-Andy! Nous devons parler!

Alek et moi, nous nous faisons réveiller par l'arrivée d'Alexandra qui est entrée dans l'appartement sans avertir, je prends un coin du drap pour couvrir ma poitrine nue.

-Merde Alex! C'est quoi ton problème?! , grogne son frère encore endormi.

Elle est abasourdie de nous voir les bras l'un de l'autre complètement nue.

-Quoi? Tu as réussi à coucher avec Emma, après ce que tu lui as fait?!

Nous la dévisageons sans comprendre ou elle est veut en venir. Elle dépose violement son sac à main sur la table et croise les bras.

-Le gars avec je suis sortie hier soir m'a révélé ce matin qu'il était très surpris de savoir que mon frère hébergeait la fille qui avait humilié devant une centaine d'étudiants.

-Qui t'a dit ça? , lui demande son frère.

-Peter Richardson.

Alek pointe sa sœur en souriant.

-Tu as couché avec Richardson, je croyais que les joueurs de football ne te branchaient pas.

Je réalise soudainement qu'alexandra porte les mêmes vêtements que la veille, ce qui veut dire qu'elle a passé la nuit avec ce garçon.

-Je ne suis pas ici, pour parler de moi mais de ton comportement envers Emma!

Elle ponctue sa phrase en tapant du pied tellement fort que j'ai peur qu'elle brise son talon haut.

-Est-ce que tu peux nous laissé le temps de nous habiller?

Elle nous fixe à tour de rôle puis fini par rouler les yeux et reprend son sac à main.

-Je vais nous chercher trois cafés et je reviens dans dix minutes.

Pendant qu'elle prend la direction de la sortie, je me dépêche de trouver le t-shirt que je portais hier. Je l'aperçois sous la table, je l'enfile rapide et quand la porte se referme sur Alexandra, je suis déjà entrain de courir vers les escaliers.

Après un brin de toilette, je sors de la salle de bain. Alek est appuyé contre la cadre la porte et fais tourner ma petite culotte autour de son doigt.

-J'hésite si je dois te la rendre ou la garder en souvenir.

-Ha!

Je lui reprends le sous-vêtement et m'éloigne vers la garde-robe pour m'habiller. J'attends qu'il soit entré dans la salle de bain avant de me déshabiller et je prends un ensemble que m'a préparé Alexandra. J'opte pour la jupe midi grise, un peu trop moulante à mon gout et avec le t-shirt noir qui dévoile légèrement la naissance de mes seins.

Je termine de faire le lit, quand Alek sort de la salle de bain, avec une serviette autour de la taille quand il m'aperçoit, il reste bouche bé.

-Wow! Ma sœur a un véritable don pour mettre les femmes en valeur.   

Il enlève sa serviette et je remarque son érection. Je baisse les yeux et me dépêche à terminer de ranger pour redescendre en bas.

-Emma...

Mon pied est en suspend dans les airs près à descendre la première marche quand, Alek prononce mon prénom. Je repose mon pied sur le sol et me retourne vers lui. Heureusement, il habillé à partir de la taille et prend une chemise dans son garde-robe pour l'enfiler.

-Est-ce que je peux te poser une question?

Il s'avance vers moi en boutonnant sa chemise de bas en haut et s'arrête à un pas de moi.

-Je t'écoute.

-D'où provient ta peur des orages?

-Ho!

Je baisse les yeux, est ce que je lui réponds? Après le nombre de fois qu'il m'a calmé durant un orage, je présume qu'il a le droit à une explication.

-Ça remonte à mon enfance, je me suis enfuie de chez moi durant la nuit. Malheureusement, je me suis perdu et il est tombé un orage très violement, mes parents ont prient du temps avant de se rendre compte de ma disparation, alors je suis passé la nuit à l'extérieur à trembler de froid et de peur.

-Tu avais quel âge?

J'hausse les épaules.

-Très jeune, peut-être 5-6 ans.

-Comment se fait-il que tes parents ne se soient pas aperçus que tu t'étais enfui?

-Parce que j'étais supposée être endormie dans mon lit. Je sais que cette phobie est ridicule, à l'intérieur je ne risque rien. Ma mère a essayé plusieurs moyens pour me débarrasser de ma peur mais aucune a fonctionner, même que ça empiré.

Un silence s'installe entre nous puis Alek me prend la main et entrelace ses doigts aux miens.

-Dans mon enfance, j'ai eu peur de l'eau  pendant des années à cause d'un traumatisme.

-A oui?

Il hoche la tête.

-Nous étions en vacances, mes parents avaient loué une maison sur le bord de la mer. Le matin du deuxième jour, ma sœur et moi, qui n'avions que 7 ans à l'époque,  avons réussi à nous soustraire de la vigilance de notre gouvernante et nous sommes parties à la plage. Nous savions nager malgré notre jeune âge mais la mer était agitée ce matin là.

Pendant qu'il me raconte son histoire, il observe nos mains jointent et caresse la mienne doucement du bout des doigts.

-Alex a été la première à sauter à la mer, moi je préférais vérifier la température de l'eau avant de me lancer.  J'étais un peu moins aventureux que ma sœur à l'époque. Dès qu'elle s'est  retrouvée à l'eau, une vague l'a ramené au quai et sa tête a percuté un ponton. Je la revoie encore disparaitre de les profondeurs.

-Qu'est ce que tu as fait?

-Sans aucune hésitation, j'ai sauté à l'eau pour aller la récupérer. J'ai du combattre les vagues avec ma sœur dans les bras, pendant de longues minutes, j'ai cru qu'on allait mourir tous les deux. Puis, mon père est arrivé et nous a sortis de l'eau. Alex a repris conscience sur la plage, elle n'a aucun souvenir de cette aventure.

Ça me touche qu'il me raconte un souvenir troublant de son passé.

-Et comment as-tu réussi à vaincre cette phobie?

-Nous sommes retournés à a même maison l'année suivante, sans surprise j'ai refusé de me baigner dans la mer par contre quand Alex se baignais, je restais sur le rivage sans la quitté des yeux. Un jour, j'ai mis les pieds dans l'eau et au fil des jours j'avançais dans l'eau et à la fin de nos vacances, j'avais recommencé à me baigner. 

-C'est tes parents qui t'ont poussé à retourner à l'eau.

Il secoue la tête de droite à gauche, ce qui fait tomber une mèche sur son front.

-Non, ils m'ont laissé aller à mon rythme, sans me brusquer. Et toi, est ce que tes parents t'ont aidé avec ta phobie?

J'hausse les épaules et regarde un point imaginaire à l'autre bout de la pièce.

-Ma mère, qui devait être à bout de m'entendre pleurer à chaque orage, m'a obligé à confronter ma peur. Mais, ça n'a fait qu'intensifier ma phobie.

Des larmes s'échappent de mes yeux en repensant à cette fameuse nuit. De sa main libre, Alek prend mon menton pour m'obliger à le regarder dans les yeux. Je peux lire de l'inquiétude dans son regard émeraude.

-Qu'est ce qu'elle t'a obligée à faire?

Péniblement, j'avale ma salive avant de me lancer.

-Une nuit, elle m'a enfermé à l'extérieur pendant un orage, en pensant probablement  que c'était la meilleure façon de confronter ma peur et pour m'en libérer. 

Le regard d'Alek change de l'inquiétude par un sentiment qui me révulse, la pitié. Je retire ma main qui est toujours dans la sienne et m'écarte de lui.

-Je ne veux pas de ta pitié, Alek.

Il se passe la main dans ses cheveux.

-Désolé, je t'imaginais enfant effrayée sous la pluie et je me demande comment une mère peut faire subir cela à sa fille?

-Maintenant que je suis loin d'elle, je me porte mieux, malgré les mauvais tours de Stella ou mon humiliation, rien ne sera aussi terrible que retourner vivre avec elle.

Il ouvre la bouche pour dire quelque chose, mais l'arrivée de sa sœur le dissuade de le faire.

-Me revoilà! J'espère que vous êtes présentable!

Nous nous regardons en silence puis nous finissons par redescendre pour rejoindre  Alexandra dans la cuisine. À notre arrivée, elle nous offre chacun un café.

-Désolée Emma, je ne savais pas comment tu prenais ton café, alors je pris un café noir pour toi.

Alek va ouvrir le réfrigérateur pour prendre un litre de lait et le dépose devant moi, puis prend le café que sa sœur lui tend. Comment sait-il que je prends du lait dans mon café? C'est peut-être seulement un hasard.

-Bon, maintenant, on va avoir une bonne discussion tous les trois. , déclare Alexandra.