21 - Emprisonnement
/!\ Contient une scène citronnée 🍋 /!\
Alexandre leva les mains en l'air, un pincement au cœur. Comment avait-il pu penser que tout cela allait être simple ? Il sentit Léopard se lever doucement de sa chaise pour l'imiter. Les Miliciens rentrèrent dans la cuisine, deux d'entre eux se plaçant derrière Alexandre et Léopard. Ils attrapèrent leurs mains pour les attacher dans le dos avec des menottes, puis ils leurs donnèrent un coup à l'arrière des genoux pour les faire tomber au sol.
Les deux Miliciens restés devant eux s'écartèrent de la porte pour laisser passer une femme d'une cinquantaine d'années, dont les cheveux gris étaient relevés en un chignon soigné. Elle portait un tailleur qui mettait en avant sa taille de guêpe. Elle portait une paire d'escarpins noirs dont le talon était si pointu qu'il lui aurait été possible de transpercer n'importe quoi avec. Son regard, sévère, était dirigé droit sur eux.
« C'est qui ceux-là ? demanda-t-elle froidement
— Ce sont des intrus, Madame, ils n'ont pas de tatouage.
— Qu'est-ce que vous faites ici ? Pourquoi vous-êtes vous introduit dans notre Capitale ? Ne savez-vous pas que vous devenez des ennemis de l'état en faisant cela ?
Alexandre laissa échapper un petit rire, qui ne passa pas inaperçu. Pas du tout. Un des Miliciens le frappa violemment à la tête. Il y eut un bourdonnement dans sa tête et il manqua de tomber par terre. Léopard serra les poings de frustration. Il avait envie de frapper des gens.
— Intéressant, dit simplement la femme, ce sera donc cet homme que j'interrogerais en premier demain. Mettez-les dans une cellule en attendant.
— Madame, et le Lieutenant Lochlainn ?
La femme leur adressa un regard glacial.
— Mettez-le dans une autre cellule ! leur dit-elle comme si c'était une évidence.
— Et la famille Calles...
— Mais débrouillez-vous, je m'en fiche ! »
Les Miliciens se lancèrent des regards. Ils remirent Alexandre et Léopard debout pour les faire sortir de la maison. Ils passèrent devant la famille Callester qui avait l'air tout aussi inquiète pour eux que s'ils avaient été leurs enfants. Ella et Armand tenaient fermement Fleur dans leurs bras, comme s'ils avaient peur qu'elle se fasse enlever par les Miliciens. Ils virent Fleur pleurer silencieusement.
Une fois sortis de la maison, ils furent placés dans une véhicule Milicien qui ressemblait à un fourgon, menottés directement au véhicule (comme s'ils tenteraient quelque chose) et entourés de Miliciens portant leurs éternels masques à gaz. Alexandre avait mal à la tête, et s'il saignait, cela ne l'étonnerait même pas.
Le trajet se déroula dans un silence pesant, Alexandre osait à peine regarder Léopard. Il repensa à ce qui s'était passé dans la cuisine. Peut-être qu'il aurait du céder à Léopard, finalement. Peut-être qu'il n'aurait jamais l'occasion de recommencer, après tout.
Le véhicule s'arrêta et ils descendirent. Ils entrèrent dans un bâtiment qui ressemblait à une prison. On leur demanda d'enlever leurs vêtements et leurs chaussures, et on leur donna des combinaison bleues foncées. On leur demanda presque poliment d'entrer dans un petite cellule, qui comprenait un deux lits et un lavabo. La porte blindée se referma derrière eux et ils purent admirer en silence la couleur du mur.
Gris béton.
Léopard s'allongea sur un des deux lits en soupirant, tandis qu'Alexandre s'assit dans celui d'en face.
« Tu n'as pas peur ? demanda Alexandre
— Pas vraiment. Avant l'Apocalypse... J'ai déjà été dans une maison de corrections pour mineurs. Ça y ressemble un peu.
Alexandre baissa la tête.
— J'ai peur Léopard.
Ce dernier se redressa.
— Qu'est-ce qu'il va m'arriver ? Qu'est-ce qu'il va nous arriver ? Est-ce qu'on a fait tout ça pour rien ?
Alexandre sentit les larmes lui monter aux yeux. Il essaya de les refouler, mais quand il sentit Léopard s'assoir à côté de lui, l'attraper d'un bras pour qu'il pose sa tête contre lui, il n'essaya plus et il pleura en silence.
Léopard ne savait pas quoi lui dire. Rien ne le rassurerait, il le savait. Il repensa alors à cette conversation qu'ils avaient eu lorsqu'ils allaient voir les scientifiques.
— Je n'ai jamais aimé l'école, dit Léopard
— Quoi ?
— Je n'ai jamais aimé l'école, répéta-t-il, je détestais y aller, je n'aimais pas travailler et j'avais toujours des mauvaises notes. Sauf en sport. Je suis toujours passé in extremis dans les classes supérieures. J'allais dans un lycée publique. Je ne l'aimais pas. Les profs qu'on avait étaient ennuyeux. De toute façon, je ne les écoutais pas. Je faisais semblant.
— Pourquoi tu me racontes tout ça ?
Léopard ne répondit rien. Il s'allongea sur le lit, entrainant Alexandre en même temps. Il ne protesta pas.
— Je me suis mit à sécher les cours dès la Seconde. Je me souviens, j'avais rencontré un mec, je ne sais plus son prénom, mais il vendait de l'herbe pas très cher. C'est à cette époque que je me suis mit à fumer. Des fois, je m'endormais sur le joint.
Il s'arrêta un instant pour regarder Alexandre. Ce dernier l'écoutait. Il se mit à caresser doucement ses cheveux.
— C'est aussi à cette époque que j'ai comprit que les filles et moi, ça ne ferait jamais un dans le lit. J'ai rencontré ce gars, il s'appelait Lucas. Il avait les cheveux noirs, les yeux bleus... Une petite fossette quand il souriait. Ce Lucas... Il a été beaucoup de mes premières fois. J'ai roulé des joints avec lui, je les ai fumés, je l'ai embrassé, je l'ai sucé et je lui ai fait l'amour. J'ai adoré. Lui aussi.
Il sentit Alexandre remuer un peu dans ses bras, comme s'il était gêné.
— Un jour, on devait se retrouver chez lui pour fumer, et c'est là qu'ils ont passé les flash infos pour l'Apocalypse. J'étais en plein dans la rue quand ça s'est passé. Je m'étais dit, à cette époque, que je ne pourrais jamais survivre. Y'a des gens que je ne connaissais pas qui m'ont hurlé de venir ; ils avaient un bunker. J'ai été lâche, je les ai rejoint.
Léopard soupira et resserra son étreinte autour d'Alexandre. Ce dernier avait arrêté de pleurer. Il écoutait Léopard avec attention.
— Quand on est sorti du bunker, on a essayé de rester en groupe. Ça n'a pas duré longtemps. Quelques mois je dirais. Ensuite, des irradiés qui n'avaient pas finis de muter nous on attaqués. Ils ont tué presque tout le monde. Enfin, je ne sais pas trop, je me suis enfuis. J'ai continué comme ça plusieurs années, avant de fonder mon propre groupe, les Activistes. Bordel, moi qui n'ai jamais été doué dans une seule chose, je me suis retrouvé à diriger un groupe de personnes qui croyaient en la même chose que moi !
Alexandre lui sourit.
— Et un Casino, aussi, ajouta-t-il.
— Haha, c'est vrai, et un Casino.
Léopard soupira.
— Lucas est le premier irradié que j'ai tué.
Alexandre se redressa un peu. Il regarda Léopard.
— J'ai fait mon deuil. Ce n'est pas comme si j'étais amoureux de lui. C'était un ami avec qui j'ai testé beaucoup de trucs.
— Je n'ai jamais aimé l'école non plus.
Alexandre se dégagea de l'étreinte de Léopard pour s'allonger à côté de lui.
— Ce ne sont pas pour les mêmes raisons que toi. J'étais bon élève, sauf en sport. J'étais en quatrième quand il y a eu l'Apocalypse. Je n'ai jamais vraiment eu d'amis, de copains, je ne me suis jamais posé la question de savoir si j'étais plus attiré par les femmes ou par les hommes. De toute façon, je n'étais pas vraiment aimé. J'ai eu peur. Quand je me suis enfuit, quand je suis rentré chez moi. Quand j'ai vu que mes parents n'étaient pas là. Quand j'ai comprit que j'avais survécu uniquement parce que j'étais rentré dans le bunker à temps. Quand j'ai tué mon premier irradié.
Léopard lui caressa le visage.
— Tu sais quand a été la première fois que je n'ai pas eu peur ?
— Dit-le moi.
— Quand je suis sortit en pleine nuit, quand on était au Casino. Quand j'ai dormi chez toi. Quand j'ai dormi avec toi. Quand j'ai été avec toi.
— Tu as quand même peur, maintenant.
— Oui. C'est pour cela que je me dis que... Que tout est bientôt terminé.
Léopard plaça Alexandre sur le dos pour monter au dessus de lui. Il appuya son visage contre son torse et il écouta les battements de cœur d'Alexandre.
— Dit pas ça, Renard. Le dire, ou même le penser, c'est se convaincre que ça va vraiment arriver.
— J'aimerais ne pas le penser, Léopard.
Léopard se redressa, plaça son visage à la même hauteur que celui d'Alexandre. Il se pencha et il déposa un baiser sur ses lèvres.
— J'aimerais qu'un jour, dit Léopard, tu aies la même audace que tu as eu chez Fleur. »
Alexandre attrapa Léopard par les cheveux, le forçant à se rapprocher. Il l'embrassa. Léopard se laissa aller à ses caresses hésitantes. Il laissa Alexandre défaire les boutons de sa combinaison, lui-même faisant pareil de son côté. Ils se retrouvèrent bientôt tout les deux en sous-vêtements, leurs entrejambes se frottant scandaleusement l'une contre l'autre.
Léopard dirigea ses lèvres dans le cou d'Alexandre, puis il mordilla doucement ses clavicules. Il embrassa ensuite sa peau et il laissa courir sa langue le long de son ventre, tout en évitant la longue ligne rouge laissé par Omicron. Il tira ensuite le sous-vêtement d'Alexandre d'un doigt, ce dernier soulevant ses hanches pour l'aider. Il laissa un instant son souffle chaud parcourir la virilité d'Alexandre. Ce dernier laissa échapper un gémissement rauque, qui se transforma en cri de contentement quand Léopard le prit dans sa bouche, en entier. Tout son corps s'arqua, se contracta pour ensuite se détendre, sa main venant chercher la tête de Léopard pour se noyer dans ses cheveux. De sa main libre, il se couvrit la bouche pour en étouffer les sons qui en sortaient.
Léopard exerça un peu plus de pression avec sa bouche, faisant un peu plus gémir Alexandre. Il releva les yeux pour voir sa tête. Alexandre avait les yeux fermés, ses sourcils étaient arqués de plaisir et il se mordait la lèvre. Léopard agrippa les hanches d'Alexandre quand ce dernier se finit dans sa bouche, poussant un râle de plaisir. Léopard s'essuya le coin de la bouche du revers de la manche de sa combinaison. Il prit le temps de se rhabiller et de rhabiller Alexandre, puis il s'allongea à côté de lui.
« Et toi ? demanda Alexandre
— Plus tard, plus tard, ça peut attendre, Renard.
— Mais je...
— Je te jure qu'on aura tout le temps de faire ce que l'on veut.
Léopard le regarda en souriant.
— Maintenant dors, Renard, tu as l'air épuisé.
Alexandre se rapprocha de lui.
— Bonne nuit, Léopard. »
Il l'embrassa au coin des lèvres avant de se caler dans ses bras.
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