8 - Léopard
« Alors, tu t'appelles comment le rouquin ?
— Ça te r'garde pas, râla Alexandre, laisse-moi partir.
— Oh, sérieusement ? Je me suis présenté, moi, pourquoi tu ne fais pas pareil ?
— Euh, peut-être parce que tu m'as trainé de force ici et que "Léopard" ne ressemble pas à un prénom.
— Eh, arrête de m'agresser, je ne t'ai rien fait... Pas encore...
Léopard lui adressa un regard plein de sous-entendus.
— Rends-moi mes béquilles ! cria Alexandre devenu rouge. »
Léopard lui sourit et traversa la pièce à grands pas, les béquilles d'Alexandre à la main. Ses gestes étaient souples, et il semblait fortement se moquer de la situation d'Alexandre.
« Je veux savoir pourquoi tu cherchais le Professeur Koskinen avec la petite blonde, dans le Casino.
— Mais on faisait rien, elle voulait tester les machines à jetons, c'est tout !
— Ce n'est pas ce que mon barman m'a dit...
— "Ton" barman ?
— Ah, j'ai oublié de te le préciser, je suis le gérant du Casino. Et aussi, tu as irrité Chaton. La demoiselle aux yeux verts.
Le cœur d'Alexandre rata un battement.
— Vous ne ressemblez pas à un gérant de Casino. D'ailleurs, pourquoi vous n'êtes pas dans le Casino ?
— J'y étais, quand j'ai apprit que deux personnes étaient à la recherche du Professeur... Ça a attisé ma curiosité. Et puis, ce n'est pas comme si le Casino ne pouvait pas se gérer tout seul.
Alexandre ne répondit rien. Il se résolu à s'assoir par terre, ne supportant plus tenir sur une seule jambe.
— Elle est où ta petite tête blonde ? demanda Léopard en s'asseyant à ses côtés
— Ce n'est pas ma petite tête blonde, je suis juste son guide.
— Pourquoi cherche-t-elle le Professeur ?
— Elle a un truc à lui remettre, je ne sais pas quoi.
— Tu n'es pas très curieux.
Alexandre lui lança un regard noir. L'œil de Léopard le fixa avec intensité, comme s'il essayait de savoir qui était vraiment Alexandre.
— Et tu l'es beaucoup trop.
— Et si je te dis que je sais où se trouve ce cher professeur ?
Alexandre le dévisagea. Il se redressa un peu.
— Tu sais où il est ?
— Bien sûr.
— Et il est où ?
Léopard sourit.
— C'est donnant-donnant, tu me dis où es ta petite tête blonde, je te dis où est le Professeur.
— Mais je n'en ai rien à faire du professeur moi. Ce n'est pas moi qui le cherche.
— Mais c'est toi qui est sorti de nul part et qui est venu le chercher dans mon Casino.
Alexandre soupira. Il trouvait Léopard agaçant.
— Bon, rouquin, écoute-moi. Je te donne tes béquilles et tu me conduis à ta petite tête blonde. Promis je ne vous ferais pas de mal.
Alexandre réfléchit rapidement. Il était certain que Fleur et lui étaient dans une impasse, et qu'interroger toutes les personnes du Casino semblait un peu extrême.
— D'accord.
— Super, rouquin.
— Arrête de m'appeler comme ça. »
Léopard ne répondit rien. Il se contenta de sourire à Alexandre avant de l'aider à se relever.
« Mais elle était en train de dormir quand je suis ressorti...
— Tu veux dormir ici pour cette nuit ?
— Euh... Je... Bah...
Alexandre rougit.
— J'habite seul mais il y a plein de chambres ! Prend celle que tu veux, j'en ai aussi au rez-de-chaussé, pas la peine de monter à l'étage !
— ... D'accord... répondit Alexandre, méfiant. »
Mais il devait bien avouer qu'il se sentait las, mou, et qu'il n'avait plus de force dans ni les bras, ni dans les jambes.
Léopard et Alexandre se dirigèrent dans le couloir. Il ouvrit une porte, qui donna sur une petite chambre, semblable à celle d'Oryx et Gazelle. Il y avait, en plus, une porte qui donnait accès à la salle de bain.
« Eh bien, bonne nuit le rouquin ! lança Léopard avant de fermer la porte de la chambre.
— Bonne nuit... répondit Alexandre dans le vide »
Il s'assit au bord du lit, enleva son perfecto, ses chaussures et son pantalon. Il glissa sous la couverture et il trouva rapidement le sommeil.
———————
Il émergea du sommeil quelques heures plus tard. Le jour commençait à peine à se lever. Léopard devait encore dormir. Il en profita pour aller prendre une douche. Cette habitude lui avait manqué. L'eau était froide, mais Alexandre n'y prêta pas attention.
Une fois propre, il se rhabilla avec ses vêtements de la veille, et il se dirigea vers la cuisine. Il tomba sur Léopard, dos à lui, assit sur une chaise.
« Bonjour, hasarda Alexandre.
Léopard se retourna brusquement.
— Bonjour le rouquin ! Déjà debout ? Assit-toi, tu dois avoir faim ! Qu'est-ce que tu veux à manger ? On a pas mal de nourriture ici, et pas uniquement de la conserve ! Enfin, si, techniquement, ça sort des conserves, mais...
Alexandre perdit le fil. Même Fleur n'était pas aussi bruyante le matin. Il s'assit en face de Léopard, qui continuait de déblatérer des paroles qu'Alexandre ne prenait même pas la peine d'écouter. Il l'observait juste.
C'est alors qu'il remarqua que Léopard était torse-nu. Il ne réussit pas à détacher ses yeux de son buste. Léopard n'était pas aussi maigre que lui, il était même tout son contraire. Ses muscles étaient bien dessinés, ses mains étaient grandes, bien proportionnées et il pouvait voir des veines sur ses bras. De nombreuses cicatrices, petites et grandes, parsemaient sa peau et ses muscles. Alexandre se rendit compte que plus les secondes passaient, et plus il se sentait impressionné par Léopard. Et plus il se sentait impressionné, plus il lui était difficile d'ignorer les curieuses et délicieuses chatouilles qu'il ressentait dans son bas-ventre. Il baissa les yeux, et il sentit ses joues devenir rouges.
« Bordel, qu'est-ce qu'il m'arrive ? »
Une paire de doigts claqua devant son visage, le tirant hors de ses pensées.
« Tu n'as absolument rien écouté de ce que je disais, n'est-ce pas ? demanda Léopard.
— Non, en effet. Désolé.
— Je te demandais si tu voulais des haricots blancs chauds.
— Oui, avec plaisir...
— Eh bien, tu t'es levé du bon pied, le rouquin !
— Oh, c'est Alexandre, arrête de m'appeler comme ça.
Léopard écarquilla son oeil.
— Mais où est passé le rouquin ? Rendez-le moi !
— Oh ça va, on ne se connait que depuis hier, ne fait pas comme si tu connaissais tout.
— Et... Revoilà le rouquin. Bon, on va retrouver ta petite tête blonde ? Elle est où ?
— Elle est chez deux personnes, Oryx et Gazelle je crois... Mais je veux bien des haricots blancs, avant.
Léopard rigola, avant de verser le reste de son repas dans une assiette.
— Je vais prendre une douche, on y va après. À toute.
— À toute. »
Alexandre regarda Léopard s'éloigner du coin de l'oeil.
« Il a même des muscles dans le dos ce con. »
Léopard revint quelques minutes plus tard, le perfecto d'Alexandre en mains. Il le lui lança, avant de dire :
« C'est parti le rouquin !
Alexandre leva les yeux au ciel, mais il le suivit.
Dehors, il y avait autant de monde que la nuit. Léopard aidait Alexandre à se frayer un chemin à travers la foule. Ce dernier remarqua qu'il était plutôt respecté. Ils arrivèrent chez Gazelle et Oryx en peu de temps. Léopard ne se donna même pas la peine de frapper.
— C'est moi ! Je suis avec un rouquin !
— M'sieur Alexandre ?! fit une voix
— Ouais c'est moi.
Fleur apparut devant eux.
— Alors c'est toi, la petite blonde qui cherche le Professeur Koskinen... lui dit Léopard.
— Oui... Qui êtes-vous ? demanda Fleur
— Je m'appelle Léopard. Et toi ?
— Je m'appelle Fleur.
— Fleur comment ?
— Ça ne vous regarde pas.
Alexandre rigola derrière Léopard. Ce dernier n'y prêta pas attention.
— Qu'est-ce que tu dois lui remettre ?
— Un... Un truc...
— Désolé petite, je suis un peu plus curieux que le rouquin...
— C'est un ami de mes parents. Ils ne m'ont pas dit ce que je devais leur remettre. Il est dans une boîte avec un code, il n'y a que Mr. Koskinen qui le connait.
— Quelle coïncidence, reconnu Léopard, et j'imagine que tu ne veux pas continuer la route sans Alexandre, de toute façon ?
— Oui...
— Alors changement de plan ; on va tous partir ensemble rendre visite à ce cher professeur, mais quand Alexandre sera rétabli !
— Non, tu vas perdre trop de temps, déclara Alexandre
— M'sieur Léopard a raison, je ne pars pas sans vous.
— On va chez moi, dit Léopard, venez. »
Fleur attrapa le sac d'Alexandre. Léopard prit la carabine, et tout les trois repartirent chez Léopard.
« Super, il ne manquait plus que ça... »
La petite troupe se dirigea vers la maison de Léopard. Une fois arrivés, ce dernier proposa une chambre à Fleur, qui en fut ravie. Alexandre reprit la même chambre. Celle de Léopard semblait se trouver à l'étage. Alexandre ferma la porte de sa chambre, et il s'allongea sur le lit. Ses vinyles lui manquaient cruellement.
La porte s'ouvrit brusquement. Léopard entra.
« Tu ne frappes jamais ?! lui demanda Alexandre.
— Jamais dans ma maison. J'ai un truc pour toi !
Il lui lança une petite boîte qu'il attrapa au vol. Des cartouches de carabine. Alexandre sourit.
— Et du coup, je te remet cela...
Léopard s'avança dans la chambre avec la carabine d'Alexandre. Il s'assit sur le lit à côté d'Alexandre, beaucoup trop près à son goût.
— Tu as l'air de tenir à cette carabine, pas vrai ?
— J'y tiens beaucoup, oui.
— Tu l'as eu où ?
— Je... Je l'ai... Récupérée dans une maison. Je n'avais pas d'armes. C'était un modèle classique. Je me suis dit que je n'aurais pas trop de mal à trouver d'autres cartouches. Alors, merci.
— Je t'en prit.
Les deux hommes se regardèrent dans les yeux pendant quelques instants, puis Léopard frappa la cuisse d' Alexandre avec sa main, le faisant sursauter.
— Bon, il n'y a pas grand chose à faire ici, à part le Casino. N'hésite pas à aller y faire un tour si jamais tu t'ennuis trop ! Personne ne te refusera l'entrée, et tu auras droit à quelques privilèges. Je t'appelle pour manger ? Ou un peu après ?
— Euh... Je... Oui, merci. »
« Mais qui est ce type... »
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