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X - Horreur

Les formes d'une ville se dessinaient au loin à travers les nappes de chaleur produites par le soleil frappant du milieu de journée. La vision en devenait donc tremblante et floue, on aurait pu croire à un mirage si nous n'avions pas déjà passé plusieurs jours à marcher, pour atteindre cette Agadez tant attendue. Dans quelques heures, nous pénétrerions dans son enceinte.

Il était étrange de revoir autant de civilisation concentrée dans un même endroit après des dizaines de jours à marcher quasiment seul dans le désert. Yeleen semblait du même avis. Nous avions toutes deux été habituées à notre confortable solitude, ou bien à la présence silencieuse et discrète de l'autre.

Un commun accord avait été établi entre nos deux personnes sans qu'aucun mot ne soit prononcé. Si nous nous parlions chaque jour par nécessité, les discussions sur tout et rien étaient rares entre nous. Depuis que nous nous étions ouvert nos cœurs mutuellement, c'était comme si nous jugions avoir largement assez parlé pour les années à venir.

C'est donc toujours dans le silence, mais emplies d'une hâte palpable, que nous entrâmes dans la ville. Aussitôt, des effluves diverses s'emparèrent de nos sens tandis que les bruits de la population remplissaient nos tympans. L'agitation régnait partout, des stands étaient dressés dans tous les coins pour vendre des produits divers et variés, autant touristiques qu'utiles au voyage, et des cris retentissaient dans chaque rue dans l'espoir d'attirer un quelconque client.

Un petit groupe d'enfants nous repéra et fonça sur nous en criant, fascinés par l'animal qui nous accompagnait. Il allait être compliqué de se balader dans la ville tranquillement, entre l'intérêt que provoquait notre monture peu discrète, et l'étroitesse des chemins frayés entre les différentes boutiques. Nous allions donc devoir nous résoudre à le laisser quelque part le temps de faire nos affaires.

Quelques minutes plus tard, nous avions confié notre compagnon à un vieux fermier habitant en bordure de la ville, contre deux ou trois broutilles qu'il fut heureux de recevoir. Il n'était pas bien riche, comme la plupart de ses voisins. Nous repartîmes donc au cœur de la ville à la seule force de nos jambes, notre but premier étant de se faire un peu d'argent pour réaliser nos achats par la suite.

Nous vendîmes tout d'abord quelques objets donc nous n'avions l'utilité où que nous avions volés au préalable, avant de commencer à proposer nos services pour porter des marchandises, attirer des clients, amener un colis ou un message d'un marchand à un autre. Tout cela nous apporta assez d'argent, en plus du vol évidemment, pour nous procurer le strict nécessaire.

Après avoir pris le temps de remplir plusieurs bidons d'eau potable, nous nous traînâmes, ralenties par les litres que nous transportions à mains libres, jusqu'à la ferme où nous avions précédemment abandonné notre porte-charge favori. Nous entrâmes dans la maisonnette pour prévenir le propriétaire des lieux de notre présence et pouvoir accéder à la cour où nous attendait l'animal.

Yeleen, passée devant moi, se figea soudainement et je manquai de lui rentrer dedans de peu. Elle ne daigna cependant pas plus bouger de sa place, restant obstinément debout sur le seuil de la porte. Je passai alors ma tête par-dessus son épaule pour savoir ce qu'elle fixait de si important pour me bloquer ainsi le passage. Je poussai un petit cri d'horreur devant la scène qui nous faisait face.

Le vieillard était étendu au sol dans une position surnaturelle. L'un de ses bras était coincé derrière le pied d'une table, complètement tordu. L'autre était strié de plaies ressemblant à de larges coupures. De ses jambes, il n'en restait plus qu'une, l'autre se réduisant à un moignon sanguinolent. Pour finir, sa poitrine se teintait au fur et à mesure d'une couleur pourpre, une ouverture béante se trouvant non-loin de son cœur.

Je portais une main à ma bouche, horrifiée. Un haut le cœur tenta de se frayer un chemin jusqu'à mon œsophage, mais je le retins de peu. L'entièreté de la maisonnette était sans dessus dessous. Les meubles avaient été balancés en tous sens, le peu d'objets que possédait le vieil homme étaient étalés dans les quatre coins de la pièce de vie. Les tiroirs et autres boîtes de rangement avaient été éventrés.

C'était comme si quelqu'un était à la recherche d'une chose importante, et qu'il avait été prêt à tout pour la retrouver. Je suivis du coin de l'œil la silhouette de Yeleen qui s'avançait prudemment à travers les décombres afin d'atteindre la porte donnant sur la cour intérieure. Elle y jeta un rapide coup d'œil avant de revenir vers moi à pas feutrés. Je n'osais pas esquisser le moindre geste devant cette scène macabre.

« _ Ils l'ont pris avec eux, m'informa-t-elle. Viens, il ne faut pas rester là. C'est dangereux. »

Comme je ne bougeais toujours pas, elle m'attrapa le bras et me traîna à l'extérieur de la bâtisse. Elle me laissa plantée là avant de disparaître dans la grange et d'en ressortir quelques minutes plus tard, traînant une espèce de petit chariot-brouette qu'elle arrêta devant moi.

« _ On va mettre les bidons et certaines de nos affaires là-dedans. Gardes-en un peu sur toi tout de même, on ne sait jamais. Tu as vu de quoi les gens étaient capables. »

J'obtempérai sans dire un mot, encore secouée par ce que je venais de voir. Qui était capable d'une cruauté pareille ? Et que cherchaient-ils de si important pour en arriver à des actes aussi macabres ? L'image du pauvre fermier ne cessait de repasser devant mes yeux. Il allait encore si bien, quelques heures auparavant...

« _ Tu es sourde ou quoi ? Il ne faut pas rester là. Bouge-toi, Esi ! »

Je relevai la tête pour remarquer que Yeleen était déjà quelques pas devant moi, traînant sa charrette miniature derrière elle. Je me hâtai de la rejoindre, n'ayant aucune envie de rester sur les lieux de ce massacre seule. Soudain, une idée me traversa l'esprit.

« _ Attends-moi là deux minutes, ordonnai-je sans le vouloir. »

Je revins sur mes pas en courant et pénétrai dans la maisonnée hâtivement. En tâchant de ne pas poser mes yeux sur le corps, je fouillais le sol à la recherche de ce dont j'avais besoin. Je poussai un petit cri de victoire en mettant la main sur une boîte d'allumettes. Je ressortis lentement, et commençai à craquer tout son contenu en le jetant dans la bâtisse et dans la grange. Bientôt, les bâtiments s'enflammèrent. Je m'éloignai prudemment pour rejoindre Yeleen, soulagée.

« _ On peut y aller, lançai-je. »

La jeune femme me sourit gentiment, tout à fait d'accord avec mon acte, et nous nous éloignâmes de la ferme en feu.

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Média : Agadez

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