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6 : DYLAN + JENNY = AMIE

CW : Pression sociale à consommer de l'alcool.

**

─ Au fait, je ne pourrais pas t'appeler demain soir.

Théa a fait la moue d'un bébé triste. Nos appels quotidiens faisaient partie d'une routine bien réglée. Même quand on avait un contretemps dans la soirée, on s'arrangeait pour se voir dans la journée. Ce vendredi-là, je n'aurais aucun temps à lui accorder.

─ Je vais à une fête chez Dylan Mercier.

Théa s'est contentée d'un profond soupir. Elle n'en disait rien, par politesse, mais cette histoire l'agaçait. Elle me trouvait puérile et belliqueuse. C'était ses mots – je n'aurais jamais pu utiliser « belliqueuse » dans une phrase. J'ai cherché à la rassurer :

─ Écoute, si demain, cette affaire n'avance pas, style, s'il ne dit pas que je suis la fille la plus merveilleuse qu'il a jamais rencontrée, j'abandonne l'idée de le faire tomber amoureux de moi. À la place, je lui casserai son skateboard. Et je peux t'assurer que ça ne sera pas une partie de plaisir, j'ai vécu des choses avec ce skateboard.

─ Tu es grande, tu fais ce que tu veux.

C'était sa manière de me dire qu'elle ne soutenait pas ma décision. Théa a soulevé une autre crainte :

─ C'est une bonne idée d'aller en soirée, tu crois ?

─ Je ne boirais pas.

─ Ah bon ?

Le fait qu'elle ne me croit pas m'a blessée dans mon ego. Les disputes avec Théa étaient rares, voire inexistantes. Mais son air suffisant me tapait sur le système. Depuis quelques jours, elle me prenait pour une gamine. J'attendais avec hâte nos appels pour débriefer, pour lui raconter tous les détails de ma journée et elle ne m'accueillit qu'avec une froideur moralisatrice. Maintenant, elle ne me faisait pas confiance pour tenir ma parole ? Je me suis énervée :

─ Oui, je sais ce que je fais. C'est quoi ton problème ?

─ Rien, c'est bon. D'accord, tu ne boiras pas.

Théa était une véritable anguille. Elle esquivait les confrontations comme la peste. Sa fuite n'a fait qu'aggraver son cas. Autant qu'on s'engueule une bonne fois pour toutes. Mais non, impossible avec Théa. Je me suis braquée :

─ Je... j'ai des devoirs à terminer. J'ai un test demain matin. Bonne nuit.

─ Gina...

J'ai raccroché, vexée. Ce semblant de dispute avec Théa aurait dû me faire questionner mes choix, ça n'a fait que renforcer mon envie d'aller à cette fête. Je voulais lui prouver qu'elle avait tort.

**

Si je rentrais pour le dîner, ma mère ne me laisserait pas ressortir. Elle avait quitté son lit, reprit le travail et souvent, pour pallier aux jours sans nous voir, elles étaient constamment sur notre dos, avec Teresa. Maman avait aussi une peur bleue de me voir partir en soirée. J'ai préféré lui cacher mes plans. Le vendredi, après les cours, je lui ai envoyé un message pour dire que je dormais chez une copine et que je rentrais le lendemain. C'était la première fois que je lui mentais depuis un an, une douleur a titillé mon estomac.

Dylan m'a dit d'aller directement chez lui pour préparer la soirée. Quand je suis arrivée devant la maison, la porte du garage était ouverte. À l'intérieur, il n'y avait personne, jusqu'à ce que Jennyfer fasse son apparition. Elle a paru surprise de me voir.

─ Qu'est-ce que tu fais là ?

Je lui ai montré les messages de Dylan.

─ Euh... Dylan m'a dit de venir ici, je ne peux pas rentrer chez moi avant ce soir.

Jennyfer a soupiré avant de me faire signe de la suivre. J'ai trouvé étrange la familiarité qu'elle avait avec les lieux. Elle m'a fait enlever mes chaussures dans l'entrée, j'ai posé mes baskets sous le porte-manteau, à côté des siennes. La télévision était allumée, une table de goûter était installée dans le séjour. Jennyfer m'a proposé un jus d'orange, ce qui n'a fait qu'accentuer le sentiment d'étrangeté. Je n'aurais jamais imaginé un de mes amis se comporter chez moi comme s'il était propriétaire des murs. Je me suis assise dans le canapé, Jennyfer m'a apporté mon verre.

─ Dylan est là ? l'ai-je interrogée au bout d'un moment.

─ Tu vois bien que non.

─ Ah.

Jennyfer s'est affalée à l'opposé du canapé, la main sur le dossier et a changé la chaîne. J'ai siroté mon jus d'orange, gênée, et je l'ai dévisagé. C'était une jolie fille, le genre qui m'aurait plu si je n'étais pas éperdument amoureuse de Théa. Elle avait la peau mate et des traits asiatiques, un visage rond et des cheveux de jais remontés en queue de cheval peu importe les circonstances. Outre le piercing à son septum, ses oreilles étaient constellés d'anneaux et autres boucles. Elle mastiquait toujours un chewing-gum et mettait en valeur son regard d'une aile d'eyeliner et d'un trait de crayon sous les yeux. Comme je la fixais, elle m'a surprise et a aboyé :

─ Quoi ?

Je n'y tenais plus, j'ai dit :

─ Tu... tu as le droit de faire ça ? Chez Dylan, je veux dire.

Jennyfer a froncé les sourcils

─ Je suis chez moi.

Je n'y comprenais rien. Elle a expliqué :

─ Dylan est mon demi-frère.

─ Oh !

C'était de la révélation ! L'idée ne m'avait pas traversé l'esprit une seconde. Si elle justifiait l'attitude décontractée de Jennyfer, elle chamboulait mes certitudes. Je croyais que Jennyfer me détestait parce qu'elle était amoureuse de Dylan. Mais s'ils étaient frères et sœurs, ce n'était sûrement pas le cas. Alors quoi ? Jennyfer ne m'aimait pas sans raison ? Juste parce que ma tête ne lui revenait pas ? Non, impossible. Tout le monde m'adorait.

J'ai ri et plaisanté pour détendre l'atmosphère :

─ Tu vas trouver ça drôle, mais... un moment, je croyais que t'étais amoureuse de Dylan.

─ Moi amoureuse de Dylan ? Cette tête de con ? Je me tirerai une balle avant que ça arrive.

─ Carrément ?

─ J'adore Dylan. C'est mon frérot, il est trop drôle. Mais merde, c'est un connard. Il ne respecte rien ni personne, il fait pleurer Clémence tous les week-ends et après, je dois la consoler pendant des heures. Il ne se rend pas compte de la chance qu'il a de nous avoir, Eddy et moi. On est les seuls à supporter ses conneries.

─ Eddy ?

Je commençais à me perdre dans l'organigramme.

─ Kärcher, a-t-elle repris.

Il s'appelait donc Eddy, je me disais bien qu'il ne pouvait pas porter le nom d'un nettoyeur haute pression. Un mystère de résolu, désormais, il fallait savoir d'où lui venait ce doux surnom. Comme si parler de Dylan Mercier avait réveillé une flamme en elle, Jennyfer s'est redressée et ne l'a plus fermée :

─ Écoute, Gina. De toi à moi, laisse tomber. Tu perds ton temps avec lui, il ne fera rien d'autre que jouer avec ton cœur. Je te le dis en toute honnêteté, je connais Dylan mieux que quiconque. Tu n'en tireras rien. Il va s'amuser et te larguer comme une vieille chaussette le lendemain. Et moi, je vais devoir sécher les larmes de Clémence et lui passer une soufflante dont il ne retiendra rien. Si tu le fais pas pour toi, fais le pour moi. Par pitié, évite-moi un nouveau supplice.

Le doute m'assaillait déjà, Jennyfer venait de le démultiplier. Un instant, j'ai vu la situation d'un regard objectif, comme un fantôme lévitant au-dessus de mon corps. Le pauvre ne se réjouissait pas, il apercevait une fille têtue, qui avait foncé tête baissée dans un plan irrationnel et qui ignorait toutes les mises en garde de son entourage. Comment avais-je pu penser une seconde que faire tomber Dylan Mercier amoureux de moi était génial ? Combien de personnes allais-je blesser dans l'équation ? Je ne voulais pas que Clémence pleure et me déteste. Je ne voulais pas que Jennyfer doive gérer une situation inconfortable et me déteste. Je ne voulais pas que Teresa m'en veuille et me déteste. Je ne voulais pas que Théa s'agace de mon obstination et me déteste. Un pattern émergeait : je ne voulais pas que quiconque me déteste.

Avec renoncement, j'ai hoché la tête.

─ OK... Je prends ça en note.

Jennyfer m'a dévisagée, perplexe, la tête reposant sur sa main comme pour mieux supporter le poids de la discussion.

─ C'est vraiment dommage...

─ De quoi ? me suis-je étonnée.

─ Tu aurais été une super fille pour Dylan. Il y a... je sais pas... il y a truc chez toi.

Je n'ai pas osé la remercier, le compliment m'a laissé un arrière-goût bizarre sur le palais. Mon sourire embarrassé a parlé à ma place. J'ai terminé mon verre de jus d'orange d'une traite.

**

Plus je traînais avec Dylan, plus j'apprenais les subtilités de son langage. Chillax, adjectif : désigne une action sans prise de tête et intuitive. Petite soirée tranquille, groupe nominal : locution ironique pour désigner une soirée à trente personnes au minimum. Quand Dylan m'avait proposé de venir, j'avais bêtement cru à une fête en petit comité, comme j'avais eu l'habitude de le faire au début de mes années lycée. Un canapé, deux à trois bouteilles, quelques joints et de la musique lente. Six ou sept personnes au summum de la soirée, et l'on attendait 4 heures du matin et les premiers dodos pour prendre des pilules. Quand Jennyfer et moi sommes allées à l'épicerie pour faire le plein d'alcool, j'ai compris m'être totalement trompée.

On est ressorties avec six bouteilles et le porte-monnaie vide. La caissière nous a demandé nos cartes d'identité, un sourire mesquin au coin des lèvres. Elle se disait sûrement : « Celles-ci, je vais les avoir. » En découvrant avec stupeur notre majorité à toutes les deux, elle a pincé les lèvres et bipé les bouteilles. Jennyfer était née la même année que moi. Sur le chemin, on avait discuté de ses études. Elle avait tenté une année de droit à la fac avant d'abandonner après un mois. Là, elle cherchait sa voie et profitait de son temps libre pour skater et faire de la musique. Jennyfer était bien plus cool que moi, une part de moi se révoltait à cette idée. Une potentielle amitié était en train de naître, je m'en réjouissais.

Dylan était rentré à notre retour. Dans le cellier, pendant que Jennyfer rangeait les bouteilles dans le garage, il m'a alpaguée :

─ Hey !

─ Hey, ai-je répondu plus doucement.

─ Ça va ?

─ Mmh.

─ T'es prête pour ce soir ?

─ Toujours.

Dylan se délectait du désintérêt auquel on le confrontait. Il était comme les chats qui s'installaient sur les genoux des personnes allergiques. Moins on voulait de lui, plus il voulait nous prouver le contraire.

─ Il n'y aura pas Clémence cette fois.

─ Oh... quel dommage. Vous êtes si mignons ensemble.

─ Arrête, t'es trop contente.

J'ai levé les yeux au ciel. Oui, j'étais contente. Contente qu'elle ne soit pas là à pleurer à cause de lui. Dylan a continué :

─ J'ai hâte de te voir bourrée. Tu dois être trop marrante quand t'es bourrée.

Je me suis crispée, ricanant nerveusement.

─ Ah, ouais, un peu. Mais je ne vais pas boire ce soir.

─ Quoi ? Pourquoi ?

─ C'est comme ça, j'aime pas l'alcool.

─ Tout le monde aime l'alcool, a affirmé Dylan avec véhémence.

J'ai haussé les épaules pour seule réponse. Dylan n'a pas accepté mon refus, un clin d'œil et un sourire plus tard, il m'assurait.

─ T'inquiète pas, moi, je vais te faire aimer ça.

Un violent frisson d'embarras m'a parcouru l'échine. Quand il a disparu, le soulagement a été immense.

À partir de 19 heures, les invités ont afflué, par petits groupes et bande de potes. À chaque arrivée, c'était une ou deux bouteilles ajoutées à la table. Cette dernière était construite à la va-vite, avec une planche en bois et deux tréteaux, le dessus se courbait sous le poids. Il allait craquer avant la fin de la soirée. Comme tous les débuts de fête, l'ambiance était détendue. On était installés en cercle dans le garage de Dylan, accueillant d'exclamations tous les nouveaux venus. Mon verre était rempli de jus d'orange, quand tous les autres étaient à la bière. Kärcher s'est installé à mes côtés, d'un air nonchalant, il a zyeuté le contenu de mon gobelet.

─ Jus d'o ?

─ Ouep.

─ Cool, ça prépare le foie.

J'ai souri. Des derniers jours, je retenais que Kärcher était un type sympa. Il ne parlait pas beaucoup mais avait les yeux partout. Quand vous lui faisiez la bise, c'était le genre de gars à remarquer une nouvelle coiffure ou à complimenter votre maquillage. C'était aussi le meilleur skater de la bande, il faisait de la compétition et avait même un sponsor. Jennyfer et lui étaient des amis d'enfance, le duo originel auquel Dylan s'était rajouté. C'est un grand mec sec, style saucisse. Il était super blanc et blond, on n'apercevait même pas ses sourcils. De toute manière, il avait toujours un bonnet enfoncé jusqu'aux orbites. Pendant la soirée, lui et moi nous sommes amusés à comparer la couleur de nos bras.

─ T'es un cachet d'Aspirine ! lui avais-je fait remarquer.

Il s'était contenté de hausser les épaules et de boire. Une gorgée plus tard, il me quittait pour s'incruster dans une autre discussion à laquelle il ne partirait pas. À le voir, c'était un vrai papillon, volant de groupe en groupe, butinant ce dont il avait besoin et passant à autre chose.

Sur les coups de 21 heures 30, les têtes commençaient déjà à tourner. La musique faisait trembler les murs du garage. Les parents de Dylan et Jennyfer manquaient toujours à l'appel. Où étaient-ils ? Aucune idée, mais pas dans le coin. Jusque là, je m'étais amusée sans problème. J'avais joué à une pyramide avec du jus d'orange, accompagné Kärcher dehors pour regarder quelques figures de skate et aidé Jennyfer en cuisine avec les pizzas. Dylan buvait à outrance, il me faisait parfois des clins d'œil à travers la pièce. Je roulais des yeux, il riait. J'étais assise dans une chaise, sur mon téléphone, pour faire une pause dans mes interactions sociales. Parfois, j'avais besoin de me déconnecter du monde réel avant de pouvoir y retourner.

Soudain, un type est apparu dans l'entrée du garage. Il était seul, Dylan a levé les bras en l'air d'enthousiasme et s'est écrié :

─ Mais non ! Morrisson ! T'es venu !

Dylan l'a pris sous son aile – littéralement. Il l'a accueilli d'une bourrade et est venu me le présenter, le tenant fermement par les épaules. Dylan était clairement éméché, ses yeux ne regardaient plus dans la même direction.

─ Gina, Gina, tu connais Jean Morrisson ? Faut absolument que je te le présente. Ce mec... ce mec est une légende. Vas-y, raconte lui.

Le pauvre Jean menaçait d'étouffer. Dylan lui comprimait la cage thoracique, il virait au violet.

─ Jean me racontera tout ça tout à l'heure. J'ai l'impression qu'il a soif, pour l'instant.

Au reproche dans mes yeux, Dylan a lâché Jean. Celui-ci s'est massé la nuque et a disparu dans un sourire gêné. Dylan est resté face à moi, debout, dans toute sa stature. Il m'a dévisagée avec défi quelques secondes, avant de poser les mains sur les accoudoirs de ma chaise et de se pencher sur moi. Nos visages étaient à quelques centimètres d'intervalle, son eau de Cologne de kéké me chatouillait les narines.

─ T'as pas l'air de t'amuser.

J'ai froncé les sourcils.

─ Moi ? Je m'amuse de ouf.

Dylan a baissé les yeux sur le verre, calé entre jambes, avant de relever la tête. La proximité me rendait nerveuse. Ce type savait flirter.

─ C'est du jus d'orange ?

─ Je t'ai dit, je ne bois pas.

Dylan a pincé les lèvres et secoué la tête d'un air déçu. Lorsqu'il s'est enfin redressé, j'ai eu l'impression de respirer enfin après cinq minutes en apnée. Dylan a crié, pour attirer l'attention de tout le monde :

─ S'il vous plaît ! S'il vous plaît ! Il semblerait qu'il y a un problème.

Le silence s'est fait, le maître de la musique a baissé le volume. J'ai attendu les prochains mots de Dylan avec le pressentiment qu'ils n'allaient pas me plaire. Dylan m'a montrée du doigt.

─ Gina, ici présente, ma bonne amie Gina, est au jus d'orange. Et ceci est inadmissible dans la Villa Mercier. Qu'on lui apporte un shot !

─ Non... ai-je marmonné.

Mes mots se sont évanouis dans l'ambiance. Dylan en a rajouté une couche, il a scandé : « Shot ! Shot ! Shot ! » et bientôt, la salle entière l'a imité, même ce traître de Jean Morrisson que j'ai sorti de la galère quelques minutes plus tôt. Quelqu'un a présenté un gobelet sous mon nez, une odeur de vodka m'a pris au crâne. J'ai continué de refuser poliment, de plus en plus mal à l'aise. Dylan est arrivé dans mon dos et m'a enlacée. Dans l'oreille, il m'a chuchoté :

─ Allez, Gina. Pour moi.

On agitait frénétiquement le gobelet devant mon visage. Confuse du brouhaha et du chaos autour de moi, je l'ai attrapé, je n'en voulais pas mais je souhaitais que tout s'arrête. Le souffle de Dylan me chatouillait le cou, et lentement, il a accompagné le gobelet jusqu'à ma bouche. Jusqu'au dernier moment, je n'en voulais pas. Puis, j'ai cédé. Je me suis dit : un petit shot de rien du tout, pour lui faire plaisir, et rien de plus.

Alors, j'ai bu.

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