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1.5

Un jour, enfin, Prunelle vit, de ses propres yeux, une coccibeille. C'était une vraie : rouge et jaune, avec des pois et des rayures noires. Elle était exactement comme la coccibeille en peluche, en plus petit. Elle se posa sur son bras, et Prunelle la regarda avec de gros yeux, surpris et émerveillé. Puis elle esquissa un petit sourire, venant de réaliser que son adulte avait quand même eu tort. La coccibeille n'était absolument pas géante, contrairement à ce qu'il lui avait toujours dit des animaux. Au contraire, la coccibeille était bien plus petite que le doudou auquel elle ressemblait.

Soudain, alors que Prunelle se faisait ces réflexions, son adulte se précipita sur la coccibeille, comme pour la faire fuir. Puis, avec un cahier, il l'écrasa sur le sol. C'était la première fois que Prunelle voyait son adulte faire preuve de violence. Lui qui chaque jour lui parlait de ces fabuleux animaux réels et de leur triste disparition, il venait de tuer l'un d'entre eux ! Cela n'avait aucun sens.

Prunelle se mit à pleurer, incapable de comprendre ce qu'il venait de se passer. Quand la confusion la perturbait, elle réagissait toujours en pleurant. Alors, son adulte prit la voix douce qu'il utilisait chaque fois qu'il cherchait à la calmer :

« Ne t'inquiète pas, Prunelle. Elle est morte, maintenant. Elle ne pourra plus rien te faire. Il n'y a plus de raison d'avoir peur.

–Je n'ai pas peur.

– Tu es une fille courageuse, si tu n'as même pas eu peur. La coccibeille aurait pu te piquer, et sa piqure fait très mal. Mais ne t'inquiète pas, je serai toujours là pour te protéger.

– Je croyais que les coccibeilles portaient bonheur.
– Oui, c'est vrai. D'ailleurs, comme celle-ci s'est posée sur toi, il y a probablement de très jolies choses qui vont t'arriver dans les jours qui viennent. »

Prunelle ne comprenait plus rien. Elle demanda : « Mais les coccibeilles portent bonheur ? Ou bien elles sont dangereuses ?
– Les deux à la fois. Elles portent bonheur, mais elles font aussi très mal. Si tu veux mon avis, il vaut mieux ne pas en croiser. On peut avoir du bonheur sans utiliser de coccibeille. Mais les piqures de coccibeilles, on préfère ne jamais en subir.
– Donc, il vaudrait mieux qu'elles n'existent pas ?

– Non, Prunelle. C'est plus compliqué que ça. Le monde a besoin de tous les animaux. Quand ils disparaissent, c'est catastrophique. La coccibeille nourrit par exemple les libediles et, sans elles, on n'aurait plus de libediles. Ainsi de suite, à l'infini. Chaque animal est important pour le monde. »

Encore une fois, son adulte agissait de façon insensée et incompréhensible. Elle tenta de comprendre : « Si la coccibeille est importante, alors, pourquoi tu l'as tuée ?

– Je l'ai tuée parce qu'elle était importante pour le monde mais que, toi, tu es plus importante pour moi.

– C'est plus important d'être importante pour toi que d'être importante pour le monde ? Ca veut dire que tu es plus important que le monde ?
– C'est plus compliqué que ça. Mon rôle, c'est de veiller sur toi. Il faudrait aussi qu'on veille tous sur le monde, c'est vrai. Mais souvent, c'est dur de tout faire à la fois. Il faut choisir ses priorités et, la mienne, c'est toi.

– Mais qui veille sur les animaux ?

– Un peu tout le monde, je crois.

– Même toi alors ?

– Oui, quand ils ne s'attaquent pas à ma Prunelle.

– Je ne trouve pas ça très logique.

– C'est normal. Tu es encore petite. Tu comprendras en grandissant. »

C'était ce que son adulte lui disait tout le temps ; ou en tout cas bien trop souvent. Mais, cette fois, ça semblait encore plus insensé que les autres. Elle demanda confirmation qu'elle n'était pas en train de se faire piéger : « Il y aura toujours des coccibeilles, quand je serai grande ?

– Peut-être pas, malheureusement.

– Alors, je ne comprendrais jamais.

– Tu comprendras peut-être quand même. »

Prunelle était exaspérée par les réponses qu'on lui faisait. Elle ne pouvait pas accepter ça : « J'espère que non. J'espère que je ne comprendrais jamais comment on peut tuer un être vivant. C'était le premier doudou que je voyais ! Tu te rends compte ?

– Ce n'était pas un doudou : c'était un animal.

– Ce n'est pas la même chose ?

– Non, Prunelle. Les animaux sont réels. Les doudous sont des faux.

– Tu veux dire que les animaux sont ceux qui sont vivants, et que mes animaux à moi ne sont que des doudous ?

– Oui, c'est ce que j'ai dit.

– Non, ce n'est pas ce que tu as dit. Je pense que mes animaux sont beaucoup plus réels que les animaux. Ils existent beaucoup plus.

– Ils ne sont pas vivants.

– Ils ne sont pas vivants, non. Mais ils sont beaucoup plus nombreux, on en voit beaucoup plus souvent, et ils font beaucoup plus partie de ma vie. Ils existent beaucoup plus. Et, en plus, ils ne peuvent pas mourir. »

Son adulte sembla alors s'adoucir, en lui répondant : « Tu as peut-être raison, Prunelle. Certains des doudous que tu as représentent des animaux qui n'existent déjà plus du tout. En un sens, le doudou existe plus qu'eux.

– Mais il y a des doudous qui existent vraiment en vrai, comme la coccibeille ?

– Oui, il y en a. Chaque jour un peu moins que la veille, mais il y en a.

– Comment ça, chaque jour un peu moins que la veille ?

– Chaque jour, il y a des animaux qui cessent d'exister.

– Comme la coccibeille ?

– Non. Cette coccibeille là est morte, mais il en reste encore beaucoup d'autres. »

Prunelle avait envie de le croire mais, en même temps, elle ne pouvait s'empêcher de lui demander : « Comment tu peux le savoir ?

– Parce qu'il y a encore beaucoup de coccibeilles.

– Mais imagine qu'aujourd'hui, plein de personnes aient écrasé des coccibeilles avec des cahiers, en se disant exactement la même chose que toi ? Comment tu peux savoir que tu n'as pas tué la dernière coccibeille ?

– Ne t'inquiète pas, Prunelle, il y a vraiment peu de chances que ce soit le cas.

– Comment tu peux le savoir ?

– Grâce à des calculs compliqués que savent faire les adultes. Ça s'appelle les probabilités.

– Un jour, moi aussi, je saurais calculer la probabilité de tuer la dernière coccibeille ?

– Peut-être que oui, et peut-être que non. Même moi, je ne sais pas le calculer.

– Mais tu ne viens pas de dire que c'était grâce à ce calcul que tu pouvais me répondre ? »

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