43. A cœur ouvert
Titre alternatif : Chan ouvre enfin les yeux, s'ensuit une conversation houleuse mais nécessaire
Pairing : OT8
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Chan était à son bureau entouré de papier. Non pas les siens mais ceux d'autres personnes. Non pas de ses collègues travaillant dans le même immeuble que lui ou de sa clientèle mais de ses petits-amis. Pour bien comprendre la situation et lui laisser un peu le temps de se remettre de sa réalisation qui venait bousculer tout son être, revenons un peu en arrière.
Finalement la veille Changbin était resté dormir dans sa maison familiale ce qui avait repoussé la décoration de leur appartement. De ce fait chacun avait vaqué à ses occupations tranquillement et Chan avait poursuivi l'après-midi et la fin de journée en étant tout lovey-dovey avec Felix. Il était aussi allé parler avec Hyunjin sans grand succès et avait laissé Jisung, qui s'était jeté dans ses bras quand il s'était installé sur le canapé pour regarder un film avec Felix, le câliner. Ils avaient fini par poursuivre le binge-watching de Friends.
Durant leur visionnage Hyunjin était sorti de sa tanière. Il lui avait souri et un peu à Felix qui avait tout de même une bouille toute triste capable de fendiller le plus dur des cœurs de pierre. Il avait déposé un papier dans la boite à mot collective et avant de retourner s'isoler avait lancé une petite pique à Jisung sur la capacité intellectuelle de l'écureuil sans cervelle à comprendre un traitre mot d'anglais.
Il s'était renfermé dans sa tanière avec la satisfaction d'avoir extérioriser un peu de son ressentiment laissant derrière lui un Jisung cherchant encore une répartie. Il s'était pelotonné un peu plus contre Chan qui avait resserré son étreinte autour de ce petit corps bien que son attention soit portée ailleurs. Il regardait les boites à mots dans l'interstice des cheveux de Felix et du mur. Pour une fois il les notifiait réellement plutôt que de les voir sans les voir comme un élément de décoration sur son bureau.
Les vagues souvenirs de Felix parlant de ces boites lui revint et il réalisa combien il n'avait pas été assidu et n'avait jamais dû ouvrir la sienne. Le soir même il n'avait pas eu le temps de s'en approcher mais le lendemain (donc aujourd'hui) il avait ouvert son tiroir, le seul encore vierge de tout coup de pinceau, impersonnel. Une floppée de papiers comme montés sur ressort s'en était échappés. C'était bourré à craquer au point de déborder. Cela lui avait fait un choc. Le tiroir n'était pas bien grand mais pour qu'il soit chargé comme un bœuf de papier plié le plus petit possible jusqu'à ce qu'il soit impossible de faire plus...
Il était bien resté de longues secondes immobile à essayer d'enregistrer ce qu'il se passait. Cela le dépassa un peu. Il ne sut pas par où commencer. C'était effarant.
L'appartement était déjà presque entièrement vide de toute présence humaine mais il restait invariablement Jisung. Chan emporta le tiroir avec lui à son bureau, il avait envie d'être seul pour lire tout ça avec la certitude de ne pas être dérangé. Seulement une fois arrivé, il avait posé le tiroir encombrant sur la table et lui avait tourné le dos pour ne s'intéresser qu'à son précieux ordinateur.
Il l'avait oublié, y avait un peu repensé en revenant du déjeuner, avant de l'oublier de nouveau pour reprendre son travail. S'étalant toujours en travaillant il finit par repousser le tiroir sur le canapé pour accaparer la table basse.
Finalement ce ne fut qu'en fin de journée que sa conscience le tirailla. Il débarrassa la table sans pour autant ranger complétement ses affaires. Sa journée de travail était loin d'être terminée après tout. Il s'assit sur son canapé, prit le tiroir à deux mains et le déposa devant lui avec une certaine cérémonie. Peut-être qu'inconsciemment il comprenait que quelque chose d'important était en train de se produire. Un cap se passait.
Ce petit carré sur-rempli lui était intimidant surtout maintenant qu'il se rappelait l'utilité des boites à mots. Dire ce qui n'allait pas. Alors il s'attela aux papiers pliés tombés sur le canapé. Moins nombreux, plus gérable.
Cc hyung ! Jsp si t'avue nos message sur le croupe mai on va irra au bowling de main à 19h. Seungmin serrat avek nous ! Jaisperes que tu vindra !
Je t'aimeuh
Bon, il commençait doucement avec un petit message de Jisung. Il se dit qu'il serait temps d'acheter un Bescherelle et un dictionnaire à son copain dont le niveau de coréen était pire que celui de Felix alors qu'il était un natif. Il chassa cette idée pour se concentrer sur le caractère enjoué de l'écrit. Il s'imprégna de ce positivisme même s'il n'avait jamais entendu parler de cette soirée bowling. Avait-il été mis aujourd'hui ou faisait-il référence à un jour ultérieur ?
Il déplia un second papier. Là, pas de message mais un dessin un peu froissé par les pliures. Il reconnut leur séjour bien qu'il ait connu quelques modifications sous les coups de crayon. Il manquait les affaires de sport et son bureau, remplacé par un majestueux sapin. C'était plus propre aussi, rien ne trainait pas même les manettes de switch ou la télécommande de la télévision. C'était leur lieu de vie, la présence de la console ou des poufs prouvaient qu'ils avaient pris possession de l'appartement mais la netteté faisait penser à leur première découverte de l'appartement. Le tout très élégamment décoré avec la décoration que Hyunjin souhaitait.
Tout était au crayon gris sauf les décorations qui ressortaient dans leur violet. De magnifique guirlandes argenté pendaient dans de grâcieuses courbes du plafonnier aux quatre coins du salon. Un joli set de table hivernale avec ourson et boule à neige égayait la table basse. Sur le meuble autour de la télévision une crèche et son village prenait place sur un coton blanc vaporeux plus léger encore que la neige véritable. Au milieu de ce décor, Hyunjin portant un bonnet de noël clignotant, plaçait l'étoile en haut du sapin, tout son corps étiré pendant que Chan plaçait un plaid sur le dossier du canapé.
Tout en bas était inscrit Merci.
Il se sentit vraiment mal pour Hyunjin. Le pauvre souhaitait vraiment cette décoration. Il lissa le dessin et le déposa à côté de lui avec soin. Qu'il n'abîme pas un peu plus le projet avorté. Il se saisit d'un autre papier, curieux de ce qu'il allait découvrir.
On prévoit de faire un Friends marathon avec Sungie et Bin tu te conjoins à nous ?
Dit tu penses pouvoir libérer un peu de temps pour nous cette semaine ? Je sais que tu as un emploi du temps très chargé mais j'aimerais beaucoup qu'on se voit un peu. Seungmin.
Hyung... Bon tu sais que je suis pas un parleur mais je m'inquiète pour toi. Si t'as besoin de parler tu sais ou me je serais toujours là pour t'écouter. Bon je promet pas d'être de bon conseil mais promit j'essaierai.
Minho (Ton petit-ami)
Tu me manques :((((((((((((((((((((((((( TT TT </3
Dis cela te ne te déranges pas si on vient te voir au travail ? Je sais que Hyunjin est venu déjà mais je préfère demander. C'est ton endroit. C'est intimidant.
J'aime t'attendre le soir même si tu es crevé quand tu rentres tu t'occupes toujours bien de moi !... Le prends pas mal mais si la prochaine fois si on se regardait plutôt un film en s'endormant dans les bras l'un de l'autre ? ça pourrait être bien et moins épuisant pour toi... Dit-moi ce que t'en pense ! Changbinnie binnie bin binnie bin (million de cœur)
Tout un message était rendu illisible par les coups de crayons avant qu'un ajout soit noté : A quoi ça sert de laisser des messages ici ? ça se voit que c'est pas lu
Les red dotes repassent au bar où l'on allait quand on était encore que coloc. Je t'ai envoyé le lien par message au cas où tu saches plus où c'est. T'as intérêt de venir, je t'attendrais.
Et cela continuait ainsi de bout en bout. Bien loin de ce qu'il avait imaginé. Il n'y avait pas de tirade vengeresse, pas de colère mal contenue, pas de missive rageuse, pas de reproche... Seulement des tentatives de plus en plus désespérées pour l'atteindre lui qui s'était enfermé dans un building inatteignable. Des propositions de rendez-vous à la pelle, des sous-entendus d'activités qu'ils pourraient faire à la place qu'il ne leur saute dessus, des invitations à partager leur quotidien, des rappels de leurs soirées du vendredi...
Si au début la compréhension était de mise Tu dois surement être débordé mais si jamais tu peux te libérer j'aimerais voir le dernier marvel au cinéma avec toi, petit à petit le travail avait été un sujet trop sensible pour être noté sur le papier. Ses petits-amis le séduisaient de leur amour pour qu'il soit tenté de revenir vers eux sans aucun succès. Il s'était fourvoyé du début à la fin. Ses petits-amis ne l'excluaient pas, au contraire ils n'avaient jamais cessé de lui faire des propositions... Mais alors pourquoi cette distance quand ils se retrouvaient face à face ? Pourquoi ne pas lui proposer de rendez-vous de vive voix ?
Il alluma son portable plus perplexe que jamais et vérifia ses réseaux sociaux. Pour une fois il lut véritablement. Pour une fois les mots le percutèrent. Sur papier comme en dématérialisé, sur leur groupe comme en conversation privée, il n'avait pas été oublié. Il remonta la conversation du groupe et pu voir tous les messages à son intention. Au fait Chan hyung on va là tel jour, tu viens ? Chan hyung tu nous a pas dit pour jeudi mais c'est bon pour toi le resto ? Tu penses pouvoir te libérer vendredi hyung ou on décale ?
Et en conversation privée, les propositions de rendez-vous qu'il avait reporté ou refusé, sans même y réfléchir à deux fois, sans penser qu'il le faisait coup sur coup sans plus rien accepter... Mais ses copains n'avaient jamais cessé. Cependant à chaque tentative de conversation c'était toujours lui qui oubliait de répondre et ne prenait pas la peine de relancer.
Ses chéris avaient raison. La distance ne venait pas d'eux, mais de lui.
Dans son cerveau c'était tel qu'un tremblement de terre avait tout renversé. Il était complétement secoué. Les questions sans réponses affluaient, la remise en question, les doutes.
Il était temps.
C'était ainsi qu'il était depuis plus d'une heure. Jonglant entre son portable et le tiroir il lisait et relisait les messages qu'il avait laissé en attente ces derniers mois ou tout ceux auxquels il avait répondu par la négative sans exception. De sa mémoire ressurgissait des souvenirs où s'éclaircissait le comportement de ses copains, leurs expressions ou encore leurs paroles. Pas tout le temps mais néanmoins il mettait en lumière certaines réactions sur lesquels il ne s'était pas attardé jusque-là.
Une notification éclaira son portable toujours en silencieux. C'était une réponse de Minho sur le groupchat. Pour une fois en voyant une notification du groupe il ne l'effaça pas en se disant qu'elle allait gêner sa vision de notification plus importante. Non, à la place, il l'ouvrit.
Minho prévenait de l'heure à laquelle il rentrait. Chan remonta un peu la conversation pour voir qu'il répondait à la question On veut décorer l'appartement, on vous attends hyungs ? La question s'adressait à Minho et à Changbin. Peut-être même à lui, se dit-il bien que la question ait été envoyé par Jeongin. Exceptionnellement il ne s'exclut sans raison. Comme pour lui prouver raison, Jisung envoya un petit hyung ? suivit de cette précision Channie hyung ?
Il regarda la conversation jusqu'à ce que son portable se mette en veille et qu'il se retrouve face à son reflet. Jusqu'à ce jour ils n'avaient pas oublié une seule fois de l'inclure dans une activité, ils n'avaient pas oublié de le joindre au moindre petit rassemblement de groupe. Mais alors pourquoi l'exclure quand il se présentait ? Était-ce une simple demande par politesse car il portait encore l'étiquette de petit-ami ? Avec cet espoir digne d'une certitude qu'il ne viendrait pas ? Mais Minho lui avait dit de passer la journée avec eux quand Chan lui avait demandé s'il pouvait faire quoi que ce soit pour sa journée spéciale. Et plutôt que de se sentir flatté qu'il lui demande de rester avec eux, Chan s'en était sentit ennuyé... En même temps il n'avait pas eu un seul tête-à-tête avec Minho. Mais il avait eu un bon moment avec Hyunjin qui lui avait donné l'impression de resserrer leurs liens distendus. Puis avec Felix le lendemain même si cela l'avait empêché d'aller travailler...
Ce n'était qu'argument et contrargument qui bataillaient dans son cerveau et il n'était même plus sûr d'à quelle question ils devaient répondre. Il ne voyait même pas qu'il cherchait dans le comportement de ses copains ce qui pouvait faire clocher le siens.
Son ordinateur était déjà éteint et la moitié de ses documents rangés quand il réalisa ce qu'il faisait. Il regarda son corps agenouillé devant le placard, classeurs débordant de papiers entre les mains. Il finissait sa journée. Il se préparait à rentrer avant qu'il ne soit vingt-et-une heure. Ou même vingt, dix-neuf ou dix-huit. Il allait quitter son emploi en même temps que tout le monde.
Cette pensée lui donna le vertige. Par habitude il pensa directement qu'à l'heure de pointe il ne pourrait pas se trouver une place assise dans le métro pour bosser un peu. Il commença le calcul de sa prise de retard et le réagencement mental de son planning. Son cerveau carburait tout autant que son corps qui poursuivait son rangement pour partir. Même si son cerveau lui prouvait en grosse lettres rouges que s'était une mauvaise idée. Tout ce travail perdu !
Il quitta son bureau avec toute une floppée d'inconnus qui travaillaient dans le même immeuble. Il frissonna dans le froid de la rue et s'asphyxia dans la chaleur du métro bondé. Son cerveau continuait de perdre contre son corps. Qu'importe tout ce travail qu'il n'aurait pas accompli aujourd'hui. Il était attendu chez lui. Il rentrait à la maison.
Dans sa rue, peu avant d'arriver à destination. Il avisa Minho sur le trottoir d'en face qui rentrait lui aussi. Bien que son style... original soit caché par l'énorme manteau qui lui tombait jusqu'aux chevilles et que la nuit soit déjà tombée en cette journée hivernale, Chan le reconnut grâce à l'éclairage des réverbères. Il le regarda sans un mot marcher aussi rapidement que lui. Mais il avait l'impression que ce n'était pas pour se protéger du froid plus vite mais plutôt parce qu'il avait hâte de rentrer. Pas tant pour la chaleur du foyer que pour la gaieté humaine qu'il y trouverait.
Il n'osa pas l'interpeller, de tous Minho était celui qui lui était le plus hostile qu'importe les efforts fournis. Son petit-ami serait bien capable de lui trouver un tort ce soir alors qu'il rentrait plus tôt pour passer la soirée avec eux.
Il le regarda donc en silence jusqu'à ce que Minho relève la tête pour regarder des deux côtés de la route pour traverser. Leurs regards se croisèrent mais se fut bien loin d'être comme dans les films. L'expression de Minho se rembrunit. A moins que Chan ne projette car Minho était encore assez loin pour qu'il ne voit pas nettement ses traits.
Une fois la route dégagée, Minho traversa avant de l'attendre sur le bord du trottoir. Ils se firent un bisou de bonjour dénué de sentiment sur l'initiative de Chan. Ils étaient bien loin des bisous affectueux qu'il avait échangé la veille avec Felix. Minho tilta en voyant le tiroir dans ses mains mais ne fit aucune remarque. Chan avait rangé les papiers dans sa sacoche en compagnie de son ordinateur mais la boite en bois ne rentrait pas.
-Qu'est-ce que tu fais là ?
La température venait-elle de perdre encore quelques degrés en l'espace d'une seconde ? Chan se mit automatiquement sur la défensive en s'accrochant à la lanière de sa sacoche d'ordinateur.
-Comme toi. Je rentre retrouver mes copains pour décorer.
Il vit les traits de Minho se contracter comme s'il se retenait de lui en envoyer plein la tête ou de grimacer. Du regard il le défia de le faire. Ne manquerait plus qu'il lui soit reproché de fournir des efforts ! Minho se contenta de frotter son bout du nez rougi par le froid et Chan crû que ce geste servait à masquer un reniflement dédaigneux.
-Comme ça, tout à coup ?
Chan ne se donna pas la peine de répondre. Un vague haussement d'épaule fit office de réponse. Minho leva le nez vers le ciel noir d'encre pourtant encore dénué d'étoiles.
-Il va neiger ou quoi ?
L'intérêt n'était pas à la météo, Chan le saisit bien, mais à lui faire remarquer que son action tenait du miracle.
-Peut-être bien. On est en hiver.
Ses propos furent distraitement acceptés. Minho se tournait vers leur immeuble, passant déjà à autre chose.
-Ils seront content.
-Pas toi ?
Il se reçut un regard noir qu'il trouva foncièrement injuste. En silence ils pénétrèrent dans l'immeuble et gravirent les quelques escaliers menant jusqu'à chez eux. Il faisait à peine meilleur à l'intérieur mais l'effort fourni par leurs cuisses rafraichis fit brûler étrangement sous leur peau. En revanche leur appartement était parfaitement chauffé ce qui les fit frissonner de plaisir.
Si Minho défit ses chaussures immédiatement, Chan préféra garder toute couche de chaleur supplémentaire encore un peu. Last Christmas servait de fond à la bonne humeur ambiante. Le sapin était toujours entre le salon et la cuisine comme s'il hésitait sur quelle pièce serait la plus confortable pour ses branchages. Jisung apparut de derrière avec une guirlande rouge autour du cou en guise d'écharpe assortit à son pyjama vert. Chan doutait qu'il se soit habillé depuis le début de la journée...
Dans le salon, juste avant que Felix ne lui saute dans les bras, il vit que la décoration n'avait pas démarré pourtant le bazar avait encore gagné en ampleur. Jeongin, Changbin, Felix et certainement Jisung aussi farfouillaient partout pour s'approprier les décorations qu'ils souhaiteraient le plus installer personnellement. En revanche aucune trace de Hyunjin.
Felix dans ses bras et Jisung dans ceux de Minho, il vit le regard interloqué de Jeongin et Changbin se poser sur lui avant de se déporter vers Minho comme s'il était la raison de son retour. Était-ce si impensable qu'il puisse décider de revenir de lui-même ?
-Hyung t'es venu décorer ? S'enquit Jisung les yeux pétillants, et sautillant dans les bras de Minho telle une véritable pile électrique.
Felix l'embrassa sur la joue puis dans un accord silencieux le Jilix interverti leur place. Chan se retrouva avec un Jisung pendu à son cou mais il regardait Minho et Felix s'enlacer. Felix câlinait alors que Minho avait posé une main au creux de son dos histoire de dire qu'il répondait à l'étreinte mais à l'angle de sa tête incliné vers Felix il sût qu'il lui glissait quelques mots à l'oreille. Cela ne pouvait-être qu'à son propos. Chan espéra que c'était pour lui dire qu'il était revenu tout seul comme un grand, que personne n'était venu le tirer de son bureau.
Felix acquiesça et se recula. Au passage il offrit un sourire à Chan en croisant son regard alors que Minho semblait l'éviter. Il avait vaguement conscience de Jisung tentant d'attirer son attention en vain.
-Je sais que doit décorer mais avant réunion. Une réunion d'urgente, déclara Felix.
Tous les regards convergèrent vers lui, peu rassuré. Sauf celui de Minho. De nouveau Jisung tenta d'attirer son attention mais Chan réagit à peine trop concentré à essayer de déceler le moindre indice dans le comportement de Minho ou de Felix qui pourrait l'aider à comprendre quelle était sa faute cette fois.
-Je vais prévenir Hyunjin.
Changbin disparu dans la chambre du concerné alors que Jeongin semblait comprendre à son tour. Sans discuter l'information, le plus jeune se mit à faire de la place, débarrassant le canapé et les poufs des sacs et ornements. Minho appela Jisung à lui pour le rassurer de quelques mots explicatifs et d'une étreinte. Felix disparu à la suite de Changbin pour l'aider à décider Hyunjin. Chan regarda tout ce ballet de mouvement. Il y était sceptique, presque hostile.
L'ambiance légère et guillerette n'était plus bien que Wham ! poursuivait son classique. C'était comme si ses copains faisaient exprès que ce soit sa faute. En plus tout le monde semblait savoir de quoi il en retournait, sauf lui. Ils allaient lui dire qu'il n'était plus le bienvenu ici ? L'engueuler parce qu'il n'avait pas prévenu par message qu'il viendrait ? Ou trouver un autre et quelconque reproche à lui faire ?
Il regrettait de ne pas être resté à son bureau, d'avoir cru que tous ses messages sur divers supports étaient la réalité. Non, la réalité était sous ses yeux, ses copains se servaient de lui comme d'un bouc émissaire, du mauvais petit canard ou il ne savait encore quel animal harcelé par ses pairs ! Les messages n'avaient jamais été à sa destination, c'était pour un autre Chan, un différent créé par le fantasme du cerveau de ses petits-amis. C'était ce Chan imaginaire qu'ils aimaient et quand lui, le vrai, se présentait à eux, il ne récoltait que déception et ressentiment de ne pas être à la hauteur de leurs chimères.
Une main se posa sur son épaule, l'atteignant du haut de son imagination débordante pour le faire redescendre sur Terre. Il se tourna vers Minho qui câlinait toujours Jisung comme cela faisait bien longtemps qu'eux ne s'étaient plus câlinés.
-On doit parler.
-Oh vraiment ? C'est toi qui veux lancer la discussion ? Lui lança Chan avec aigreur.
Il prenait Minho au mot sachant que Minho n'était pas un grand causeur mais refusant de voir la tentative maladroite de son petit-ami pour le rassurer. La mâchoire de Minho se crispa, ce qui le satisfit étrangement. Il attendit sa répartie mais Changbin et Felix revenaient accompagnés de Hyunjin.
Personne ne pipa mot alors que tout le monde prenait place autour de la table basse. Le minsung sur un pouf, Jeongin tout seul sur l'autre. Sur le canapé Chan était entouré de Felix et Changbin. Hyunjin s'était placé à contrecœur à côté de Felix. Chan retira son manteau et ses chaussures pour s'occuper les mains sous le sérieux si inhabituel de ses compagnons. Cela ne sentait pas bon, pas bon du tout.
La question de Seungmin fut soulevée un instant. Jeongin proposa de s'en charger comme il était moins concerné par le sujet. Pas le temps d'attendre le dernier maillon de leur groupe, la conversation devait avoir lieu maintenant. C'était comme si l'univers leur mettait un ultimatum, maintenant ou jamais. Ils le ressentaient tous dans leur cœur ce besoin impérieux de crever l'abcès, de changer définitivement le cours des choses. C'était le moment. Ce genre de moment qui n'admet aucun retard.
Jeongin résumerait en temps réel la réunion à Seungmin et transmettrait ses interventions si jamais il y en avait.
-C'est bon l'est connecté, prévint-il.
Un petit silence suivit, durant lequel personne n'osa prendre la parole. Personne ne savait par où commencer.
-Bon on pourrait m'expliquer ce qu'il se passe ? Finit par exploser Chan. Qu'est-ce que vous me reprochez cette fois, pourquoi, et c'est quoi ma sentence ?
Il était en plein procès public avec la certitude d'être condamné coupable avant même le début des hostilités. Il n'allait pas laisser le public jouer avec sa carcasse pour leur propre petit plaisir égoïste. Il vit les corps autour de lui se tendre. Plusieurs coups d'œil trouvèrent pour destinataire Minho et Felix. Il savait que Felix, par sa douceur, tenterait une approche modérée et sage alors Chan plongea son regard dans celui de Minho. Il allait au-devant de la confrontation et le savait mais cela avait trop durée. Qu'ils lui fassent encore des reproches pour qu'il puisse contrattaquer et donner les siens.
-On se demande si tout va bien au boulot.
L'entrée en matière tout comme l'attente sincère de sa réponse le déstabilisèrent. Il s'était attendu à des reproches, des piques, des rebuffades, des cris, des larmes, de la rancœur mal dissimulée. En somme il s'était attendu à bien plus laid que ce que la prévenance de cette question laissait entrevoir.
-Non, tout va bien de ce côté-là.
Son interlocuteur et Jeongin tiquèrent. Une main se posa sur son avant-bras pour l'apaiser. Il se tourna vers Felix à qui appartenait cette petite menotte.
-Pas un problème avec un collège ? De ennui avec ton supérieur ?
-Je suis autoentrepreneur, je travaille seul. Je n'ai pas de collègue, ni même de patron.
Chan hallucinait de voir à quel point Felix était à côté de la plaque au niveau de son travail ce qui alluma l'étincelle de l'énervement. Felix, lui, avait seulement souhaité ouvrir une porte sur le harcèlement au travail comme l'avait fait Minho pour lui mais ses mots étaient maladroits. Il regarda autour de lui en quête d'un peu d'aide. Minho se dévoua pour poursuivre.
-On se demande si tu te fait pas intimider. Par un client, un voisin de palier ou qu'importe. Tu sais que tu peux nous en parler si tu as des ennuis.
-C'est trop aimable de votre part, répondit-il avec sarcasme. Tout va parfaitement bien au travail, merci. Maintenant on peut en venir aux faits ? Il est où le problème ?
Encore cet échange de regard entre eux qui faisait sentir à Chan qu'il était hors du groupe.
-Mais il est là le problème hyung ! S'exclama Hyunjin. Tu passes ta vie au boulot et c'est comme si on comptait plus pour toi ! Et là tu nous dis que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Alors pourquoi tu nous évites ? Pourquoi tu veux plus jamais passer de temps avec nous ?
Un brin trop direct mais au moins s'était dit.
-Pardon ? Sérieusement ? Vous vous demandez où est le problème alors qu'il est juste sous vos yeux ? Je rentre pour décorer pour Noël avec vous et vous vous trouvez rien de mieux à faire que de m'encercler pour me prouver, selon votre vision des choses (!), que je fais tout de travers et que je suis l'unique raison pour laquelle rien ne vas plus !
-Parce que t'as rien à te reprocher peut-être ?
-JE fais des efforts ! Mais quand je suis à l'appartement personne ne me parle ! Personne ne me propose des activités ! Je fais office de plante verte pendant que vous vivez notre polyamour à sept ! Sans moi !
Minho prit une tête hallucinée comme s'il n'en revenait pas d'entendre ce qu'il venait d'entendre.
-C'est une blague j'espère ? T'es pas sérieux quand même ?
-Quoi ? C'est trop compliqué pour toi de te remettre en question ?
-Parce que toi t'as essayé peut-être ? Est-ce que ça t'as au moins effleuré l'esprit que ton comportement était peut-être la cause du notre ?
-Et voilà ! De nouveau c'est ma faute ! Vous avez trouvé votre putain de bouc émissaire ! A la moindre parole, au moindre geste je suis passible de représailles !
-Et toi tu te complais dans ton rôle de Calimero ! Ouin ouin mes copains refusent de me servir de pute pour combler ma libido ! Ouin ouin ils sautent pas de joie quand je décide de rentrer cinq minutes plus tôt une fois tous les trente-six du mois !
Un petit rire malvenu se fit entendre du pouf où se trouvait Jeongin. Si un regard pouvait tuer c'était bien celui que Chan posait sur le plus jeune actuellement. Felix le remarqua et se dit que toute cette histoire était en train de déraper. Personne ne s'écoutait, les deux plus vieux ne faisaient qu'expier leur colère en se servant de l'autre sans être écouté.
-Oh oh...
L'attention se porta sur Jisung et tout cœur tumultueux cessa d'être agité par la colère pour se serrer sous la peur flagrante de leur petit-ami. Si Hyunjin se détourna pour ne pas participer à ce moment, tous les autres se focalisèrent sur Jisung. Le jeune homme avait le teint pâle et les traits déformés par la peur. Il n'était plus lové contre Minho mais tendu sur le bord du pouf, prêt à prendre la fuite en cas de besoin. Son dos était raide et il haletait.
Il ne regardait personne en particulier, perdu dans les méandres de ses peurs. Personnes n'avait crié mais les voix s'étaient élevées et leur ton rempli d'hostilité avait suffi à réveiller en lui cette crainte viscérale. A sa respiration laborieuse ses copains comprenaient qu'il tentait de se calmer, de raisonner son cerveau avec un succès mitigé.
Quand ses petites mains se portèrent à la guirlande autour de son cou, Minho vint l'aider à la retirer. Le mouvement le fit tout de même sursauter et sa respiration s'hachura un peu plus. Il ferma les yeux très forts et ce fut comme un signal pour que tout le monde se mette à agir.
-Tu veux du lait, mon cœur ? On doit avoir du chocolat dans un tiroir, je vais te chercher tout ça.
Minho fila lui préparer sa collation même si Jisung n'avait pas répondu. Felix se leva pour le rejoindre sur le pouf pour lui murmurer des mots rassurant à l'oreille et le couvrir d'affection. Changbin tentait de capter son regard pour l'inviter à calquer sa respiration sur la sienne. Jeongin envoya un message à Seungmin et les deux plus jeune se sentirent impuissant. Que faire quand la menace n'était pas réelle ?
A mesure que le temps s'écoulait, Jisung se recroquevillait sur lui-même. Ses yeux incapables de se fixer, balayaient inlassablement le sol. Minho n'eut pas le temps de revenir à lui avec lait et chocolat qu'il se levait tel un diable sur ressort.
-Désolé... cinq minutes...
Il fit un pas puis deux avant de s'arrêter. Stoppé, il parut hésiter entre les chambres et la porte d'entrée. Il chancela et Minho fut le plus rapide de tous à le retenir même si cela lui coûta le lait qui sortit du verre pour s'écraser sur son bras, leurs pieds et le sol. D'un bras autour de la taille il sécurisait l'opération. Ainsi face à face il parvint à récupérer le regard de Jisung.
Le changement s'opéra. Jisung sembla le reconnaitre. Ses traits de visages se détendirent sensiblement, sa respiration cessa de poser problèmes pour devenir très profondes.
-Minho...
Les jambes de Jisung lâchèrent, après s'être tant raidit sous la tension. Il s'accrocha à Minho si fort comme s'il allait tomber bien plus bas que le sol.
-Hé hé je te tiens chatons. Je suis là, je te tiens.
Minho resserra sa prise sur ce corps frêle mais Jisung ne parvenait pas à récupérer la force dans le bas de son corps. En douceur il l'accompagna jusqu'au sol pour qu'il s'assied sans se faire mal. Son genou se posa dans la flaque de lait alors que la main de Jisung l'accompagnait.
-Désolé...
Tout le monde respirait un peu mieux et offrit un sourire rassuré et rassurant à Jisung quand celui-ci les dévisagea tour à tour.
-Désolé...
Personne ne lui dit qu'il n'avait pas besoin de s'excuser pour son comportement car ils savaient qu'il ne s'excusait pas tant pour cela que d'être incapable de poser des mots sous tout ce qui se tramait en lui. Il papillonna des yeux, et la respiration trop profonde, s'intéressa au liquide sous ses doigts. Il en testa la consistance avec fascination. Minho lui tendit le verre de lait qu'il saisit en le remerciant mentalement sans que l'information ne traverse son visage jusqu'à sa bouche pour être vocalisé. Il but par petites gorgée précautionneuse.
-Désolé..., dit-il une nouvelle fois.
-T'as pas à t'excuser petit cœur, lui dit doucement Minho. C'est moi qui suis désolé. Je me suis laissé emporter et je n'ai pas fait attention à ma voix. Ça ne se reproduira plus. Désolé encore.
Jisung se déboita pratiquement la nuque pour regarder son autre hyung derrière lui. Chan qui était resté étrangement inactif alors qu'il était de ceux (avec Minho et Felix) le plus habitué aux tourments de Jisung, s'excusa à son tour. Une partie de lui se rappelait des souvenirs bien moins gais où ils n'en étaient pas restés aux prémices mais où Jisung avait eu une véritable crise de terreur. Une autre était dérangé par ce contretemps. Jisung pas foutu de régler ses problèmes et qui ramenait toujours tout à lui...
-Tu préfères ne pas participer à la réunion ? Proposa Changbin.
Tout le monde y allait de sa voix la plus douce, celle ou le ton ne pouvait que signifier ne craint rien, je ne suis pas là pour te faire souffrir.
-Je... je sais pas... Pas envie d'être seul...
-Viens là.
Jeongin lui ouvrit ses bras. Les jambes encore un peu flageolantes il ne se fit pas prier pour le rejoindre. Felix s'ajouta au lot pour le couvrir de caresse inquiètes. Minho se retrouva seul sur son pouf tandis que Hyunjin, Chan et Changbin restaient sur le canapé.
-D'accord, dit Changbin pour essayer de recentrer la situation après s'être assuré d'un regard que tout allait pour les trois plus jeunes. Nous ne sommes pas là pour rejeter la faute sur l'autre en cherchant à prouver qu'il est plus fautif que nous. Ce n'est pas nous contre Chan ou Chan contre nous, c'est tout ensemble contre le problème. Chacun à un point de vue différent de la situation et c'est sa perception des choses, son droit. On doit l'écouter et le comprendre même si cela ne correspond pas à ce que l'on voit.
Au début de son laïus il ancra surtout son regard dans celui de Minho et Chan mais à la fin il s'assura de capter le regard de tout le monde. Felix ne pouvait plus mener à bien la réunion parce qu'il s'occupait de rassurer Jisung. Puis avec son coréen imparfait et sa jeunesse qui lui conférait de l'inexpérience, il n'était pas apte à gérer la situation. Changbin un peu plus grâce à la diplomatie dont il voyait ses parents user dans tous leurs échanges commerciaux et même au-delà du travail.
-On va faire un tour de table pour que chacun ait son mot à dire des problèmes que cette situation engendre. Je propose de commencer puis on fait dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. On terminera par Chan.
Pour que ses besoins soient entendus plutôt que noyé sous les six autres discours récriminatoires qui lui seraient fait. Personne n'ayant à y redire, il se lança.
-Cela m'énerve qu'on ne te voie jamais alors qu'on a chacun notre vie et qu'on fait de notre mieux...
-Mais j'ai un job ! L'interrompit Chan qui n'en revenait pas que cela ne soit encore rentré dans l'esprit de personne.
-Oui comme Felix et moi. Et Seungmin et Hyunjin sont étudiants donc en plus de leurs cours ils ont tout un tas de boulot à bûcher et travail à rendre, rétorqua Minho. Pareil pour Innie.
Chacun avait fait attention à son volume sonore mais ils lancèrent tout de même un regard anxieux à Jisung pour s'assurer que cela allait. Le plus jeune était roulé en boule contre Jeongin et ne paraissait même plus s'intéresser à la réunion mais mis à part Chan personne ne lui en tint rigueur.
-Hyung on est là pour tenter d'arranger la situation. Mais si t'es pas ouvert à la conversation alors autant tout arrêter ici.
Chan croisa les bras sur sa poitrine. Il se sentait acculé face à ses six personnes toutes prêtes à lui reprocher monts et merveilles.
-Mais je ne comprends pas. Quand je fais des efforts personne ne les prend en compte et je me retrouve juste avec des visages indifférents si ce n'est hostiles.
-Tu aimerais qu'on remarque plus tes efforts ? L'encouragea Changbin sans une once d'ironie ou de sarcasme.
Il ne savait pas comment faisaient ses parents parce que lui avait très envie de remettre les pendules à l'heure avec Chan. Leur hyung était très autocentré et paraissait invalider leurs sentiments aux profits des siens. Comme si l'un ne pouvait exister que sans l'autre.
-Evidemment. C'est frustrant d'essayer et en retour j'ai que des réactions indifférentes l'air de dire « mouais peut mieux faire ». Ça donne pas envie de poursuivre ses efforts.
-Mais...
Tout le monde se tourna vers Jeongin.
-C'est Seungmin qui m'dit ça. J'vous lis son message. « J'ai un peu l'impression que ça tourne en rond. Peut-être qu'on devrait définir ce qu'on considère un effort ? Comme ça hyung saura exactement ce qu'il faut faire pour qu'on se sente bien et nous on pourra plus facilement remarquer que c'est un effort et réagir en conséquence. » Voilà. C'est tout. C'est sa proposition.
-On peut essayer toujours, dit Felix avec entrain comme si c'était une activité fun à faire. En effort je veudrais ? Voulait ? que tu stay toute la journée ici le dimanche. Toujours tu pars plusieurs heures au bureau même si tu dis que non.
-Si tu veux rentrer plus tôt pour nous faire plaisir, rentre vraiment plus tôt. Pas à trois heures du matin au lieu de quatre quand seulement Felix et moi sommes encore réveillés. ... En vrai si tu pouvais rentrer à l'heure du repas une ou deux fois dans la semaine ça me... ça nous ferais vraiment plaisir.
-Je trouve qu'il y a du favoritisme. Tu passes surtout ton temps avec lixie et l'au...
-J'ai passé notre sortie shopping avec toi ! J'ai même dormi avec toi ! L'interrompit Chan choqué de le voir avoir des récriminations à ce sujet-là.
-Dit comme ça on dirait que ça t'a couté de le faire !
Hyunjin se renfrogna dans son coin mais comme il était encore en colère contre les autres pour ne pas avoir accepté sa décoration, il repoussa tout geste réconfortant de la part de Changbin.
-Bien. Je veux bien être un peu plus égal dans l'attention que je vous porte mais en retour faudrait qu'il y en ait qui montre un peu plus qu'ils sont contents d'être avec moi.
Minho roula des yeux mais ne répliqua rien. Chan poursuivit.
-Si je passe plus de temps avec vous c'est pas pour avoir l'impression de déranger ou de ne pas exister. Parce que c'est comme ça que vous réagissez à chaque fois. Vous m'incluez pas dans la conversation de groupe, vous ne m'expliquez pas de quoi il est question, vous ne vous tournez même pas vers moi pour me demander mon avis. On dirait que je suis un pot de fleur ou le paillasson. Si je fais un effort, vous aussi.
Jeongin faillit répliquer « si tu étais plus souvent là on aurait pas besoin de te résumer la situation à chaque fois. » Mais Felix lui lança un regard dissuasif et Jisung se blottit un peu plus contre lui, il en oublia sa réplique.
-D'accord mais ça va dans les deux sens. Tu peux demander de quoi il en retourne, t'imposer pour donner ton avis ou même juste participer de toi-même à la conversation comme tout humain normalement constitué, rétorqua Minho.
Changbin fit un geste d'apaisement entre les deux plus vieux qui se fusillaient du regard.
-Je crois que le message est passé, merci Min. Quelqu'un d'autre ?
-Seungmin d'mande des vrais rendez-vous, quitte à c'que ce soit « nous » donc vous, fin vous avez compris pas moi ni Chan, qui les organise. J'ajout'rai moi, que j'aim'rais que tu répondes à nos copains sur les groupes ou en privée parce que c'est chiant d'les voir te demander quelque chose et qu'tu leur donne jamais d'réponse.
-Parfait donc pour l'instant on a : passer le dimanche avec nous, rentrer plus tôt quelques fois par semaine, temps réparti plus équitablement, répondre aux messages, et des vrais rendez-vous en tête-à-tête. On devrait noter tout ça. Mon amour tu me passes un stylo et du papier ?
Hyunjin tourna la tête dans la direction opposée à celle de Changbin. Celui-ci attendit un peu mais comme Hyunjin était bien décidé à leur faire la gueule ce soir malgré la situation, il dût se résoudre à se lever.
-De mon côté il y a faire des efforts pour ne pas m'être complétement hostile ni m'exclure et se montrer compréhensif. Mon boulot me prend énormément de temps, je sais pas si je pourrais faire rentrer tout ce que vous me demander dans une semaine. Pardon ?
Minho avait marmonné quelque chose dans sa barbe inexistante et bien que Chan n'ait pas entendu distinctement ses propos, il était bien décidé à ne pas laisser passer.
-Rien, rien... Ma récrimination c'est que j'aimerais que tu nous sautes pas dessus dès que t'en a l'occasion. Je sais qu'on est incroyablement tous tentant mais calme tes hormones. C'est lourd que tu penses toujours à nous fourrer la bite dans le cul quand on est deux.
-Donc j'ai même plus le droit de vous montrer que je vous aime maintenant ? Vous réalisez que c'est pire qu'une dictature ? Vous voulez tout contrôler de mon comportement jusqu'au nombre de fois où j'ai du sexe avec vous !
-Expliquez lui parce que moi je peux pas là...
Minho s'enfonça dans son pouf mais personne ne prit la relève. Pourtant Chan voyait qu'ils étaient du côté de Minho. Il n'aurait pas pu indiquer avec précision ce qui donnait cette impression, mais c'était là et cela le dérangeait. Il commençait à avoir mal à la tête de se faire agresser de tous les côtés. Il se massa le front d'une main en signe de lassitude.
-Je crois qu'on a fait le tour. Quelqu'un à quelque chose à ajouter ? Demanda Changbin en finissant de noter ne pas coucher faire l'amour systématiquement.
-Boo tu veux dire un chose ? Tu ne as pas encore parlé, remarqua Felix en passant une main dans les cheveux de Jisung.
-Non c'est bon tout a été dit.
Chan abaissa ses paupières pour que personne ne le voit rouler des yeux. Lui qui se plaignait qu'on l'accablait de tous les maux quelques secondes auparavant, trouvait maintenant que Jisung n'était pas fichu d'avoir son mot à dire dans une conversation sérieuse. Il laissait les autres mettre des mots sur ses ressentis.
-Babe? Tu veux ajouter une chose ? Hier tu me as parlé que on te discutais jamais de ton travail...
Felix lui fit un sourire encourageant et Chan se rappela leur conversation de la veille. If i ask about your work, you won't go right ?
-Oui quand je vous demande comment ça se passe vos cours, travail, journées, vous me le demandez jamais en retour. J'adore ce sur quoi je travaille, ça me ferait plaisir si vous pouviez le faire.
Ses yeux se posèrent sur son tiroir vide sur la table basse. Il soupira. Pourquoi leurs conversations étaient si tendues ? S'il faisait toutes ses choses qu'on lui reprochait de ne pas faire, la situation s'arrangerait-elle véritablement ? Changbin avait-il raison ? Devaient-ils arrêter de reprocher la faute à l'autre et commencer à travailler ensemble sur leur comportement pour résoudre le problème ? Cela fonctionnerait-il ? Était-il dans un mauvais état d'esprit ? Trop braqué pour voir son comportement défaillant ?
Il pinça les lèvres. Lui comme ses copains dormiraient assez peu cette nuit. Ils allaient cogiter tout cela, en tirer des conclusions et s'en vouloir de ne penser que trop tardivement à une chose qu'ils auraient souhaité dire. Puis au petit matin, à l'heure de se lever la réflexion serait oublié, il serait temps de mettre toutes leurs bonnes résolutions en place et de voir où cela les mènerait.
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Bonjour, bonsoir ! Eh oui voici le retour de cette fanfic et pas avec n'importe quel chapitre ! Qu'en avez-vous pensez ? Pour vous cette réunion va-t-elle vraiment changer quelque chose à leur quotidien ou vont-ils reprendre leurs mauvaises habitudes ?
J'avais mis cette fic en pause le temps de récrire la manière de parler de Felix, Jeongin et Changbin pour que les chapitres moins récents soient homogènes avec les plus récents. J'en ai aussi profité pour corriger quelques fautes (s'il y en a qui traînent encore pardonnez-moi je fait au mieux). Je viens de republier tous les chapitres réécrits et maintenant je vais pouvoir reprendre une publication régulière pour cette fic !
Je vous dit donc à la semaine prochaine !
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