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XXXVI - Carapace

Ce n'est que lorsque Elyas nous annonça que nous allions bientôt nous arrêter pour manger un morceau qu'Abel et moi nous tûmes. Le conducteur dirigea son véhicule vers une clairière de sable dégagée et coupa le moteur. J'allais entrer en jeu.

Comme d'habitude, mon rôle était de mettre en place un campement sommaire et de cuisiner rapidement. Je m'attelai à la tâche sans perdre de temps, je ne voulais pas décevoir celui qui me permettrait d'enfin atteindre Marrakech. Je fus étonnée lorsque son fils me rejoignit pour me donner un coup de main.

« _ Hey, te fatigue pas, ce n'est pas ton travail.

_ Non, mais on se débrouillait très bien sans toi avant, alors je ne vois pas pourquoi on ne continuerait pas. »

Sur ces mots, il se saisit d'un couteau et commença à travailler à mes côtés. Mes lèvres esquissèrent un sourire attendri et amusé. Il semblait tellement concentré et appliqué dans ce qu'il faisait, c'était adorable. Absorbé par la tâche qu'il était en train d'effectuer, il ne remarquait pas que je l'observais.

Mes yeux eurent donc tout le loisir de détailler ses cheveux en pagaille, ses yeux clairs pourtant si profonds, sa peau sombre et pourtant légèrement rougie par le soleil, sa fine bouche et sa mâchoire saillante. Il avait un charme fou, c'était indéniable.

La voix d'Elyas qui s'impatientait me tira de ma contemplation, sans manquer de me faire sursauter au passage.

« _ Bon, ça vient ? On a pas toute la journée, c'est pas un restaurant ici, c'est le Sahara ! Abel, tu n'as rien à foutre là ! »

Pendant que j'accélérais le mouvement en balbutiant des excuses inaudibles, Abel releva la tête vers son paternel pour lui faire face.

« _ Esi n'est pas ton esclave, papa, tu n'as pas à lui parler sur ce ton. Elle est là pour nous aider, mais ça ne nous empêche pas de mettre la main à la pâte aussi. »

Son père grommela quelques arguments infondés, mais finit par s'avouer vaincu en tournant le dos pour se diriger d'un pas rageur vers sa voiture. Son orgueil ayant été touché, il tint quand même à avoir le dernier mot.

« _ En tous cas, je suis affamé et on a encore de la route à faire, alors, bougez vos fesses ! À quatre mains, ça ne devrait pas être si compliqué. »

Nous ne rétorquâmes rien, conscients que nous avions gagné cette bataille, et reportâmes notre attention sur la nourriture dans un silence gêné.

« _ Tu n'avais pas à t'interposer, finis-je par murmurer. J'ai déjà énormément de chance de voyager avec vous...

_ Il n'avait pas à te traiter de la sorte. Mon père est un peu macho sur les bords, il faut bien que quelqu'un lui fasse remarquer que ce n'est pas normal, me rassura-t-il. »

Je haussai les épaules, ne sachant pas trop quoi ajouter à ça.

« _ Je ne veux pas être la cause d'une dispute entre vous deux, expliquai-je. La prochaine fois, tu pourras t'abstenir. »

Abel soupira lourdement. Visiblement, ma réaction l'avait agacé. Il inspira profondément avant de prendre la parole.

« _ Esi... Si quelqu'un te tend la main, tu n'es pas toujours obligée de la lâcher et de te laisser tomber dans le vide. Il faut savoir accepter un peu d'aide de temps en temps, même si je me doute que ça blesse un peu ton égo, ricana-t-il. »

Je pouffai. Apparemment, le jeune homme avait d'ores et déjà cerné mon fort caractère. Après tout, ce n'était pas difficile à remarquer.

« _ Je n'ai pas besoin d'aide, rétorquai-je tout de même. Je me suis toujours débrouillée seule, et ce n'est pas aujourd'hui que ça changera. Ne t'inquiète pas pour moi.

_ Très bien, lâcha-t-il froidement. Si tu penses n'avoir besoin de personne, alors je n'ai rien à faire ici. Tu n'as qu'à finir seule. »

Il lâcha l'ustensile qu'il tenait dans la main, me balança presque la viande sur laquelle il travaillait, et se releva pour rejoindre son père à l'arrière du quatre-quatre. J'avais tout gagné. Je le regardai s'éloigner, lasse, avant de me remettre à cuisiner.

J'avais vraiment un don pour faire fuir les gens. Il fallait clairement que j'arrête de me comporter aussi méchamment vis à vis des autres. Je regrettais déjà mes paroles, mais ma dignité m'empêchait d'aller m'excuser. De toutes façons, je devais finir ce que j'étais en train de faire.

Je n'arrivais pas à m'en empêcher. Depuis mon oncle et Yeleen, je me sentais obligée d'éloigner immédiatement toute personne trop proche de moi. J'avais trop peur que cela aille trop loin, j'avais trop peur de m'attacher à quelqu'un, qui risquerait de me lâcher par la suite. C'est ce qu'ils faisaient tous.

Je lançai rageusement un dernier légume dans la casserole, et appelai les garçons. Je les servis, et le repas se déroula dans un silence des plus complets. Je ne faisais que tourner et retourner ce qu'il venait de se passer dans ma tête. Je ne savais pas quoi faire.

Ces questions se bousculaient encore dans mon esprit lorsque je faisais la vaisselle, et même lorsque je rangeais tout avant de reprendre ma place sur la banquette avant sans un mot. Il allait vraiment falloir que je change, ou ce voyage deviendrait rapidement un cauchemar pour nous tous.

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