Le jeune homme vêtu d'une blouse blanche se rapprocha de son tuteur également vêtu du même uniforme.

- C'est parti, on commence la tournée. Suis-moi, je vais t'expliquer, dit-il à son apprenant.

Le plus âgé tirait un chariot rempli de repas pour les patients du Kings park psychiatric center.

- Chaque patient est différent. C'est pourquoi tu dois tous les connaître, savoir qui ils sont, ce qu'ils ont fait et quels sont leurs troubles. Retiens bien ça, tu dois toujours faire attention à ce que tu dis et ce que tu fais. Compris ?

L'apprenti hocha la tête en guise d'approbation. C'était son premier jour de stage, bien qu'intéressé par le milieu psychiatrique, il était plutôt apeuré.

- La partie de la clinique où nous sommes est la partie où les patients les plus dangereux sont cloîtrés dans leurs chambres. Il est rare qu'ils en sortent pour une promenade, les jeux, ou manger avec le reste des patients. Généralement, ils sont sous calmants pour éviter qu'ils ne deviennent trop agressifs lors de nos visites.

Le jeune homme se demandait si cela était bien nécessaire de les garder enfermés toute la journée. N'était-ce pas trop dur pour les patients ? La tournée continua, il prenait de plus en plus conscience que travailler dans un hôpital psychiatrique était bien plus dur que ce qu'il pensait. Il se demanda si cela était finalement fait pour lui. Ils arrivèrent à une chambre,où, à travers la petite grille, il pouvait apercevoir un nombre incalculable de prénoms sur les murs. Il osa demander ce dont ce patient était atteint. Son tuteur réfléchissa un instant avant de répondre.

- Il me semble que ce patient est un des plus anciens résidents. Cela doit bien faire une quinzaine d'années au moins qu'il est là.

Sa réponse choqua le jeune homme. Il se demanda ce que ce patient avait bien pu faire pour être ici depuis aussi longtemps, et surtout, de quoi il était atteint. Il posa calmement la question :

- Qu'a-t-il fait ?

- Tu veux vraiment le savoir ? Cela risque de t'effrayer plus qu'autre chose.

Le stagiaire hocha la tête, il était curieux d'en savoir un peu plus sur cet homme. Ainsi, le tuteur commença son court récit sur la vie de cet individu.

- De ce que je sais, il avait à peu près 10 ans quand il a commis cet affreux crime qu'il l'a fait atterrir ici. Durant la nuit, il a tué son père et sa mère de sang froid alors qu'ils dormaient. Il les aurait ensuite laissés à leur place, dans leur lit, et vécu comme si tout était normal pendant quelques semaines. Il allait à l'école, riait, jouait avec ses amis, comme si de rien n'était. Mais quelques temps après, les voisins ont commencé à se plaindre d'une odeur nauséabonde, et il trouvait de plus en plus étrange de ne jamais croiser ses parents. Un signalement a été fait à la police qui a forcé la porte d'entrée et a alors découvert les deux corps. On lui a demandé pourquoi il a fait ça, et le plus perturbant fut sa réponse, qui l'a directement amené ici.

- Quelle fut sa réponse ? Demanda précipitamment le stagiaire, attiré par cette histoire.

- Qu'il avait fait ça parce qu'il pensait vivre dans une sorte de rêve et que rien de tout ça n'était réel.

La réponse à sa question le perturba un instant. Comment un enfant avait pu faire ça, comment avait-il pu développer d'aussi gros troubles psychiatriques à un si jeune âge? Le tuteur continua.

- Ici, on le surnomme le narrateur.

- Pourquoi ? Demanda le jeune curieux.

- Depuis son arrivée, il n'a pas cessé un seul jour de se parler. Il ne s'arrête que lorsqu'il s'endort d'épuisement.

Le jeune ne compris pas tout de suite.

- Comment ça, je ne comprends pas. De quoi parle-t-il ?

- Hé bien, tu risques de l'entendre puisqu'on va lui donner son repas. Il ne s'arrête jamais de se raconter des histoires. Il parlerait d'un certain jeu, de joueurs, d'hypothèses. On ne comprend pas tout mais il semblerait que son esprit soit très loin du monde réel et enfermé dans un jeu qu'il s'est créé.

- Il s'est créé ce jeu par ennui ?

- Non, le psychiatre a dit que c'est plus profond que ça. Il s'est créé une autre réalité, une sorte d'échappatoire.

Le moment fut venu de lui apporter à manger, le tuteur ouvrit la grille mais le patient ne bougea pas. En effet, il était en train de parler, seul, sur sa chaise, face au mur rempli de noms.

- Quels sont tous ces noms ?

- De ce qu'on a compris avec les collègues, ce serait le nom de tous les joueurs. Il recommence en boucle lorsqu'un d'eux perd à son jeu.

- Et comment s'appelle ce jeu ?

- Il me semble qu'il s'appelle Evil Game.

Les infirmiers s'éloignèrent pour passer au prochain patient, tandis qu'au loin, on entendit le rire du narrateur. Sa participante était morte, il écrivit alors un nouveau nom sur le mur "Lily Rave". Il devait recommencer son jeu, repartir de zéro. Encore. Il souria à pleines dents et se murmura :

- Jouons à Evil Game. 

***

Hé oui, en réalité la réponse à l'énigme était que rien de tout ça n'est réel, tout est dans la tête du créateur du jeu. Notre Lily avait presque trouvé la réponse, enfin, le narrateur gagne toujours de toute manière...

Maintenant que ce livre est enfin terminé haha je vais pouvoir commencer sa réécriture, notamment des premiers chapitres. Y apporter plus de profondeur, de détails. Ensuite, il sera corrigé, puis je l'auto-éditerai sur Amazon :) si tout se passe bien mi-décembre vous pourrez vous le procurer en version papier <3 !

Bisouuus, je vous tiens au courant <3

N'hésitez pas à me suivre sur mon insta pour + d'infos ! (@ emiliefranciscowattpad)