Chapitre 9 Cuisante défaite
7 h 30 à l'hôpital Pellegrin.
Tous les accès à l'hôpital avaient été bloqués par des semi-remorques. La caserne Xaintrailles ainsi que celle de Pelport, la Base aérienne 106 avaient accepté de prêter main-forte aux policiers en sous-effectifs au vu de la situation ! Le colonel Bradford encadrant les contingents respectifs des différentes armées n'avait pas donné l'autorisation d'ouvrir le feu. Rien ne prouvait un acte terroriste, ni un acte de guerre, ni des meurtres prémédités. Les snipers postés sur les toitures alentour surveillaient simplement les faits et gestes à l'intérieur de l'hôpital.
Les snipers de la gendarmerie auraient été appréciés, mais les six antennes GIGN en métropole, Toulouse, Reims, Dijon, Orange, Nantes et Tours étaient trop éloignés !
Le lieutenant Philips avait la charge de quatre-vingts policiers attendant des consignes ne venant pas ! Le commissaire divisionnaire de permanence ne répondait pas aux appels, seul le commissaire Rekin du commissariat central de Bordeaux était joignable. Elle ne semblait pas mesurer l'ampleur de la situation ! Qui le pourrait ?
— Quels sont vos ordres, lieutenant, demanda le chef de l'équipe B4 ?
— Maintenez vos positions, s'exclama le supérieur hiérarchique en dévisageant le rouquin de quinze ans son aîné !
— Leurs nombres ne cessent d'augmenter, nous devons agir.
Le lieutenant évita son regard pour se concentrer sur son portable.
— Lieutenant, ils n'ont rien d'humain, il faut les éradiquer !
— Vous parlez de civils, notre rôle est de les protéger !
— Mais, regardez, ils gémissent, grognent, hurlent des propos incompréhensibles, il n'y a aucune lueur d'intelligence dans leur regard. Ce sont des morts-vivants !
— Major, nous...
Les pales d'un hélicoptère de l'armée de l'air rompirent leur discussion, l'appareil de l'armée de l'air les survolait en direction de l'aire d'atterrissage au sommet d'un bâtiment de l'hôpital. Le lieutenant Philips contacta immédiatement l'officier de commandement militaire.
— Colonel Bradford, que faites-vous ?
— Nous devons sécuriser les bâtiments afin d'enrailler l'invasion.
— Mais, je n'ai reçu aucune confirmation du commissaire divisionnaire !
— La zone est désormais sous contrôle militaire !
— Vous m'écoutez ?
— Ne dérangez pas mes équipes, ordonna-t-il en raccrochant.
À seulement cinq minutes de l'hôpital, le Colonel Bradford vérifiait les positions de ses troupes sur la carte. Le lieutenant Rolles déposa sur le capot d'un véhicule tout terrain une tablette.
— L'équipe vautour débarque l'équipe hyène sur le toit du bâtiment 2 !
— Bien, qu'ils fassent évacuer tous les civils sur le toit. Dès que la situation deviendra hors de contrôle que l'équipe 1 verrouille le toit. L'équipe deux adaptera la situation à ses besoins.
— À vos ordres, colonel ! Vous devriez regarder la caméra thermique du bâtiment en question !
Le colonel s'exécuta aussitôt pour n'apercevoir aucune présence dans les quatre premiers étages. Ce n'était qu'à partir du cinquième qu'évoluaient des silhouettes vertes avec contraste rouge. Les caméras thermiques détectaient les plus infimes variations de chaleur et les renvoyaient sous forme d'images dans les tons verts, rouge.
— Ce ne peut être qu'une erreur ! Il est impossible que personne n'occupe les quatre premiers étages !
— Les systèmes de détections sont opérationnels, aucune cible mouvante avant le cinquième étage !
— Avertissez l'équipe hyène.
— À vos ordres, colonel !
Les soldats glissaient au même moment le long des câbles de l'hélicoptère. L'équipe hyène se scinda en deux groupes dès que les soldats eurent posés pieds au sol. L'équipe deux sous le commandement du sergent Asks traversa rapidement les couloirs en direction du quatrième étage. L'équipe un gérée par le caporal-chef Lionel ouvrait chaque porte pour sécuriser les lieux, évacuer les civils.
La première évacuation d'infirmiers, malades, par hélicoptère se déroula sans accroc.
— Le Puma transporte vingt-deux civils, mon Colonel, confirma par talkie-walkie le caporal-chef Lionel.
— Reçu, caporal-chef !
La détonation de fusils mitrailleurs résonna bientôt dans les étages inférieurs pendant quelques secondes. On avertit le Colonel Bradford que l'équipe deux ne répondait plus, que leurs silhouettes thermiques avaient disparu !
— Caporal-chef, faites évacuer les étages, ordonnez à vos hommes de remonter !
— Nous n'avons sécurisé que trois étages sur quatorze !
— Prenez position au huitième étage, verrouillez les ascenseurs, escaliers de secours !
— À vos ordres, Colonel !
La situation n'était plus sous contrôle, le Colonel Bradford devait prendre des décisions catégoriques, évaluer les dommages collatéraux ! Il avait estimé que l'équipe deux aurait le temps de rejoindre l'étage huit avant que la zone de combat ne les atteigne !
— Colonel, s'exclama un sergent, une communication avec la commissaire Rekin du commissariat central de Bordeaux !
— Raccrochez !
— Elle demande à vous parler.
— Elle n'a qu'à venir.
Il détestait les policiers, qui de son avis, n'avaient qu'une seule utilité, les amendes !
— Major, envoyez les drones, incursion étage huit !
Cinq minutes plus tard, les drones pénétraient par les vitres brisées de fenêtres aux quatre coins du bâtiment. Le Colonel avait accès à leur caméra respective coupant l'écran de la tablette en quatre. Il put bientôt apercevoir une partie de l'équipe deux approchant des ascenseurs pour bloquer leur ouverture. L'autre partie était encore dans le couloir donnant sur les escaliers. La porte s'ouvrit subitement pour faire jaillir des silhouettes gémissants, grognant. Les soldats ouvrirent le feu, mais sans parvenir à les ralentir. Les soldats furent bientôt submergés par des créatures assoiffées de sang. Certains se relevèrent pour n'afficher aucune émotion dans leur regard. L'équipe deux s'engouffra dans les escaliers pour monter les marches en direction du toit.
— Major, qui reste-t-il aux commandes de l'équipe Hyene ?
— Le caporal Escence sur le toit !
— Qu'il verrouille le toit, évacue par hélicoptère les civils présents.
— Bien, Colonel.
L'officier supérieur n'appréciait pas la défaite, il ruminait sa colère.
— Colonel, le caporal Escence désire vous parler.
Il attrapa le talkie-walkie pour répondre.
— Qui y a-t-il caporal, contestez-vous les ordres ?
— Toute mon équipe est en zone d'affrontement, je me dois de les rejoindre.
— Faux, vous devez assurer la sécurité des civils présents sur le toit.
— À vos ordres colonel, jura-t-il mécontent avant de raccrocher.
Des dizaines de morts-vivants quittaient les bâtiments pour errer dans le périmètre de l'hôpital. Ils sortaient par vagues pour s'agglutiner contre le grillage.
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