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L

J'ai fait beaucoup de choses avec mon frère. Avant de vous rencontrer, Liam, Megan, Alizée et Coco, nous n'étions que tous les deux. Juste lui et moi, face au monde entier.

Ce qu'il préférait faire, c'était coudre. Je lui avais appris quand il avait 9 ans et moi 13, et depuis, nous nous amusions à faire des créations ensemble pour Carole, ma jolie poupée aux beaux cheveux crépus. Ma mère m'avait confiée une petite boite vide en chêne, et dedans, nous rangions tous les vêtements pour mon jouet en porcelaine.

Orion a découvert son talent pour l'écriture vers 10 ans. Avant, il ne s'y intéressait pas et considérait ça comme une activité d'intello, mais en découvrant le plaisir d'écrire, il ne parvenait plus à s'arrêter. En lisant toutes ses histoires et tous ses poèmes, j'étais devenue sa fan numéro un.

Je crois qu'il a plus souffert que moi. Très vite, je l'ai vu changer : il ne parlait plus à nos parents, ne faisait que le strict minimum avant de partir de la maison, mais malgré tout, il m'admirait encore et toujours.

J'aurais voulu lui avouer que non, je ne suis pas la grande sœur courageuse qu'il pensait avoir, que non, rien ne m'atteint pas, et que oui, j'ai déjà failli l'abandonner plusieurs fois. Mais je n'arrivais jamais à le lui dire, peut-être par peur que son regard sur moi ne change, je ne sais pas.

Au lycée, ça se passait toujours aussi mal, mais Coco venait souvent à ma rescousse. J'étais beaucoup trop intimidée par les autres pour répliquer, alors mon amie le faisait pour moi, malgré ses propres problèmes. Pendant notre année de première, elle et Alizée se sont officiellement mises en couple, après apparemment plusieurs années de flirt.

Ethan et moi demeurions dans une relation seulement charnelle, bien qu'il entretenait des sentiments amoureux envers moi qu'il peinait à dissimuler.

"Je t'aime, Emy, m'avait-il annoncé quand nous étions seuls dans un coin de la cour du lycée.

— Ethan, je t'avais dit que je ne voulais pas être dans une relation. Tu sais très bien que je bosse, je dois m'occuper de mon frère et chercher un logement. Je n'aurais même pas de temps pour toi, si on se mettait ensemble.

Il s'était approché d'un pas et avait attrapé brusquement mes bras avant de me secouer d'avant en arrière.

— Mais c'est pas grave ! Je t'aime, je veux que tu m'appartiennes ! hurlait-il en essayant de me prendre dans ses bras de force.

J'avais commencé à paniquer, et je tentais de m'écarter de lui, en vain. Il était trop fort, et moi trop apeurée. Je luttais et des larmes commençaient à rouler comme de petites perles le long de mes joues.

Soudain, une force me tira en arrière, et un poing vint frapper le visage d'Ethan, le faisant heurter le mur derrière lui. Je me tournai vers mon sauveur, et vis Liam, qui s'apprêtait à bondir sur l'autre jeune homme toujours à-terre. A cet instant, je n'arrivais plus à le reconnaître, lui d'ordinaire si joyeux et drôle s'était entièrement transformé : ses yeux d'habitude rieurs étaient voilés d'une rage effrayante, et tout son corps athlétique paraissait tendu, comme celui d'un jaguar qui se prépare à sauter sur sa proie.

Ethan, lui, gémissait au sol, encore choqué de la violence du coup de Liam.

Je me souviens que je m'étais placée devant le garçon, car Liam aurait des problèmes s'il envoyait mon agresseur à l'hôpital. Aujourd'hui, je regrette.

Orion ne l'a jamais apprit, j'ai supplié Liam de ne pas le répéter, de ne pas en parler. Ethan était parti, il m'évitait à chaque fois que je venais voir le groupe, et c'était bien comme ça. Je ne ressentais aucune rancune vis-à-vis de lui, juste de la lassitude. Encore et toujours de la haine, pourquoi mes proches finissaient toujours par me haïr ?

Malgré tout, je m'en suis remise, j'ai repris ma vie comme d'habitude. J'ai tout gardé pour moi, et j'ignorais les regards apitoyés de Liam, le seul au courant de mon altercation avec Ethan.

Au bout de quelques semaines, j'ai enfin trouvé un boulot qui acceptait des mineurs : un petit restaurant dans le centre d'une ville voisine. J'étais surtout à la plonge, mais ça ne m'embêtait aucunement, pour un salaire, j'étais prête à tout.

Mes parents n'étaient aucunement au courant que je travaillais, seuls mes amis et Orion en avaient été informés sans savoir ce que je comptais faire avec cet argent.

Enfin, après 9 mois à tout économiser, j'ai trouvé un petit logement à louer. Le jour de mes 18 ans, j'ai emménagé avec mon frère là-bas, ce qui fut sûrement l'un des plus beaux jours de ma vie.

Mes parents l'ont très mal prit et m'ont menacée à maintes reprises de me déshériter, qu'ils allaient porter-plainte. Mais je ne les ai jamais écoutés, et je pense que de leur côté, à la maison, ils étaient mieux sans nous.

C'est ce que je me disais, pour ne pas culpabiliser de leur avoir "enlevé" Orion, leur fils. Je les croisais de temps en temps dans la ville, quand j'allais faire ds courses. Quand vous vivez chez vos parents comme cela ce passe dans une famille normale, vous ne les voyez pas vieillir. A quelques moments vous vous dites sûrement "Oh, il y a 5 ans, ma mère arrivait encore à faire ça", mais vous ne vous en rendez pas compte tous les jours. Moi, quand je les croisais, je les voyais devenir plus petits, plus fragiles, plus vieux, je les voyais se dessécher et gagner des rides, je les voyais se fatiguer. Et dans ces moments-là, je me disais : "Pourquoi ça a finit comme ça ? Pourquoi a-t-il fallu qu'ils se comportent ainsi ?". Nous aurions pu être heureux, une famille aimante. Mais pourtant, nous en sommes arrivés là. Au point où à 18 ans, je devais m'exiler avec mon petit frère pour enfin avoir un chez-soi, où nous nous sentions en sécurité.

Quelques années plus tard – 4 ans, plus précisément –, pour les 18 ans de mon frère, nous avons adopté un chat, Cracotte. Orion et elle étaient tellement fusionnels, c'était adorable.

Un après-midi, Alizée m'avait invitée chez elle. Je m'y étais donc rendue le soir-même. Quand la porte s'ouvrit, tout mon corps se crispait : la personne qui venait d'ouvrir n'était tout autre qu'Ethan. Mon souffle s'était coupé instantanément, mais avant que je puisse réagir, Alizée était déjà là, me prenant dans ses bras, insouciante de la tension qui régnait entre nous. La soirée avançait, et sans se douter du malaise qui m'étreignait, Alizée suggéra que nous dormions tous les deux dans la petite chambre d'ami. "Vous serez plus à l'aise là-bas," avait-elle dit, souriante, avant de s'éclipser pour aller se coucher.

Je me retrouvais alors seule avec Ethan, dans cette pièce exiguë, où chaque bruit, chaque mouvement me semblait amplifié. Mon cœur battait à tout rompre alors qu'il s'approchait de moi, un sourire étrange sur les lèvres. Je voulais fuir, mais il bloquait la porte, son regard me transperçant. Quand il s'est approché pour la première fois, je l'ai supplié d'arrêter, de me laisser tranquille, mais il n'écoutait pas. Il m'a attrapée, ses mains serrant mes poignets avec une force brute, et malgré mes tentatives pour me débattre, je n'ai rien pu faire. Ses gestes étaient rapides, brutaux, et la terreur m'a paralysée. Je sentais ses mains sur ma peau, son souffle contre mon oreille, tandis que mes larmes coulaient silencieusement sur mes joues. Chaque seconde semblait durer une éternité, chaque mouvement était une torture. Mon corps refusait de m'obéir, figé par la peur et la douleur. Le poids de son corps sur le mien me coupait le souffle, et la pièce, autrefois si banale, devenait une prison étouffante.

Quand ce fut enfin terminé, il s'est détaché de moi, me laissant brisée, tandis qu'il s'installait calmement de l'autre côté du lit, comme si rien ne s'était passé. Je me suis recroquevillée, le corps meurtri, les larmes n'arrêtant plus de couler. Je n'avais jamais ressenti une telle solitude, enfermée dans cette chambre avec celui qui m'avait pris bien plus que ce que je ne pouvais supporter, tandis qu'Alizée, dans la pièce voisine, dormait paisiblement, ignorant tout du cauchemar qui venait de se dérouler à quelques pas d'elle.

Orion, tu as tout de suite vu que quelque chose n'allait pas. En rentrant chez nous, je me suis effondrée sur le canapé, et j'y suis restée plusieurs heures d'affilée, car je n'avais même plus la force de me lever. Pendant que tu me parlais de Meg et de ses belles tresses bleues, je priais pour que tu ne remarques pas mes bleus et mes poignets rougis par sa poigne.

Ne t'en veux pas de ne pas m'avoir posé de questions, justement, je t'en remercie. Je préférais largement que tu ne sois pas au courant plutôt que tu t'apitoies.

Je te voyais, tu avais déjà 18 ans, tu étais grand, heureux, en bonne santé et fort. J'étais au plus bas, mes jours se ressemblaient tous, et mes nuits étaient plus affreuses les unes que les autres. Dès que mes yeux se fermaient, je revivais la même scène en boucle, ponctuée des rires de mes harceleurs quand j'étais au lycée.

"Vous êtes somniphobique, Emily."

De ce que j'ai compris, au bout de plusieurs semaines à faire les mêmes cauchemars, j'ai fini par développer une peur phobique du sommeil à cause de mes terreurs nocturnes. J'ai donc arrêté de dormir, en plus d'avoir arrêté de manger.

Le groupe essayait de me soutenir, mais ils ne pouvaient plus rien faire pour moi, je pense qu'au fond ils le savaient très bien que c'était déjà trop tard. Orion, lui, restait plongé dans un énorme déni. Il continuait d'affirmer que je pouvais toujours aller mieux, qu'avec le temps ça passerait.

Que dalle, ouais.

"Allô Liam ? Tu pourrais inviter Orion chez toi pour une soirée, je crois qu'il n'a pas trop le moral, le pauvre, avais-je dit à Liam ce matin.

— Oui bien sûr avec plaisir, mais... Ça va Emily ? s'était-il inquiété.

J'avais retenu mon souffle avant de reprendre d'une voix faussement joyeuse :

— Oui, tout va bien, ne t'inquiète pas, j'ai la pêche aujourd'hui !"

Je crois que tu ne m'avais crue qu'à moitié, Liam. Toi non plus, ne t'en veux pas, au fil des années, j'ai fini par devenir une experte du mensonge, c'est moi qui t'ai dupé, tu n'y es pour rien.

Orion, je veux te parler de quelque chose d'important. Je suis assise ici, dans ma chambre, et je regarde ce flacon de poison devant moi. La lumière de la lampe projette des ombres étranges sur les murs, presque comme si elle voulait me rappeler que tout ce que je fais est irréel. Ce liquide bleu, là-dedans, c'est ce qui va changer ma vie pour toujours.

J'ai tout préparé avec soin. J'ai rangé la pièce, comme si laisser tout en ordre pouvait faire une différence, comme si cela pouvait changer ce que je suis sur le point de faire. Le flacon est là, à portée de main. Je le regarde, et je sens un calme étrange m'envahir. Chaque jour a été une lutte, et ce flacon est devenu pour moi la seule échappatoire, la seule chose qui pourrait mettre fin à toute cette douleur.

Je pense à toi, à ce que tu vas ressentir après ça. J'ai écrit des lettres, essayé d'expliquer ce que je ne peux pas dire en personne. Je sais que mes mots ne pourront jamais vraiment saisir la profondeur de ce que je traverse, mais c'est tout ce que j'ai pu faire. Je souhaite pouvoir te faire comprendre pourquoi je suis arrivée à cette décision.

Je prends le flacon dans mes mains, et je sens son froid contre ma peau. Je redoute un peu le goût, mais cela semble si insignifiant maintenant. La décision est prise. Mon cœur est lourd, mais il se prépare à lâcher prise. Il y a encore une partie de moi qui espère un miracle, mais elle est noyée par un profond sentiment de résignation.

Je ferme les yeux en pensant à la paix que je vais bientôt trouver. La pièce autour de moi semble se dissoudre lentement, et je me prépare à boire le poison. C'est étrange de penser que je suis si proche de la fin. Peut-être que c'est ce dont j'avais besoin depuis si longtemps, cette paix que je n'ai jamais pu atteindre.

Je veux que tu saches que cette décision n'a pas été facile et j'aurais voulu que les choses soient différentes. Je suis prête à franchir ce seuil, et je voulais que tu le saches avant que tout ne devienne irréversible.

Megan. Ne laisse pas les autres continuer de croire que tu es sans cœur, tu m'as montré ce que tu caches et je sais que tu es une personne exceptionnelle. N'hésite pas à le taper s'il dépasse les bornes, et ne pleure pas trop pour moi, d'accord ma belle ?

Liam, je ne te remercierai jamais assez de m'avoir sauvée d'Ethan la première fois, et de remonter à chaque fois le moral de tout le monde dans le groupe. Je t'aurais bien pris dans mes bras une dernière fois, mais te connaissant tu en m'aurais pas laissée partir après ! Je te fais de gros bisous.

Coco et Alizée, prenez soin de vous, les filles. S'il vous plaît, à l'avenir, ne permettez à personne de mettre en question votre amour, mes princesses. Vous êtes belles et fortes, ne faites rien qui pourrait vous faire du mal, d'accord ?

Orion, tu es une constellation qui a illuminé ma vie. Ce 16 octobre, je pars loin, je prends l'avion pour les nuages. Je ne sais pas ce qu'il y a après, mais je serai toujours quelque part, je t'aime plus que tout et je t'accompagnerai toujours dans ce que tu feras. Je t'en supplie, n'essaie pas de me rejoindre, ça me ferait plus souffrir qu'autre chose, tu me le promets ? Tu as 5 bons amis qui te soutiendront, je t'aimerai toujours, ne l'oublie jamais.

Allez, adieu !"

Fin de l'enregistrement



BY MILAGO

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