ha. Bon, le Boss veut te voir, viens.

Une légère inquiétude s'empara d'elle. Qu'est-ce qu'on pouvait bien lui vouloir ? L'incident de tout à l'heure était déjà parvenu jusqu'à lui ? L'avait-on jugé incapable ? Allait-on se débarrasser d'elle ? Elle se mit à triturer ses doigts, les faisant craquer occasionnellement. Le bruit résonnait dans les long couloir, mais cela ne semblait déranger personne. Les soldats-squelettes continuaient leur besogne sans prêter la moindre attention à eux.

Horror la laissa devant le bureau de Nightmare. Elle hésita plusieurs secondes, puis ravala sa salive et toqua.

- Entrez.

Amalys s'exécuta, refermant la porte derrière elle. Puis elle se figea en apercevant un tout nouveau squelette, nonchalamment assis sur le bureau.

- N'ai pas peur, approche, l'encouragea Nightmare, appuyé sur le bord de la table les bras croisés.

Comme elle n'obéissait pas, son ton se fit plus froid.

- Viens là.

Ses jambes bougèrent enfin, et elle s'approcha, méfiante. On pouvait faire une drôle de description de l'inconnu. Le squelette la fixait de ses yeux jaune, bleu, et rouge. Son corps comme ses vêtements était strié de messages d'erreur et de petites barres blanches. Il avait plutôt l'air d'un clochard, avec sa longue écharpe bleu et son manteau deux fois trop grand pour lui.

- Amalys, je te présente Error. C'est un allié, en quelque sorte.

Elle hocha lentement la tête, ne lâchant pas le squelette noir des yeux. C'était un phénomène pour elle. Pourquoi buguait-il ? Était-il du même genre que celui qui avait détruit son univers...?

- Alōrs c'ęŠt ça, tÓň ŇøŮveau jØűet ? la voix d'Error dérailla au beau milieu de sa phrase et elle faillit sursauter.

- Voyons, un peu de respect envers les nouvelles recrues, répondit Nightmare avec un sourire sarcastique.

- Tu as vřąÍment fait üŇ drôle de chøix d'ab0míňątion.

- Elle a pourtant quelques capacités.

- D'ąpŘès čE qůe țU m'ăs ďIț, þaS ğŘąnď čhōSę. Et þŮıs qÚąnď oň v0iť dåNs quěł étĂt ěłłe eșť...

- Je suis certain qu'elle est plus utile qu'elle ne le laisse paraître. Même si son apparence laisse à désirer, je te l'accorde.

- Møůaıs, bręf. J'ai þăs țøůť m0ň těmþș, ałōřs jE vaıŠ faIrě viTe.

Il se tourna vers elle.

- Je vęűx que ťů mė dıšEş ce qůi ą détřUït ton Uňiveřs, abøMıńĂtiøn ńōň-nůMéřøțée.

Elle haussa un sourcil devant tant de mépris, puis baissa les yeux.

- Je- Je ne sais pas trop, avoua-t-elle. C'était un squelette, comme vous, mais... Blanc, avec des trous un peu partout sur son corps... Enfin ses os. Et il avait une sucette géante dans son dos. Il y avait aussi des sortes de bulles bleues qui flottaient à côté de son crâne...

- Tu vois, je ne t'avais pas menti.

- ... Çă ręsťe diffïcılę à cřOírę, lâcha Error et croisant les bras derrière sa tête. Ěț d'øù şoŘťe ces țřoůs ?

- Amalys ?

- Je n'en sais rien, répondit-elle en glissant un regard à Nightmare.

Le regard de celui-ci l'interrogeait, presque accusateur.

- Est-ce que tu sais à quoi il ressemblait avant ?

- Heum... Non ?

- FřĄňchėměńț, où eşt-čę que ťů l'ăș dÉğoté ? railla Error.

- Ça ne te concerne pas. Tu as ce que tu veux maintenant ?

Il laissa échapper une sorte de grognement glitché.

- MøŰaİs.

- Ça ne réussit pas à te convaincre ? Que te faut-il de plus ?

- C'ěșt lă sęUle þrěuVe qu'ıl řeśțe mĂințėnåňt, un pUťąİň de témØiğnågę. j'm'ěn cōňtĘnťeřaı, dișōňs.

- Si ça te convient.

- Bōň, j'ťe łąışše le ČalåMąř.

- Tu ne veux pas dîner avec nous ?

- Noň, ąůtře çhoše à fōUțrę.

- Ugh, tu as raison, va regarder ton horrible série sans nous.

- T'ăs ąűčŮn ğoûț.

- Ne parlons pas des tiens.

Et il partit sans rien ajouter de plus, dans un portail blanc glitché. Nightmare soupira, légèrement agacé. Elle le regarda sans comprendre, puis il leva l'œil vers elle.

- Qu'y a t'il ?

- Heum, rien.

Il l'observa droit dans les yeux quelques secondes, dans lequel elle s'appliqua à garder contenance. Puis il fit finalement le tour de son bureau et s'assit dans son fauteuil.

- Je t'en prie, installe toi, fit-il en désignant celui en face de lui.

Il attendit patiemment qu'elle s'asseye avant de reprendre.

- Que t'est-il arrivé ?

- On... Heu... On est allé en forêt ce matin...

- Pour quoi faire ?

- Jeter des armes cassées.

- Et qu'est-ce qui t'a mise dans cet état ?

Amalys ne comprenait pas l'intérêt de cet interrogatoire. Elle répondait néanmoins, ses petites mains crispées sur ses jambes.

- Des sortes d'ombres nous ont attaqué et ma robe s'est prise dans des ronces...

- Comment en avez-vous réchappé ?

- Je... Je sais pas trop.

- Comment ça ?

- Ben... Tout est devenu noir, et puis on s'est retrouvé au château.

- Killer vous a téléporté, en bref.

- Vous pouvez faire ça ?

- Bien sûr.

- Comment vous faites ?

- Je crois que ça ne vaut pas la peine que je te l'explique. Et je crois aussi qu'il faudra te trouver des vêtements plus adaptés que ceux-là, d'ici peu.

- D'accord... fit-elle, un peu déçue.

Elle jeta un regard à sa robe en lambeaux, tachée de sang et sale. Se changer ne lui ferait pas de mal en effet... Elle posa sa main sur son bras blessé, le frottant légèrement.

- Bon. Entrons dans le vif du sujet.

Amalys déglutit, tandis que Nightmare faisait preuve d'un calme malaisant.

- J'aimerais savoir... D'où viens-tu ?

- Je- je ne sais pas...

- Surface ou Underground ?

- Su- Surface ?

- Très bien. Alors tu vas me décrire tout ce qui t'est arrivé depuis que ton univers a été détruit.

- Hein ?

- Je dois me répéter ?

- N- non !

Elle s'empressa de lui faire le récit de tout ce qu'il lui était arrivé après sa découverte du multivers. La première fois qu'elle avait vu des monstres, surtout sa rencontre avec Toriel, comment elle s'était rendu compte qu'elle pouvait créer des portails, le moment où le squelette qui avait détruit son univers avait aussi détruit celui où elle vivait avec sa nouvelle mère, la ferveur avec laquelle elle l'avait poursuivi, jusqu'à ce qu'elle le tue et que l'un des hommes de Nightmare la trouve. Elle s'appliqua à détailler du mieux possible tout ce qui pouvait mériter de l'être, redoutant d'oublier la moindre chose. Il l'écouta en silence, sans sourciller une seule fois. Quand elle eut enfin terminé, un court silence s'installa, avant qu'il ne réponde enfin.

- Donc, premièrement tu as atterri a Forestale, ou Toriel t'a recueilli... Puis l'univers s'est fait effacé à son tour, ce qui t'a poussé à fuir dans un autre univers au hasard. Et tu as ensuite décidé de tuer SugarBerry pour qu'il arrête de détruire tout et n'importe quoi, si je résume.

Elle hocha la tête, même si elle n'était absolument pas sûre du nom de l'univers.

- Et tu n'as croisé que quelques monstres qui ont, soit voulu te capturer, soit t'ont simplement parlé au cours de ton périple.

- Oui, c'est ça.

- Parfait !

Un grand sourire anima son visage.

- Merci pour ton récit. Je suis sûr qu'il y aurait de quoi en écrire tout un livre ! Mais il est l'heure d'aller manger. Tu n'as pas faim ?

- Si, un peu...

Il se leva, l'invitant à faire de même, et la guida par l'épaule jusque dans le couloir, se dirigeant tout deux vers la salle à manger. Ainsi se termina leur entretien, pour le plus grand bonheur d'Amalys.

⚜ ~~~~ ⚜


Ca fait longtemps que j'ai écrit ce chapitre, et honnêtement, j'ai l'impression que mon niveau d'écriture a bien évolué depuis. Même si j'ai conscience qu'en soit, ce n'est pas si mal écrit je pense, et qu'il y a encore des éléments qui me plaisent dans ce que j'ai produit ici, il y a aussi beaucoup de choses qui me dérange aussi. Donc je pense qu'il y aura une réécriture un jour... x'D En attendant, je me suis fait une promesse : terminer Echo du Passé avant la fin de mes études ! Objectif à tenir. La réécriture viendra après >-> Bref, je reprend cet univers tout doucement en ce moment, et d'ici le chapitre 5, j'espère que celui-ci vous aura plu quand même ^^
(Ce chapitre fait 4140 mots au passage xD)

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