Il se soucie de moi ?
Pdv Emma
La main d'Alek attrape mon poignet pour une troisième fois depuis que nous avons commencé notre expérience de labo, je n'arrête pas de faire des erreurs.
-Non! Tu t'apprêtes à mélanger du chlore avec de l'alcool.
Seigneur, s'il n'avait pas intervenu, j'aurais créé une bombe et elle m'aurait explosé en plein visage. Le manque de sommeil se fait ressentir encore plus que je l'aurais cru.
À mon retour à ma chambre vers 8h00, je ne rêvais que d'une chose, c'est de dormir dans mon lit. Mais encore une fois, j'ai eu droit à un geste cruel de ma colocataire. Elle a fait exploser une bombe puante dans notre chambre. Même s'il y a aucune preuve que se soit elle qui est l'intégratrice de ce vilaint tour, je suis certaine que c'est son idée.
Maintenant, notre chambre est inhabitable et toutes mes affaires puent le soufre. La direction m'a assuré que l'équipe de nettoyage allait faire son possible pour nettoyer la chambre et mes affaires le plus rapidement possible, mais en attendant je n'ai plus de vêtement propre, ni de lit, ni de chambre, pour une période indéterminée.
Comme je n'avais pas d'autre endroit où dormir, le superviseur des dortoirs m'a monté un lit de camp dans une petite pièce qui devait servir de placard à balai. Me retrouver dans une pièce aussi étroite m'a fait remonter en mémoire de vieux souvenir que j'aurais préféré ne pas me rappeler et malgré ma fatigue, je n'ai pas réussi à fermer l'œil de la nuit.
J'appréhende déjà ma deuxième nuit dans ce placard car ma chambre ne me sera pas restituée avant plusieurs jours.
Soudain, je remarque qu'Alek à toujours mon poignet entre ses doigts et son pouce caresse doucement le dessus de ma main. Je lève les yeux vers lui, je perds mon regard dans yeux émeraude et pendant un cours instant, je savoure cet instant. Je reprends sur moi et me dégage un peu trop brusquement, j'échappe au sol mon cahier de note. Avec un long soupire, je penche rapidement pour le ramasser en me relevant, j'ai le vertige. Est-ce que c'est à cause du manque de sommeil ou parce que je n'ai pas mangé depuis presque 24 heures, mais je ne me sens pas très bien
-Emma!
Je ne sais pas combien de temps j'ai resté inconsciente, je n'arrive pas à ouvrir les yeux et les voix autour de moi semble si lointaine.
-Mais, qu'il lui arrive? , demande une voix féminine.
-Elle est blanche comme un fantôme. , rajoute une autre étudiante.
-M. Anderson sentez-vous capable d'amener Mlle Johns à l'infirmerie?
-Oui pas de problème. , cette voix je la reconnaitrais parmi tous les voix du monde.
J'entends un bruit de porte qui s'ouvre puis qui se referme. Puis, je réalise que je suis dans les bras d'Alek, j'ouvre péniblement un œil, j'arrive à voir le couloir et les visages de certains étudiants qui se déplacent pour nous laisser passer.
-Alek...
Ma tête me fait un mal de chien.
-Ça va, Emma. Nous arrivons à l'infirmerie.
Je repose ma tête au creux de son cou et hume son odeur. Il sent divinement bon, est ce qu'il utilise de l'après rasage?
-J'aime ton odeur.
En disant ces mots, je réalise que je les ai dits à haute voix, j'ouvre les yeux pour l'observer mais il n'a pas bronché. Il ne m'a probablement pas entendu à cause des bruits des couloirs
Quelques instants plus tard, je me retrouve allongée sur un petit lit de drap blanc. J'ai un léger frisson, le corps chaud d'Alek me manque déjà.
-Qu'est ce qui s'est passé? , demande une femme dans la soixantaine vêtue d'un sarrau comme les nôtres, elle est probablement l'infirmière.
-Elle a perdu connaissance.
La femme pose sa main sur mon épaule et me regarde attentivement.
-Avez-vous pris des drogues ou des médicaments?
Je secoue la tête.
-Votre dernier repas remonte à quand.
-Heu?
Elle pousse un long soupire et se retourne vers Alek qui est au pied du lit.
-Jeune homme, regardez derrière vous. Il y a un petit réfrigérateur, pouvez-vous me donner un jus d'orange s'il vous plait.
Pendant qu'il prend le breuvage, l'infirmière m'incite à m'assoir. Une douleur aigue me fait grimacer.
-J'ai mal à la tête. , je réussi à articulé.
-Je vais aller chercher de l'ibuprofène et je reviens. Jeune homme, assurez vous qu'elle boit son jus d'orange.
-Absolument.
Discrètement, je lève les yeux vers Alek qui me tend la bouteille.
-As-tu besoin de l'aide pour le boire?
Je lui fais les gros yeux, comme si j'avais besoin qu'on me nourrisse comme un bébé, un sourire un coin apparait à la commissure de ses lèvres.
Le jus d'orange à un drôle de gout, je grimace.
-Je crois qu'il n'est plus bon.
Il reprend la bouteille pour l'analyser et sentir son contenue puis me le redonne.
-C'est jus d'orange protéinique, c'est normal qu'il ait un drôle de gout. Ne fais ta difficile et bois ce jus.
Je bouche mon nez pour essayer de camoufler le gout aigre du jus d'orange.
-J'ai su ce que Stella a fait. Où as-tu dormis cette nuit?
Comme seule réponse, je bois une gorgée de ce jus d'orange imbuvable.
-Tu n'as pas dormi, n'est ce pas.
Ce n'est pas une question mais une affirmation.
-Le surveillant du dortoir ne t'a pas trouvé un endroit temporaire la nuit dernière?
Encore une fois, je ne lui réponds pas. Je ne veux pas de son aide. De toute manière, j'avais prévue de téléphoner à sa sœur pour lui demander de m'héberger quelques jours et si elle pouvait me prêter des vêtements, le temps que ma chambre se fasse nettoyer, il va falloir que je vérifie les horaires de bus.
-Tu ne veux pas me parler?
Doucement, il passe ses doigts dans mes cheveux pour dégager mon visage. Son regard est intense, je n'arrive pas à savoir ce qu'il pense. Puis, délicatement il pose ses lèvres sur mon front.
-Repose-toi bien, Emma.
Au même moment, l'infirmière revient avec une bouteille d'eau et un petit gobelet, qu'elle me tend.
-Voila, prenez ceci mon enfant.
-Est-ce que je peux vous parlez, Mme Francis?
Elle me donne le gobelet et met la bouteille sur la petite table près du lit, puis il pose sa main sur mon épaule.
-Vous allez vous sentir beaucoup mieux en prenant ceci, mon enfant.
Elle va rejoindre Alek dans le couloir, je les entends discuter mais je n'arrive pas à entendre leur conversation. Après un moment, l'infirmière revient et va prendre une couverture dans l'armoire.
-Je vais demander que vous vous reposiez ici quelques heures.
-Mais, je dois retourner à mon cours.
Je m'apprête à me lever mais elle me retient par les épaules.
-Et moi je vous dis, de vous reposer quelques heures pour reprendre des forces.
Elle m'observe attentivement et rajoute.
-Vous en avez besoin, mon petit.
Discrètement, je regarde l'heure sur ma montre. Mon prochain cours est dans plusieurs heures, j'ai le temps de dormir un peu.
-D'accord.
Après avoir terminé mon jus d'orange et envaler les comprimées. Je m'étends lentement sur le lit, la femme dépose la couverture sur moi puis va fermer le rideau qui sépare son bureau à la salle d'examen et je m'endors rapidement dans la tranquillité de l'infirmerie.
Lentement, je me réveille avec une bonne odeur de pizza. J'ouvre les yeux et je dois prendre quelques secondes pour me souvenir où je suis.
L'infirmerie! Les souvenirs reviennent, j'ai perdu connaissance et Alek m'a porté jusqu'ici. Lentement, je me redresse et vérifie l'heure.
Ouf, je n'ai pas manqué mon prochain cours. Soudain, le rideau s'ouvre sur l'infirmière qui me sourit.
-Vous avez bien dormit, mon petit?
-Oui, je vous remercie.
Elle fait rouler une petite table sur roulette juste devant moi et dépose ensuite une boite de pizza et un thé glacé. C'est exactement le repas que je me suis commandée hier et que je n'ai pas mangé.
-Votre petit ami est venu porter ce repas pour vous.
Mon petit ami? Devant mon air interrogateur, elle rajoute.
-Le jeune homme qui est vous a porté jusqu'ici.
-Alek n'est pas mon petit ami.
Pourquoi le pense-t-elle? Un sourire s'affiche sur son visage ce qui fait ressortir ses petites rides sur le coté des yeux.
-Si n'est pas votre petit ami, alors il vous est très attaché. Il est venu vous voir à deux reprises pendant que vous dormiez, une pour venir vous porter vos livres et la seconde il vous a apporté à manger et a chaque fois il a demandé de vos nouvelles. C'est lui qui a insisté pour que vous dormiez un peu ici et je crois bien qu'il a eu raison. Vous semblez en plus grande forme.
Est-ce que l'infirmière a raison? Il se soucie de moi? Non, je crois plutôt qu'il se sent en partie coupable de ce qui m'arrive.
Ma faim l'emporte sur mon questionnement, je saisis une pointe de pizza et prends une grande bouchée.
Après mon dernier cours, je ne rêve que d'une chose c'est de prendre une douche et de laver mes vêtements que je porte depuis deux jours. Je vais devoir en acheter d'autre le temps que le reste de mes affaires soient nettoyées, le surveillant ne m'a pas laissé la chance de prendre quelques vêtements. <Il ne faut pas ouvrir la porte de votre chambre, il faut empêcher l'odeur de sortir.> m'avait-il dit.
Il me reste un peu d'argent que Lola m'a offert, il va me servir à l'achat de quelques vêtements, il faut seulement que je trouve une boutique à prix réduit. Je sors à l'extérieur et découvre qu'il pleut averse.
-C'est pas vrai!
Au moment que j'allais courir sous la pluie battante, pour courir jusqu'à l'arrêt de bus, une mustang noire s'arrête juste devant moi. Alek en sort et cours me rejoindre à l'abri de la pluie.
Il porte une veste en cuir et ses cheveux châtains sont humide à cause de la pluie ce qui le rend encore plus séduisant.
-Salut Emma, comment vas-tu? , me dit-il en repoussant ses cheveux vers l'arrière.
Je marmonne un merci, puis je le contourne pour poursuivre mon chemin, mais il me retient en attrapant ma main.
-Attends, j'ai su où tu as dormis hier soir, ce crétin de surveillant t'a fait dormir dans un placard. Alors, je me suis permis de te trouver un autre endroit pour dormir.
Devant mon air septique, il rajoute.
-Tu auras le droit à un lit douillet, une douche et du transport pour te rendre à l'université. Qu'est ce que tu en dis?
Nous nous observons en silence puis je finis par lui répondre.
-Pourquoi?
Il hausse les sourcils, il semble surpris par ma question.
-Tu ne le sais pas?
Je secoue la tête.
Il prend mon visage entre ses doigts et se penche pour être à ma hauteur.
-Parce que je me sens responsable de ce qu'il t'arrive.
Ce n'est pas la réponse que je voulais entendre, je ne veux pas de sa pitié. Je me dégage de son étreinte.
-Ne t'en fais pas, je suis une grande fille, je vais m'en sortir sans ton aide.
Sans attendre sa réponse, je cours sous la pluie, mais il me rattrape et se poste devant moi.
-Que vas-tu faire, Emma? Retourner dans ton placard à ballai?
-Je ne veux pas de ta pitié, Alek!
-Ce n'est pas ça!
Il se tait pour regarder autour de nous, notre altercation commence à attirer les regards des curieux. Alek retire sa veste et la pose au dessus de nos têtes pour nous faire un abri.
-Monte dans la voiture, Emma. Je vais te conduire à l'endroit où j'ai pensé que tu pourrais rester le temps de te trouver une autre chambre et si ça te ne plait pas, je te reconduis où tu veux.
Peut-être veut-il me conduire chez sa sœur?
-D'accord.
Il pose sa main sur mes reins et me conduit à sa voiture, m'ouvre la portière. Je glisse dans l'habitacle qui a une bonne odeur et très bien entretenue. Alek s'installe derrière le volent et démarre la voiture dans un vrombissement.
Durant le trajet, je réalise que nous ne prenons pas la direction de chez Alexandra.
-Nous n'allons pas chez ta sœur?
Il me fait signe que non, sans détourner son regard de la route.
-Non, mon cousin et son copain se sont disputer et font maintenant chambre à part. Elle n'a plus de chambre de dispo pour l'instant. Et en plus Alex vit loin du campus, tu vas devoir te taper près d'une heure de bouchons circulation à tous les jours. J'ai une meilleure idée.
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