PdV Emma

J'entre à toute vitesse dans les toilettes pour handicapé et m'y enferme pendant de longues minutes, en me traitant de pauvre imbécile. Je sors mon téléphone pour appeler mon amie, mais en regardant l'heure sur l'écran, je me rends compte que je suis bientôt en retard pour mon cours d'anglais et le plus terrible, j'ai oublié mes affaires à la cafétéria.

J'essaie de trouver des solutions pour ne pas y retourner, mais je n'en vois aucune. Tous mes livres de mes cours aujourd'hui sont dans mon sac qui est resté sur la table. Je me jette de l'eau sur le visage puis je remets mes lunettes en espérant qu'elles cacheront mes yeux rouges, ensuite je détache mes cheveux pour essayer de dissimuler mon visage en les envoyant vers l'avant.

Puis, je prends mon courage à deux mains et quitte ma cachette. Je me fais le plus discrète possible, les étudiants que je croise sont trop préoccupés par leur propre vie pour faire attention à moi. Je tourne à droite pour prendre le corridor qui mène à la cafétéria et m'arrête brusquement quand j'aperçois Alek avec mon sac entre les mains.

Quand son regard se pose sur moi, sans réfléchir, je fais demi tour et m'éloigne rapidement.

-Emma!

En l'entendant crier mon prénom, je me mets à courir vers la sortie. Dès que je suis à l'extérieur, je me mets à courir comme si j'avais une bête féroce à mes trousses. Heureusement, la pluie n'est plus aussi intense. J'ai toujours été très rapide, j'adore la course à pied, c'est le sport qui nécessite le moins de coordination, alors j'ai bonne espoir de pouvoir le semé.

Soudain un bras m'encercle la taille et me force à arrêter.

-Tu es très rapide, je suis impressionné.

Je me retourne pour repousser Alek, qui m'a rattrapée avec une facilité désarmante.

-Lâche-moi!

Nous reprenons notre souffle sans se quitter des yeux. Les gouttes de pluie nous coulent sur le visage. Un sentiment de colère monte en moi et le pousse le violement mais il ne bronche pas. Qu'il aille se faire voir avec sa solidité.

-Emma, je suis désolé.

-TU M'AS HUMILIÉ!

-Emma

Il essai de posé sa main sur mon épaule, mais je recule d'un pas avant qu'il ne puisse le faire.

-NE ME TOUCHE PAS!

Il regarde autour et pousse un long soupire puis se passe la main dans ses cheveux.

-Je voulais seulement m'excuser de ce que j'ai dit tout à l'heure, je ne sais pas pourquoi je t'ai fait ça.

-Est-ce que tu es ce genre de gars, qui couche avec les filles pour ensuite leur donner une note sur dix?

Il secoue la tête de droite à gauche.

-Non.

J'avale péniblement ma salive et essaie de refouler un sanglot.

-Alors, je suis la première, j'ai de la chance.

-Je n'aurais pas du...

-Maintenant, je veux que tu me laisses tranquille.

Sans lui laissé le temps de rajouter quoi que se soit, je lui prends mes affaires qu'il tient sous son bras et retourne vers le bâtiment pour assister à mon cours qui commence dans moins de dix minutes. Tout ce que je veux, c'est oublier les moments passés avec Alek.

De retour à ma chambre, j'essaie de me concentrer sur mes études, mais je n'y arrive pas. Alors pour me vider la tête, je décide d'aller courir. Je mets des survêtements et sors à l'extérieur pour aller faire un petit jogging, une demi-heure plus tard, je suis complètement épuisée et trempée par la petite bruine.

Après une bonne douche, je me sens mieux et prête à me concentrer sur le livre que je dois lire en anglais. Avant d'ouvrir la porte de ma chambre, je peux entendre des bruits de conversation provenant de l'intérieur. J'entre et mon étonnement est à son comble quand je vois la troupe de cheerleader au complet dans ma chambre, il y a même trois filles assissent sur mon lit qui manipulent mes affaires.

-Surtout ne vous gêner pas!

Je vais reprendre, mon cadre photo représentant ma meilleure amie et moi, mon nounours offert par mon père à ma naissance et mon livre d'anglais que j'ai laissé sur ma tête de lit, aux filles qui a osé les prendre pour les ranger dans mon premier tiroir de ma commode, sauf mon livre que je garde contre moi.

-Du calme, Emma. Elles ne font rien de mal. , déclare Stella.

-Mais que faites-vous tous ici?

Ma colocataire se lève et pose sa main sur mon dos.

-Nous sommes en pleine réunion et tu nous déranges; alors je vais te demander de quitter la pièce.

Quoi? Elle me jette dehors en baignoire de bain. Au moment qu'elle allait refermer la porte, je l'en empêche.

-Mais, c'est ma chambre à moi aussi!

-Quand tu es arrivée la première journée, nous avons pris un accord. Je te laissais la chambre pour étudier le nombre d'heure que tu veux, en échange tu me laissais tranquille quand Alek venait me rejoindre pour baiser, malheureusement, il ne veut plus de moi et j'ai comme un léger doute que c'est de ta faute. Alors, maintenant trouve toi un autre endroit pour étudier.

Elle enleva ma main qui retient la porte et la referme avec fracas. Elle aurait pu me laisser le temps de m'habiller et de prendre mes affaires. Doucement, je marche en direction de la salle commune, elle est occupée par un groupe d'étudiant qui regarde un match de football à la télévision. Je vais m'installer sur le sofa, à l'autre bout de la pièce et commence ma lecture. Malgré les cris des garçons qui encouragent leur équipe, je réussi à me concentrer sur mon livre.

-Tiens tiens, si ce n'est pas la quatre sur dix.

Je lève les yeux et m'aperçois que le match est terminé. Trois étudiants sont à quelques pas de moi et m'observent attentivement.

-Qu'est-ce qu'il a pu lui trouver, tu penses? , demande le plus grand des trois.

-Elle est plutôt jolie, malgré ces énormes lunettes. , déclare le rouquin.

Une main écarte les pans de mon baignoire de bain.

-On ne voit pas tout non plus. , annonce le garçon derrière moi.

Je pousse un cri et me lève brusquement. L'imbécile qui a essayé de regarder sous mon vêtement, est énorme et porte un maillot de l'équipe local qui semble trop petit pour lui.

-Désolée de t'avoir fait peur, petite chose. On voulait seulement voir ce qu'Alek à pu te trouver pour coucher avec toi.

Je ne veux pas répliquer à ça, tout ce que je désire, c'est retourner dans ma chambre. Sans plus attendre, je prends la direction de la sortie, mais le plus grand me bloc la sortie, en se plaçant devant moi

-Attends! Nous ne te voulons pas de mal. N'est ce pas, Malcom?

L'homme à la main baladeuse sourit.

-Absolument, nous voulons seulement t'aider à monter ta cote.

Le roux va vers la porte de sortie et va s'y appuyer, soudain la peur me dévore le ventre.

-Si j'étais vous, je ne la toucherais. , déclare le quatrième.

Je pose mon regard sur lui et le reconnait. Il fait partie de l'entourage d'Alek.

-Pourquoi qu'on ne le devrait pas, Marc? , lui demande le plus grand.

-Malgré les apparences, j'ai l'impression qu'Alek apprécie réellement cette fille.

Le visage de celui devant moi devient tout blanc et se recule.

-Ho! Ok. Laisse la partir, Pat. , demande-t-il au roux.

Pat s'apprête à me laisser le champ libre pour m'enfuir

-Ne la laisse pas sortir, Pat.  , lui cri Malcom.

-Sois pas imbécile, Malcom. Si Marc a raison et qu'Alek a un faible pour cette fille, il va te faire payer si tu l'as touche. , le prévient le plus grand.

Malcom penche la tête vers l'arrière et se met à rire, d'une voix sonore et grave.

-Alek n'a rien à faire de cette fille, Peter,  tu l'as entendu tout comme moi. Il a même dit qu'il lui donnait une note de 4 sur 10.

Peter m'observe un moment puis fait signe à Pat de se déplacer.

-Je ne veux pas prendre de chance.

Son ami hésite un instant puis fini par libérer la voie. Sans plus attendre, je contourne Peter et Pat et m'apprête à quitter la salle quand une énorme main m'attrape par le bras.

-Haaa!

-Pas si vite, petite chose. Alek ne me fait pas peur à moi.

Malcom me tire contre lui et me retient dans ses bras, pendant que je tente de le repousser lui essaie d'enlever mon baignoire de bain.

-Arrête! Tu me fais mal!

-Lâche-là, Malcom. , lui ordonne son ami.

-Va faire foutre, Peter.

-Ça suffit Malcom. , rajoute Marc.

Malcom regarde ses deux amis puis pose son regard vers Pat en espérant un soutient de sa part.

-Les gars ont raison, laisse cette fille partir. Je ne veux pas de problème.

Complètement frustrer mon agresseur me repousse avec une telle violence, que si Peter ne m'avait retenu, je serais tombé au sol.  Il m'aide à me relever et Marc me remet mon livre qui est tombé au sol durant ma lutte.

-Tiens!

Sans attendre plus longtemps, je quitte la pièce. Je cours jusqu'à la porte de ma chambre qui est toujours verrouillée et tête en l'air que je suis, j'ai laissé ma clef sur ma table de chevet.

Je toque doucement.

-Stella, s'il te plait. Laisse-moi entrée.

C'est seulement le silence qui me répond, des larmes s'écoulent sur mes joues et j'appuie mon front contre la porte.

-Je t'en pris.

De toute évidence, Stella n'a aucunement l'intention de me laisser entrer. J'attends encore quelques minutes puis je me mets à réfléchir à un endroit ou je pourrais dormir. Il est hors de question que je retourne dans la salle commune. Je vais à la salle de bain pour prendre quelques serviettes puis je me fais un lit de fortune dans une des douches.

C'était vraiment une affreuse journée.