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XVIII - Promesse

Yeleen n'avait pas essayé d'aborder le sujet de ma grand-mère ou de ce qu'il s'était dit entre nous lorsque je lui avais fait mes adieux. Cela me convenait très bien ainsi, je ne tenais pas à ce qu'une nouvelle personne soit au courant des raisons qui me poussaient à faire ce voyage. Je pouvais tout simplement passer pour une jeune femme souhaitant rejoindre l'Europe pour fuir la guerre régnant dans son pays, et cela me convenait très bien.

« _ On est plus qu'à un jour de voyage de Tamanrasset, le village de ta grand-mère n'était pas si éloigné de la civilisation, m'informa mon amie. »

J'acquiesçai, ne ressentant pas le besoin de faire un commentaire. Je préférais m'attarder sur la façon dont mon esprit venait de qualifier celle qui me tenait compagnie depuis le début de ma traversée. Devais-je toujours la considérer comme une simple amie ? Ou était-elle devenue beaucoup plus à mes yeux ? Je ne savais pas quoi en penser, et ma fierté m'empêchait de poser cette question à la principale intéressée.

« _ Qu'est-ce qu'on est censées faire, Esi ? m'interrompit-elle.

_ Par rapport à... ? la questionnai-je, perdue.

_ Nous deux, imbécile, soupira-t-elle excédée.

_ Oh... soufflai-je. Je n'en ai aucune idée.

_ Comment suis-je censée te considérer ? Tu fuis des sentiments que tu es pourtant bien consciente de ressentir. Je ne sais pas comment me comporter avec toi. »

Je restais silencieuse, ne sachant vraiment pas quoi répondre. Oui, j'aimais Yeleen. Non, je ne pourrais pas me passer d'elle. Oui, j'aimais l'avoir à mes côtés. Mais j'étais terrifiée. Terrifiée par les sentiments que je pouvais ressentir, terrifiée par le mal qu'ils pourraient m'apporter, terrifiée par la souffrance qui pourrait s'emparer de moi si jamais cela se passait mal. J'étais totalement bloquée entre ces nombreux sentiments paradoxaux.

« _ Esi... Tu n'as pas à avoir peur. Je ne te laisserai jamais. Tu l'as dit toi-même, je n'ai rien d'autre à faire, de toutes façons, plaisanta-t-elle. Je te promets de ne jamais te lâcher, ma belle, acheva-t-elle plus sérieusement. »

Yeleen m'avait prouvé à quel point je pouvais lui faire confiance. Je savais qu'elle en était digne, que je pouvais m'appuyer sur elle. Mais je ne parvenais pas pour autant à laisser ce blocage de côté. J'avais déjà tant perdu. J'avais peur de ne pas survivre à un autre vide qui se creuserait dans ma poitrine. J'avais peur de ne jamais retrouver la lumière si je sombrais.

« _ Je ne sais pas quoi faire, Yeleen... Ce sentiment ne veut pas me lâcher, gémis-je.

_ Je t'aiderai à dépasser ça. On y arrivera, Esi. Je t'en fais la promesse. »

J'acquiesçai, gênée. Je voulais bien faire cet effort. Je voulais bien essayer de faire face à mes peurs, pour elle, pour nous. Pour être heureuse. Enfin. Cette seconde aventure qui se proposait à moi serait tout aussi compliquée que la première, mais j'étais prête. Je me battrai pour cet amour naissant qui faisait petit à petit son nid dans mon esprit.

~ ~ ~

« _ La ville est là ! se réjouit Yeleen. »

Trépignant d'impatience sur l'une des bosses de son pauvre chameau, elle pointait un immense rocher aux couleurs flamboyantes du doigt. Ce dernier marquait l'entrée de la belle Tamanrasset, comme j'avais pu l'apprendre grâce à l'éducation qu'avaient tenu à m'apporter mes parents.

Tamanrasset, comme toute ville étape du désert qui se respecte, était plutôt grande et offrait une magnifique architecture à nos yeux émerveillés. Nous retrouvions enfin les magasins, la vie fourmillante qui habitait ce genre d'agglomération. Cela faisait un bien fou, et était tout aussi intimidant qu'impressionnant.

Cette fois-ci, bien qu'ayant mis le pied dans un tout autre territoire que celui sur lequel reposait Agadez, nous n'eûmes pas l'imprudence de confier notre animal au premier venu. Les rues étaient plus larges ici, et nous permettaient donc de le garder avec nous. Nous effectuâmes à peu de choses près le même manège que dans la ville précédente.

« _ Tu restes là ? J'ai quelque chose à faire, m'informa finalement Yeleen. »

J'acquiesçai, malgré tout très intriguée et apeurée par sa requête. L'idée folle qu'elle ne reviendrait jamais de la petite ruelle qu'elle venait d'emprunter me traversa l'esprit. Elle allait m'abandonner là. Mais mon hypothèse n'avait aucun sens, considérant le fait qu'elle avait laissé à ma charge toutes ses affaires et son chameau.

La jeune femme revint vers moi quelques instants après, un petit paquet rectangulaire à la main. Je mis quelques secondes à l'identifier comme une boîte de cigarettes. J'en avais souvent vu dans mon quartier de Bamako, mais jamais personne de ma famille n'y avait touché, c'était donc la première fois que j'en voyais d'aussi près.

« _ Tu as déjà fumé ? me demanda-t-elle. »

Je secouai la tête dans une réponse négative, assez peu certaine du comportement à adopter.

« _ J'aime bien m'en griller une de temps en temps, continua-t-elle. C'est apaisant. »

Je restais silencieuse. Elle faisait bien ce qu'elle voulait, cela ne me regardait pas vraiment. Ma mère m'avait déjà parlé des effets néfastes de ce petit tube entouré de papier, mais ma curiosité l'emportait. Une petite de temps en temps, cela ne devait pas faire beaucoup de mal, si ?

« _ J'aimerais bien essayer, lançai-je timidement. »

Yeleen me sourit, sortit deux cigarettes du paquet, et en alluma une avant de me la tendre. Je me saisis de l'objet et le portai à mes lèvres comme je l'avais vu faire par les fumeurs qui m'entouraient. J'inspirai la fumée, et ne tardai pas à tousser violemment, les larmes aux yeux. Mon amie était tordue de rire, et finit par s'étouffer elle aussi à force de s'esclaffer.

Je lui tirai la langue dans une moue boudeuse, et réitérai l'opération que je venais d'effectuer, réussissant cette fois à bien inhaler la fumée sans qu'elle ne me chatouille la gorge. Je n'allais certainement pas en fumer d'autres d'ici quelques temps, mais il fallait avouer que ce n'était pas désagréable. Je n'en voyais tout simplement pas vraiment l'intérêt.

Une fois nos cigarettes consumées, nous partîmes à la recherche d'un petit hôtel où passer la nuit, notre journée ayant été relativement fructueuse. Nous allions enfin pouvoir goûter au confort d'un lit, et cela nous réjouissait considérablement.

Après un maigre repas pioché dans nos réserves personnelles, nous montâmes donc nous coucher dans la petite mansarde que nous avions louée. Cette nuit, nous dormirions sur nos deux oreilles.

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