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22 : DYLAN + FILLES = FAMILLE

J'ai nettoyé le côté du lit où Dylan allait dormir. J'ai débarrassé la table de nuit des mouchoirs sales et des bouteilles d'eau vides qui traînaient, j'ai changé la taie d'oreille et remis la couette bien dans les coins de la housse. Puis, je me suis glissée dans mes draps, et j'ai attendu. Quand l'eau a cessé de couler, il était plus de minuit et demie.

Dylan est rentré dans ma chambre, torse nu. On lui avait prêté un pantalon de survêtement. Il n'avait rien sur les os. Ses boucles gouttaient dans son dos, mouillés, ses cheveux étaient plus longs qu'on ne l'aurait cru, ils lui arrivaient presque aux épaules. Il a enfilé le tee-shirt blanc avec lequel il était venu. Il avait fugué de chez lui sans rien d'autre comme vêtement, parti dans la précipitation. Son téléphone cassé, il avait couru à l'endroit de sûreté le plus proche. Il n'avait même pas eu le temps de récupérer son skate. Dylan s'est gratté le nez.

─ Je crois que je vais être enrhumé demain, a-t-il présumé.

Un rire compatissant m'a échappé. Dylan s'est assis sur mon matelas, il a hésité avant de s'allonger.

─ Ton oreiller va être mouillé.

─ Dylan... Je suis lesbienne.

Il a éclaté de rire.

─ À cause de mes cheveux ! Banane !

Heureusement, il avait bien pris la plaisanterie. Son ressentiment envers moi n'était plus aussi fort.

─ Oh, ai-je feint, les cheveux, oui, pardon, c'était évident.

Pendant une bonne minute, Dylan est resté assis sur le bout du matelas, les yeux sur le sol, amorphe. Moi, j'étais coincée contre le mur, une main sous l'oreille, je le regardais avec inquiétude. Mille questions me venaient. Comment allait-il ? Comptait-il retourner chez lui ? Pensait-il que les choses auraient dégénéré davantage s'il n'avait pas pris la fuite ? Irait-il en cours demain ? Pourquoi nous ? Pourquoi notre maison plutôt que l'appartement de Kärcher ou un autre pote ?

La douche brûlante avait rouvert la plaie au coin de son œil, l'égratignure luisait d'un rouge vif, perlée de sang à la surface. J'ai tenté de me figurer la scène. La tension grimpante, les cris à en faire trembler les murs, le mot de trop et le téléphone volant à travers la pièce. Dans ma tête, ce devait être bien plus dramatique qu'en réalité. Je ne connaissais de ces situations-là que les films et les livres lus. Maman gueulait, à la maison, mais ne dépassait jamais les bornes comme la mère de Dylan l'avait fait ce soir.

Comme Dylan ne bougeait pas, un genou sur le lit, une jambe dans le vide, je l'ai encouragé en tapotant son oreiller.

─ Viens. Faut que tu dormes.

Sa soirée avait été éprouvante, il devait être exténué. Dylan a concédé et s'est glissé dans les couvertures. Aussitôt, une tache s'est formée sous sa tête, là où ses cheveux imbibaient le tissu. Son regard s'est perdu au plafond, avant de se tourner vers le mien.

─ Je vais pas réussir à dormir, m'a-t-il confié.

Je le comprenais. Moi non plus, à sa place, je n'aurais pas trouvé le sommeil.

─ Tu veux discuter ? lui ai-je proposé.

De mon côté, mes paupières s'alourdissaient de seconde en seconde, mais il avait besoin de parler. Je me suis faite violence. Dylan a opiné du chef. Je lui ai demandé :

─ De quoi ?

─ J'sais pas.

─ On a des trucs à se dire, pourtant.

─ Ouais, a-t-il confirmé. De ouf.

Un silence paradoxal s'en est suivi. Aucun de nous deux n'osait se livrer en premier. Dylan a éteint ma lampe de nuit, pour ne garder que la lumière de la guirlande électrique enroulée sur ma tête de lit. L'ambiance intimiste se prêtait plus au dévoilement. Dylan a dit dans un souffle, à peine audible :

─ Déso pour le skate. C'était vraiment pas cool. On casse pas les skateboards.

J'ai accepté les excuses, et ai présenté les miennes, bien plus importantes, bien plus difficiles à faire.

─ Déso de pas t'avoir dit la vérité. Déso de t'avoir fait croire qu'on pouvait être en couple.

Dylan a dégluti, j'ai vu ça comme la manifestation physique que mes actes lui restaient en travers de la gorge. Un soupir a secoué son corps, il a entrelacé ses mains derrière son crâne, les coudes ouverts au plafond.

─ Pourquoi t'as fait ça ? C'est tordu, un peu. Fin... encore, tu m'aurais dit, t'étais hétéro et t'avais un doute, et finalement, t'as réalisé que tu crushais pas... bon, j'aurais capté. Mais là... meuf... c'est archi tordu.

─ Je sais, ai-je soufflé.

─ Alors pourquoi ?

Ses prunelles perçaient les miennes, j'ai vu dans le scintillement de ses yeux la douleur de son cœur. J'ai secoué la tête avec interdiction, cherchant mes mots.

─ Par vengeance.

─ Vengeance pour qui ?

─ Pour ma sœur, pour les filles à qui tu as brisé le cœur avant elle, pour Clémence que tu trompais. Je... je voulais que tu saches ce que ça fait. Je me disais que ça pouvait être que moi, parce que j'aime les filles et... et j'imagine que seules les mauvaises personnes peuvent faire du mal à d'autres mauvaises personnes.

Dylan n'a pas rétorqué tout de suite. Ses yeux ont fureté sur les murs de ma chambre, s'attardant sur les posters et les dessins de Théa. Elle m'en avait offert des dizaines, je n'avais pas encore eu le courage de les décrocher.

─ Je pensais pas que ce que je faisais, c'était mal, m'a avoué Dylan. Le mal, dans ma tête, ce sont les gens qui tuent, qui battent, qui insultent, et j'ai jamais rien fait de ça... ou alors, je me défendais. Le mal, dans ma tête, ce sont les gens comme ma mère, tu vois. Moi, je m'amuse juste, je fais rien de mal. Après, ce sont les meufs qui s'accrochent sans raison.

J'ai secoué la tête sans le réaliser.

─ Non... Pas quand tu leur promets la lune, pas quand tu les fais se sentir spéciales et que tu les ignores après.

Il a accepté le reproche avec résilience.

─ C'est vrai.

Je me suis souvenue de la nuit au skatepark, où je l'avais interpellé sur son comportement avec Clémence, et sa tendance à la tromper. Il avait eu la même exacte réaction. Il avait dit : « C'est vrai. » et derrière ses mots, sous-entendait qu'il voyait désormais une perspective jusque là inconnue. Théa disait que Dylan et moi, on se ressemblait. Faux. Dylan acceptait ses torts quand on les montrait du doigt. Moi, j'étais juste une fille têtue, et pleine de rancœur.

Son mutisme a trahi la remise en question dans son esprit.

─ Dylan ?

─ Mmh.

─ Te bile pas trop. On peut être quelqu'un de bien et prendre des mauvaises décisions.

Il a acquiescé, d'accord, avant de compléter :

─ On peut faire les choses bien et rester une mauvaise personne au fond de soi.

─ On peut être une bonne personne par moments et une mauvaise par d'autres. Le bien et le mal, c'est pas des concepts fixes.

On l'avait vu en philo.

Si on m'avait dit qu'un jour, Dylan Mercier serait dans mon lit, à réfléchir au Bien et au Mal, je ne l'aurais pas cru. Il s'est tourné vers moi :

─ Tu peux me parler de ton père ?

Sa requête m'a faite lever un sourcil.

─ Mon père ?

─ Ouais.

─ Pourquoi ?

─ T'as dit que tu lui parlais plus. Pourquoi ? C'est à cause du fait que tu sois lesbienne ?

J'ai secoué la tête.

─ Non... non, il ne le sait même pas. Mon père est... ultra-strict. Il vient d'une grande famille, avec un père militaire et tout. Mes parents se sont jamais mis d'accord sur la manière dont on nous éduquait. Je te passe les détails du divorce, de la bataille pour la garde, des pensions alimentaires impayées. On a grandi chez ma mère, mais on allait chez notre père un week-end sur deux et pendant les vacances. C'était l'horreur ! Il est jamais content ou fier de nous. Dès qu'on le voit, c'est des remarques, genre : « Dis-donc, les filles, vous avez forci un peu, vous mangez bien chez maman ! » ou « C'est quoi cette coupe de cheveux ? » Je me souviens, quand j'étais plus jeune, il me pinçait au niveau des hanches, en mode pour attraper mes bourrelets et se moquer de moi.

─ Gros con, a baragouiné Dylan.

─ De ouf. Un jour, il nous ramenait des vacances chez lui, et maman était pas à la maison. Elle avait un rendez-vous psy, un truc comme ça. Mais moi, j'avais les clés, tu vois, et j'avais 14 ans, on pouvait très bien rester seules à la maison en attendant qu'elle rentre. Il a pété les plombs, il a traité maman d'incapable et de bonne à rien. Plein de trucs. J'ai pris sa défense, le ton est monté, c'était la goutte d'eau. Après ça, j'ai refusé de le voir, il fait pas d'efforts de son côté non plus. Teresa continue de lui rendre visite, mais moi, j'ai coupé les ponts.

─ Ton père ressemble beaucoup à ma mère.

J'ai hoché la tête, contente qu'il ait fait le même lien que moi.

─ C'est pour ça que je m'inquiète pour toi. Faut faire quelque chose, Dylan, tu peux pas rester dans une maison comme ça. Même si t'as Jenny et son père pour désamorcer les tensions, même si t'aimes ta mère. Je sais que c'est dur, franchement, je le sais. Mais faut que tu te barres.

─ Mais moi, j'ai que ma mère, Gina, m'a-t-il rappelé. J'ai que ma mère, sinon, je suis seul. Je préfère être avec ma mère que sans famille.

Cette phrase a résonné au plus profond de moi. J'ai tenté de me mettre à sa place trois secondes, de m'imaginer sans personne, sans maman, sans Teresa. Il restait difficile pour moi d'admettre que l'on pouvait rester avec quelqu'un qui nous faisait souffrir. J'avais le coupage de pont facile ; une trahison, un mot déplacé et vous ne me voyiez plus dans votre vie. Enfin... les skateboard cassés, ça ne comptait pas.

L'air dans ma chambre est devenu plus lourd alors que j'ai réalisé l'impasse dans laquelle se trouvait Dylan. S'il ne voulait pas qu'on prévienne la police, ce n'était pas pour protéger sa mère, c'était pour se protéger lui. Que serait-il advenu de lui sans elle ?

─ T'as bientôt 18 ans, lui ai-je rappelé. Tu pourras partir.

─ Partir pour aller où ?

Une idée folle m'est venue.

─ Tu pourrais vivre ici, avec nous. Maman serait d'accord, j'en suis sûre.

Je faisais peut-être une promesse dans le vent, mais l'idée qu'il retourne dans l'antre des reproches et des cris – et des téléphones jetés ! - me laissait un goût amer dans la bouche. Dylan a souri, enfin, première fois depuis une éternité.

─ C'est gentil, mais t'inquiète.

Accepter de l'aide était compliquée, ça ne signifiait pas que la personne n'en avait besoin. Mentalement, je me suis engagée à continuer de la lui proposer, pour qu'il n'oublie pas, et qu'il la saisisse quand il serait prêt. Mes paupières pesaient une tonne, j'ai fermé les yeux pour me reposer, et écouter la respiration de Dylan.

Devant mes yeux, des étoiles sont apparues, leur grésillement a engourdi mon cerveau, j'étais sur le point de m'endormir. Dylan m'a réveillée.

─ Gina ?

─ Mmh.

─ Je t'aime.

Bam, yeux ouverts, nœud dans la gorge, cœur battant.

─ Je sais... a murmuré Dylan. Je sais qu'il se passera jamais rien entre nous, je sais que t'es pas intéressée par moi dans ce sens, mais je voulais te le dire, parce que c'est vraiment ce que je ressens. Puis... puis même si ça sera pas romantique, je t'aime quand même. Genre... genre, c'est du vrai amour, quoi.

J'ai ri.

─ Par comparaison à quoi ? Du faux amour ?

─ Casse-toi, a-t-il rétorqué, parce que je me moquais de lui.

Les couvertures formaient un cocon autour de nous, je me sentais au chaud et en sécurité, c'était une sensation réconfortante.

─ Moi aussi je t'aime, lui ai-je avoué. Je suis pas amoureuse de toi, mais je t'assure que je t'aime.

Je le savais, car j'aurais tout donné pour Dylan, comme j'aurais tout donné pour Teresa ou pour maman, comme j'aurais tout donné pour Théa à l'époque où on était ensemble. L'amour ne se mesurait pas seulement dans les bisous échangés, le sexe ou les caresses. Il résidait dans le temps passé, les oreilles tendues et les pardons accordés. Quand j'ai compris ça, j'ai pu affirmer que j'aimais Dylan Mercier.

De m'entendre le dire, il a paru soulagé :

─ En fait, tu m'as pas vraiment menti.

J'ai fait la moue.

─ Je t'ai quand même un peu menti, ai-je admis. Un moment, t'as vraiment cru que tu allais réussir à coucher avec moi.

C'était une plaisanterie. Ses yeux ont trahi qu'il avait pour de vrai considéré la chose. J'ai ouvert la bouche, outrée. Dylan a ri.

─ T'es pas bi, par hasard ?

Je l'ai poussé, il abusait.

─ Non, lesbienne lesbienne.

─ Ah ouais, lesbienne lesbienne, carrément. Bon tant pis.

L'atmosphère s'était détendue, les abcès avaient été crevés, les tensions résolues. J'étais heureuse d'avoir retrouvé la sérénité de notre amitié. Dylan pétait des câbles, mais il restait profondément chillax. Il a repris :

─ Faut que je te paye un nouveau skate, quand même. Ça se fait trop pas, ce que j'ai fait.

─ Teresa m'en a racheté un, pour se faire pardonner de m'avoir out à toi.

─ Ah ouais ? Genre t'as pas apprécié ?

─ Non, ai-je confié. Ça se fait pas. Tu rends pas public la sexualité de quelqu'un sans son accord, on sait pas ce qui pourrait arriver à cette personne. Tu vois, sur l'échelle du « ça se fait pas », le skateboard cassé, il est là.

J'ai placé ma main gauche au niveau de mon visage.

─ Et out quelqu'un, c'est là.

Je l'ai remise, bien plus haut. Dylan a enregistré l'information d'un hochement de tête.

─ Moi j'ai rien dit, à personne, promis.

─ Merci, ai-je souri.

La porte de ma chambre a grincé, et maman, en robe de chambre, nous a soufflés :

─ Les enfants, faut éteindre, maintenant. Vous vous levez dans six heures.

Dylan a appuyé sur le bouton de la guirlande électrique. La pièce a été plongée dans l'obscurité, seule la silhouette de maman, éclairée par la lumière du couloir se dessinait dans l'entrebâillement de la porte. Elle a chuchoté :

─ Bonne nuit, vous deux.

─ Bonne nuit, a-t-on marmonné en chœur.

Lorsqu'elle a refermé la porte, on s'est tu. Moi, déjà assoupie à moitié, je me suis repliée en boule, les genoux contre la poitrine. Dylan est resté raide comme un piquet. Sous les draps, j'ai senti qu'il cherchait ma main, je la lui ai donnée. On s'est endormi dans cette position, de l'espoir dans l'air.


**


Le réveil a piqué. Il faisait encore nuit quand maman est venue nous sortir du lit. Pendant la nuit, elle avait lavé les vêtements de Dylan et tout mis au sèche-linge dès l'aube. Je lui ai prêté un sweat à capuche. Il faisait encore nuit quand on s'est attablé au petit-déjeuner. Teresa, fidèle à sa routine matinale, scrollait sur les réseaux sociaux et mangeant ses cornflakes. Elle avait tellement la tête dans le cul qu'elle a mis dix bonnes secondes avant de remarquer la présence de Dylan. Aussi, quand elle a enfin percuté, elle a dit avec cynisme :

─ Ah bah d'accord.

─ T'es pas contente de me voir, Titou ? a plaisanté Dylan.

Au sobriquet, Teresa a manqué de s'étouffer. Elle est devenue rouge, furibonde.

─ Gina ! m'a-t-elle reproché.

Je me suis dédouanée :

─ J'ai rien fait. Il a appris ça tout seul.

─ Je vais t'écarteler.

J'ai sifflé.

─ Eh, oh ! Tout doux, la Razmoket. Il est 7 heures du mat, c'est trop tôt pour les menaces de mort.

─ Je fais des menaces de mort, si je veux.

Il n'y avait pas d'issue avec Teresa, on pouvait faire durer le match de tennis autant qu'on le souhaitait. Si la balle était hors-jeu, on la remettait vite sur le terrain. Heureusement, maman a tué la dispute dans l'œuf.

─ Mangez, plutôt que de vous prendre la tête.

J'ai tiré une chaise et me suis beurré une Cracotte. Dylan s'est contenté d'un café au lait, malgré les insistances de maman pour qu'il avale un truc. Il a fini par prendre un minuscule bol de céréales, mais j'ai bien vu qu'il se forçait à le manger par politesse.

Pendant qu'on se préparait, Teresa et moi, il est resté avec maman, déjà habillé. En passant dans le salon, j'ai entendu leur conversation :

─ Tu veux revenir ici, après les cours ? demandait maman.

─ Je veux pas abuser, Madame Lopes. C'est déjà trop gentil de m'avoir accueilli cette nuit.

─ Tu n'abuses pas, c'est normal. Tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites. C'est chez toi, ici aussi, Dylan.

─ Merci.

Il y a eu un silence. J'étais immobile au milieu du salon, alerte.

─ Vous allez appeler les flics ? a-t-il demandé.

─ Qu'est-ce que tu veux, toi ?

─ Je veux pas qu'on appelle les flics.

─ D'accord, pas de police. Pour être honnête, je pensais alerter les services sociaux. Ils viendront vous rendre visite, et ils prendront la décision en conséquence. Et si tu veux leur mentir, eh bien... tu pourras. Je te le déconseille, mais c'est toi qui choisis.

J'ai entendu Dylan réfléchir à l'idée.

─ OK, on fait comme ça.

Des pas ont résonné sur le carrelage, je me suis placée au bout du couloir pour faire comme si je venais de débarquer dans le salon. Face à Dylan, j'ai pris un air enjoué :

─ Devine quoi ? On est en retard. Bienvenue dans ma vie ! Allez, grouille.

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