Chapitre 31 Qui n'a pas les faiblesses de l'amitié n'en a pas les forces.
Le comte se faufilait silencieusement entre les véhicules au milieu de la chaussée. L'absence totale de mouvement en plein après-midi ressemblait à l'ambiance du roman je suis une légende ! Tout comme dans l'histoire fantastique, les humains avaient été éradiqués par un ennemi indomptable.
C'était une guerre au corps à corps, sans arme. Les impacts d'armes militaires avaient bien évidemment marqué certaines rues, mais tellement peu. Le comte avait tant désiré une bataille de ce genre au vingt et unième siècle, mais pas dans de telles conditions. Il n'y aurait aucun vainqueur ! Certes les gagnants seraient les morts-vivants, mais en profiteraient-ils ? Non, ils végéteraient en l'absence de proie. La ville aurait été dévastée inutilement.
Il chassa ce défaitisme inhabituel pour rester aux aguets. Sa fille réglait des obligations monétaires, des dilemmes de territoires en Vénitie. Le comte ne l'avouerait jamais, mais elle était sa fierté.
Elle serait hors de danger.
Luciang l'aperçut dans plusieurs visions saccadés. Elle courait dans une ruelle de Venise. Anne longea bientôt le célèbre opéra la Fenice. La Vénitienne repoussait les cadavres ambulants occupant tous le paysage environnant. Elle ne perdrait pas espoir, c'était la fille du comte De Vaucluse ! Elle dérapa pour heurter brutalement un volumineux langolier. Elle le repoussa avec dégoût pour ensuite se faufiler dans un passage. Elle sauta sur un pont pour le traverser en équilibre sur le côté gauche.
Anne atteignit bientôt la place Saint-Marc recouverte de morts-vivants. Ils bloquaient entièrement toutes les issues. Elle continua de courir, ralentir amènerait inévitablement à la mort ! Elle parvint à bondir sur la tour campanile pour l'escalader. Sa semelle dérapa pour la mettre en équilibre par la force de ses doigts. Un bruit de chute lui fit lever les yeux. Un zombi tombait dans sa direction. L'impact la déséquilibra, elle l'accompagna dans sa chute.
Un amas de morts-vivants l'engloutit totalement pour la faire disparaître dans des cris de douleurs.
Luciang s'écroula sur les genoux pour rester à terre. Il venait d'assister aux trépas de sa fille. Il refusait d'accepter sa mort pourtant bien établie ! Le comte avait découvert tardivement son existence pour la perdre d'une manière peu commune. Elle ne serait pas morte l'épée à la main. Sa fille n'aurait pas arraché des morceaux de chairs, marqué profondément son agresseur ! Il n'aurait aucun moyen de la venger. Il serra les poings de colère pour hurler.
Une larme s'écoula pour glisser sur sa cicatrice. Le comte ne pouvait supporter sa perte.
Des gémissements approchaient lentement. Des morts vivants jaillissaient de chaque rue pour le prendre pour cible. Il ne méritait pas de lui survivre. Le comte avait trahi tous ses fondements sans respecter sa dernière promesse au jeune homme dans le bâtiment. Il lui avait promis récompense en lui permettant de quitter les toits du supermarché.
Il ne méritait pas de vivre.
Revenant subitement à la réalité, Luciang empoigna sauvagement un grand black à la gorge. Il lui coupa le souffle tout en découvrant le tatouage sous l'oreille gauche. Un survivant de l'ordre au pouvoir mental indéniable avait tenté de prendre le contrôle de son esprit.
— Croyais-tu sincèrement que j'ignorais ta présence ? annonça-t-il en le soulevant à quelques centimètres du bitume. Pensais-tu sincèrement me berner avec ses apitoiements grotesques ?
Il lui brisa la nuque, puis relâcha la pression pour laisser le cadavre tomber sur le bitume. Il s'apprêtait à continuer sa route, mais fit demi-tour pour décrocher la tête d'un puissant coup de pied. Le faciès black à chevelure tressée rebondit sur le bitume pour exploser comme un fruit trop mûr contre une Cadillac en stationnement. Luciang eut une dernière pensée inquiète pour sa fille avant d'embarquer dans une voiture électrique. Vu la situation actuelle, les vrombissements de sa voiture anglaise n'étaient pas appropriés. Il n'avait pas eu d'autre choix que d'abandonner son véhicule fétiche dans un garage privé à proximité de la rocade de Bordeaux. Un sifflement lui fit hocher la tête. Une roquette percuta le véhicule pour le projeter dans les airs dans une explosion titanesque.
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