16- Autre
Pdv Johnny
Encore une journée de cours venait de s'achever, et j'étais toujours coincé dans ce corps de crabe anorexique. Je n'en pouvais plus. Plus j'y pensais, et plus mes espoirs de retrouver mon vrai corps s'envolaient.
Qu'est-ce qu'on pouvait bien faire à part attendre que ça passe ? Peut-être que quelqu'un ou quelque chose voulait me mettre à l'épreuve ? Est-ce que Chittaphon était à l'origine de tout ce ramdam ? Je n'en savais rien, et ça me donnait mal au crâne de ressasser incessamment ces questions sans fin.
En parlant de lui, je n'avais pas croisé Chittaphon aujourd'hui. Enfin, sauf dans le reflet du miroir ce matin. Je veux dire, le Ten qui habitait mon corps. Je me demandais bien si c'était volontaire de sa part, ou si c'était juste le hasard de nos emplois du temps.
J'étais assis sur le lit de Ten, et j'étais sur son téléphone. J'avais galéré à remettre les réglages en anglais, tout était réglé en thaïlandais, il était impossible pour moi de comprendre quoique ce soit.
Peut-être que le prochaine fois qu'on se croisera, il faudrait qu'on récupère chacun nos téléphones respectifs. Quoique, ça pourrait être suspect pour nos proches. Connaissant Jae, il allait le remarquer rapidement, et la pile électrique qui servait de pote à Ten aussi.
Je jouais donc aux jeux que j'avais téléchargé sur le portable de Ten. Parce que j'en avais clairement rien à foutre des études, et encore moins des siennes. Et je ne voulais parler à personne.
J'entendis un poing s'abattre plusieurs fois contre la porte de la chambre et soupirai.
-Ten.. ?
Je relevai la tête vers la personne qui venait d'appeler Ten -donc indirectement moi. Yangyang passa sa tête dans l'enchevêtrement de la porte, avec une petite mine.
-Je peux entrer ? me demanda-t-il
-Je suis occupé. répondis-je avant de river à nouveau mon regard sur l'écran
Je n'en avais clairement rien à foutre de faire ami-ami avec les potes de cette demi-portion. Ten n'avait pas respecté notre accord, il avait embrassé Jaehyun. Certes, avec mon corps, mais il l'avait quand-même fait. Pour moi, ça ne changeait rien. S'il pensait qu'après ça j'y mettrais du mien, il se foutait le doigt où je pense.
Après quelques minutes, je sentis qu'une présence était toujours là, je relevai à nouveau la tête. Yangyang me regardait sans rien dire. Je soupirai. Et merde, qu'est-ce qu'il voulait l'avorton ?
-J'espère pour toi que c'est pas long, j'ai pas le temps. lâchai-je
Il s'avança dans la pièce et vint s'asseoir sur un des coussins qu'il y avait par terre. Je lâchai le portable de Ten et le regardai, chose que je faisais rarement. D'habitude quand quelqu'un me parlait ou avait quelque chose à me dire, j'en avais rien à foutre.
Yangyang ne prit pas la parole tout de suite. Je ne savais pas si c'était pour chercher ses mots, ou parce qu'il le faisait exprès. Mais ça m'agaçait déjà.
-Ten, je ne sais pas ce qui se passe en ce moment mais j'ai l'impression que ça ne va pas. me dit-il
Il tourna son regard vers moi, je ricanai légèrement.
-C'est tout ? fis-je
Il pencha sa tête sur le côté.
-Je sais pas, j'ai l'impression que tu es différent. me dit-il, J'ai l'impression que depuis quelques jours tu n'es plus toi.. Comme si c'était je sais pas... Comme si c'était une autre personne...
Je serrai les dents en sentant mes nerfs monter en pic. S'il prononçait un mot de plus, je ne pourrai pas me retenir de lui mettre un pain alors je me contentai simplement de le couper.
-Arrête tes conneries. Si t'es juste venu pour me dire ça, tu peux retourner t'occuper de tes chats.
-Ten... Ce sont tes chats.
Eh merde, la gaffe. Je ne savais même pas que cette demi-portion avait des chats.
-Ouais bref, peu importe. répondis-je
-Tu es vraiment en train de changer Ten...
Il se releva, la tête baissée.
-Tu es en train de devenir une personne que je déteste.
Il n'ajouta rien et quitta la pièce en refermant la porte derrière lui. Je restai comme un con après ces mots. Je savais que beaucoup de gens me détestaient moi et mon caractère. Mais personne ne l'avait jamais maucalisé comme ça devant moi.
Ça me fit un drôle de sentiment. Ça me piquait au cœur, et à l'égo aussi peut-être.
Peut-être que Ten avait raison et que j'étais vraiment en train de gâcher sa vie. Comme j'avais gâché la mienne à cause de mon caractère de merde. Est-ce que cet échange de corps était une sorte de seconde chance ?
De toute façon, à quoi bon changer ? J'étais déjà quelqu'un de détestable, même si j'étais un autre que moi-même. Je devais vraiment être une ordure, tellement que j'en venais à être nocif pour moi-même en plus de l'être pour les autres.
Seigneur, pourquoi étais-je Bagdad à moi-même ?
Papillon
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