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8 - un bobo = un bisou




Je n'avais plus jamais porté la robe. Ni aucune autre robe, d'ailleurs. Je l'avais jeté au fond de mon armoire, sous un carton, et j'avais maudit son existence.

Notre vie avait repris, et suite à son anniversaire, je remarquais que Jungkook m'intégrait à tout ce qu'il entreprenait avec Heather. Il m'invitait lorsqu'ils se retrouvaient le samedi, et le midi, nous déjeunions ensemble. Je voyais que ça la contrariait, mais Jungkook faisait comme si de rien n'était. Pourtant, les yeux d'Heather me harponnaient et me trainaient sous l'océan de sa furie pour me noyer.

Jungkook poursuivait ses entrainements de boxe auxquels j'assistais trois fois par semaine. Au départ, je suivais avec une concentration hors du commun, persuadé qu'il s'agissait là d'une compétition entre moi et Heather pour savoir sur lequel de nous il poserait les yeux lorsqu'il en aurait l'occasion. Mais je compris rapidement que Jungkook resterait concentré durant ses 2 heures d'entrainement sans jamais lever les yeux une seule fois dans notre direction.

Pas qu'il nous ignore volontairement, il était simplement dans son élément, et rien ne pouvait le distraire. Pas même les yeux bleus d'Heather ou même sa manière de repousser ses longs cheveux blonds derrière ses épaules. Elle avait beau minauder durant toute sa séance, croiser et décroiser les jambes ou pousser de petits soupirs, il ne lui accorda jamais aucune attention.

C'est ainsi que j'entrepris de dessiner mon meilleur ami. Assis dans un coin de la salle, mon crayon s'activait pour représenter les corps en sueur porter des coups d'une violence inouïe. Je sais que d'une certaine façon, j'en profitais pour éviter de regarder les poings de ce type rencontrer la mâchoire de Jungkook. J'étais frêle et aussi fin qu'une petite fille, alors je n'aurais pas pu le défendre, bien que l'envie soit là, tapie au creux de mon ventre.

Chaque coup, chaque plainte étouffée me serrait le cœur. Alors je me concentrais davantage sur mon dessin, et je respirais l'odeur du cuir et des échauffements.

C'est fin novembre, lors d'un samedi où la pluie glacée traversait mes vêtements, que le drame eu lieu. J'étais en retard. Ma mère m'avait retenue pour me sermonner. « Tu es trop casanier, Taehyung ! Tu n'as aucun ami en dehors de Jungkook, j'aimerais que tu sortes, que tu vois du monde ! Ne veux-tu pas faire un sport, une activité ? ».

J'avais tenté de l'en dissuader, mais elle avait insisté. Depuis le début de l'année scolaire, elle me provoquait et me menaçait de m'inscrire au judo. Je détestais l'idée, ce sport, et je n'avais aucune envie de me rendre à ces cours. Pourtant, ce jour-là, elle pointa son index dans ma direction et m'assura que je devrais m'y préparer, car elle ne me laisserait pas gâcher ma jeunesse en restant enfermé entre quatre murs, que ce soit les nôtres, ou ceux de la famille Jeon.

J'arrivai à la salle de boxe complètement trempé et essoufflé. Lorsque j'entrai, je tentai de rester discret, bien que certains regards s'abandonnent déjà sur ma silhouette fluette. Les sourires se retenaient de s'étoffer en rire, et les ricanements se firent discrets. Pourtant, je les remarquai, mais n'y prêtai pas attention. Je rejoignis Heather, assise sur un banc, et elle me sourit.

— Salut, Tae !

— Salut.

— Alors, qu'est-ce qui t'es arrivé, pourquoi t'es en retard ?

— Ma mère... elle veut m'inscrire au Judo.

— Aïe... grimaça-t-elle en tordant sa bouche recouverte de rouge à lèvres.

Oui, parce qu'en plus d'être la plus belle créature de l'univers, Heather avait accès au maquillage, crée pour embellir ce qui était déjà monstrueusement parfait.

— Ça n'arrivera pas, je l'en dissuaderai.

Elle haussa les épaules, et son regard se reporta sur notre sportif commun. Jungkook portait le maillot que je lui avais offert. Ses biceps luisaient de sueur et ses muscles se contractaient sous l'effort. Ses cheveux étaient trempés, et sous les boucles, derrière sa garde, je distinguai la ligne de ses sourcils froncés, puis ses yeux se poser sur moi. Il m'observa rapidement ôter mon écharpe et me séparer de ma doudoune, et son regard tomba sur ma gorge, puis mes bras fins et mon torse.

Mais avant que j'ai eu le temps de lui répondre d'un sourire, le poing de son adversaire frappa. Un crochet du gauche heurta son arcade, et je lâchai un cri peu viril.

— Jeon !!! Putain de merde !!! hurla l'entraineur. Ta garde !!!

Jungkook se prit une tape derrière la tête, assez sèche et agressive de la part de monsieur Kang qui ne le lâcha pas durant le reste de la séance. Son arcade sourcilière pissait le sang qui se répandait le long de sa tempe et jusque dans son cou. Je gardai mon regard sur lui, clignant à peine des yeux de peur qu'il disparaisse. La boule dans ma gorge resta jusqu'à ce que le coup de sifflet retentisse, que les épaules des deux combattants s'affaissent, et qu'ils ôtent leurs protège-dents.

Je fonçai sur Jungkook, bousculant Heather et lui donnant un coup d'épaule pour la devancer. Sans attendre, j'attrapai son visage en coupe entre mes mains, et observait le liquide rouge se mélanger à ses cheveux devenus poisseux.

— Tu es blessé !

Ma voix était plus un geignement qu'autre chose, et je me détestais d'agir ainsi. Si les rires s'accentuèrent dans mon dos, Jungkook ne bougea pas, et enroula ses mains autour de mes poignets, ses yeux noirs noyés dans les miens, horrifiés.

— Je vais bien, Taehyungie-hyung.

Mon cœur se liquéfiait d'amour lorsqu'il prenait se ton mielleux avec moi. Et ce surnom me faisait tourner la tête. Je ne voyais plus que nous, enveloppés dans un halo de douceur et d'amour. Les sourcils arqués vers le bas, je poursuivis :

— Il faut t'emmener à l'hôpital !

De nouveau, les rires s'esclaffèrent derrière moi, et mon regard bifurqua jusqu'à eux. Trois garçons encore affublés de leurs gants, se moquaient ouvertement de moi. J'étais blessé, mais ce n'était pas la première fois. Et l'état de Jungkook me préoccupait bien plus que le reste.

— J't'assure, je vais bien... murmura-t-il tout près de moi.

Son pouce caressa le dessus de ma main, et je sentis la chaleur émaner de son corps encore transpirant. Je voulais me jeter sur ses lèvres, l'embrasser jusqu'à ce que la nuit nous enveloppe. Je voulais qu'il me serre entre ses bras forts et musclés et qu'il ne me laisse jamais repartir.

Nos regards s'accrochèrent encore une poignée de secondes, jusqu'à ce que je me fasse repousser de façon brusque par Heather, qui se jeta au cou de son petit-ami dans une attitude théâtrale.

— Oh, Jungkook ! Est-ce que tout va bien ? Je suis désolé que tu aies reçu ce coup !

— C'est rien...

À un mètre à peine, je la vis poser sa tête contre son torse, puis se redresser et l'attirer à elle pour l'embrasser amoureusement devant tout le monde. J'étais vert de rage, et de jalousie. Ce moment était le mien, et elle me l'avait volé. Pire, il passa ses bras autour de sa taille et lui sourit. Mon cœur se serra. Il lui offrait sa fossette sur un plateau d'argent. Il la lui livrait, à elle seule. Ses yeux bleus fichés dans les siens, aussi sombres que la nuit. Ses lèvres s'étirèrent et il lui livra un magnifique sourire.

— C'est bon, il n'est pas en sucre !!! râla l'entraineur en les séparant. Il pratique la boxe, ce sont les aléas, et s'il n'avait pas été distrait, ce ne serait pas arrivé, pas vrai ?! gronda-t-il à l'attention de mon meilleur ami.

Jungkook releva le regard vers moi, et l'entraineur lui donna un coup dans les côtes.

— Pas vrai, Jeon ?!

— Oui, coach !

Il désinfecta, essuya le sang, et lui appliqua des strips pour refermer la plaie.

— Je vais interdire l'accès aux filles, si ça continue !

— Mais j- protesta Heather, alors que monsieur Kang lui livrait un regard dur.

— Veille à ne plus le distraire où je ne veux plus de toi dans ma salle, c'est compris ?!

— Bien, monsieur...

Le petit homme trapu grogna de satisfaction, puis avant de regagner les vestiaires, s'arrêta face à moi. Heather sautait de nouveau au cou de Jungkook pour l'embrasser, tandis que les autres garçons le charriaient, certainement jaloux qu'il ait une si jolie petite amie.

— Je sais qu'elle n'a rien à voir là-dedans. Je ne comprends pas bien votre relation, et je m'en fiche... mais assure-toi qu'il garde la tête froide pendant les combats, ou ce n'est pas moi qui lui tomberais dessus à la sortie si les autres se rendent compte de la façon dont il te regarde, c'est clair ?!

Je manquai de m'étouffer avec ma propre langue. Un frisson me parcouru l'échine, et avant que j'aie pu répondre quoi que ce soit, l'entraineur Kang s'éloigna en rouspétant.

**

Jungkook raccompagna Heather chez elle, tandis que je marchai derrière eux, à quelques mètres, afin de leur laisser un peu d'intimité. Sur le pas de sa porte, il se pencha pour l'embrasser, et je me détournai. Au loin, la mer nous renvoyait ses embruns. Je respirai profondément, et fermai les yeux, jusqu'à ce que je sente son épaule toucher la mienne.

— On y va ?

— Hmm...

— Est-ce que tout va bien ?

— Ça va.

Je ne pouvais pas me défaire des mots de l'entraineur Kang. « Si les autres se rendent compte de la façon dont il te regarde... ». J'aurais voulu retourner là-bas, dans cette salle qui sentait le cuir et la transpiration. J'aurais voulu lui demander de développer, de me raconter ce qu'il pouvait voir avec ses yeux que les miens étaient incapables de remarquer. J'aurais voulu l'entendre dire que je n'étais pas seul, et que malgré tout ce que nous pouvions vivre, Jungkook m'aimait aussi, de la même manière que je l'aimais moi.

Cependant, j'étais bien trop lâche pour demander quoi que ce soit à cet homme.

— Tu es sûr ?

Je rouvris les yeux, et observai les rares étoiles dans le ciel de cette fin novembre.

— J'ai eu peur pour toi, tout à l'heure.

— J'ai vu... soupira-t-il en fourrant les mains dans ses poches.

Nous restâmes silencieux un moment, puis je longeai la plage et il me suivit, son coude touchant légèrement le mien, dans un silence apaisant. Malgré tout, la boule dans ma gorge était toujours là. Alors je me lançai.

— Heather t'a distrait tout à l'heure... il faut que tu fasses attention... je refuse qu'elle assiste à tes entrainements si c'est pour te retrouver amoché à la sortie, Jungkook.

Il s'arrêta et je m'immobilisai face à lui.

— Ce n'est pas elle qui m'a distrait. C'est toi.

— Moi ?

Mon cœur tambourina dans ma poitrine.

— Oui... je...

Sa phrase resta en suspend un instant, et il baissa les yeux. Le bout de mes doigts frôla les siens, et je demandai tout bas :

— Dis-moi...

— Je... lorsque tu es arrivé complètement trempé, je nous ai revu à mon anniversaire, lorsqu'on a fait cette bataille d'eau... tu étais trempé aussi... et je... je...

Le jour où j'avais porté cette fameuse robe. Ma gorge se noua, et mon rythme cardiaque s'accéléra de plus belle. Son regard se redressa, et s'accrocha au mien.

— Je t'ai revu dans cette robe... bleu et blanche... je t'ai revu, et je... j'ai été distrait.

J'esquissai un sourire, les yeux larmoyants. Il n'y avait rien qui aurait pu me mettre plus en joie. Je pensais que Jungkook souhaitait effacer de sa mémoire ce souvenir humiliant, mais peut-être pas, finalement.

— Tu étais joli, ce jour-là, dans cette robe, avoua-t-il les joues roses.

Il était à croquer, et je ne pus retenir l'énorme sourire qui fleurit sur mes lèvres. J'étais un adolescent transi d'amour, qui ne demandait qu'à laisser son cœur parler. Je mourrai d'envie de me laisser aller, de sentir la chaleur envahir mon cœur et mon corps, et de laisser libre court à mes émotions. Ma main effleura sa joue, et mon regard se noya dans le sien. Il baissa les yeux, embarrassé. Puis délicatement, j'effleurai sa blessure du bout de mon doigt.

— Est-ce que ça fait mal ?

— Non, plus maintenant.

Je lui souris, et sans qu'il s'y attende, je l'embrassai aux coins des lèvres.

Jungkook ne me repoussa pas vraiment, mais il se recula, surpris, et le regard perdu. Ses yeux balayèrent le sol, et il instaura une barrière entre nous. Je ne sentais plus sa chaleur, ni sa douceur. Il se remit en marche, et je l'accompagnai, mon regard sondant son visage perplexe. Lorsque nous arrivâmes au bas de mon immeuble, il s'arrêta, et se racla la gorge.

— Hm, alors à demain ?

— Oui, d'accord...

Il s'éloigna sans me regarder, les mains dans les poches. Mais avant qu'il ne disparaisse à l'angle de la rue, je l'interpellai.

— Jungkookiiiiie !!

— Oui ?

Je trottinai jusqu'à lui, et m'arrêtai à bonne distance.

— Je voulais juste te remercier... pour le compliment sur la robe...

— Oh, d'accord.

— Désolé, je ne voulais pas t-

— Ce n'est rien, hyung... oublions ça. Amis ?

Ma gorge et mon cœur se serrèrent à l'unisson et je ravalai un sanglot. Les larmes au bord des yeux et le nez rouge, j'acquiesçai dans un faible sourire.

— Pour la vie.

**

Après l'épisode du bisou volé, Jungkook fut plus distant. J'essayais vainement de reprendre ma place, mais il passait du temps avec Heather, et je les avais surpris à plusieurs reprises sans moi, en rendez-vous en amoureux.

Blessé, je me fis une raison. Jungkook était un jeune garçon de 13 ans, hétérosexuel, et j'étais son ami bizarre incapable de choisir dans quel corps il souhaitait vivre. Je m'étais fait une raison : Jungkook n'avait pas voulu me blesser près de la plage ce soir-là, et les propos de l'entraineur Kang n'avaient plus la même saveur. J'étais persuadé qu'il me détestait, et que c'était sa façon à lui de m'évincer de la salle de boxe. Alors peu à peu, j'avais espacé mes visites, et prétexté avoir du travail personnel à faire chez moi. Jungkook ne s'y opposa pas, et entre nous, j'avais de plus en plus de mal à supporter la présence d'Heather entre nous.

Il m'avait promis qu'elle ne prendrait pas trop de place, et il avait eu raison. Elle n'avait pas pris trop de place, elle avait pris ma place.

**

Le drame survint début décembre.

L'ambiance était à la fête, et Jungkook, encore très enfantin, se réjouissait des fêtes de Noël qui approchaient d'ici quelques semaines. Je tentais de m'adoucir avec Heather, car je savais que, sans quoi, je le perdrai définitivement. Ma relation avec Jungkook s'était améliorée, et nous avions retrouvé notre complicité que je ne souhaitais pas voir s'étioler. Je devais composer avec, et comme il l'avait affirmé quelques mois plus tôt, je serais toujours là. Je serais là pour ses anniversaires, ses Noëls, ses examens, son permis, et même son mariage.

J'espérais jouer la carte du meilleur ami envahissant, si bien qu'elle changerait d'avis. Dans le cas contraire, je serai partout. Sur les photos des pique-niques qu'ils feraient le week-end, sur celle des matchs de boxe, mais aussi de ses galas de danse, car je l'y accompagnerai. Je serai sur les photos de leurs fiançailles, à la piscine durant leurs vacances au Maroc, car jamais mon meilleur ami partirait sans moi. Je serai là pour le brunch du dimanche midi, pour les balades à vélo, et pour son enterrement de vie de garçon, ainsi que pour leur mariage. Je serai sur toutes les photos avec leurs enfants, et je ferai en sorte qu'ils m'adorent et qu'ils ne puissent jamais vivre sans tonton Tae.

J'avais ma vengeance, et si elle était douce, elle n'en était pas moins interminable et amère. De mon côté, je n'avais pas prévu de faire ma vie, de trouver quelqu'un ou de changer de ville. Ma vie, serait là ou irait Jungkook, et j'étais prêt à déménager à l'autre bout du monde, et à tout abandonner pour lui.

Nous étions, Jungkook et moi, le nez collé à la vitre d'une grande bijouterie dans un centre commercial. Nous étions samedi, et les fêtes de Noël auraient lieu dans une semaine. Mon meilleur ami était tendu. C'était sa première fête en amoureux avec Heather, et il voulait le cadeau parfait. Alors en tant que meilleur ami parfait, je lui avais suggéré un bijou. Toutes les filles aiment les bijoux, et Heather d'autant plus. Je voyais déjà ses yeux bleus briller d'excitation devant l'écrin de velours qui renfermerait le trésor qu'elle attendait.

De mon point de vue, le seul trésor que je désirais, c'était le cœur de Jungkook.

— Tu crois que celui-ci est joli ?

Je posai le regard sur un pendentif représentant une petite ballerine. Il était joli, mais pas assez pour la grande Heather. Je l'avais remarqué depuis notre arrivé, pourtant, j'essayais de me convaincre que pour mon bien, je devais l'ignorer et ne pas lui en parler. Mais je voulais que Jungkook soit heureux, et si le rendre heureux signifiait qu'Heather soit heureuse, alors soit.

— Je pense que celui-ci serait plus approprié.

Jungkook suivit la trajectoire de mon index à travers la vitrine, et ses yeux s'agrandirent.

— Hyung, il est magnifique ! Elle va l'adorer.

— Je sais... soufflai-je tristement avant de me reprendre et de sourire faussement.

La vendeuse nous présenta le collier. Une chaine en or aux maillons fins, au bout de laquelle était accrochée une petite étoile en or. Au milieu de l'étoile, un zirconium brillait de mille feux.

— Une étoile... pour une étoile, murmura-t-il en souriant.

La vendeuse lui rendit son sourire, et enferma le collier dans un boitier de velours gris perle, entouré d'un nœud en satin crème.

— C'est un très bon choix, monsieur, elle sera ravie.

Nous étions jeunes, et pourtant, nous n'étions pas les seuls à arpenter la galerie marchande. De jeunes garçons cherchaient eux aussi un présent pour leur amoureuse, une amie chère, ou encore leur mère.

En sortant, Jungkook portait fièrement le petit sac à bout de bras, le visage constellé d'une joie non dissimulée.

— Tu es beau quand tu es heureux, Kook.

— Merci, hyung ! Je vais devoir rentrer.

— Oh, déjà ?

— Non, c'est faux. Mais j'aimerai avoir le temps de trouver ton cadeau, et pour ça, on ne doit pas être ensemble.

Je me mordis la lèvre. Je n'avais besoin de rien. Uniquement de lui. Pourtant j'acquiesçai, et je rentrai chez moi terminer mon cadeau pour lui. Je passai des heures et des heures sur le portrait de Jungkook. Je traçai chaque muscle, chaque courbe de son corps, chaque détail, jusqu'à son petit grain de beauté sous sa lèvre. J'étais fier de moi, mais pas encore parvenu au bout. Mon téléphone vibra, et je notai le visage souriant de mon meilleur ami s'afficher sur l'écran. Déjà la joie m'envahissait à l'idée d'entendre sa voix.

— Kookie ?! décrochai-je enjoué.

— Hyung...

— Qu'est-ce qu'il y a ? m'affolai-je en entendant sa voix mourir dans un sanglot.

— Rejoins moi à la plage de Haeundae !

— Quoi ?! Mais pourquoi, qu'est-ce qu'il y a, t-

— Viens ! S'il te plait...

— D'accord, d'accord, j'arrive.

Il était tard, presque 20 heures. Néanmoins je devais m'y rendre. Il n'était pas envisageable que je laisse mon meilleur ami dans cet état. J'inventai un mensonge de dernière minute à mes parents, et je me faufilai à l'extérieur. Après avoir emprunté le bus, je courus jusqu'à la plage. Mes pieds s'enfonçaient dans le sable, et j'étais essoufflé, plus par mon inquiétude que par ma course.

— Kook !!! criai-je en le retrouvant assis face aux vagues.

Il releva vers moi, un visage baigné de larmes. Je me laissai tomber à genoux, et posai mes mains sur ses épaules.

— Kook, qu'est-ce qu'il y a ?

— Tu as pu venir ?

— Oui, j'ai dit à ma mère que j'avais oublié mon livre de maths chez toi...

— T'es un bon menteur...

— Quoi ?

— Tu ne me mentiras jamais, hein ?

— Non, pourquoi ça ?

Son visage se tordit de douleur, et il sortit de sa poche le petit écrin de velours gris perle.

— Jungkook...

— Heather s'en va... elle rentre en Australie demain matin.

Je me laissai tomber sur mes talons, sous le choc.

— Oh...

— Son père doit rentrer pour le travail.

Il tourna le visage vers moi, et à nouveau, ses traits se brouillèrent en une mimique douloureuse. Sa jolie bouche se tordit vers le bas, et les larmes affluèrent sur son visage.

Là, au milieu de la plage déserte, le vent fouettant nos joues rougies et le froid glaçant nos corps, j'explosai en larmes. Ma réaction surpris Jungkook, qui se rapprocha de moi, les yeux écarquillés, et passa un bras autour de mes épaules.

— Taehyungie, pourquoi est-ce que tu pleures ? Je pensais que tu serais heureux qu'elle s'en aille... tu ne l'as jamais vraiment aimé.

— Tu... tu ne comprends pas ! contrai-je de façon véhémente.

— Quoi ?

— Tu ne comprends pas que je ne supporte pas de te voir malheureux ! Si tu es malheureux, je le suis d'autant plus ! Et sans Heather, jamais tu ne pourras à nouveau être heureux !

Je tombai dans ses bras et pleurai tout mon soul. Je ne m'en rendais pas compte jusqu'ici, mais la présence d'Heather me garantissait son bonheur. Sans elle, j'étais perdu, et lui aussi. Finalement, elle était un pilier, une présence féminine entre nous, et ça, je ne pouvais pas le lui enlever.

Jungkook sembla comprendre ce soir-là, qu'il comptait plus que tout pour moi. Je ne sais si c'était pour me consoler, me rassurer sur notre amitié infaillible, ou m'assurer qu'il serait toujours là, mais il cessa de pleurer, et il me garda contre lui longtemps, en me berçant tendrement, sa main glissée dans mes cheveux.

— Je t'aime... soufflai-je sans relâche d'une voix inaudible.

— Je sais, murmura-t-il à chaque fois.

Pour autant, il ne répondit jamais à ma déclaration.

****

Hey, coucou mes kiwis ! 🥝

C'est vendredi, j'espère que vous allez bien et que ce chapitre vous a plu ! 🥰

Serions nous libérés d'Heather ? Je suis sûre que vous jubilez ! 🤣🤭

Je vous dis à mardi pour la suite, ça se corse encore un peu pour Taehyung, alors accrochez-vous ! 🤸🏼‍♀️❤️

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