Pdv Ten

Je n'avais pas dormi de la nuit. L'absence de réponse de la part de Johnny commençait à vraiment m'angoisser. Peut-être qu'il lui était arrivé quelque chose et qu'il n'avait pas pu me tenir au courrant ?

Je n'en pouvais plus de rester face à l'absence de réponse. J'avais donc enfilé une veste et j'étais sorti. Haechan voyait son petit ami Mark aujourd'hui, alors je pouvais bien sortir moi aussi. Je marchais en direction du bâtiment réservé aux étudiants étrangers. C'était là que Yang et moi avions une chambre.

Si Johnny refusait de me donner des réponses, il allait falloir que j'aille les chercher par moi-même. J'espérais seulement que Yangyang ne serait pas là, sinon la situation risquait de se corser.

Après dix minutes de marche, je pu enfin accéder au bâtiment. Evidemment, je connaissais le code d'accès puisque c'était là que je vivais. Je montai ensuite les escaliers pour me rendre au troisième étage. C'était là qu'il y avait notre chambre.

Arrivé devant la porte, je ne savais pas pourquoi mais mon cœur se serra. Était-ce réellement une bonne idée que je vienne ici ? Ne devais-je pas faire un peu plus confiance à Johnny ?

-Bonjour, tu cherches quelque chose ?

Je sursautai légèrement et me tournai vers la personne qui venait de s'adresser à moi. Yangyang arriva à côté de moi, un sachet plastique dans les mains. Je restai quelques instants à bugger. Je ne savais pas pourquoi, ça me faisait un bien fou de le revoir. Et de pouvoir lui parler.

-Hum, je voulais juste des nouvelles de Joh- Ten. répondis-je

-Ah, je vois. répondit Yang avec un petit sourire, Hum pour être honnête il va assez mal. Je l'ai récupéré hier au bar, il était dans un sale état. Il n'arrête pas de vomir depuis ce matin, alors je suis allé lui chercher des médicaments à la pharmacie.

Johnny faisait décidément n'importe quoi avec mon corps. Peu importe les préventions que je pouvais faire, il n'écoutait rien d'autre que lui-même. Dire que c'était à Yangyang d'en payer les frais.

Pire, dire que Yangyang pensait que c'était vraiment moi qui agissais comme un con.

Cette pensée me donna envie de pleurer. Je sentis les larmes humidifier le coin de mes yeux.

-Je peux savoir qui tu es ? Je crois pas t'avoir déjà vu dans le coin. continua Yangyang, Tu es un étudiant étranger toi aussi ?

Eh merde, j'aurais dû m'y attendre à celle-là.

-Non, pas du tout. répondis-je, Je suis en deuxième année, Ten est juste un ami. Ça fait un moment qu'il ne me donne plus de réponses, alors j'ai juste voulu m'assurer qu'il aille bien.

Moi ? Ami avec un type comme Johnny ? Heureusement que ce n'était qu'un mensonge pour éviter de paraître bizarre devant Yangyang.

-Je comprends. me répondit-il, Ten hyung est un peu bizarre en ce moment. Ça me fait mal au cœur de le voir comme ça, mais s'il continue comme ça je suis pas sûr de tenir le coup.

Mes poings se serrèrent à ces mots. Je venais d'entendre ce que je redoutais le plus. Bien que je m'en doutais, le fait que Yangyang formule ces mots devant moi, ça me fit prendre conscience des choses. Johnny était allé trop loin.

-Eh, t'inquiète pas hein ! enchaîna Yangyang, J'ai juste un petit coup de barre mais ça va aller. Je pense qu'il sera sur pieds d'ici demain.

Je hochai légèrement la tête. Puis, j'attrapai le plus jeune par les épaules pour l'attirer contre moi. Je le serrai contre moi en fermant les yeux. Yangyang eut un léger rire pas très à l'aise, mais il frotta légèrement mon dos. Enfin... celui de Johnny.

Il était vrai qu'il ne connaissait pas Johnny, mais j'avais vraiment besoin de ce contact.

Après quelques instants, je libérai Yangyang de ma prise.

-Excuse-moi, j'en avais vraiment besoin. dis-je avant de lui adresser un léger sourire

Il haussa les épaules en me rendant un sourire.

-Prends soins de toi Yangyang. ajoutai-je avant de me retourner

-Attends, comment tu connais mon prénom ?

Je ne répondis pas à la question de mon donsaeng et commençai à avancer pour quitter le couloir. Peut-être que Yangyang m'avait trouvé bizarre, mais cet échange était nécessaire. Parce que maintenant, il fallait que je mette ma gentillesse de côté. Et que je prenne le taureau par les cornes.

Je ne pouvais pas laisser Johnny faire n'importe quoi avec ma vie, sans rien dire et sans rien tenter.

Papillon