Gros imbécile
Pdv Alek
A cause de la pluie, nous décidons de manger dans la cafétéria de l'université. Je meurs de faim, je suis allé m'entraîner très tôt ce matin, il fallait que je me défoule et que j'arrive à sortir les images d'Emma de la tête.
J'ai passé une bonne partie de la nuit à rêver d'elle et de la façon que son corps réagissait sous mes caresses.
Encore une fois, je pense à elle. Je passe une main dans mes cheveux et enlève les mèches qui me tombent dans les yeux puis mon attention est attiré sur la jolie brunette dans la file d'attente devant moi. Elle est grande et mince et en tenu de sport, ses cheveux sont coiffés d'une longue natte sur le côté.
Quand elle s'aperçoit que je la reluque, elle se met à rougir et ses gestes deviennent maladroits. En prenant une orange dans le panier de fruit sur le comptoir, elle l'échappe et le fruit roule jusqu'à mes pieds, je me penche pour le ramasser et le dépose sur son plateau sans la quitter des yeux. Elle a de très jolis yeux noisettes et rougie de plus belle quand ma main frôle la sienne.
-Mer-merci.
Je lui fais mon plus beau sourire qui fait craquer la plupart des filles.
-Ça me fait plaisir. C'est quoi ton nom ?
Elle prend une grande respiration.
-Karla
-Moi, c'est Alek.
-Oui je sais qui tu es, mon père travaille pour toi, en faite pour ta compagnie.
Techniquement, je serais Pdg d'oméga pharmaceutique quand j'aurais mon diplôme. Je participe aux rencontres mensuelles depuis le décès de mon père, mais je ne prends aucune décision.
-Ton père travaille chez oméga pharmaceutique, comment s'appelle-t-il ?
-Javier Garcias.
Je n'ai pas souvenir d'un Javier Garcias, pourtant quand je passe du temps à la compagnie, j'essais de parler à tout le monde pour essayer de connaitre les employés par le nom.
-Il s'occupe de l'entretien.
Voila pourquoi je n'ai jamais entendu ce nom auparavant. L'équipe d'entretient commence leur quart de travail à la fermeture des bureaux.
-Est-ce que Javier Garcias serait d'accord, si j'invitais sa fille à sortir.
Le visage passe du rose au rouge écarlate.
-Je je suis certaine qui ne verra pas d'inconvénient.
Lentement, je sors mon téléphone de ma poche arrière, j'inscris son numéro dans mes contacts.
-Merci Karlas, je t'appelle bientôt.
Nous payons chacun notre tour nos repas et je lui dis à la prochaine après lui avoir fait un clin d'œil puis je m'en vais à la table ou mes amis sont déjà installé. A mon arrivé, Dave se décale pour me laisser une place, une fois que j'ai déposé mon plateau sur la table, nous faisons notre poignée de main puis je m'installe entre lui et Lola qui est entrain d'écrire à son ordinateur portable.
-Sur quel article tu travailles, Lola. , je demande.
Elle s'arrête puis se tourne vers moi avec un air dépité, je crois bien qu'elle n'aime pas son sujet.
-Mon rédacteur m'a imposé un sujet avec lequel je n'ai aucun intérêt, j'ai essayé de lui faire comprendre que moi c'est les évènements sportif qui m'intéresse, mais il ne veut rien attendre. Il veut que j'écrive un papier sur : Pourquoi certains étudiants ont décidé de faire des études aussi loin de chez eux ? J'ai réussi à récolter quelques entrevues, mais aucune de leur histoire n'est intéressante. Tu ne connais pas une personne qui n'a pas grandit dans la région et qui est venu faire ces études ici ?
Oui, un nom me vient en tête.
-Ma colocataire vient de la côte est. , annonce Stella qui vient tout juste de s'installé devant nous avec son shaker de protéine verdâtre.
-C'est vrai ? Tu sais de quelle ville elle vient ?
Stella hausse les épaules.
-Je crois qu'elle m'a dit qu'elle vivait à Burlington, je crois.
Lola ferme son ordinateur portable pour ensuite sortir son téléphone.
-Burlington c'est où déjà, Pennsylvanie, Virginie, New York ?
-Au Vermont. , j'ai répondu à sa question sans le vouloir.
-Wow !
Lola affiche la carte des états Unis sur son écran de téléphone et reste silencieuse un moment.
-On dirait qu'elle a choisi l'université le plus éloignée de chez elle. Est-ce que tu sais pourquoi ta colocataire à choisi notre école ?
Stella secoue la tête de droite à gauche.
-J'en sais rien et je m'en balance royalement. Si tu veux savoir, va lui demander, elle se trouve là-bas avec son petit-ami.
En attendant ce mot, je me redresse pour regarder dans la direction que pointe Stella. Emma est en compagnie de ce Louis-Paul, ils sont assis l'un à face de l'autre et discutent tout en mangeant un sandwich.
-Tu es certaine qui sortent ensemble, Stella. , demande Lola.
-Hier, quand je suis arrivée dans notre chambre, il était par-dessus d'elle au sol et si je ne les avais pas interrompus, ils se seraient embrassés.
Soudainement, je suis pris d'un violent sentiment de colère. Je me tourne vers Marc qui est au bout de la table, il discute avec Dan tout en essayant de faire tourner son ballon de football sur la table. Je prends un billet de vingt dans ma poche et le dépose violemment sur la table pour attirer son attention. Il sursaute et me fait face.
-Quoi ?
-Je te pari 20 $ que tu n'es pas capable d'atteindre le premier classe assis la bas.
-Celui avec les lunettes et la chemise bleue?
-Exactement.
Il se redresse et se positionne, après avoir vérifié qu'il avait le champ libre, il s'élance et atteint Louis-Paul directement à la tête. Tout le monde de notre table se met à rigoler sauf Lola et moi-même trop en colère pour seulement penser à sourire.
Quand nos regards se croisent, Emma vient dans ma direction sans la moindre hésitation.
-Mais qu'est ce qui t'a pris ? me demande-t-elle une fois à ma table.
-Je ne sais pas de quoi tu parles ?
C'est à ce moment que Marc me demande mon 20$
-Crache l'argent Alek, j'ai réussi ton pari. Je l'ai eu en plein sur sa gueule.
-J'enlève ma main dessus l'argent pour qu'il puisse le prendre et Emma me regarde avec exaspération.
-Tu ne vois de quoi je parle ? Vraiment ? Tu me déçois, ce week-end tu m'as donné l'impression que tu étais quelqu'un de bien. Tu vaux mieux que l'image que tu dégages.
En plus elle ose me faire la morale. Soudainement, je remarque que la salle est devenue silencieuse et les étudiants nous regardent tous avec attention.
Dan se met à rire.
-Tu as passé ton week-end avec l'intello. Elle est bonne au moins ?
Le visage d'Emma devient tout blanc. Peut-être que j'aurais dû remettre à sa place mon ami, mais savoir qu'elle m'a déjà remplacé me révulse.
Je réponds à mon ami assez fort pour que les étudiants autour de nous puissent entendre et regard Emma droit dans les yeux.
-Si tu mon avis, je lui donne à peine un 4 sur 10, c'était loin d'être mémorable.
Les yeux d'Emma se remplissent de larmes, incapable de la regarder ainsi, je me retourne pour faire semblant d'être intéressé par le contenu de mon plateau.
Un instant plus tard, je sens quelqu'un me taper sur l'épaule, je me retourne, c'est Karla. Emma a disparu.
-Salut, je voulais simplement te dire, de ne pas m'appeler. J'ai entendu ce que tu as dis à cette fille et je n'ai pas envie d'être la prochaine.
Elle fait mine de partir puis reviens sur ses pas.
-Je connais un peu Emma et je suis persuadée qu'elle ne méritait pas cette humiliation.
Lola se lève subitement pour rattraper Karla.
-Entends, tu connais Emma ?
-Oui, nous sommes dans le même cours de zumba.
-Et est ce que tu sais pourquoi elle est venue étudier ici ? Ou si elle a de la famille dans la région ?
Karla fait signe que non de la tête.
-Emma est très réservée et timide.
Lola semble déçue.
-Très bien, merci.
Sans plus attendre, Karla s'éloigne pour retourner s'assoir avec ses copines.
Mon amie revient à sa place et range son ordinateur dans son sac puis s'adresse à Stella.
-Est-ce que tu sais le nom de famille de cette Emma ?
-Tu veux vraiment faire un papier sur cette fille.
On peut entendre le dédain dans sa voix.
-Absolument, plus j'en apprends sur elle plus cette personne m'intrigue. Pourquoi une jeune fille de 18 ans voudrait faire ses études aussi loin de sa famille peut-être qu'elle fuit un ex violent ou a-t-elle été victime d'inceste.
-Nous ne sommes pas dans un film. , réplique Stella. Nous sommes en Californie, peut-être voulait-elle seulement sortir de son trou perdu et vivre de nouvelles expériences.
-Mais tu ne nous l'as décrite comme une personne qui passe son temps à étudier, si elle était ici pour créer de nouvelles expériences, elle ne passerait pas son temps dans ses livres.
Stella ne trouve rien à répliquer et hausse les épaules.
-Tu ne connais pas son nom de famille ? insiste Lola.
-Johns. , je réponds.
Son nom est inscrit sur son carnet de note de biologie.
-Super, je vais aller à la bibliothèque pour faire des recherches sur elle.
Et au moment, qu'elle s'apprêtait à partir, elle pose sa main sur mon épaule.
-Je veux juste te dire que tu es un sale con.
Puis, elle s'en va, elle ramasse un papier au sol avant de quitter la salle. Je décide d'aller la rattraper, je la retrouve appuyé contre le mur entrain de lire une feuille de papier.
-Lola !
Elle se redresse et semble surprise de me voir la rejoindre.
-Tu ne sais pas ce qui s'est passé entre nous, tu n'as pas à me juger !
-Est-ce que tu sais pourquoi j'ai choisi d'être journaliste.
Sa question me surprend.
-Non.
-J'arrive à voir les détails. J'ai remarqué ton attitude changer quand Stella a parlé d'Emma et son copain, c'est a ce moment que tu as demandé à Marc de lancer ce ballon parce que tu étais jaloux.
-Je ne suis...
Elle pose sa main sur ma bouche pour me faire taire.
-Je n'ai pas terminé. , elle retire sa main avant de poursuivre. Si réellement, ils sont un couple, pourquoi était-il assis l'un en face de l'autre à la table et pourquoi n'est-il pas pris la défense d'Emma quand tu l'as humilié et même pourquoi il ne l'a pas suivit quand elle est partie en courant ? Parce qu'ils ne sont pas un couple, gros imbécile.
Puis, elle me donne la feuille qu'elle lisait avant que je la rejoigne et l'appuie contre mon torse.
-Et c'est à toi qu'elle a écrit une lettre.
Je prends le papier et avant de me quitter elle rajoute.
-Écrire une lettre c'est très old school mais j'aime ça, c'est plus officiel.
Puis, elle fait un tour sur elle-même et s'éloigne tranquillement.
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